M. LE MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, tout comme vous, c'est avec une tr�s vive �motion et une profonde tristesse que j'ai appris le d�c�s de Jacques CHABAN-DELMAS.
(Les Conseillers se l�vent).
A son �pouse, � ses enfants et � tous les siens, je tiens � dire ici notre profonde sympathie et je vous invite � lui rendre avec moi l'hommage de notre Conseil, des Parisiens et des Parisiennes.
Jacques CHABAN-DELMAS restera, sans aucun doute, de ce petit nombre d'hommes dont le souvenir marque la m�moire de leurs proches et l'histoire d'un pays. Avec sa disparition, l'Etat perd en effet l'un de ses serviteurs les plus d�vou�s, la R�publique l'un de ses plus ardents d�fenseurs et le Gaullisme l'un de ses fils les plus fid�les.
Jacques CHABAN-DELMAS �tait ainsi du petit nombre de ceux qui donnent les premiers, sans compter, le meilleur d'eux-m�mes pour les causes les plus nobles, celle de l'homme et celle de la France. Et ce choix, il l'avait fait tr�s jeune, en puisant � deux sources : l'humanisme et le patriotisme exigeant du G�n�ral de Gaulle, dont il sera, d�s les premiers jours, un fervent et un fid�le compagnon.
Celui qui sera, � la Lib�ration, le plus jeune G�n�ral de France, s'�tait engag� dans la noble aventure de la France libre avec une volont�, une d�termination qui sans aucun doute forcent l'admiration. R�sistant de la premi�re heure, il sera, le moment venu, l'un des lib�rateurs de Paris, aux c�t�s d'Henri Rol-Tanguy et d'Andr� Tollet ; c'est � ce titre que notre Capitale, Ville Compagnon de la Lib�ration, souhaite aujourd'hui, par la voix de son Maire, lui rendre le pr�sent hommage.
Cette seconde moiti� du XXe si�cle verra Jacques CHABAN-DELMAS consacrer sa vie � ses deux grandes passions : la France et sa ville de Bordeaux.
Je connais en effet l'attachement si profond qu'il portait � sa ville et � ses habitants. Et ces presque 50 ann�es pass�es � la t�te de la Municipalit� ont �t� autant de marques ind�fectibles de la confiance et de l'estime que, toujours, les Bordelais manifesteront � l'�gard de leur Maire. Tous s'accordaient en effet � reconna�tre chez leur premier magistrat un homme �minemment int�ress� � la chose publique, anim� par le go�t de l'action et par cette ouverture d'esprit et de c?ur qui le portait spontan�ment � servir.
Maire exemplaire, Jacques CHABAN-DELMAS fut �galement un grand serviteur de la R�publique et de notre pays qu'il a tr�s largement contribu� � moderniser, � adapter aux enjeux de notre temps. Homme de conviction, de devoir et de d�vouement, celui qui fut Pr�sident de l'Assembl�e nationale, puis Premier Ministre de Georges Pompidou, a servi avec grandeur les int�r�ts de la France. Demeur� fid�le aux id�aux du Gaullisme, il �tait aussi - son projet de "Nouvelle soci�t�" en t�moigne - le d�positaire incomparable des valeurs r�publicaines et humanistes de ce si�cle.
Voil� pourquoi, mes chers coll�gues, son souvenir demeurera � jamais pr�sent dans nos m�moires, le souvenir d'un homme plein d'allant, au sourire g�n�reux, qui nous a l�gu� un id�al de courage, d'audace et d'espoir.
Il nous incombe aujourd'hui de transmettre aux plus jeunes ce qui est souvenir pour les uns, histoire pour les autres. C'est pourquoi, en t�moignage de notre reconnaissance, je souhaite tr�s rapidement, au nom de la Ville de Paris et des Parisiens, rendre publiquement et solennellement hommage � Jacques CHABAN-DELMAS en inscrivant son nom au c?ur m�me de notre ville.
Aujourd'hui, alors que nous c�l�brons sa m�moire, nous avons une pens�e �mue pour un homme dont tous s'accordaient � reconna�tre l'intelligence, la g�n�rosit� et la stature.
(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).