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56 - 2000, DLH 368 - Autorisation à M. le Maire de Paris de consentir le dépôt par la S.A. d'H.L.M. "Habitat social français" des demandes de permis de construire et éventuellement de permis de démolir en vue de la réalisation d'une dizaine de logements sociaux de type PLUS sur la parcelle sise 82, rue Julien-Lacroix (20e)


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DLH 368 concernant des demandes de permis de construire et �ventuellement de permis de d�molir en vue de la r�alisation d'une dizaine de logements sociaux de type PLUS sur la parcelle sise 82, rue Julien-Lacroix dans le 20e.
Je donne la parole � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - La soci�t� d'H.L.M. "Habitat social fran�ais" a �t� d�sign�e pour assurer la ma�trise d'ouvrage d'une op�ration de logements sociaux de type PLUS au 82, rue Julien-Lacroix, mais il r�gne un curieux flou sur ce projet.
En effet, l'expos� des motifs pr�cise qu'une r�habilitation est envisag�e sous r�serve des r�sultats d'une �tude de faisabilit� technique et financi�re. En fait, la soci�t� "Habitat social fran�ais" a d'ores et d�j� d�cid� de d�truire l'immeuble, estimant sa r�habilitation "trop co�teuse, compte tenu de l'�tat g�n�ral m�diocre du b�timent, dont l'int�r�t architectural para�t limit�". Vous admirerez la pr�cision des termes.
Le diagnostic, d�j� r�alis�, aurait mis en �vidence des d�sordres de structure. Alors pourquoi nous cacher ce diagnostic ? Cette d�lib�ration n'est ainsi qu'une op�ration de camouflage, nous faisant miroiter une r�habilitation pour mieux imposer sournoisement la destruction d'un immeuble parfaitement r�habilitable.
De plus, le nombre d'occupants exact - il y en aurait une dizaine - n'est pas connu. Le g�rant de fait de l'h�tel n'a toujours pas accept� les indemnit�s d'�viction propos�es.
En fait, plus de 50 % des locataires des nombreux h�tels meubl�s que compte le secteur "Belleville - Fontaine-au-Roi" occupent leur logement depuis plus de 20 ans, et ce dans des conditions souvent d�plorables � l'instar du 82, rue Julien-Lacroix. Nombre de ces occupants sont des travailleurs immigr�s seuls, parfois en retraite ou en cong� maladie longue dur�e. Il est rare qu'un retour au pays soit envisageable ou d�sir�. Pour tous ces gens, l'h�tel meubl� ne joue plus depuis longtemps son r�le, par ailleurs n�cessaire, de logement temporaire, transitoire.
Une telle situation n'a que trop dur�. De plus une forte demande de petits logements sociaux se fait sentir dans le secteur. Rue de la Mare, ce sont ainsi 24 personnes locataires d'un autre h�tel meubl� en d�sh�rence qui attendent un relogement.
Enfin, pour le 82, rue Julien-Lacroix, la programmation est un peu myst�rieuse. L'expos� des motifs �voque une dizaine de logements. Le dossier technique pr�sent� par les services parle lui de 6 � 9 logements. Pour sa part, la soci�t� "Habitat social fran�ais", affirme qu'il n'est question que de 5 logements de trois pi�ces et d'une superficie d'environ 65 m�tres carr�s chacun. Pour une fois il n'y a pas inflation et surdensification ! Mais cela pose toutefois un r�el probl�me.
En effet, il est indispensable de reloger les locataires actuels, ainsi que ceux d'autres h�tels dans le quartier. Or, en fonction de la programmation propos�e, le projet soumis permettra ou ne permettra pas de tels relogements. Avec 10 logements, on peut imaginer une offre ad�quate, c'est-�-dire des studios qui manquent cruellement dans le parc social. Avec 6 il en va diff�remment. Avec 5 logements il est �vident qu'aucun r�sident actuel, ni de cet h�tel ni d'un autre ne pourra �tre relog� sur place.
Certes, il y a d'importants besoins de logements sociaux de taille moyenne � Paris, mais une fois de plus c'est dans l'Est qu'on les impose. Une fois de plus c'est une population fragilis�e qui en p�tit et qui sera brutalement �vinc�e. L'exclusion sociale par le logement se poursuit ainsi inexorablement.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Monsieur BULT�, vous n'allez pas rester sans d�fense ?
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Non, Merci, Monsieur le Maire, je vais rassurer M. BLET.
Dans ce projet de d�lib�ration, qui l� encore, je le rappelle, a �t� vot� � l'unanimit� du Conseil du 20e, nous avons souhait� que la soci�t� "Habitat social fran�ais" puisse bien entendu proc�der � une concertation avec la Ville de Paris, et les �lus du 20e. Aujourd'hui rien n'est d�finitif en ce qui concerne la d�molition-reconstruction ou la r�habilitation de l'immeuble puisque la Ville a demand� � cette soci�t� des �tudes comparatives et une d�cision sera bien entendu prise.
Elle sera prise en fonction de la concertation et du besoin local, en ce qui concerne la typologie des logements souhait�s, c'est-�-dire soit des grands logements soit effectivement des logements beaucoup plus modestes, �ventuellement des studios.
Voil� ce que je voulais dire, Monsieur le Maire.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 368.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, DLH 368).

Novembre 2000
Débat
Conseil municipal
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