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2008, DJS 235 - Subvention à la société anonyme sportive Paris Saint-Germain Football - Montant : 2.150.000 euros.


M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DJS 235 relatif � l'attribution d'une subvention de 2.150.000 euros � la soci�t� anonyme sportive "Paris Saint-Germain Football".

M. GAREL, comme Mme BECKER, a cinq minutes.

M. Sylvain GAREL. - Je ne les utiliserai pas, Monsieur le Maire. Ce ne serait pas raisonnable, parce que vous connaissez nos arguments.

Je voudrais quand m�me signaler que c'est la premi�re fois depuis que nous sommes �lus que nous n'allons pas refaire notre grand num�ro de duettiste avec Pascal CHERKI. Les adjoints passent, en revanche, les critiques et les probl�mes demeurent.

Ce qui est bien avec le P.S.G., c'est que l'on ne s'ennuie jamais, parce que chaque ann�e, pour ne pas dire chaque mois, ce club d�fraie la chronique ; de banderoles en scandales, de batailles en arrestations, etc., il se passe toujours quelque chose au P.S.G.

Je ne vais pas reprendre toutes les raisons qui font que nous nous opposons, depuis le d�but de notre �lection en 2001, � cette subvention, la principale �tant, bien s�r, que nous n'avons pas, de notre point de vue, � subventionner une soci�t� anonyme qui est une soci�t� priv�e ; nous ne devons pas subventionner le sport professionnel.

Autant nous sommes favorables � subventionner le sport amateur et m�me � augmenter l'aide que nous apportons � ce type de club ou de pratique sportive, autant nous ne pensons pas que ce soit le r�le d'une collectivit� de subventionner, surtout � un tel niveau, un club sportif professionnel.

D?ailleurs, ce club s'engage depuis des ann�es, d'apr�s les conventions que nous signons avec lui, � faire en sorte d'aider les clubs amateurs, de parrainer des clubs amateurs via le P.S.G. On s'aper�oit en fin de compte que cela est tout � fait limit�, pour ne pas dire "bidon". Ce n'est pas nous qui le disons, mais un article r�cent du "Parisien" qui n?est pas sp�cialement connu comme un journal antisportif.

Je terminerai par un autre fait nouveau. Comme cela a �t� dit ce matin dans la discussion sur les orientations budg�taires, nous sommes face � une crise �conomique qui va nous pousser � faire des choix.

Est-ce bien prioritaire de continuer � subventionner un club sportif � un tel niveau, � un moment o� il va falloir d�cider si nous faisons davantage de logements sociaux, si nous faisons davantage pour que le Plan Climat s'applique � Paris, si nous faisons davantage pour que les Parisiens supportent mieux cette crise ?

Je pense que le P.S.G. pourra tout � fait vivre sans notre subvention.

Je vous remercie.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur GAREL, d'avoir respect� votre temps de parole.

La parole est � Mme BECKER.

Mme Emmanuelle BECKER. - Merci.

Un club de football aussi prestigieux que le "Paris Saint-Germain" fait �videmment partie de l'histoire et de l'identit� parisienne. Il ne para�t donc pas anormal de subventionner le "Paris Saint-Germain".

Nous appr�cions tout particuli�rement que la convention qui lie la Ville de Paris et le "Paris Saint-Germain" implique de nombreuses initiatives en direction des jeunes parisiens et du sport de proximit� dans la Capitale. C'est la raison pour laquelle le groupe communiste votera ce projet de d�lib�ration.

Cependant, � l'avenir, il faudra certainement envisager un renforcement de l'implication du club dans la vie et le tissu sportif parisien et parce que nous voyons en ce moment les limites du sport business dans la crise que nous subissons, il nous faudra privil�gier l'acc�s des Parisiens aux �quipements sportifs.

Je fais d?ailleurs confiance � Jean VUILLERMOZ pour mener � bien cette priorit�.

Merci.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Je remercie Mme BECKER de son tr�s bel expos�.

Je donne la parole � M. Jean VUILLERMOZ, pour r�pondre.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Cher Sylvain, je ne tombe pas de ma chaise en vous entendant. C?est clair que je m?attendais � cela, puisque cela fait plusieurs ann�es, depuis le d�but d?ailleurs de la mandature, que vous dites � peu pr�s les m�mes choses. Il n'y aura pas de num�ro de duettiste entre nous comme cela avait �t� le cas avec Pascal CHERKI.

Soyons clairs, je vais r�sumer, en �tant le plus bref possible. La Ville de Paris se propose en effet, par le projet de d�lib�ration qui vous est soumis, de verser, en application de la loi Buffet, une subvention de 2.150.000 � la S.A.S. "Paris Saint-Germain". Je rappelle �videmment qu?avant la loi Buffet, les sommes qui �taient allou�es aux clubs professionnels �taient nettement sup�rieures et que cette loi a permis de faire un premier pas.

Maintenant, il y a des d�put�s ici, des s�nateurs, s'ils veulent encore modifier la loi, ils le peuvent. J?attire l'attention sur l'�ventualit� de baisser encore les subventions aux clubs dits professionnels ; peut-�tre faudra-t-il que ce soit sur l'ensemble et non pas sur un seul que les choses se passent et ensuite, ma foi, il pourra y avoir aussi des particularit�s pour un certain nombre d'autres clubs qui sont en S.A., qui ne sont pas des clubs de football et qui, eux, ont beaucoup de difficult�s � vivre.

L'attribution de cette subvention s'inscrit dans le cadre de la convention d'objectifs et de partenariat conclue entre la Ville de Paris et le club jusqu'en 2014 et constitue la contrepartie, je le rappelle � Sylvain, mais qui le sait tr�s bien, des missions d'int�r�t g�n�ral demand�es au club et qui sont les suivantes : la formation, le perfectionnement et l'insertion scolaire ou professionnelle des jeunes sportifs; la participation du club � des actions d'�ducation, d'int�gration ou de coh�sion sociale et la mise en ?uvre d'actions visant � l'am�lioration de la s�curit� du public et de la pr�vention de la violence dans les stades.

A ce propos, des articles parus dans "Le Parisien", que vous citiez tout � l'heure, donnaient des bons exemples de participation du club � des vacances pour les jeunes et les jeunes des clubs, notamment des clubs filleuls.

Depuis plusieurs ann�es, le "Paris Saint-Germain" respecte parfaitement le dispositif conventionnel le liant � la Ville, ainsi que cela a �t� constat� � l'occasion du comit� de suivi des grands clubs de juin dernier.

Je rappelle � l'ensemble des pr�sidents de groupe qu'ils sont invit�s � cette r�union mais que, malheureusement, je ne les vois pas. Je souhaiterais donc qu'� l'avenir, pour l'ensemble des clubs de ce type, ils puissent y participer, de fa�on � avoir d�s ce moment-l� le d�bat et de poser toutes les questions qu'ils souhaitent � l'ensemble de ces clubs.

Sur le plan de la formation, le P.S.G. a form� 109 sportifs au cours de la saison derni�re, soit dans le cadre de sections sportives scolaires, soit au sein de son centre de formation.

Contrairement au pass�, un nombre de plus en plus grand de joueurs de l'�quipe professionnelle sont maintenant issus du centre de formation du P.S.G.

Dans le domaine de l'animation du tissu sportif parisien, le club a continu� � mettre en place plusieurs actions ou activit�s en direction des �coles parisiennes et des centres de loisirs de la Ville, � travers des manifestations telles que "Paris Saint-Germain aux enfants", "Paris tout foot", l'entretien d'un r�seau de clubs filleuls ou l'organisation d?�coles municipales des sports.

A propos des clubs filleuls et du r�seau des clubs filleuls, j?ai demand� � la direction du "Paris Saint-Germain" de bien vouloir essayer de faire en sorte que les joueurs puissent aller directement dans les lieux d'entra�nement des clubs filleuls, au lieu que ce ne soit seulement que les clubs filleuls qui viennent au Paris Saint-Germain. Je crois que c'est quelque chose qui est tr�s attendu par les jeunes de ces clubs.

Enfin, en termes de pr�vention?

Non, ils n?iront pas en Maserati, on viendra les chercher !

Enfin, en termes de pr�vention et de s�curit�, le club, gr�ce � la subvention vers�e par la Ville, a renforc� la s�curit� dans et � proximit� du Parc des Princes par la mise en place de nouveaux outils et de mesures fortes, telles qu'un contr�le d'acc�s interdisant tout acc�s au stade � un supporter d�muni de billet ou la cr�ation d?une carte d?abonnement avec photo.

Enfin, le P.S.G. est un club tr�s engag� dans la lutte contre toutes les formes de discrimination, dans le cadre notamment d'un partenariat avec la LICRA.

Le P.S.G. est un des clubs sportifs professionnels avec qui le travail en commun est le plus intense. C?est aussi celui qui attache une grande importance � son ancrage territorial.

Diminuer ou supprimer la subvention de la Ville � ce club aboutirait � rompre le lien fort qui l'unit � la Ville et, au-del�, aux Parisiens passionn�s de football.

Enfin, Emmanuelle BECKER a �voqu� le "sport business" qui, depuis de nombreuses ann�es, touche de nombreux sports dont le football. Je rejoins tout � fait son sentiment : comment, en effet, ne pas voir que la financiarisation de pratiquement toutes les sph�res de notre soci�t� a progressivement d�valoris� le jeu au profit des enjeux financiers ? Cette financiarisation du sport a �t� encens�e par certains, consid�rant que le sport ne devait pas �tre � l?�cart du mouvement de l'histoire vers le lib�ralisme. L� aussi, les le�ons doivent �tre tir�s et permettre au sport de retrouver les origines de son d�veloppement et de sa pratique.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur VUILLERMOZ.

Il y a une explication de vote du Pr�sident LAMOUR, qui a 2 minutes, selon le nouveau r�glement.

Monsieur Jean-Fran�ois LAMOUR, vous avez la parole.

M. Jean-Fran�ois LAMOUR. - Je voudrais r�pondre d?un mot � Jean VUILLERMOZ.

Certes, la loi Buffet en 2000 a plafonn� les aides apport�es par les collectivit�s aux clubs professionnels, a fl�ch� aussi ces aides ; vous avez rappel� une panoplie de mesures et d'actions qui sont, je crois, effectivement, tout � fait en ad�quation avec ce que doit apporter un club professionnel, mais rien ne vous emp�che, Monsieur le Maire, de ne pas verser de subvention. Il n'y a pas besoin de la loi pour cela. Vous vous �tes retourn� vers moi en me disant : "Les d�put�s peuvent interdire." Mais, si vous le souhaitez, vous ne versez pas de subvention et tout ira bien.

Pour autant, j'estime que cette subvention est de bon aloi.

Je reconnais bien volontiers qu'aujourd'hui le sport professionnel est en train de passer une sorte d?�tape suppl�mentaire. Eric BESSON travaille sur la comp�titivit� des clubs sportifs professionnels...

Je sais que cela vous fait mal quand je dis BESSON ! Oui !

? que Philippe SEGUIN travaille �galement sur la modernisation des enceintes sportives professionnelles.

Dans ce cadre, je pense qu?� terme, les collectivit�s pourront ne plus avoir � verser de subventions, dont on sait tr�s bien que, par osmose, elles servent aussi pour financer l'activit� du club professionnel, c'est-�-dire des activit�s professionnelles du club.

Mais, pour l'instant, je crois que c'est une bonne mesure, �quilibr�e, raisonnable pour les budgets d'une collectivit� et, pour tout vous dire, le groupe U.M.P.P.A. votera pour cette subvention.

M. Christian SAUTTER, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur LAMOUR.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DJS 235.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2008, DJS 235).

Octobre 2008
Débat
Conseil municipal
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