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2009, Vœu déposé par Mme Seybah DAGOMA, M. Rémi FÉRAUD, Mme Frédérique CALANDRA et les membres du groupe socialiste, radical de gauche et apparentés relatif aux métiers en tension et à la situation du secteur de la coiffure à Paris.


M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant au v?u n� 72 du groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s ayant trait aux m�tiers en tension et � la situation du secteur de la coiffure � Paris.

La parole est � M. R�mi F�RAUD.

M. R�mi F�RAUD, maire du 10e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Le 10e arrondissement compte de tr�s nombreux salons de coiffure africaine, mais, globalement, cette activit� se d�veloppe et continuera de se d�velopper dans les ann�es qui viennent sur l'ensemble de Paris.

L'exp�rience que je tire localement de l'essor de cette activit� est que les pouvoirs publics doivent l'encadrer et, pour cela, adapter un certain nombre des dispositifs existants.

Certes, un quartier comme Ch�teau d'Eau, dans le 10e, conna�t un probl�me important de mono-activit�, de m�me qu'il conna�t des probl�mes de nuisances dues au non-respect d'un grand nombre de r�gles.

Nous travaillons ainsi depuis un peu plus d?un an avec la S.E.M.A.-EST pour retrouver la diversit� commerciale indispensable � la vie d?un quartier et nous travaillons �galement avec l'Etat pour mettre fin aux probl�mes que cr�e pour les habitants mais aussi pour les clients des salons le non-respect de ces r�gles. Et parmi ces r�gles non respect�es, il y a, en premier lieu, celle concernant la l�gislation du travail.

Dans les salons de coiffure africaine, les coiffeuses sont, en effet, tr�s souvent exploit�es, sans contrat de travail mais devant louer � la journ�e un fauteuil pour pouvoir travailler et, si elles sont exploit�es, c'est notamment parce qu'un grand nombre d'entre elles, ne sont pas en situation r�guli�re sur le territoire.

Les textes actuels ne permettent pas leur r�gularisation, puisque les m�tiers de la coiffure ne font pas partie de ceux qui sont dits en tension (il en existe une trentaine en Ile-de-France). Je ne reviens pas d?ailleurs l� sur une critique de l'ensemble de cette politique d'immigration.

La r�alit�, en tout cas pour ce qui est de la coiffure afro, est qu'il s'agit bien d'un secteur en tension quant au recrutement du personnel aujourd'hui � Paris.

Le v?u que je pr�sente ici au nom du groupe socialiste et qui a �t� adopt� par le Conseil du 10e arrondissement a pour objectif d'engager une r�flexion sur cet enjeu. En permettant la r�gularisation du s�jour en France des hommes et surtout des femmes qui exercent dans ce secteur, nous avons la conviction � la fois de d�fendre les droits de ces personnes et d'aller � l'encontre d'un syst�me d'exploitation contre lequel nous devons absolument lutter. Notre objectif est d'appeler votre attention sur cette question.

Je vous remercie.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Pour le groupe Communiste, M. LHOSTIS a la parole.

M. Alain LHOSTIS. - Il est �vident que je partage la quasi-totalit� de l'expos� que vient de faire le maire du 10e, R�mi F�RAUD, puisque je participe avec lui, dans le cadre de mes responsabilit�s, � une partie de l'action destin�e � r�gler un certain nombre de ces probl�mes.

Toutefois, la conclusion � laquelle il nous appelle par ce v?u pose, � mon avis, d'abord un probl�me de fond, puisqu'en clair, on s'adresse � l'Etat dans le cadre de la politique des quotas de travailleurs qui seraient amen�s � pouvoir exercer leur activit�. Je pense que, d�j�, l�, il y a une vraie pr�occupation par rapport aux luttes que nous menons par ailleurs pour la r�gularisation de tous ceux qui sont sur le territoire. Je sais que nous avons une divergence d'appr�ciation. Pour nous comme le disent les slogans de ces travailleurs : "on bosse ici, on reste ici".

Sur ce plan, il y a d�j� une premi�re diff�rence d'appr�ciation.

La deuxi�me porte sur l'action qui est propos�e. En r�alit�, le maire du 10e a expos� la situation de surexploitation et la situation d'hygi�ne qui �taient pos�es � l'int�rieur de ces salons. Je rappelle que nous avons vot� un v?u sur l'utilisation d'un certain nombre de produits, accentu�e par un autre ph�nom�ne qui est qu'aujourd'hui, tous ces salons comportent une activit� importante d'onglerie, avec notamment l'utilisation d'�ther de glycol, dont beaucoup d'�tudes ont montr� le caract�re nocif. D?ailleurs, certaines des femmes qui font ce m�tier dans ces salons portent des masques. Malheureusement, ce ne sont pas des masques adapt�s. Mais le v?u ne porte absolument pas sur ce constat et le moyen d'y mettre fin. Dans sa r�daction, il l'ignore.

Pour ces raisons, nous pensons que dans cette affaire, on masque le vrai probl�me, qui est un probl�me de surexploitation, un probl�me de droit du travail et un probl�me d'hygi�ne au travail.

Nous nous abstiendrons donc sur le vote de ce v?u.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Madame COHEN-SOLAL, vous avez la parole.

Mme Lyne COHEN-SOLAL, adjointe. - Pour donner un avis favorable � ce v?u, juste en pr�cisant que c?est vrai que l'on pourrait r�fl�chir aussi � des dipl�mes sp�cialis�s pour certains dans cette profession, mais ce n'est pas l'objet du v?u. Je me bornerai donc � dire que je donne un avis favorable.

M. Christophe GIRARD, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u d�pos� par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s assorti d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le v?u est adopt�. (2009, V. 295).

Septembre 2009
Débat
Conseil municipal
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