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2008, I - Question d'actualité posée par le groupe du Mouvement républicain et citoyen à M. le Maire de Paris relative aux théâtres parisiens.


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la question d'actualit� du groupe M.R.C.

Je donne la parole � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, ma question est relative � un article du "Monde" du 6 octobre dernier qui a interpell� les �lus du M.R.C.

Alors que nous venons d'inaugurer le majestueux et tr�s attendu "104 Aubervilliers" et de marquer une fois de plus � Paris la trace ind�l�bile de notre soutien � la culture, que pouvait-on lire en forme de question dans les colonnes du quotidien du soir : "Peut-on fermer un th��tre � Paris ? Peut-on renoncer � certaines salles poussi�reuses", dit encore l'article, "pour mieux d�fendre les lieux les plus dynamiques ou faut-il, au contraire, d�fendre chaque sc�ne au risque de saupoudrer les aides publiques ? "

Cet article, qui parle ainsi des six th��tres municipaux, � savoir Paris-Villette, Mouffetard, le Th��tre 13, le Th��tre 14, le Th��tre Silvia Montfort et le 20e Th��tre, nous a interpell�s.

Ces th��tres ont en commun le fait d'�tre subventionn�s par la Ville, mais ils se distinguent par leur capacit� en termes de fauteuils, par leur projet artistique, par leur situation g�ographique, par leur notori�t� et ne peuvent �tre consid�r�s de la m�me mani�re ni "not�s" avec les m�mes crit�res, comme semble le faire Bernard FAIVRE D?ARCIER, auteur d'un rapport, qui loue la qualit� du travail de Paris-Villette, mais qui constate, dit-il, la "faiblesse artistique des autres salles".

Est-ce cela qui aurait inspir� la question du "Monde" : "Peut-on fermer un th��tre � Paris ou faut-il, au contraire, d�fendre chaque sc�ne ? " Si la question peut �tre pos�e dans un journal, les r�ponses m�ritent, et je suis s�re que vous en serez d'accord, d'�tre donn�es ici dans notre h�micycle.

C'est pourquoi je vous remercie, Monsieur le Maire, de nous dire ce qui est envisag� � court, moyen ou long terme pour ces diff�rents �tablissements culturels qui font partie int�grante du paysage culturel de Paris et dont il faut saluer le travail effectu� au service de la culture et des Parisiens.

Je vous remercie.

M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Vous �tes admirable de respect de temps de parole.

Je suis s�r que l'adjoint � la Culture, en vous r�pondant, va en faire de m�me.

Vous avez la parole, cher Christophe.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Cela commence mal?

Monsieur le Maire, cette question d?actualit� rejoint le th�me du v?u d�pos� par le groupe U.M.P.P.A., auquel j'aurai l'occasion de r�pondre demain matin. Je vous en remercie et me r�jouis de l'attachement exprim� par l?ensemble de nos �lus � nos th��tres municipaux.

Le soutien de la Ville de Paris aux th��tres s'est affirm� depuis 2001 par plusieurs dispositifs : aide aux �tablissements culturels municipaux (16.903.000 euros) - et dans le chiffre de 16.900.000 euros, il n?y a �videmment pas le th��tre du Ch�telet -, aide aux lieux de diffusion dans leur diversit� (5,5 millions d'euros en 2008), aide aux th��tres priv� (3.637.000 euros), aide aux festivals (1.622.000 euros), aide aux compagnies via les aides aux projets (0,5 million d'euros).

Avec l'ouverture du "104" le 11 octobre dernier, le Maire le rappelait ce matin, la Ville s'est dot�e d?un nouvel outil unique au monde au service de tous les arts. Loin d'�tre une menace ou une concurrence pour les lieux de diffusion, ce lieu a pour vocation d'offrir des espaces de travail et de bonnes conditions de r�sidence aux artistes venus du monde entier et de Paris en amont de la p�riode d'exploitation dans des lieux de diffusion.

Lieu de production, le "104" sera un pont entre les artistes et les lieux de diffusion dynamiques que la Ville de Paris soutient d�j�, comme le th��tre du Rond-Point, le th��tre de la Cit� Internationale, le th��tre de la Bastille, et j'en passe, avec qui des partenariats ont d'ores et d�j� �t� lanc�s.

Concernant plus sp�cifiquement les th��tres municipaux, il me semble important de revenir sur l'historique de ces salles. Ces th��tres sont dits "municipaux" car ils sont exclusivement financ�s par la Ville de Paris. Historiquement, la plupart de ces th��tres avaient �t� implant�s dans les ann�es 1980 et au d�but des ann�es 1990, il y aura donc bient�t 20 ou 30 ans, dans les arrondissements p�riph�riques afin de compl�ter la carte des implantations culturelles � Paris dans un souci de d�mocratisation de la culture.

Ces th��tres dits d'arrondissement devaient servir de centre culturel de quartier ; certains ont d'ailleurs �t� int�gr�s � des centres d'animation comme les th��tres 13, 14 et 20e.

Aujourd'hui, si ces th��tres continuent de participer � la richesse culturelle de la Capitale, il convient de reconna�tre qu'ils font face � des difficult�s et qu'ils ont besoin d'un nouveau souffle.

Une mission d'expertise sur les th��tres municipaux avait �t� confi�e il y a trois ans � Bernard FAIVRE D?ARCIER, ancien directeur du Festival d'Avignon. Le rapport qu?il a remis � la Ville en octobre 2005 montrait que ces th��tres sont tr�s diff�rents les uns des autres en termes de programmation ou de fonctionnement, mais qu'ils ont plusieurs handicaps communs. En particulier, ils souffrent d'un manque d'identification dans le paysage culturel parisien � l'exception peut-�tre, en effet, du th��tre Paris-Villette dans le 19e et du Th��tre 13.

Ainsi, Bernard FAIVRE D?ARCIER pr�conisait de replacer chaque th��tre d'arrondissement, au cas par cas, dans le paysage de la Capitale, en clarifiant et renfor�ant leur identit� artistique.

Compte tenu de l'ampleur des questions soulev�es et de la n�cessit� de mener une r�forme efficace, il a �t� d�cid� de mener des analyses compl�mentaires et de faire de cette r�forme un des premiers chantiers culturels de cette mandature.

Plus r�cemment, un audit sur la politique d?invitation et les taux de fr�quentation des th��tres municipaux a �t� men� par l'Inspection g�n�rale. Le rapport nous a �t� remis le 30 juillet 2008, il y a donc un d�lai n�cessaire avant de pouvoir le publier ; il fait appara�tre pour l'ensemble des th��tres municipaux des taux de fr�quentation globalement faibles si l'on consid�re les spectateurs payants.

Il nous semble donc urgent aujourd'hui de donner une nouvelle dynamique � ces th��tres municipaux, afin qu'ils puissent jouer leur r�le de centre culturel populaire des quartiers, tout en ayant un rayonnement artistique au-del� de leur arrondissement.

La r�forme que nous souhaitons mettre en ?uvre fait partie des engagements pris par Bertrand DELANO� pendant la campagne �lectorale. Elle vise bien � renforcer et non � affaiblir ces th��tres.

Contrairement � ce qui a pu �tre �crit, dans la presse en particulier, ces derni�res semaines, il n'est pas question de d�terminer les subventions des th��tres en fonction de leur taux de fr�quentation, ni de fermer un th��tre, ni de transformer purement et simplement un lieu de diffusion en lieu de r�p�tition. Il n?est pas non plus question d'uniformiser les programmations.

Au contraire, chaque th��tre doit donner l'exemple et avoir sa propre personnalit�. Je prends un exemple, le Th��tre 14 programme � la fois des ?uvres du r�pertoire classique et contemporain et accueille l'�t�, au mois d'ao�t, des compagnies pendant que les autres th��tres sont ferm�s.

Le th��tre Paris-Villette innove cette ann�e avec le projet "X-r�seau" dispositif in�dit qui consid�re le r�seau Internet comme une v�ritable sc�ne.

Le th��tre Mouffetard accueille des ateliers de th��tre.

La D.A.C. �tudie de nouveaux cahiers des charges avec les th��tres municipaux afin de fixer de nouvelles orientations.

Mes chers coll�gues, soyez patients et ne croyez pas tout ce que vous lisez dans la presse.

Monsieur le Maire, permettez-moi juste d'apporter un petit point de pr�cision. Mme LAGARDE, ce matin, en critiquant notre projet d'orientations budg�taires et en vantant le budget de l'Etat, nous a fait un grand honneur en taclant "Nuit Blanche", manifestation populaire d'art contemporain invent�e par Paris, qui est reprise dans pas moins de 12 villes en France, 18 villes dans le monde. "Nuit Blanche", Madame LAGARDE, fait du bien � Paris en �tant �galement un formidable stimulant �conomique pour le tourisme, les caf�s, les brasseries, les librairies, les h�tels et, le temps d'un week-end, elle a m�me s�duit la Pr�fecture de police !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. LE MAIRE DE PARIS. - Et c'est m�me une manifestation tr�s appr�ci�e par mon ami Richard DALEY, le Maire de Chicago, que, je crois, Mme LAGARDE, conna�t bien. Vous lui direz.

Octobre 2008
Débat
Conseil municipal
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