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2009, DAC 311 - Signature d'un avenant à la convention annuelle d'objectifs passée avec l'Association pour la Création et la Diffusion Artistique - A.C.D.A. (20e) pour l'attribution d'une subvention. Montant : 100.000 euros.


M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent le projet de d�lib�ration DAC 311 sur lequel le groupe U.M.P.P.A. a d�pos� l'amendement n� 46 : signature d'un avenant � la convention annuelle d'objectifs pass�e avec l'Association pour la Cr�ation et la Diffusion Artistique (l?A.C.D.A.) pour l'attribution d'une subvention de 100.000 euros.

La parole est � Mme MAC� de L�PINAY.

Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, la musique classique est un secteur de la vie culturelle bien fragile ; il me para�t n�cessaire de le rappeler.

Les concours internationaux de la Ville de Paris, qui sont au nombre de 8 et ont une certaine p�riodicit� qu'il importe de maintenir, sont un �l�ment important de la politique de soutien � la musique de notre ville. Ils permettent d'abord � des jeunes du monde entier de pr�senter leur travail, un travail obstin� et d�termin�, d'entrer ainsi dans une carri�re professionnelle et de se faire conna�tre du public.

Les candidats et les laur�ats sont, de plus, des exemples � suivre pour les jeunes, pour les �l�ves de nos conservatoires en particulier, qui voient o� peuvent les mener l'�tude parfois ingrate de la musique.

J'ajoute que le concours est, de mon point de vue, la mani�re la plus d�mocratique de d�couvrir les talents de demain.

Les plus grands artistes musiciens ont accept� d?associer leur nom � ces concours prestigieux. Les jurys sont constitu�s de virtuoses du monde entier.

Enfin, ces concours sont l'occasion chaque ann�e de passer des commandes � des compositeurs, montrant par l� m�me que la musique classique est toujours vivante.

Organiser des concours internationaux suppose une grande technicit�. C?est pourquoi la Ville a confi� � l'Association pour la Cr�ation et la Diffusion Artistique le soin de le faire.

L'ann�e derni�re, deux concours ont �t� organis�s : le concours Jean-Pierre Rampal de fl�te et le concours Lily Laskine de harpe. L'Association a per�u une somme de 300.000 euros.

Je veux souligner cependant que le concours Lily Laskine a �t� pratiquement enti�rement financ� par le m�c�nat.

Cette ann�e, l'Association organise le concours de violoncelle Rostropovitch et, deux ans apr�s la mort du ma�tre, un hommage � celui qui, malgr� sa c�l�brit�, a - j'en ai �t� le t�moin - consacr� tant d?heures et d'attention aux jeunes interpr�tes.

L'Association a fait depuis longtemps une demande de 400.000 euros qui lui semblaient n�cessaires. La Direction des Affaires culturelles a annonc� au Conseil d'administration que la subvention de la Ville serait de 300.000 euros. Or, la subvention que vous nous proposez est au total de 250.000 euros.

Ce n'est pas s�rieux, Monsieur le Maire, car nous sommes � moins d'un mois des premi�res �preuves du concours !

Parmi les 210 jeunes ayant pos� leur candidature, des �preuves �liminatoires ont retenu 80 candidats qui concourront, je veux le souligner, pour le Grand Prix de la Ville de Paris.

Ce n'est pas s�rieux parce que, si l'Association parvient malgr� tout � organiser ce concours, elle n'aura plus aucun moyen pour pr�parer les futurs concours.

Alors, Monsieur le Maire, voulez-vous la disparition des concours internationaux de la Ville de Paris ?

Vous allez me dire que l'Association aurait pu rechercher du m�c�nat. Elle l'a fait, bien s�r, mais le m�c�nat est difficile � trouver cette ann�e, vous le savez, et je regrette que L.V.M.H., qui avait soutenu le dernier concours Rostropovitch, ne se soit pas engag� cette ann�e.

Monsieur le Maire, mon groupe pr�sente un amendement afin d'augmenter de 50.000 euros la subvention pour le concours Rostropovitch.

Vous allez me parler d'argent public mais vous en parlez beaucoup moins quand il s'agit du "104", de la Ga�t� lyrique, du 59 rue de Rivoli ou encore de Jean Bouin !

Mes chers coll�gues, je vous adjure de voter cet amendement qui permettra l'organisation du concours Rostropovitch, grand concours international dont le prestige et l'excellence rejaillissent sur notre ville.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - La parole, pour r�pondre, est � Christophe GIRARD.

M. Christophe GIRARD, adjoint, au nom de la 9e Commission. - Ch�re Madame MAC� de L�PINAY, vous savez que c'est �videmment un sujet tr�s s�rieux et qu'apr�s avoir parl� de la Maison des Pratiques Amateurs, parler des concours rel�ve �galement d'un sujet proche, puisqu'il s'agit de l'excellence et de la recherche de l'expression artistique la plus exigeante.

Rostropovitch, que j'ai, comme vous, connu, c�toy�? j?ai m�me eu la chance de voyager avec lui aux Etats-Unis et j'�tais pr�s de lui et de Claude SAMUEL lors du dernier prix, lorsqu'il �tait vivant.

Cela, c?est la dimension humaine.

Maintenant, la Ville m�ne une politique culturelle o� elle fait des choix et compte les assumer. Claude SAMUEL, le pr�sident de son association, qui est une association de droit priv�, demande � la Ville l?effort maximum, mais la Ville peut faire des choix peut-�tre un peu divergents et je vais m'en expliquer.

La Ville de Paris soutient trois organisateurs de concours internationaux de musique destin�s � promouvoir les jeunes musiciens : l'Association pour la Cr�ation et la Diffusion Artistique, dont vous avez parl�, celle de M. Claude SAMUEL, la Fondation Long-Thibaud et l'Association Nadia et Lili Boulanger.

Sans remettre en cause l'importance des concours de musique - ils sont n�cessaires � l'�closion de jeunes talents et rien ne remplacera le lien entre l'?uvre et le public -, je pense qu'il est n�cessaire, en revanche, de revoir les modes de fonctionnement de cette association qui a un peu plus de 30 ans.

J'ai eu l'occasion � de nombreuses reprises de m'en expliquer avec son pr�sident, que j'appr�cie, que j?aime, que nous connaissons bien. Nous lui avons clairement exprim� notre projet de r�duire le soutien de la Ville. Son association b�n�ficie de la plus forte subvention municipale en mati�re de concours.

Je tiens � pr�ciser que la Ville est le seul partenaire public de cette structure depuis son origine, avec un faible apport de ressources propres, ce qui pose �videmment question.

Comment expliquer que le concours Long-Thibaud, par exemple, que nous soutenons � hauteur de 70.000 euros soit en capacit� de mobiliser pr�s de la moiti� de ses ressources gr�ce � du m�c�nat ?

Vous avez �voqu� un nom mais je crois qu?il y a beaucoup de m�c�nes possibles. Le groupe P.P.R., je suis certain, serait tr�s int�ress� si M. SAMUEL le sollicitait, pour soutenir ses concours.

Ainsi, une banque apporte-t-elle 70.000 euros � elle seule de m�c�nat au concours Long-Thibaud, soit autant que la participation de la Ville. Si l'association de M. Claude SAMUEL pour les concours de la Ville ne trouve pas de m�c�ne, peut-�tre faudrait-il que les organisateurs s'interrogent sur leur capacit� � attirer les partenaires et sur la nature m�me de leur concours.

Nous ne sommes plus � l'�poque du tout argent public, comme je l?ai expliqu�. Les organisateurs doivent d�ployer des efforts pour multiplier les ressources de financement.

Pourquoi, d?ailleurs, le Minist�re de la Culture n'aiderait-il pas ce concours, par exemple, car Paris est aussi Capitale de la France ?

Nous sommes d?autant plus g�n�reux que l?Association percevait une subvention de 370.000 euros pour l'organisation de deux concours en 2000, alors qu'elle per�oit cette ann�e 250.000 euros pour l'organisation d'un seul concours, le concours Rostropovitch.

Je m'�tonne d�s lors des propos de Claude SAMUEL qui a d�clar� � l'A.F.P. ne pas �tre en mesure d'assurer ce concours cette ann�e.

Or, je tiens � rappeler que le versement de cette subvention, que nous allons voter, je l?esp�re, avec votre concours �galement, Madame MAC� de L�PINAY, de 250.000 euros d'argent public, donc un montant important, est bien �videmment conditionn� � la tenue r�elle du concours Rostropovitch.

Les concours de la Ville de Paris ne sont pas la propri�t� d'une association priv�e.

Afin qu'ils puissent se renouveler, se moderniser, s'�largir, mieux respirer et en particulier � Paris M�tropole, j'ai propos� au Maire de lancer une r�flexion dans les mois qui viennent, rapide, sur les concours de la Ville de Paris en lien avec le Conservatoire � rayonnement r�gional, celui de la rue de Madrid, qui vient de passer un accord dans le cadre et l'esprit de Paris M�tropole que nous avons insuffl� depuis 2001, avec la Ville de Boulogne-Billancourt, afin que de nouvelles pistes puissent nous �tre propos�es d�s 2010.

Je crois qu?il y a l� une possibilit� et une perspective qui � la fois diversifiera le nombre de concours et le type de concours. Je le dis tr�s amicalement : il n'y a pas de concours de gauche et de concours de droite, il y a des concours d'excellence, mais des concours de la Ville de Paris peuvent tr�s bien grandir.

Je resterai n�anmoins tr�s attach� � ce que le concours Etienne Vatelot se tienne, avec 250.000 euros d'argent public, m�me 200.000 euros, � condition que du m�c�nat soit lev� - en particulier, je crois que vous avez �voqu� le groupe PPR, Herm�s et Chanel - et que l?on puisse en effet tenir ces concours � Paris.

Je vous remercie.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, l'amendement n� 46 assorti d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif ? Sauf si vous le retirez.

M. Christophe GIRARD, adjoint, rapporteur. - C'est exact.

M. Pierre SCHAPIRA, adjoint, pr�sident. - Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY ne le retirant pas.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

L'amendement n� 46 est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAC 311.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2009, DAC 311).

Septembre 2009
Débat
Conseil municipal
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