2009, DU 115 - ZAC "Paris Rive Gauche" (13e). - Modification de la ZAC : Engagement de la procédure de révision simplifiée du PLU sur le site "Massena-Bruneseau". Modalités uniques de concertation relative à la modification de la ZAC et à la révision du PLU.
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M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Nous passons donc � l'examen du projet de d�lib�ration DU 115 relatif � la Z.A.C. "Paris Rive Gauche" (13e).
La parole est � M. Patrick TR�M�GE.
M. Patrick TR�M�GE. - Je vous remercie.
Je souscris � l'intitul� du projet qui nous est soumis aujourd'hui : modalit�s uniques de concertation. Il est vrai que vous avez sur ce dossier une m�thode unique et singuli�re de concevoir la concertation.
Je vous demande de bien vouloir en juger. Les associations qui, selon vous, �taient associ�es en amont � l'�laboration du projet se sont en fait retrouv�es face � des plans totalement achev�s qui ne laissent place � aucune esp�ce de discussion, et dont on voit bien qu'aucun parti pris de fond ne sera modifiable, � l'exception peut-�tre d'une bordure de trottoir - j'en prends ici le pari.
Par d�cence, je n'�voque pas le d�bat du Conseil d'arrondissement o� le m�pris est manifeste pour la repr�sentation d�mocratique, puisque aucun plan significatif du projet n'�tait associ� au projet de d�lib�ration.
En r�alit�, Monsieur le Maire, vous manquez l� une formidable occasion de faire vivre une authentique d�mocratie de proximit�. Elle vous aurait permis d'entendre une opposition municipale qui se veut constructive et qui a travaill� avec des associations telles que "ADA 13" ou "Paris environnement".
Je n'ai jamais �t�, pour ma part, ni un opposant d�finitif aux tours comme vos amis "Les Verts" ni un partisan id�ologue comme vous-m�mes l'�tes. Ce qui m'importe avant tout, c'est l'avis de ceux qui auront � y vivre, � y travailler, � s'y d�placer. Et si demain une tour satisfaisait � ces exigences de vie, j'y souscrirais sans difficult�. On en est loin, tr�s loin avec ce dossier.
Si vous aviez accept� de nous entendre un temps soit peu, voil� ce que nous aurions pu vous proposer. Concernant tout d'abord Mass�na, bien que coinc� entre les voies S.N.C.F., les Mar�chaux et le p�riph�rique, c'est de loin le site le moins d�favoris�. Sous r�serve d'une �tude d'impact n�cessaire, il serait envisageable d'y installer des habitants et des services de proximit�.
Les concepteurs y ont cas� un maximum de logements sociaux. Dans un arrondissement qui tangente les 35 %, il nous aurait sembl� pour le moins important d'y avoir une v�ritable mixit� sociale : logements sociaux, logements libres, en location ou en propri�t� ; l'exemple des difficult�s d�j� rencontr�es sur B�dier-Boutroux aurait d� vous inspirer.
Ce n'est pas en m�connaissant la sociologie des quartiers parisiens que se construit une ville socialement durable. Comment peut-on par ailleurs imaginer et soutenir des constructions sur dalle quand on a sous les yeux l'exemple du quartier Olympiades et des difficult�s qu'il repr�sente.
Enfin, toujours sur Mass�na, l'espace vert pr�vu, soit 1 m�tre carr� par habitant alors que 10 m�tres carr�s sont habituellement requis, ressemble � une plaisanterie singuli�re dans le cadre d'un quartier � construire.
Venons-en, si vous le voulez bien, � Bruneseau, o� de mon point de vue on tutoie l'absurde. Le projet qui nous est pr�sent� : c'est b�ton, toujours plus de b�ton. B�ton immeuble, b�ton tour, b�ton grande tour, b�ton barre.
Le projet est � mon sens �galement dangereux. Vous allez prendre la responsabilit� d'installer � moins de 80 m�tres du p�riph�rique, soit � peu pr�s trois fois la largeur de cet h�micycle, des habitants, des �tablissements scolaires, donc des enfants et des employ�s.
Vous imaginez l'�tude d'impact qu'il vous faudra faire, car vous allez devoir la faire et nous y veillerons : Mar�chaux plus p�riph�rique, plus centrale � b�ton, plus usine d'incin�ration. J'en appelle au bon sens.
Mais il semble que ce soit l� votre conception de vie urbaine et je le regrette. Tel que con�u, ce site serait, par ailleurs, s�gr�gatif et totalement irr�aliste du point de vue �conomique. Qui aujourd'hui se lancerait dans une telle entreprise sur ce site tant le march� des bureaux est difficile ? Par ailleurs, des �quipements de grande qualit� sont nombreux, notamment sur la commune proche d'Ivry.
Pour autant, cet endroit aussi difficile qu'il soit pourrait �tre un "plus" pour Paris. D'abord, en accueillant les usines � b�ton qui sont sur les quais de Seine, en face de la facult� Pierre et Marie Curie, ce qui permettrait une vraie r�conciliation du 13e arrondissement avec la Seine et des am�nagements ambitieux sur l'ensemble de la rive du 13e arrondissement.
La cr�ation de b�timents, abritant des entreprises artisanales, des ateliers de plomberie, d'�b�nisterie, d'�lectricit�, etc. qui ont d�sert� Paris, de jeunes P.M.E. qui sont sp�cialis�es aujourd'hui dans le b�ti parisien, auraient pu y trouver leur place.
Vous auriez pu, Monsieur le Maire, imaginer comme le propose "ADA 13", une centrale de recyclage des mat�riaux de d�construction, activit� en plein d�veloppement qui serait ainsi � proximit� imm�diate de son approvisionnement d'une part, et de ses clients d'autre part. Il aurait �t� imaginable �galement de traiter les m�chefers de la centrale d'Ivry qui partent pour revenir ensuite.
Autant d'activit�s qui offriraient des emplois modestes aux habitants du 13e arrondissement, et � Paris �videmment, cat�gories particuli�rement touch�es par le ch�mage mais au combien n�cessaires � l'�quilibre sociologique d'une ville.
"Paris environnement" sugg�re une utilisation rationnelle des dessous du p�riph�rique, comme par exemple un espace r�serv� aux arts de la rue.
Vous avez l� un petit floril�ge des id�es port�es par un grand nombre d'associations dont le seul leitmotiv �tait de participer en amont et de fa�on responsable � l'am�nagement de ces deux secteurs.
En r�alit�, vous ne voulez rien savoir de tout cela, il est clair que vous avez volontairement �cart� toutes les consid�rations de bon sens sans examen critique r�el, allant jusqu'� la provocation en parlant de convivialit�.
En r�alit�, si j'en crois votre architecte coordinateur, tout �tait pli� me semble-t-il depuis longtemps. Je cite un passage du journal d'hier : "Je travaille sur le secteur depuis 2001 et on m'a demand� d'int�grer des b�timents en hauteur dans ce secteur en friche. On ne g�nera personne."
Sans commentaires.
Vous pensez qu'assist�s par des hommes de l'art, probablement de grand talent, vous allez, plus fort que tout le monde, triompher de toutes les difficult�s du site et offrir � la post�rit� un quartier flamboyant et exemplaire ?
L'opposition ne vous laissera pas faire. Elle sera aux c�t�s des riverains et des associations pour que sur Mass�na-Bruneseau, le bon sens et l'intelligence l'emportent.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P.P.A. et Centre et Ind�pendants).
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci.
La parole est � M. J�r�me COUMET, maire du 13e arrondissement.
M. J�r�me COUMET, maire du 13e arrondissement. - Mes chers coll�gues, lors de ce d�bat, il serait judicieux que nous nous �coutions.
Certes, notre d�bat n'am�nera pas une unanimit�, je l'ai bien compris mais examinons ce qui peut nous rassembler.
Quels sont les difficult�s mais aussi les atouts de ce territoire ? Quels sont les grands enjeux de son futur am�nagement, y compris est-ce n�cessaire de l'urbaniser ? Il faut poser toutes les questions.
Mass�na-Bruneseau, le territoire dont nous parlons aujourd'hui, n'est pas un quartier. Que trouve-t-on � ce jour ? Le p�riph�rique, un tr�s important �changeur, une usine � b�ton, les voies ferr�es, un �norme atelier d'entretien des trains, des espaces abandonn�s �galement, la proximit� de l'usine SYCTOM et un boulevard Jean-Simon, extr�mit� du boulevard Mass�na dans un quasi-abandon.
Les cons�quences sont des cheminements � pieds ou en v�lo quasi-impossible, une v�ritable c�sure dans la ville. Il est ind�niable qu'il faut de l'imagination pour se projeter dans l'avenir.
Faut-il urbaniser ce site ? Cette question n'est pas ill�gitime, elle a �t� pos�e dans nos d�bats avec les associations de la concertation que nous avons entam�e il y a longtemps. Je constate que la r�ponse me semble positive sur nos bancs.
La r�ponse � cette question est li�e aux enjeux attendus sur ce territoire, avant m�me de r�fl�chir au contenu de cette op�ration.
C'est une pi�ce de tissu � recoudre. Assurer le lien avec la Seine d'abord, c'est l'un des grands objectifs pour le 13e arrondissement, la reconqu�te de la Seine ; c'est un projet d�j� bien entam� mais loin d'�tre achev�.
Permettre le lien du 13e arrondissement historique avec les nouveaux quartiers universitaires de Paris Rive gauche ensuite.
Etonnant de constater qu'aujourd'hui, il est tr�s compliqu� de rejoindre ce nouveau quartier universitaire � partir de la Porte d'Ivry. Etonnant car en regardant une carte, la proximit� est �vidente.
De la m�me fa�on, le lien entre le 13e arrondissement et Ivry est � ce jour tr�s complexe. Toujours tr�s surprenant lorsqu'on voit l'importance, la longueur des fronti�res entre le 13e arrondissement et Ivry.
Pour assurer ces trois �volutions, il devient �vident d'urbaniser ce site et M. Patrick TR�M�GE, d'une certaine mani�re, ne dit pas le contraire.
Les atouts de ce territoire paradoxalement, territoires aujourd'hui quasiment inaccessible, pourront s'appuyer demain sur une bonne desserte. Je ne parle pas ici seulement de la seule proximit� du R.E.R. et de la ligne 14 mais d'ici peu, ce quartier sera desservi par la ligne 64 qui arrivera au bout de l'avenue de France, par le tramway prolong�, par le T.C.S.P. Val de Seine d'ici 2014 et nous l'esp�rons bien la ligne 10 du m�tro dont nous essayons d'accompagner le projet de prolongation.
Bien entendu, la proximit� de la Seine valorisera ces emprises. Il s'agit des seuls abords de Seine encore urbanis�s en plein Paris avec �videmment son pendant dans le 12e arrondissement.
D�passons l'angoisse de l'avenir que certains avaient d�j� exprim�e avec l'am�nagement des quartiers de Bercy, c'�tait il est vrai il y a quelques ann�es, on peut oublier tout cela dans nos m�moires.
Venons en maintenant � ce qui fait d�bat. Mes chers coll�gues "Verts", vous devriez nous remercier. Oui, nous assumons pleinement le d�bat devant les Parisiens.
Oui, plut�t que de travailler sans rien dire au r�am�nagement des bretelles du p�riph�rique et au transfert de la centrale � b�ton, nous voulons pleinement ouvrir ce d�bat avec les Parisiens et en toute transparence. Nous l'ouvrons d�s aujourd'hui.
Oui, nous avons d�cid� d'engager ou plus exactement de poursuivre le d�bat sur les hauteurs.
Mes chers coll�gues "Verts", nous vous laissons tout l'espace et le temps n�cessaires pour nous expliquer tout le mal que vous pensez des tours.
Oui, quatre sont propos�es dans la mouture du projet d'urbanisme pr�sent� aujourd'hui, cela ne fait pas beaucoup, quatre immeubles de grande hauteur, d'autant que ces tours ne sont pas bien grandes.
Ce n'est pas un concours de hauteur qui est engag� ici, personne n'envisage des tours de plus de 700 m�tres comme celles projet�es � Duba� ou pour remplacer le World Trade Center.
Ce ne sera pas non plus les 500 m�tres de la Tour Ta�pei ou les 400 m�tres de Kuala Lumpur, nous serons bien loin, quoi qu'il arrive, des tours de Chicago ou de Francfort, et pourtant que de salive pour une proposition gu�re iconoclaste.
Mais oui, nous d�battrons de ces tours.
Cependant, je vous soumets une requ�te, mes chers coll�gues, tous mes coll�gues, �videmment des "Verts", de l'Opposition, ne perdons pas de vue l'essentiel.
Nous sommes en effet face � un d�bat d'un projet d'urbanisme. Quel quartier voulons-nous pour r�pondre � quel besoin ? Comment doit-il s'organiser ? Quel lien avec les autres quartiers du 13e arrondissement et d'Ivry ? Quels �quipements et o� ? Quels espaces de respiration ?
Il s'agit ici d'un d�bat un peu plus compliqu� et plus subtil que pour ou contre les tours.
C'est la raison pour laquelle un projet d'urbanisme est pr�sent� car on ne peut d�battre qu'� partir d'un projet.
Je souhaite r�pondre � M. Patrick TR�M�GE. Evidemment, il �tait n�cessaire aujourd'hui de pr�senter un d�but de projet pour d�battre avec les Parisiens, parce que d�battre � partir de rien, ce n'est pas un d�bat mais gloser � l'infini.
Mes chers coll�gues, c'est ici le seul d�bat qui vaille et c'est celui que nous entamons aujourd'hui, d'abord dans ce Conseil et d�s demain devant les Parisiens. Une r�union publique est d'ores et d�j� �videmment pr�vue.
C'est le vrai c?ur de ce d�bat, je vous invite �videmment toutes et tous � y participer.
Merci � vous.
M. Fran�ois DAGNAUD, adjoint, pr�sident. - Merci pour cette intervention parfaitement calibr�e sur le temps de parole qui vous est imparti, c'est assez rare pour le souligner.
Je propose de suspendre la s�ance. Nous reprendrons � 14 heures 15 la suite de ce d�bat.
Bon app�tit et � tout � l'heure.
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