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M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, le Conseil de Paris a appris avec tristesse le d�c�s survenu le 9 ao�t 2009 de Jean-Charles Lepidi, ancien D�put�, ancien Conseiller municipal de Paris, ancien Conseiller g�n�ral de la Seine. Durant la Seconde Guerre mondiale, Jean-Charles Lepidi refusa le service du travail obligatoire et participa � 21 ans � la R�sistance dans les maquis de province.

(Les Conseillers se l�vent).

Il fut en 1958 �lu D�put� de la 8e circonscription de la Seine, circonscription form�e par le 10e arrondissement de Paris sous l'�tiquette UNF et r��lu en 1962 et en 1967. Il si�gea sur les bancs de l'Assembl�e parisienne de mars � juin 1965. Il fut membre de la 7e Commission, ainsi que de la Commission mixte du travail et du ch�mage.

Au nom du Conseil de Paris, en mon nom personnel, j'exprime � sa veuve, � ses enfants, � ses petits-enfants ainsi qu'� sa famille, les condol�ances de notre Assembl�e.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Mes chers coll�gues, c'est avec une immense tristesse que nous avons appris la disparition dimanche matin de Pierre-Christian Taittinger. Son nom, son �l�gance, sa fid�lit� faisait de lui une figure marquante de la vie municipale.

(Les Conseillers se l�vent).

Associ� de fa�on fusionnelle avec ce 16e arrondissement, dont il fut le maire de 1989 � 2008, Pierre-Christian Taittinger, c'est d'abord l'expression si rare d'une certaine relation � la vie d�mocratique.

Engag� au sein du Mouvement des r�publicains ind�pendants, ancien Ministre, S�nateur de Paris de 1968 � 1995, partout il laissera l'empreinte d'un homme inspir� par des valeurs, soucieux du bien commun et dont la d�marche alliait constance des convictions et respect de chacun.

Cette �nergie et cette dignit�, c'est en ce lieu, le Conseil de Paris, qu'il les manifesta sans rel�che au service de nos concitoyens depuis 1953.

Quelques heures avant de prononcer, ici m�me, � cette place, un �mouvant discours qui donnait en quelque sorte le coup d?envoi de la pr�sente mandature, le doyen de notre Assembl�e s'�tait confi� � un grand quotidien. Pierre-Christian Taittinger exprimait - ce sont ses mots - "un vrai bonheur depuis cinquante-cinq ans". Puis, malicieux, il �voquait la date de sa premi�re �lection en 1953.

"J'�tais alors, se souvenait-il, le benjamin des �lus avec L�a KRASUCKI", la femme d?Henri. Il se rem�morait aussi avec intensit� ces deux ann�es entre 1962 et 1964 durant lesquelles il pr�sida le Conseil municipal. "J'ai re�u, disait-il le Chancelier Adenauer, premier chef d'Etat allemand � revenir en France apr�s la guerre".

Oui, Pierre-Christian Taittinger �tait un t�moin, un acteur lucide dont le regard subtil fut toujours d�di� � des causes nobles, � une conception exemplaire de l'engagement politique. Homme de culture, sp�cialiste du monde arabe, il fut membre de la d�l�gation fran�aise � l'Onu en 1978. Mais cette curiosit� insatiable, cet app�tit raffin� pour tout ce qui est divers allait de pair avec le go�t du r�sultat, celui du d�cideur actif.

Mes chers coll�gues, travailler pendant toutes ces ann�es avec une telle personnalit� fut pour nous, fut pour moi, une v�ritable chance et m�me un privil�ge. Cette alchimie singuli�re entre exigence morale et finesse de l'humour transformait sa pr�sence en une vraie source d'enrichissement humain.

Je conserve la m�moire d'un homme libre, direct, pugnace lorsqu'il d�fendait ses dossiers, mais �pris de dialogue parce que telle �tait sa culture profonde.

Par del� les arcanes de l'H�tel de Ville, nous nous croisions souvent, notamment lors des rencontres sportives dont il �tait un grand amateur, et, pourquoi le cacher ?, les diff�rences politiques c�daient alors le pas � une passion commune pour les couleurs de Paris.

Pierre-Christian Taittinger est parti subitement. Sa qualit� d?�coute, son sens de la tol�rance, son ouverture d'esprit nous manqueront, me manqueront. Mais notre cit� ne l'oubliera pas et nous veillerons demain � inscrire son nom dans la trame de cet arrondissement qui lui �tait si cher.

A Marie-Louise TAITTINGER, son �pouse, � Val�rie sa fille, � ses petits-enfants, � toute sa famille, ainsi qu'� tous les habitants du 16e arrondissement, je veux dire respectueusement notre profonde �motion et notre solidarit�.

Au nom du Conseil de Paris, et en mon nom personnel, nous les assurons de notre fid�lit�, de mon amiti� et de ma fid�lit�.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Jean-Fran�ois LAMOUR m'a demand� de pouvoir dire quelques mots.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Merci, Monsieur le Maire.

Vous avez rappel� il y a quelques instants cet immense et unique parcours. Nous vous en remercions.

A travers ces propos, je tenais � vous dire que notre groupe, notre famille politique est douloureusement frapp�e par le d�c�s de notre coll�gue et ami Pierre-Christian Taittinger, qu'une crise cardiaque vient d'arracher � l'affection des siens.

Je tiens � leur t�moigner toute mon amiti�, celle de tout notre groupe, au premier rang duquel nos coll�gues du 16e arrondissement, et leur dire que toutes nos pens�es et nos sinc�res condol�ances les accompagnent dans ce deuil qui les touche.

L?image de Pierre-Christian restera grav�e dans nos m�moires et j?ai entendu, Monsieur le Maire, cette proposition qui �tait �galement celle du Maire du 16e, de d�finitivement marquer sa pr�sence � Paris par un geste que vous avez exprim�.

Homme de c?ur et d?engagement, �lu de proximit� et homme d'Etat, incarnation de l'�l�gance en politique, �rudit, avocat de formation, mais aussi h�ritier d'une des maisons les plus prestigieuses de France, Pierre-Christian Taittinger fut tout cela.

Grand �lu de Paris, cet homme brillant a marqu� de sa pr�sence et souvent de son empreinte la vie politique et l'histoire de la Capitale. Toute sa vie, il a ?uvr� pour Paris et ce 16e arrondissement qu'il adorait tant.

Il le servira si bien qu'il sera constamment r��lu depuis 1953. Il aura su conserver la confiance de ses concitoyens, n'ayant jamais m�nag� ses efforts pour les �couter et les d�fendre.

Il aura emport� l'estime, la sympathie et le respect de tous ceux qui l'ont c�toy�.

Tous conserveront le souvenir d'une figure politique, mue par un sens aigu de l'int�r�t g�n�ral, nourrie d'une r�flexion prospective sur son temps et aliment�e aux sources d'une grande culture.

Sa vie fut une synth�se achev�e entre l'action et la r�flexion, mais aussi entre le pass� et l'avenir.

Cette fusion, il l'a lui-m�me exprim�e ainsi dans son ouvrage, "Le 16e" : "Le respect de la tradition ne signifie pas l'immobilisme, l'amour du pass� ne constitue pas un refus du progr�s, le go�t du beau et du raffin� ne traduit pas le choix de l'�go�sme. Sachons, au contraire, en promenant notre regard, affermir nos r�solutions. Il est important de rendre � la Ville ce qu'elle nous a donn�. Gardons-nous d'oublier que d'autres yeux jugeront un jour cet h�ritage et retenons avec humilit� cet enseignement du temps qui scintille �ternellement. L'avenir n'est pas � d�couvrir, mais il convient de l'inventer." Ainsi pensait notre coll�gue et ami. Son absence dans cet h�micycle est un grand vide.

Que Mme TAITTINGER, sa fille, son fr�re, sa s?ur, sa famille et ses amis veuillent bien trouver ici le dernier salut de notre groupe, unanimement recueilli, � notre ami Pierre-Christian.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Jean-Yves MANO ?

M. Jean-Yves MANO, adjoint. - C'est en effet un honneur pour moi de rendre hommage � Pierre-Christian Taittinger, cet homme qui, en 1995, m?a accueilli comme premier conseiller de Paris d'opposition au sein du 16e arrondissement. Nos �changes en direct au Conseil d?arrondissement laissaient bien �videmment appara�tre nos divergences, mais ceci dans un respect mutuel et dans une immense courtoisie.

De par son style, Pierre-Christian Taittinger �tait tr�s repr�sentatif du 16e arrondissement, que ce soit par son parcours personnel et ses diff�rentes fonctions priv�es ou bien comme homme engag� en politique au parcours remarquable, vous l?avez soulign� : Ministre, S�nateur, Pr�sident du Conseil de Paris, Maire du 16e et, pendant de tr�s nombreuses ann�es, membre de notre Assembl�e.

Homme de culture, Pierre-Christian Taittinger a su faire b�n�ficier les habitants de notre arrondissement de sa passion pour les artistes ou les �v�nements historiques � travers ses c�l�bres conf�rences attirant un tr�s nombreux public.

Cet homme a su, au-del� des postures politiciennes, toujours choisir l'int�r�t g�n�ral des Parisiens, m�me si cela troublait parfois la qui�tude du 16e arrondissement.

Cet homme a su prouver que l'�l�gance dans les propos ou dans les actes politiques n'�tait pas surann�e et j'aurai toujours en m�moire les comptes rendus de mandat que vous organisiez, Monsieur le Maire, auxquels Pierre-Christian Taittinger vous accueillait avec une certaine solennit�, faisant une br�ve d�claration, avant de s'�clipser discr�tement, vous permettant un dialogue direct avec les habitants. C'est, � mes yeux, cela l'�l�gance politique et Pierre-Christian Taittinger fut en cela un exemple.

Permettez-moi, au nom du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s de pr�senter nos sinc�res condol�ances � sa famille.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

Mes chers coll�gues, nous allons interrompre la s�ance quelques instants avant de reprendre nos travaux.

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