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36 - Proposition de vœu n° 3 déposée par le groupe communiste, Mmes SILHOUETTE, SCHERER et BILLARD relative à l'apposition d'une plaque en souvenir des victimes du 17 octobre 1961


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Mes chers coll�gues, nous allons passer au vote d'un v?u qui est pr�sent� par les �lus communistes, Mmes SILHOUETTE, SCHERER et BILLARD au sujet des �v�nements du 17 octobre 1961.
Je donne la parole � Mme BILLARD.
Mme Martine BILLARD, �lue "Les Verts". - L'id�e de ce v?u est qu'effectivement le 17 octobre 1961 � Paris une manifestation de Fran�ais d'origine musulmane s'est d�roul�e et a �t� violemment r�prim�e, donnant lieu � pas mal de morts dont nous n'avons toujours pas le nombre exact d'ailleurs, puisqu'un certain nombre d'enqu�tes sur cette question sont suspendues pour avoir le nombre exact � la possibilit� d'ouvrir les archives et pour l'instant, malgr� les engagements pris, nous avons toujours quelques difficult�s � obtenir que ces archives soient accessibles � tous les historiens qui souhaitent les consulter afin de faire le travail de recherche n�cessaire pour solder un pass� douloureux.
Effectivement, ces derni�res semaines des questions autour de ce qui s'est appel� � l'�poque les �v�nements d'Alg�rie, puis la guerre d'Alg�rie sont ressorties � propos de cette question du 17 octobre 1961 et du probl�me de la torture en Alg�rie.
Il a �t� dit ces derni�res semaines qu'il �tait peut-�tre n�cessaire et qu'il semblait n�cessaire, Apr�s le travail de deuil qui avait pu �tre fait sur d'autres p�riodes de notre histoire, de faire ce travail de m�moire sur cette �poque. Maintenant, de 1961 � 2000, il s'est pass� 39 ans, il est possible de faire ce travail de m�moire un peu plus � froid qu'imm�diatement Apr�s la guerre d'Alg�rie et il est possible de reconna�tre ce qui s'est pass� et notamment de reconna�tre que le 17 octobre 1961 un certain nombre de manifestants sont effectivement morts des suites de brutalit�s diverses et c'est dans ce sens que le v?u est d�pos�, afin que soit appos�e une plaque � l'endroit o� ont eu lieu ces incidents et principalement au pont Saint-Michel, en souvenir des victimes de ce 17 octobre 1961.
Il est bien �vident que cette demande de plaque sur le pont Saint-Michel en souvenir des victimes du 17 octobre 1961 � Paris se situe pr�cis�ment par rapport � ce fait que cela ne r�gle pas tous les autres �v�nements li�s � la guerre d'Alg�rie qui peuvent donner lieu bien �videmment � d'autres initiatives.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � M. TUROMAN.
M. Michel TUROMAN. - Monsieur le Maire, j'en ai pour une minute.
M. Paul AURELLI, adjoint. - Si on devait mettre une place aux victimes du F.L.N. on la placerait o� ?
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - S'il vous pla�t, laissez parler M. TUROMAN.
M. Michel TUROMAN. - Le 17 octobre 1961 une r�pression f�roce s'exer�ait contre des milliers d'alg�riens qui d�filaient pacifiquement pour protester contre les mesures prises � leur �gard par le Pr�fet de police de l'�poque, M. Maurice PAPON. Des milliers de manifestants ont �t� interpell�s et pass�s � tabac et dans les jours qui ont suivi des dizaines de cadavres ont �t� rep�ch�s dans la Seine.
39 ans Apr�s ces terribles journ�es - et je rejoins ce qu'a dit Mme BILLARD - l'exigence de justice, de m�moire et de transparence s'impose. Elle s'impose d'autant plus qu'il est n�cessaire de faire toute la lumi�re sur cette p�riode pour bannir et condamner toutes les pratiques portant atteinte � la dignit� humaine.
Je crois que notre Assembl�e s'honorerait ainsi � adopter ce v?u qui permettrait l'apposition d'une plaque rappelant le souvenir de victimes de ce 17 octobre.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je donne la parole � Mme MAC� de L�PINAY pour conna�tre son avis sur ce v?u.
Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, la proposition de voir la Ville de Paris apposer une plaque comm�morative sur le pont Saint-Michel afin de rendre hommage aux victimes de la journ�e du 17 octobre 1961 � Paris, devrait �tre �tudi�e en regard de l'histoire du conflit alg�rien et notamment de toutes ses victimes civiles et militaires.
Mme BILLARD l'a rappel�, les archives de cette p�riode ne sont pas encore ouvertes et je pense, de plus, Monsieur le Maire, que le caract�re national de cet hommage doit �tre soulign�.
Ce n'est qu'� l'issue du travail de m�moire qui vient d'�tre initi� par l'Etat que la Ville de Paris ne manquerait pas de se rapprocher de ses services dans la perspective de la mise en ?uvre de ce souhait.
Pour l'instant, Monsieur le Maire, je vous propose de rejeter ce v?u.
M. Alain DESTREM, adjoint. - Monsieur le Maire, je ne voudrais pas que l'on oublie les 150.000 harkis qui sont trop souvent oubli�s par notre pays ; ceci, en compl�ment de l'intervention de Mme MAC� de L�PINAY, que j'approuve.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Qui demande la parole parmi les adjoints ?
Monsieur AURELLI, vous avez la parole.
M. Paul AURELLI, adjoint. - Monsieur le Maire, je voulais simplement dire en quelques mots que ce travail de m�moire, il faudra bien le faire un jour et qu'il ne pourra pas �tre fait � sens unique. Une guerre, quelle qu'elle soit, implique des atrocit�s et des l�chet�s, qui ont �t� sans doute, qu'on le veuille ou non, le fait des deux parties dans ce conflit.
S'agissant des �v�nements en question, il n'est pas opportun en l'�tat actuel d�cider de poser une plaque, ou de faire tout geste de m�me nature. Avant d'en venir l�, il faudra accomplir un travail de m�moire et de recherche, objectif et attentif � l'ensemble de ces �v�nements. Il est trop t�t ; aujourd'hui on ne peut pas se laisser guider uniquement par ses passions politiques, voire ses pulsions politiques pour prendre une d�cision de cette nature...
Donc, moi, je vous le dis franchement, je ne pourrai pas m'associer � ce v?u, et je souhaite qu'il ne soit pas adopt�.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
M. Alain DESTREM, adjoint. - tr�s bien.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e n� 3 par le groupe communiste, Mme SILHOUETTE, SCHERER et BILLARD tendant � l'apposition d'une plaque en souvenir des victimes du 17 octobre 1961.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition de v?u est repouss�e.
Nous passons, mes chers coll�gues, aux affaires de la 4e Commission, dont M. REINA est rapporteur. Il r�pondra aux intervenants.

Novembre 2000
Débat
Conseil municipal
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