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IV - Question d’actualité posée par M. GALLAND et Mme MARIANI, conseillers non-inscrits, à M. le Maire de Paris relative au résultat du questionnaire de la Société I.P.S.O.S. et de la Mairie de Paris distribué à l’ensemble des Parisiens et des Franciliens.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Je donne maintenant la parole � M. GALLAND pour sa question.

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, juste un mot pour vous dire que vous avez raison : si l?application des 35 heures n?avait pas eu des cons�quences sur le travail d?un certain nombre de corporations, y compris celle des forces de police, il y aurait peut-�tre une surcharge de travail qui serait moindre pour eux !

M. LE MAIRE DE PARIS. - Je le reconnais, il ne manquait que les 35 heures, pour expliquer la situation actuelle !

M. Yves GALLAND. - Si Mme DUBARRY avait �t� agress�e par les casseurs place des Invalides, elle aurait peut-�tre une vision un peu plus positive de l?action des forces de l?ordre en civil parmi les manifestants !

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Posez votre question.

M. Yves GALLAND. - Allez, Monsieur le Maire, allons-y gaiement !

Il para�t que M. BAUPIN consid�re comme ?stupide? la d�claration de son coll�gue de l?Ex�cutif, coll�gue, voisin et ami naturellement, Yves CONTASSOT, faite en d�but de mandature. Serrez-vous fraternellement l?un contre l?autre. Je cite ?nous allons leur faire vivre l?enfer !?.

Enfer relatif, d?ailleurs, soyons honn�tes, Monsieur le Maire, puisque 78 % des Parisiens approuveraient votre politique, d?apr�s les r�sultats de l?enqu�te command�e � I.P.S.O.S. sur le plan des d�placements de Paris.

Dans la mesure o� l?on peut croire � cette enqu�te naturellement, car, Monsieur le Maire, nous avons pris l?habitude d?une d�rive �tonnante de ce que certains appellent des enqu�tes hyper-orient�es, nous l?avions d�j� observ� sur le P.L.U.

Vous questionnez donc les Parisiens. Je vous avoue d?ailleurs que je trouve qu?il est sid�rant de constater que 18 % des Parisiens r�pondent qu?ils d�sapprouvent la lutte contre la pollution. C?est votre question num�ro 1. Comment peut-on r�pondre ?non? � une telle question ? Ils n?ont pas d� la comprendre.

Il est invraisemblable que 25 % des Parisiens ne pl�biscitent pas l?am�lioration de la place r�serv�e aux pi�tons, proposition subtilement li�e, d?ailleurs, dans votre questionnaire � l?accessibilit� aux personnes � mobilit� r�duite.

D?ailleurs, � vouloir trop prouver, vous arrivez m�me � obtenir des r�ponses inutilisables.

En r�ponse � la question 9, 39 % des Parisiens estiment prioritaires l?am�lioration des pistes cyclables. C?est bizarre, ils deviennent 56 % � celle num�ro 11 relative au v�lo.

En r�alit�, Monsieur le Maire, nous sommes tr�s embarrass�s. Lorsque M. Jean-Marc LECH, le copr�sident d?I.P.S.O.S., l?institut que vous avez choisi pour ce questionnaire, d�clare : ?Ce que Bertrand DELANO� essaye de faire avec I.P.S.O.S., comme sondeur, manipul� qu?il est par BAUPIN et les �colos, c?est de montrer que les trois quarts des Parisiens sont d?accord avec son bilan?.

Toujours Jean-Marc LECH : ?Je ne suis pas oblig� d?�pouser la cause de tous mes clients, surtout quand ils font des choses que je n?approuve pas?.

Toujours Jean-Marc LECH : ?45 % des personnes n?ont pas de voiture. Quand on regarde ce que r�pondent ceux qui ont des automobiles, ils sont extr�mement hostiles � tout ce que les �cologistes veulent leur faire subir. La r�alit�, c?est qu?il clive la population - il parle de vous - parisienne en deux avec ce trucl�.?

Monsieur le Maire, cela m?am�ne � une double question.

La premi�re : l?�chantillon de votre enqu�te est-il repr�sentatif ? Le v�lo concourt, par exemple, nous le savons, � 1 % des d�placements parisiens. Et par un raccourci saisissant, les cyclistes repr�senteraient 12 % dans l?�chantillon de vos r�ponses !

Deuxi�me question, si vous partagez l?analyse de l?excellent professionnel que vous avez choisi, M. Jean-Marc LECH, � savoir que vous divisez la population parisienne en opposant les diff�rentes cat�gories d?usagers entre eux, quelle conclusion entendez-vous en tirer ?

Je vous remercie, Monsieur le Maire.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � Denis BAUPIN.

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur GALLAND, je comprends que les r�sultats du questionnaire que nous avons rendu public vous emb�tent.

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Dans ce cas-l�, la tentation est forte...

M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous avons �cout� M. GALLAND tranquillement, pourquoi n?�couteriez-vous pas Denis BAUPIN ? A mon avis, il doit �tre aussi l�gitime que M. GALLAND. Alors, un peu d?esprit d�mocratique !

M. Denis BAUPIN, adjoint. - Dans ce cas-l�, je comprends que vous ayez la tentation de vouloir casser le thermom�tre.

Je voudrais vous rassurer. D?abord vous rappeler que le Plan de d�placements de Paris donne lieu � une large concertation men�e, notamment avec les conseils de quartier parisiens, dans tous les arrondissements parisiens. Je ne vous y ai d?ailleurs jamais rencontr�, lorsque je me suis rendu dans ces mairies.

Au-del� de cette concertation, nous avons souhait�, � l?initiative du Maire de Paris, interroger l?ensemble des Parisiens et des Franciliens par un questionnaire de la Soci�t� I.P.S.O.S. et de la Mairie de Paris. Il a �t� tr�s largement diffus�.

140.194 r�ponses ont �t� re�ues et trait�es par I.P.S.O.S., ce qui constitue, selon cet organisme, un taux de r�ponse exceptionnel.

Par ailleurs, I.P.S.O.S., dans son rapport de pr�sentation, note que ?la structure des r�pondants parisiens est proche de la structure r�elle des habitants de Paris. Ainsi, par exemple, 20 % des r�pondants indiquent utiliser un v�hicule personnel pour leurs d�placements quotidiens, ce qui correspond exactement au chiffre de l?enqu�te globale transports faite par l?I.N.S.E.E.?.

Vous soulignez qu?� la premi�re question de ce questionnaire, 78 % des r�pondants d�clarent �tre globalement d?accord et vous dites que 18 % s?expriment et sont en d�saccord. Je dirais m�me que 48 % des automobilistes s?expriment aussi en d�saccord. 52 % sont en accord. 48 %, donc, selon votre analyse, des automobilistes seraient contre la lutte contre la pollution ?

D?ailleurs, je vous invite � aller regarder ce qu?il y a sur le site de l?U.M.P. Paris qui invitait les membres de l?U.M.P. � r�pondre ?non? � cette question. J?en d�duirai donc, comme vous, que l?U.M.P. serait contre la lutte contre la pollution de l?air.

Je crois, Monsieur GALLAND, que vous devriez faire preuve de plus d?objectivit� et lire la question dans son int�gralit� et noter que des gens sont d?accord avec la politique parisienne et d?autres en d�saccord. C?est la d�mocratie !

Je vous invite, d?ailleurs, � comparer ce r�sultat avec celui du barom�tre 2005 publi� par le S.T.I.F., Syndicat des transports d?Ile-de-France, pr�sid� � l?�poque par Bertrand LANDRIEU, le Pr�fet de r�gion : 80 % des Franciliens jugent que l?am�nagement de couloirs de bus dans Paris favorise l?utilisation des transports collectifs et sont favorables � leur poursuite. Ils n?�taient que 76 % deux ans plus t�t, en 2002, et ils sont donc maintenant 80 %. Vous comparerez ces 80 % de Franciliens favorables, qui sont �galement 80 % � Paris dans ce sondage, avec les 78 % que nous avons obtenus dans une p�riode - puis-je me permettre de le rappeler ! de travaux et qui n?�tait pas forc�ment la p�riode la plus favorable. 78 %, excusez-moi du peu, cela donne quand m�me un taux d?adh�sion � cette politique qui est significative. Par ailleurs, vous faites r�f�rence aux d�clarations dans la presse du copr�sident d?IPSOS dont les positions personnelles sont connues. Vous les avez rappel�es et c?est son droit de mettre en cause la fiabilit� des r�sultats de cette consultation.

Je voudrais d?abord vous rappeler que cette �tude a �t� confi�e � ce prestataire dans le cadre d?un march� public attribu� � l?issue d?une proc�dure de mise en concurrence totalement claire. D?ailleurs, les positions de M. LECH �tant connues, c?est dire que nous n?avons pas cherch� la facilit�. Il n?appartient pas � la Municipalit� parisienne de juger des d�clarations ni de commenter les manquements d�ontologiques qu?elles traduisent manifestement. Ces d�clarations mettent en cause la cr�dibilit� et la fiabilit� d?IPSOS. Il appartient donc aux dirigeants de cette entreprise d?en tirer toutes les cons�quences. Je tiens d?ailleurs � vous indiquer qu?ils se sont d�solidaris�s de ces d�clarations, ce qui n?est pas la premi�re fois, je me permets de le signaler.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, communiste et du Mouvement r�publicain et citoyen).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Avez-vous quelque chose � rajouter, Monsieur GALLAND ? Bri�vement.

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, tr�s bri�vement.

La premi�re, M. BAUPIN ne m?a pas bien �cout�, je me suis �tonn� que sur certaines questions il n?y ait pas 100 % d?approbation compte tenu de la fa�on dont elles avaient �t� pos�es.

La seconde, vous n?avez pas r�pondu � ma question ou tr�s indirectement. Je vous ai pos� une question tr�s pr�cise sur la composition des �chantillons et j?ai pris les cyclistes en exemple, vous ne m?avez pas r�pondu.

La troisi�me, je note ce que vous venez de dire. La cr�dibilit� et la fiabilit� d?Ipsos seraient en cause, d?apr�s vous, uniquement en raison des d�clarations de M. LECH. Mais si la cr�dibilit� et la fiabilit� d?Ipsos sont en cause, c?est peut-�tre votre enqu�te en g�n�ral dont la fiabilit� et la cr�dibilit� sont en cause.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur GALLAND, c?est vraiment un d�bat sur la conception de la d�mocratie. Vous allez voir.

D?abord, d?autres enqu�tes qui ne viennent pas de nous donnent les m�mes r�sultats. M. BAUPIN a cit� celle du Pr�fet LANDRIEU mais il en existe une autre r�alis�e par un autre institut de sondages pour un hebdomadaire. Il n?y a pas, de notre part, volont� de faire dire quoi que ce soit de particulier aux chiffres. Cela se fait de toute fa�on de mani�re professionnelle.

D?ailleurs, Monsieur GALLAND, en fait d?o� vient notre incompr�hension ? Il est vrai qu?avant 2001 on ne lan�ait pas de consultation des Parisiens. R�pond qui veut. Il n?y a pas de valeur scientifique � l?�chantillon. Sur le P.L.U., 130.000 Parisiens ont r�pondu. Sur le P.D.P., 140.000, ils font ce qu?ils veulent. Cela les a int�ress�s puisque m�me l?U.M.P. a demand� de r�pondre pour dire non. Ce sont des consultations auxquelles vous n?�tiez pas habitu� puisque vous n?en faisiez pas et les gens expriment leur point de vue.

Enfin, dernier point, quand vous citez M. Jean-Marc LECH, m�me s?il a �t� contest� par d?autres dirigeants de sa propre entreprise, cela prouve vraiment que quelque chose a chang� � Paris : au moins on passe des commandes, on n?a pas l?esprit partisan, il y a des march�s d?appels d?offres et apr�s chacun pense ce qu?il veut.

La diversit� ne m?a jamais d�rang�. Pour ma part, je ne suis pas �tonn� qu?il y ait une majorit� de Parisiens et m�me une majorit� d?habitants de banlieues qui soit pour cette politique en faveur des transports en commun puisque avant la politique men�e n?�tait que pour la voiture et que 75 % des Parisiens se d�placent par les transports en communs.

Ouvrez les yeux, observez Paris. Il n?y a pas eu besoin que Denis BAUPIN ou moi soyons en responsabilit� pour que les Parisiens, avant vous, ait choisi d?abord les transports en commun pour se d�placer dans Paris.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Avril 2006
Débat
Conseil municipal
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