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53 - 2000, DLH 345 - Autorisation à M. le Maire de Paris de déposer une demande de permis de démolir visant l'immeuble à usage d'habitation situé 13, rue Caillié (18e)


M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DLH 345 relatif � une demande de permis de d�molir visant l'immeuble � l'usage d'habitation 13, rue Cailli�.
Monsieur BLET, vous avez la parole.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Cet immeuble est incontestablement insalubre, les conditions de vie pour ces habitants sont difficilement tol�rables, or cet immeuble insalubre est propri�t� de la Mairie de Paris. Elle l'a en effet acquis dans sa totalit� en 1990 pour la somme de 2.134.000 F dans le cadre de l'op�ration de DPUR "Ilot Cailli�", mis en ?uvre sur le secteur.
Qu'a fait la Mairie de Paris depuis qu'elle est propri�taire de l'immeuble ? Qu'a-t-elle tent� pour am�liorer les conditions de vie de ces locataires et pour remettre sur pied l'immeuble depuis 10 ans maintenant ? Rien. Rien si ce n'est l'installation d'�tais suite aux signalements de la Pr�fecture de police. Par arr�t� du 24 ao�t 2000, la Cour d'appel de Paris a pourtant constat� l'�tat de p�ril de l'immeuble et a ordonn� son �vacuation imm�diate. Six ans plus tard, cet arr�t� n'est toujours pas suivi d'effets. Votre perverse strat�gie �tait claire : encourager le d�labrement pour stigmatiser cet immeuble et au-del� l'ensemble de ce quartier afin de proc�der � terme plus facilement � sa r�novation et � sa destruction. C'est un v�ritable sadisme social et urbanistique.
Mais dix ans plus tard, enfin touch� par la gr�ce, vous choisissez d'agir au moment m�me o� une proc�dure de concertation locale avec les habitants et les associations du quartier a �t� mise en ?uvre afin de d�terminer un nouveau parti d'am�nagement. Sans attendre la fin de cette concertation, vous optez sans h�siter pour la d�molition et confiez l'op�ration � la S.A.G.I.
Au nom de quoi justifiez-vous cette d�molition ? Le rapport de l'architecte JACQUEMARD dat� de juin 2000 qui est cens� la justifier se contredit dans ses conclusions. Il est certes affirm� que la r�habilitation du b�timent n'est pas envisageable compte tenu de l'�tat de d�gradation irr�versible des structures, mais le co�t de la r�habilitation a quand m�me �t� estim�. On apprend ainsi que le co�t de cette impossible r�habilitation pourrait d�passer les 15.000 F du m�tre carr� habitable, non compris les diff�rents honoraires. Or, vous avez d�j� engag� et nous avons vot� en Conseil de Paris des r�habilitations dont le co�t au m�tre carr� habitable atteignait 17.000 F. Rien n'est donc impossible. De surcro�t, le rapport de M. JACQUEMARD contredit une note du dossier technique r�dig� cette ann�e �galement dans laquelle il �tait estim� que les fa�ades et les murs de refend, c'est-�-dire les murs porteurs de s�paration et de soutien, ne pr�sentent pas de d�sordres apparents graves.
Cet immeuble faubourien de 4 �tages, dont la belle fa�ade est orn�e de mod�nature, peut �tre conserv�, certes � un prix plus �lev� du fait de votre n�gligence irresponsable, mais il peut �tre conserv� en changeant les solives, les planchers, les menuiseries, l'escalier et certaines poutres vermoulues, en rempla�ant les r�seaux d'eau et �lectriques, ce qui est classique dans toute r�habilitation, et en proc�dant � un ravalement de fa�ade.
Monsieur le Maire, les m�thodes cavali�res employ�es au m�pris de la concertation et le choix effectu� de la d�molition n'augurent rien de bon ni pour l'avenir de ce secteur d�grad� tout � fait repr�sentatif du parc de logement social de fait.
Dans l'expos� des motifs de cette d�lib�ration, vous envisagez toujours un �ventuel �largissement de la rue d'Aubervilliers � un endroit o� sa largeur est tr�s importante. A moins de vouloir �largir cette rue pour cr�er un site propre pour les camions de l'entreprise "Tafanel", rien ne justifie un tel projet inique et archa�que.
Vous avez su faire preuve d'ouverture dans le cadre de la concertation sur le secteur voisin du passage Goix dans le 19e arrondissement. Ne faites pas deux poids, deux mesures. Sachez faire preuve de pers�v�rance dans vos pratiques comme dans vos parti pris urbanistiques, lorsqu'ils sont respectueux du tissu faubourien.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Monsieur BULT�, vous venez d'�tre accus� de vous acharner sadiquement sur les mod�natures, qui ne vous avaient vraisemblablement rien fait. Il vous appartient donc de vous justifier !
M. Michel BULT�, adjoint, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je n'ai aucune pratique sado-maso de l'urbanisme parisien, mais je dirai tout simplement � M. BLET qu'effectivement une proc�dure de concertation locale avec les habitants et associations du quartier sur ce secteur a �t� mise en ?uvre, � l'issue de laquelle le parti d'am�nagement sera d�termin�.
La demande de la d�molition de cet immeuble est motiv�e par son �tat de d�gradation irr�m�diable qui, comme l'a rappel� M. BLET tout � l'heure, a conduit la Cour d'appel de Paris � constater l'�tat de p�ril de l'immeuble et � ordonner son �vacuation imm�diate par arr�t� du 24 ao�t 2000. La Ville par ailleurs s'engage, je le rassure, � pr�senter aux locataires et � l'ensemble des occupants de bonne foi des propositions de relogement correspondant � leur composition familiale. D'ailleurs, ce projet de d�lib�ration, l� encore, a �t� adopt� � l'unanimit� du Conseil du 18e arrondissement.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DLH 345.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, DLH 345).

Novembre 2000
Débat
Conseil municipal
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