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2009, SGRI 61 - Acceptation de la donation par le Land de Berlin d'un pan du Mur de Berlin.


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Nous examinons le projet de d�lib�ration SGRI 61. Il s'agit de l'acceptation de la donation par le Land de Berlin d'un pan du mur de Berlin.

Monsieur Philippe GOUJON, vous avez la parole.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - Un petit retour en arri�re pour m'associer � mon tour � cet immense artiste qu'�tait Willy Ronis, dont la m�moire sera honor�e ce soir � l'occasion du vernissage de la biennale de la photographie qui a lieu en mairie du 15e.

Un retour en arri�re plus important, concernant ce projet de d�lib�ration, puisque l'histoire toute enti�re de notre pays et de notre ville depuis le si�cle des lumi�res est tourn�e vers la conqu�te des libert�s pour la France et pour le monde. Comment pouvait-on justifier qu'un �v�nement aussi consid�rable que la d�livrance de centaines de millions de concitoyens europ�ens, symbolis�e par la destruction d'une hideuse barri�re h�riss�e de barbel�s et de miradors s�parant les familles et les communaut�s, �crasant les libert�s sous un joug implacable, r�duisant en esclavage des peuples trop longtemps martyris�s ne soit pas consacr�e par la d�nomination d'un haut lieu parisien. Ce mur �rig� en 1961 est devenu le symbole d'un r�gime d'oppression.

Durant ces 28 ans d'existence, le mur comme chacun le sait a provoqu� de nombreux drames, a fait au moins 239 victimes abattues par les gardes, noy�es dans les eaux des lacs, tu�es en sautant des maisons. L'ultime victime fut Winfried Freuderberg qui, � bord d'un ballon de sa confection, s'�crasa le 8 mai 1989. Quelques mois plus tard, des centaines de milliers de Berlinois se soulevaient sur l'Alexanderplatz et se lib�raient.

En hommage � toutes ces victimes, en m�moire du symbole de lib�ration que fut la chute du mur de Berlin pour l'ensemble des populations de l'Europe de l'Est, Paris se devait de rappeler notamment aux plus jeunes qu'en mati�re de libert� rien n'est jamais acquis, que la libert� est toujours � d�fendre et trop souvent encore � conqu�rir.

L'oubli fut heureusement r�par� mais 14 ans plus tard, par l'adoption � l'unanimit� d'un v?u que j'avais d�pos� au Conseil de Paris en octobre 2003, proposant d'�riger une esplanade du 9 novembre 1989 - chute du mur de Berlin, premi�re place au monde d'ailleurs � porter ce nom.

C'est apr�s avoir propos� que cette place soit celle de la porte de Versailles, entr�e majeure de Paris, et surtout face au parc des expositions, lieu fr�quent� annuellement par des millions de visiteurs, tant fran�ais qu'�trangers, que nous avons pu l'inaugurer le 30 octobre 2007, en pr�sence du Maire de Berlin, � l'occasion du 20e anniversaire du pacte d'amiti� entre nos deux capitales. N'�tant pas encore maire de cet arrondissement � l'�poque, j'ai d'autant mieux appr�ci� que le Maire de Paris r�ponde favorablement � toutes mes propositions. La plus audacieuse �tait certainement l'implantation d'un pan de ce mur au pouvoir d'�vocation si puissant. Je remarque d?ailleurs qu'avec le Maire de Paris, nous avons choisi le m�me pan de mur : il peut donc nous arriver d?�tre d'accord.

Il faut �galement remercier M. le Maire de Berlin et le "Land" de Berlin pour avoir offert � la Ville de Paris ce bloc imposant, tant nous devons �tre intransigeants avec la d�fense des libert�s et exercer r�solument le devoir de m�moire.

Ces symboles, c?est vrai, sont peut-�tre peu de choses en soi, mais ils donnent aux peuples, je crois, la force de d�placer des montagnes.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs de l'opposition municipale).

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Monsieur Pierre SCHAPIRA, vous avez la parole.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Merci, Monsieur le Maire, Philippe GOUJON.

Effectivement, vous aviez d�pos� un v?u et nous avons r�pondu � l'unanimit� pour que cette place existe et, nous avons accept� la proposition du Maire de Berlin de nous offrir ce pan de mur.

Tout ce que vous avez dit sur l'histoire de ce mur est tr�s bien r�sum� ce soir dans la page 2 du "Monde" : avec le mur, disparaissait l'Europe de Jean Monnet. A partir de 1989, une nouvelle �re s'est ouverte pour la libert� des peuples.

Je n'ai pas grand-chose � ajouter, simplement que le maire de Berlin est venu puisque nous avons un lien particulier de coop�ration avec la Ville de Berlin. Klaus WOWEREIT est venu et le Maire de Paris, vraisemblablement, se rendra � Berlin pour le 20e anniversaire de la chute du mur de Berlin.

Je n'ai rien � ajouter sinon que c'est vrai que nous sommes tous tomb�s d'accord, je dois le dire, le Maire de Paris, du c�t� de l?Ex�cutif, Mme HIDALGO, premi�re adjointe, moi-m�me, et vous-m�me, sur le choix du mur. Sans nous concerter, nous avions choisi le m�me morceau de mur.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci beaucoup, Pierre SCHAPIRA.

Une explication de vote du pr�sident Ian BROSSAT.

M. Ian BROSSAT. - Nous voterons �videmment ce projet de d�lib�ration.

Je voudrais revenir sur une phrase prononc�e tout � l'heure par Philippe GOUJON, � laquelle j'adh�re pleinement. Il disait tout � l'heure : en mati�re de libert�, rien n'est jamais acquis.

Il est vrai que dans la p�riode que nous vivons en ce moment, le moins que l'on puisse dire est que cette phrase est tout � fait juste, et vous pouvez d'ailleurs compter sur la combativit� de mon groupe pour d�fendre les libert�s, toutes les libert�s, y compris quand c'est vous qui les remettez en cause.

Je vous remercie.

Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. Merci, Ian BROSSAT, pour cette explication de vote.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration SGRI 61.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, SGRI 61).

Septembre 2009
Débat
Conseil municipal
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