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V - Question d’actualité déposée par Mme Edwinge ANTIER, au nom du groupe U.M.P., à M. le Maire de Paris, relative au fonctionnement des crèches à Paris. VI - Question d’actualité déposée par le groupe du Mouvement républicain et citoyen à M. le Maire de Paris sur la situation dans les crèches parisiennes et aux mouvements de grève dans celles-ci.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Mme Edwige ANTIER a la parole.

Si les deux questions portent sur le m�me sujet, nous les grouperons.

Mme Edwige ANTIER. - Pardonnez-moi, Monsieur le Maire, mais j?ai envie de parler de l?autre gr�ve, celle qui ne vise pas le Gouvernement mais celle qui vous concerne, que nous entendons gronder sous vos fen�tres, celle des personnels de cr�che. Je sais qu?elle vous int�resse moins.

Un grand malaise s?empare des cr�ches : 6.000 gr�vistes r�partis sur 400 �tablissements municipaux manifestent sous nos fen�tres. Or, vous refusez, en ce moment, de recevoir le personnel des cr�ches qui nous attend dehors, de m�me que M. DAGNAUD ou Mme TROSTIANSKY et vous refusez aussi de laisser entrer ces personnels de cr�che dans la tribune du public. Vous qui aimez les le�ons de d�mocratie, votre exemple est criant, vous vous prot�gez de la venue du peuple.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Vous d�noncez dans la presse l?absent�isme, je cite ?anormalement �lev�?, c?est ce qui est dans votre communiqu� de presse, de ce personnel. C?est lui faire insulte. Un personnel que vous assaillez de t�ches innombrables tout en ?surbookant? les inscriptions pour gonfler vos chiffres.

Vous pr�tendez garantir en permanence leur nombre r�glementaire. Alors pourquoi Claudine, cuisini�re et blanchisseuse, t�moigne-t-elle en assembl�e g�n�rale de son �puisement de passer de ses fourneaux � la table � langer ? Les syndicats r�clament 100 � 150 cr�ations de postes, 1.000 agents suppl�mentaires pour s?occuper des b�b�s. Alors, qui aujourd?hui s?occupe de ces postes manquants ? Vous surchargez de t�ches administratives un personnel dont la vocation est d?�veiller les jeunes enfants. Je me fais ici leur porte-parole.

Vous leur d�niez la priorit� car elles sont oblig�es aujourd?hui de se mettre en cong� parental parce qu?on r�duit l?accessibilit� de leurs propres b�b�s aux cr�ches. Vous leur diminuez leurs indemnit�s pour se nourrir � midi. Vous n?avez jamais r�pondu � notre demande de transparence des tableaux d?emploi, cr�che par cr�che. Comme vous ne nous avez jamais consult�s avant de supprimer autoritairement les vacations de m�decins et de psychologues aupr�s de ces b�b�s et de leurs parents.

Est-ce que les coll�gues de votre formation savent que vous avez supprim� ces praticiens ? Je vous demande, Monsieur le Maire, tr�s gravement, de vous assurer aupr�s du directeur de la C.A.F. que les ?contrats enfance? soient vraiment maintenus, malgr� le non-respect des r�gles concernant le nombre de professionnels, m�dical et param�dical, pour les cr�ches municipales. Avec un personnel qui travaille 7 heures 42 par jour depuis les 35 heures pour des cr�ches ouvertes 11 heures par jour avec 59 jours de cong� par an, dites-moi comment vous faites.

Il y a un ?turn-over? permanent et les enfants n?ont plus de r�f�rent, comme c?est r�glementaire. Ils perdent leurs rep�res, ce n?est jamais la m�me personne qui accueille un b�b�. Quand vous osez dire � la presse que vous �tes dans le respect strict des normes, ce n?est pas du tout ce que disent les professionnels de ces cr�ches. Alors, cherchons l?erreur.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Comme les deux questions portent sur les m�mes sujets, je les groupe et je donne la parole � Georges SARRE.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

J?ai l?habitude, Monsieur le Maire, de me rendre dans les cr�ches o� naturellement je vois les personnels. Je parle avec les directrices que je rencontre en moyenne au minimum une fois par mois, il y a une r�union en mairie. Je vais vous faire une confidence : depuis que je suis �lu, et notamment depuis que je suis maire du 11e arrondissement, je n?ai jamais rencontr� une personne venant me dire que la cr�che X ou les personnels de la cr�che Y, cela ne va pas. Au contraire, s?il y a un secteur o� un maire peut constater, je m?adresse � Mme Fran�oise de PANAFIEU cela doit �tre pareil dans le 17e arrondissement, s?il y a un secteur o� la population est totalement satisfaite, c?est le secteur des cr�ches.

Tout le reste franchement est choquant. Ce que j?ai pu entendre � l?instant est tr�s �loign�, c?est le moins que l?on puisse dire, de la r�alit�. Ce qui est vrai et qui n?est tout de m�me pas une affaire d?Etat, il y a eu, le 14 mars dernier, un mouvement de gr�ve qui a paralys� de nombreuses cr�ches, y compris dans le 11e arrondissement de Paris, et aujourd?hui ces personnels sont � nouveau en gr�ve.

La principale revendication porte sur les effectifs. Et je sais, pour conna�tre un peu ce dossier, que les difficult�s sont grandes pour remplacer les personnels en cong�, en cong� de maternit�, maladie ou autres, pour remplacer plus pr�cis�ment des auxiliaires de pu�riculture, des �ducateurs ou des infirmi�res absentes. Voil�.

Et le sens de mon interpellation, de ma question est le suivant. J?ai lu votre communiqu� de presse, Monsieur le Maire, et vous avez pris un certain nombre de dispositions qui sont int�ressantes : un syst�me de pr�-recrutement en prenant en charge l?int�gralit� de la formation de 131 futurs auxiliaires de pu�riculture et d?�ducateurs de jeunes enfants - c?est ce qui va se faire -, un agent suppl�mentaire dans chaque cr�che pour compenser les �ventuelles absences de courte dur�e.

Donc si je le comprends bien, il y a un dialogue social qui est engag� et j?aimerais savoir si un accord est en vue, comment les choses �voluent pour que les familles puissent naturellement mettre leur enfant � la cr�che comme elles le souhaitent �videmment.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.

La parole est � Olga TROSTIANSKY.

Mme Olga TROSTIANSKY, adjointe. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le mouvement de gr�ve initi� ce jour par l?intersyndicale FO-CFTC-UNSA-CGT ne compte, malgr� un battage important, que 10 % de gr�vistes.

Je voulais vous dire qu?avec Fran�ois DAGNAUD, nous sommes � l?�coute des organisations syndicales mais il ne faut pas tout m�langer et inqui�ter les parents, et je vous propose de rappeler la r�alit� des faits.

Il y a une tension conjoncturelle en mati�re de recrutements que nous avons v�cue au mois de mars mais elle n?est pas structurelle comme vous le laissez entendre.

Le personnel, l?ensemble du personnel a toujours �t� budg�t� en fonction des normes depuis 2001 et recrut� � la fois pour les �tablissements actuels et les nouveaux. Je voudrais vous rappeler que nous sommes dans un contexte de p�nurie nationale. Le Gouvernement a toujours �t� totalement sourd � nos alertes, y compris celles lanc�es avec d?autres d�partements, Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis notamment.

Je voulais donc proposer aux parlementaires de cette Assembl�e de m?aider � convaincre l?Etat d?ouvrir des �coles d?auxiliaires de pu�riculture. Il y a un r�el march� dans les professions d?accueil des enfants en France, saisissons-nous en.

Je voulais dire quelques mots par rapport � la situation de Paris. Depuis 2001, la Ville de Paris a cr�� 1.044 emplois dans ce secteur, soit le quart des emplois cr��s � la Ville, les agents des cr�ches ont un service hebdomadaire de 34 heures. Ces cr�ations d?emploi et les affectations de personnels sont r�alis�es dans le respect strict des normes qui r�gissent les �tablissements d?accueil de la Petite enfance � Paris. Elles garantissent 100 % de personnels qualifi�s au contact direct des enfants alors que la r�glementation en vigueur n?impose la qualification que d?un agent sur deux, et nous le faisons afin de garantir un service public de qualit�.

A certains moments, des tensions li�es au remplacement trop tardif de petites absences peuvent exister dans certains �tablissements. C?est pour cela que - M. SARRE l?a soulign� nous avons mis en place dans les �tablissements un dispositif de pr�-recrutement en prenant en charge l?int�gralit� de la formation de 131 auxiliaires de pu�riculture.

Par ailleurs, un agent suppl�mentaire est affect� dans chaque cr�che pour compenser les �ventuelles absences de courte dur�e. Il faut bien avoir en t�te aussi que les personnels sont recrut�s pour des �tablissements fr�quent�s � 100 % et que les enfants ne fr�quentent les �tablissements en moyenne qu?� 75 %.

Pour r�pondre au mouvement engag� par l?intersyndicale, la Ville a d?ores et d�j� engag� le recrutement anticip� de 80 auxiliaires de pu�riculture et de 30 agents de service suppl�mentaires ainsi que le recrutement en surnombre des nouveaux dipl�m�s pour satisfaire au fur et � mesure les besoins des �tablissements.

En ce qui concerne les psychologues et les m�decins, nous avons cr�� 26 postes de psychologues titulaires et je demande � la D.F.P.E. d?examiner attentivement la situation d?une dizaine de personnes ne voulant pas ou ne pouvant pas �tre titularis�es.

Pour les m�decins, 7 postes ont �t� cr��s au budget 2006 dont un poste de gyn�cologue tr�s attendu. Nous sommes bien conscients de la p�nibilit� des m�tiers li�s � la Petite enfance, et d?ailleurs pour la premi�re fois nous avons int�gr� ce principe de p�nibilit� dans l?accord A.R.T.T. et nous n?avons cess� d?entretenir avec les syndicats des relations constantes et constructives en travaillant dans diff�rents groupes de travail sur diff�rents th�mes comme la r�gulation du taux d?absence qui se maintient effectivement � un niveau anormalement �lev�, en prenant en compte pour la premi�re fois des questions d?ergonomie au travail, en am�liorant la formation des personnels et en recherchant un certain nombre de r�ponses pour aider les responsables d?�tablissement dans leurs t�ches administratives.

Donc dans un contexte difficile, la Ville tient fermement ses engagements, cr�e les postes n�cessaires, recrute les personnels indispensables au bon fonctionnement d?un service public qu?elle souhaite � la hauteur de ses ambitions.

Je voulais juste donner un dernier message, Monsieur le Maire, si vous le permettez, aux parents pour leur dire que nous avons l?objectif ambitieux de cr�er plus de 5.000 places � Paris. Nous entendons concilier cet objectif quantitatif avec un service public de qualit� et avec du personnel qui, il ne faut pas l?oublier, partage �galement cet objectif.

Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. LE MAIRE DE PARIS. - C?est nous qui vous remercions.

Madame ANTIER, voulez-vous ajouter un mot ?

Mme Edwige ANTIER. - Oui parce que je ne comprends pas. Vous dites que vous �tes � l?�coute, mais vous vous prot�gez, vous avez fait �vacuer le parvis de l?H�tel de Ville o� le personnel est venu vous dire que cela ne va pas. Donc je ne comprends pas tr�s bien ce que veut dire ?� l?�coute?.

En fait, il y a des grandes difficult�s de remplacement du personnel. Alors Mme TROSTIANSKY appelle cela des ?tensions conjoncturelles de recrutement?. Mais moi, je crois que quand un b�b� attend son biberon parce qu?il n?y a pas d?auxiliaire pour le lui donner, il ne sait pas ce qu?est ?une tension conjoncturelle de recrutement?.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Je ne comprends pas. Alors, le Gouvernement? c?est toujours la faute au Gouvernement. Il n?a jamais tant aid�. A chaque construction de berceau, c?est 6.000 euros. La formation du personnel, ce n?est pas le Gouvernement, c?est la R�gion, ce sont vos amis ; vous devriez les sensibiliser. Quant � cr�er 26 postes de psychologues et de m�decins titulaires en rayant les vacataires de terrain qui �taient l�? Vous n?avez pas vos postes de titulaires, vous n?avez pas vos psychologues et vous nous enlevez les vacataires. Donc dans les cr�ches, cela gronde, il n?y a plus de psychologue, il n?y a plus de m�decin pour les b�b�s. Les cr�ches sont victimes de vos choix dogmatiques et les parents n?attendent vraiment pas cela � propos de leurs enfants.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Ch�re Madame, je vous remercie.

Je ne ferai pas de commentaires parce que je crois que c?�tait �vident. C?�tait �vident.

Avril 2006
Débat
Conseil municipal
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