retour Retour

3 - 2002, ASES 13 G - Constitution de l'association ADECA 75 ("Association pour le dépistage des cancers de Paris"). - Adhésion du Département de Paris en qualité de membre fondateur


M. LE PR�SIDENT. - Mes chers coll�gues, nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration ASES 13 G relatif � la constitution de l'association ADECA 75 (Association pour le d�pistage des cancers de Paris). - Adh�sion du D�partement de Paris en qualit� de membre fondateur.
Je donne la parole � Mme Catherine G�GOUT.
Mme Catherine G�GOUT. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Avec la cr�ation de l'ADECA, Paris va �tre enfin dot� de l'outil n�cessaire au d�pistage du cancer du sein, puis du colo-rectum et de l'ut�rus. Pour le cancer du colo-rectum, nous souhaitons que Paris soit class� dans les dix d�partements pilotes qui exp�rimenteront ce d�pistage. D'autant qu'il est n�cessaire de prendre aussi ce type de mesure pour les cancers masculins.
Pour ce qui est du cancer du sein, comment ne pas rappeler qu'il est la premi�re cause de mortalit� chez les femmes dans notre pays. C'est d'autant plus inacceptable qu'un d�pistage pr�coce permet, pour ce type de cancer, une r�mission voire une gu�rison extr�mement fr�quentes.
Les associations, et notamment l'Union des Mutuelles d'Ile-de-France pour ce qui concerne Paris, se battent depuis 15 ans pour que le d�pistage syst�matique soit effectu� pour toutes les femmes dans les tranches d'�ge � risque.
Les �lus communistes sont, pour leur part, intervenus lors de la pr�c�dente mandature dans le m�me sens.
Maintenant le dispositif se met en place, les financements existent, c'est � nous de le rendre efficace. C'est bien l� le d�fi auquel nous sommes confront�s et qui ne sera pas relev� sans une forte mobilisation.
On sait aujourd'hui quelles sont les femmes qui risquent de ne pas b�n�ficier de ce nouveau droit, d'�chapper au d�pistage syst�matique : ce sont bien s�r celles qui sont le plus en difficult� sociale. Pour cette maladie comme pour d'autres, ce sont bien les m�mes qui se soignent le plus difficilement, qui ont le plus mauvais �tat de sant�, malgr� les dispositifs en place.
Aujourd'hui, � Paris, il n'est pas facile de consulter un gyn�cologue pour des femmes � faibles revenus. La plupart de ces sp�cialistes sont en secteur II, beaucoup trop cher pour ces femmes et les d�lais d'attente sont tr�s importants dans les h�pitaux et les centres de sant�. D'ailleurs l'implantation g�ographique des gyn�cologues, comme celle des autres sp�cialistes, est faible dans les arrondissements les plus populaires : en 1999, 4 gyn�cologues dans le 19e, 5 dans le 18e et le 20e, pour 15, 17 et 20 dans les 14e, 16e et 15e arrondissements, cela donne quand m�me � r�fl�chir sur l'�galit� devant la sant� ! Aussi le d�pistage existe aujourd'hui, mais il s'agit de fait d'un d�pistage excluant les pauvres.
Pour qu'elles puissent b�n�ficier de ce d�pistage syst�matique et gratuit, il faudra donc faire un effort consid�rable d'information et de sensibilisation. D'ailleurs, beaucoup de d�partements ayant mis en place cette mesure n'atteignent pas les objectifs en termes de taux de femmes d�pist�es. Il s'agit bien d'un objectif de masse, de sant� publique ; il s'agit de toucher au moins 60 % de la population concern�e.
Ce ne sont pas des campagnes centralis�es ou m�diatiques qui pourront faire que les femmes acc�dent r�ellement � ce droit. C'est plut�t une mobilisation de tous les acteurs locaux, institutionnels ou associatifs pour qu'ils informent ces femmes, les aident � prendre conscience de l'importance � user de ce droit. Il faut que cela vienne de personnes qu'elles connaissent, en qui elles ont confiance. Le pharmacien, le m�decin g�n�raliste, l'animatrice du centre social, l'assistante sociale, les enseignants, seront plus efficaces pour informer et convaincre que n'importe quelle campagne m�diatique.
Si campagne il y a, c'est � ces acteurs de terrain qu'elle doit s'adresser. Nous pouvons nous appuyer en particulier sur les �quipes de d�veloppement local dans les quartiers "politique de la ville" : elles sont en rapport avec l'ensemble des structures sociales et culturelles de leur quartier. Elles peuvent les r�unir, les mobiliser, dans ces quartiers o� justement les difficult�s sociales sont grandes et o� vivent, en grand nombre, les femmes qui risquent le plus de ne pas b�n�ficier de cette chance. Merci de votre attention.
(Applaudissements sur les bancs du groupe communiste).
(M. Christian SAUTTER, vice-pr�sident, remplace M. le Pr�sident au fauteuil de la pr�sidence).
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Mme G�GOUT.
La parole est � M. LHOSTIS pour vous r�pondre.
M. Alain LHOSTIS, au nom de la 6e Commission. - Merci, Monsieur le Pr�sident.
Madame la Conseill�re, je vous remercie d'avoir attir� l'attention sur cette importante d�lib�ration. Une femme sur 10 est touch�e ou sera touch�e par le cancer du sein. Dans notre entourage nous avons tous une amie, une parente confront�e � cette maladie et on sait qu'au plan national 33.000 nouveaux cas se d�clarent chaque ann�e et que 10.000 femmes en meurent.
Vous l'avez rappel�, c'est la premi�re cause de mortalit� chez les femmes. Le probl�me c'est que cette mortalit� est plus �lev�e encore dans les d�partements franciliens et il y a une surmortalit� en Seine-Saint-Denis et � Paris. Or le d�pistage syst�matique est organis� dans 33 d�partements et en R�gion Ile-de-France, le Val-d'Oise et la Seine-Saint-Denis sont d�j� engag�s. Il est donc important que Paris s'engage � son tour.
L'objectif est de r�duire de 30 % le taux de mortalit� par cancer du sein. Il faut que 60 % des femmes qui sont invit�es � passer une mammographie r�pondent positivement.
Vous avez soulign� l'in�galit� devant la possibilit� de passer des mammographies due aux conditions sociales.
La gratuit� de cet acte est un premier signe.
La localisation des m�decins et des lieux peut en �tre une autre. A cet effet, je vous rappelle que nous avons vot� deux projets :
- un projet de d�lib�ration concernant deux centres de sant� : l'un dans le 19e et l'autre dans le 20e que nous avons dot� de mammographes r�pondant aux normes modernes actuelles et qui pourront donc participer � la campagne ;
- et par ailleurs dans le cadre de la subvention � l'A.P.-H.P. d'un montant de 20 millions de francs suppl�mentaires que nous avons vot�e en 2001, j'ai fait un appel ferme aux �tablissements hospitaliers pour qu'ils s'inscrivent dans la campagne ; et ceux qui ont r�pondu Lariboisi�re, Saint-Louis, Necker et Rothschild, seront dot�s d'un mammographe, ce qui permettra de r�pondre �galement � l'attente des populations dont on vous a parl�.
Il s'agit donc bien du lancement d'une campagne de sant� publique men�e par la Ville de Paris � une �chelle jamais connue. En effet, nous allons cr�er - apr�s avoir vot� le principe et les cr�dits, il y a d�j� un certain temps de cette campagne de d�pistage - maintenant la structure de gestion qui aura en charge d'inviter plus de 250.000 Parisiennes de 50 � 69 ans � passer cette radio des seins.
L'ADECA 75, fond�e par le D�partement et la Caisse primaire dans laquelle se retrouvent les professionnels de sant�, les associations de malades et les associations f�minines, le mouvement mutualiste, aura � assurer la gestion de cette structure.
C'est donc bien la phase active de cette grande campagne de sant� publique qui d�butera avant l'�t�, je l'ai dit. C'est une premi�re � cette �chelle.
Cette campagne en annonce d'autres que la Ville lancera dans les prochains mois ou dans les prochaines ann�es.
M. Christian SAUTTER, pr�sident. - Merci, Monsieur LHOSTIS de cette r�ponse ambitieuse � un vrai probl�me.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 13 G, relatif � la constitution de l'association ADECA 75, Association pour le d�pistage des cancers de Paris.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2002, ASES 13 G).
(Applaudissements).

Janvier 2002
Débat
Conseil général
retour Retour