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2009, DAC 534 - Subvention au Comité d'action de la Résistance (5e). Montant 5.000 euros.


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Nous examinons le projet de d�lib�ration DAC 534. Il s'agit d'une subvention au Comit� d'action de la R�sistance, association du 5e arrondissement, pour un montant de 5.000 euros.

Je donne la parole � Mme CHRISTIENNE.

Mme Odette CHRISTIENNE. - Merci, Madame le Maire.

Chers coll�gues, en lisant le journal de rentr�e du Comit� d'action de la R�sistance "La Voix de la R�sistance" et en particulier son �ditorial, j'ai �t� encore une fois admirative pour l'activit� et la vigueur de ses membres.

Ces r�sistants des ann�es 1940 ont atteint un �ge v�n�rable, mais s?ils se sont gard�s de donner des le�ons � quiconque, ils restent des mod�les de combativit�.

Le C.A.R. illustre bien la d�claration de Lucie AUBRAC selon laquelle, m�me en p�riode ordinaire, la R�sistance doit se pratiquer au quotidien.

L'importance de cette persistance dans la R�sistance pour d�fendre les valeurs de la R�publique est d'une criante �vidence.

Oui, comme le rappelle le pr�sident du C.A.R., Pierre MOREL, un ancien du B.C.R.A. (Bureau central de renseignement et d?action) et du SOE, actuel pr�sident de "Libre R�sistance" : "Ils savent ce que r�sistance signifie au quotidien, ce qu'action veut dire, ce qu?engagement au nom des valeurs qui furent les leurs, � base de combats contre l'occupant et pour le r�tablissement de la R�publique, pr�suppose."

Et ils poursuivent leur action.

Au cours des derni�res ann�es, ils ont syst�matiquement r�agi chaque fois qu'il y avait atteinte � ces valeurs.

R�agi, par exemple :

- aux d�clarations n�gationnistes d?un pr�lat britannique ou de T�h�ran ;

- aux persistances de Robert FAURISSON ;

- � l'affaire significative de la tentative de changement d'adresse du 93 rue Lauriston, si�ge de la Gestapo fran�aise et de l?association BONNY-LAFONT, de sinistre m�moire ;

- aux rencontres officielles nazies en Estonie.

Mais aussi, ils ont, avec toute l'honn�tet� intellectuelle qui les caract�rise, port� une saine critique sur le projet du manuel d'Histoire commun pour les lyc�ens de France et d'Allemagne et aussi face aux d�clarations de l?ancien vice-pr�sident du MEDEF, Denis KESSLER, proclamant r�cemment : "Il faut d�faire m�thodiquement le programme du C.N.R.", objectif h�las d'une grande actualit�.

Or, aujourd'hui, nous nous pr�occupons du devenir de cette association, sentinelle vigilante qui lutte contre le totalitarisme et pour l?�criture de l?Histoire dont elle d�nonce les d�rives.

Il est � constater que, actuellement, pourtant � combien vivants, les membres de cette association doivent aussi se battre pour jouer pleinement leur r�le.

Il faut savoir que le C.A.R. a �t� cr�ateur du prix litt�raire de la R�sistance et est aussi � l'origine de la Fondation de la R�sistance.

Paul Steiner, qui a �t� r�sistant d�s f�vrier 1941 puis pr�sident du mouvement R�sistance n� en 1942, rappelle que c'est � Paris que fut cr�� et imprim� le journal clandestin de la r�sistance et d�plore qu'actuellement l'esprit objectif, la puret� d'esprit qui animait en 1991 Charles VERNY et les membres du C.A.R., alors qu'ils pr�sid�rent � la cr�ation de la Fondation de la R�sistance, se perd avec la disparition progressive des h�ros des combats pour la Lib�ration de Paris et de notre pays.

En effet, se pressent aux portes des associations des h�ritiers pr�sum�s qui, selon un authentique r�sistant "sans titre r�el et ayant de longue date, ensemble, pr�par� leur coup et dans l'int�r�t de leur propre avenir, s'appr�tent � exploiter l'h�ritage inesp�r� du patrimoine moral et mat�riel".

Et ajouterai-je : � forcer les acteurs encore vivants � s'effacer d�s ce jour pour mieux assurer la captation.

Alors, nous affirmons ce que chacun d'entre eux devrait savoir, les h�ros et leur histoire ne sont pas l'h�ritage de quelques-uns, fussent-ils d'ailleurs leurs descendants - m�me si ces derniers ?uvrent le plus souvent pour la m�moire -, ils sont l'h�ritage de la nation.

Paris, d�j� engag�e avec les quatre autres villes compagnons � veiller sur la m�moire de l'Ordre de la Lib�ration, rassemblant les compagnons de la Lib�ration, devrait apporter, en cette p�riode de mutation, une aide accrue au C.A.R.

Je ne parle pas ici de finances, je parle d'une aide morale et de soutien au souhait de ce Comit�, � savoir la pr�paration d'une structure p�renne, int�ressant toutes les forces combattantes, soutien � ces R�sistants, qui, selon l'expression de Pierre MOREL, expression qui fut tr�s appr�ci�e par Lucie AUBRAC, "ne tiennent pas � �tre enterr�s avant d?�tre morts".

On comprendra, d�s lors, que l?attribution de la subvention annuelle au C.A.R. ait mon total soutien.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Madame CHRISTIENNE.

Je donne la parole � Mme Catherine VIEU-CHARIER pour vous r�pondre.

Mme Catherine VIEU-CHARIER, adjointe. - Madame le Maire, chers coll�gues, je remercie vraiment Odette CHRISTIENNE de profiter de ce projet de d�lib�ration pour vous d�crire la situation actuelle du C.A.R. et je tiens solennellement, en cet h�micycle, � rendre hommage � Pierre MOREL qui, effectivement, a �t� maltrait� ces derniers temps.

J'esp�re que le fait d'avoir expliqu� ici, dans cette enceinte, o� en est le C.A.R. permettra une prise de conscience et un peu plus de respect pour tous ces gens qui ?uvrent dans ce Comit� d'Action de la R�sistance.

Evidemment, nous �mettons un avis favorable pour la subvention, mais c'est bien le fond de l'affaire qui est important, bien plus que le projet de d�lib�ration lui-m�me, vous l'avez compris.

(M. Christophe GIRARD, adjoint, remplace Mme Anne HIDALGO au fauteuil de la pr�sidence).

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Nous passons au vote.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 534.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DAC 534).

Septembre 2009
Débat
Conseil municipal
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