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48 - 2000, DLH 53 - Autorisation à M. le Maire de Paris de consentir le dépôt par l'O.P.A.C. de Paris des demandes de permis de démolir et de construire en vue de la construction d'une trentaine de logements de type P.L.I. sur les parcelles sises 78 à 84, rue du Château-des-Rentiers et 71, rue de Tolbiac (13e)


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DLH 53 relatif � des demandes de permis de d�molir et de construire en vue de la construction d'une trentaine de logements de type P.L.I. rue du Ch�teau-des-Rentiers et rue de Tolbiac.
Je donne la parole � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, l'O.P.A.C. pr�voit la d�molition de 4 immeubles situ�s au 78-84, rue du Ch�teau-des-Rentiers et 71, rue de Tolbiac et la d�molition de l'existant et la r�alisation d'une trentaine de logements P.L.I.
Ainsi, l'app�tit insatiable de l'O.P.A.C. se manifeste une fois de plus dans un arrondissement d�j� amplement pourvu en logements sociaux : le logement social repr�sente 40 % des logements du 13e arrondissement. Le 13e fut ainsi la proie des r�novations urbaines et du funeste engouement municipal de Jacques CHIRAC pour les Z.A.C. La rue du Ch�teau-des-Rentiers a particuli�rement �t� victime de ces deux cataclysmes. Au Nord, la r�novation n'a laiss� aucun rescap�, une muraille abjecte d'une dizaine d'�tages s'impose d�sormais. Au Sud, la Z.A.C. homonyme cr��e en 1987, a an�anti un tissu faubourien de qualit� ; mais la r�volte des associations a heureusement permis la modification du P.A.Z. en 1998.
Depuis le d�but, l'affaire fut men�e � la hussarde par la S.E.M.A.P.A. : emploi de m�thodes frauduleuses et agressives, d�marchages abusifs, d�dommagements d'expropriation d�risoires. Ces faits lui valurent d'ailleurs d'�tre condamn�e par le Tribunal en 1986. Le tout fut piment� par des incendies myst�rieux !
Qu'en est-il r�sult� ? Quel est le paysage Apr�s la bataille ? Tout d'abord, il y a le passage Bourgoin, alignement miracul� de petites maisons camoufl�es par la verdure. Miracul� puisque deux autres passages exceptionnels, au 56 et 60, ont �t� saccag�s.
Presque �cras� par les tours du quartier des Olympiades, cet ensemble constitue une enclave de charge. A l'entr�e de la ruelle, un �l�gant petit immeuble, rejeton de la Z.A.C., excuse presque cette derni�re. Mais le jardinet n'est pas am�nag� et d�j� envahi d'immondices et la fa�ade pr�sente d�j� des d�gradations : une plaque d'habillage est bris�e.
La tr�s belle rue Jean-Fautrier rec�le une composition d'immeubles 1910 aux discr�tes ornementations Art nouveau �voquant les "courts" de Londres. Des grilles ont �t� install�es en 1990 lorsque cette voie priv�e a rejoint le domaine public. C'est bien la seule r�alisation int�ressante de l'op�ration Ch�teau-des-Rentiers.
Plus loin, dans la m�me rue, la Z.A.C. revient en force : du 14 au 20, un blockhaus n�o-fonctionnaliste nous inflige une aust�rit� � laquelle m�me l'architecture stalinienne se refusait. En face, �mergent de vagues r�miniscences Bauhaus mais, pour l'heure, l'?uvre n'est pas achev�e. La perspective est magnifi�e par le chef d'?uvre futuriste de la rue Albert, sorte de grande porte en V invers�. Quelle victoire entend-t-on ainsi glorifier ?
Pour finir ce rapide tour d'horizon, signalons les immeubles en construction autour du futur square des Arts au mi�vre style classico-contemporain. C'est typiquement de la ville nouvelle en plein Paris !
Pourquoi ces immeubles de la rue du Ch�teau-des-Rentiers sont-ils aujourd'hui menac�s ? Quelle tare leur vaut ce funeste destin ? Pour la Ville, l'�tat g�n�ral m�diocre de ces immeubles et la faiblesse de leurs structures, ainsi que leur faible int�r�t architectural ne permettent pas de retenir l'hypoth�se d'une r�habilitation. Avec de tels arguments, nous pourrions justifier ais�ment la d�molition de nombreux quartiers parisiens r�cents d'une m�diocrit� architecturale affligeante !
En fait, les immeubles concern�s ne pr�sentent aucun d�sordre important. Les structures sont saines et les murs porteurs sont b�tis en pierres r�guli�res au contraire de bien des constructions faubouriennes.
Les toitures n�cessitent, il est vrai, quelques travaux et encore : le 84 pr�sente une belle couverture zingu�e en parfait �tat.
Quant � leur suppos� manque d'int�r�t architectural, la simplicit� n'est pas un d�faut, que je sache ! Un ravalement s�rieux confirmera l'int�r�t de cette architecture vernaculaire, au regard de certaines r�alisations proches pour lesquelles il n'est pas question de m�diocrit� mais de nullit� ou de pastiches.
Aucun argumentaire ne vient d'ailleurs �tayer la d�cision de d�molition. C'est inadmissible !
On ne sait rien du projet en terme d'architecture, bien grand mot si l'on en croit les compositions insolites dont on a orn� la Z.A.C. On peut craindre un stupide alignement qui reniera l'origine faubourienne de la rue et rattrapera bient�t le front de la Z.A.C. au lieu de respecter le caract�re h�t�roclite du quartier qu'illustre encore parfaitement la rue Ponscarme toute proche.
Un autre parti d'am�nagement serait encore possible en r�habilitant les immeubles sur rue et en sacrifiant le 71, rue de Tolbiac. On conquiert ainsi un terrain constructible de plus de 500 m�tres carr�es, accessible par le 71 et le 80 rue du Ch�teau-des-Rentiers, qui est libre.
Il devient alors envisageable de b�tir de petits b�timents de logements en fond de parcelle, donnant �ventuellement sur rue au 71 et au 80. La S.H.O.N. existante sur les adresses � r�habiliter est d'environ 2.000 m�tres carr�s. La construction de quelques petits b�timents compl�mentaires permettrait d'atteindre l'�quivalent des 2.700 m�tres carr�s de S.H.O.N. constructibles que le C.O.S. permet, tout en cr�ant un parc de petits logements sociaux pouvant �tre mis � disposition des jeunes, des c�libataires ou tout simplement des �tudiants fr�quentant l'universit� toute proche.
Cela n�cessite, bien entendu, un travail de dentelli�re mais � un co�t ne d�passant probablement pas le montant, non communiqu�, de l'op�ration projet�e. L'O.P.A.C. devrait en �tre capable. Qu'elle ose enfin !
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. BULT�.
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
La Ville de Paris, comme l'a rappel� M. BLET, est propri�taire du terrain nu et libre au 80, rue du Ch�teau-des-Rentiers et des parcelles au 78-82-84 de la m�me rue, occup�es par divers b�timents.
L'�tat g�n�ral m�diocre de ces immeubles et leur faiblesse en ce qui concerne leur structure ne permettent pas l'hypoth�se d'une r�habilitation.
Une op�ration de d�molition-reconstruction est effectivement envisag�e pour cr�er une trentaine de logements P.L.I. L'op�ration doit inclure la parcelle du 71, rue de Tolbiac, dont l'acquisition par l'O.P.A.C. est en cours de n�gociation aujourd'hui.
Le Conseil de Paris a approuv�, je le rappelle, le 26 juin dernier, Apr�s enqu�te publique, la modification du P.O.S. permettant la suppression de l'emplacement r�serv� pour �largissement de voirie au 78 � 84, rue du Ch�teau-des-Rentiers.
Le parti architectural de l'op�ration, en particulier le fractionnement de la fa�ade principale le long de la rue du Ch�teau-des-Rentiers, sera pr�cis� en liaison avec les services municipaux lors de la mise au point du projet et de l'instruction du permis de construire.
Merci, Monsieur le Maire.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 53.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, DLH 53).

Novembre 2000
Débat
Conseil municipal
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