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2008, Voeu déposé par MM. Jean-François LAMOUR, Jean TIBERI, Jean-Pierre LECOQ, Patrick TRÉMÈGE, Mme Marie-Claire CARRÈRE-GÉE, MM. Philippe GOUJON, Thierry COUDERT, Jean-Jacques GIANNESINI, Mme Hélène MACÉ de LÉPINAY et les élus du groupe U.M.P.P.A., relatif à l'avenir des théâtres dits municipaux de la Ville de Paris.


M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Nous allons maintenant examiner, toujours en 9e Commission, le v?u r�f�renc� n� 60 dans le fascicule, d�pos� par le groupe U.M.P.P.A., relatif � l'avenir des th��tres dits municipaux de la Ville de Paris.

La parole est � Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY, pour une minute.

Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY. - Notre v?u est, je pense, tr�s clair et tr�s mod�r�.

Il a pour but de demander � la Municipalit� de pr�ciser sa position concernant l'avenir des th��tres d'arrondissement.

Votre r�ponse int�resse tous les bancs de cette Assembl�e puisque les �lus des arrondissements concern�s, en particulier ceux du 5e arrondissement pour le Th��tre Mouffetard, ceux du 14e arrondissement pour le Th��tre 14, ceux du 15e arrondissement pour le "Silvia Monfort" s'inqui�tent des rumeurs qui circulent depuis longtemps et qui, depuis quelques jours, paraissent dans la presse.

Votre r�ponse int�resse surtout les responsables et les personnels des associations qui font leur travail avec s�rieux et offrent aux Parisiens des spectacles de qualit�, qui s'associent aux initiatives de la Ville et participent � la vie culturelle et sociale de leur arrondissement, et ceci sans budget de production et avec des moyens de communication modestes.

Christophe GIRARD, je ne vous demande pas de nous faire un historique comme vous me l'avez annonc� en 9e Commission, nous sommes l� pour parler de l'avenir et les diff�rentes id�es qui circulent nous paraissent bien l�g�res.

Il existe d�j� du th��tre pour jeune public de qualit�, faut-il sp�cialiser un nouveau lieu ? Multiplier des lieux de r�p�tition ? Quelle id�e g�n�reuse mais il faut aussi pouvoir pr�senter les spectacles. Donner un lieu aux arts de la rue ? Quelle id�e de les enfermer.

Les th��tres d'arrondissement sont de beaux lieux, restaur�s et �quip�s, ils ont un public. Pourquoi s'y attaquer ? Quelle dr�le d'illustration du doublement du budget de la culture.

Il ne faudrait pas que le 104, ce lieu unique et magique, comme l'a qualifi� le Maire hier matin lors de la pr�sentation des orientations budg�taires, devienne trop unique et par magie fasse dispara�tre les th��tres qui irriguent en profondeur le tissu culturel parisien.

Merci, Monsieur le Maire.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. GIRARD pour vous r�pondre.

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Nous tremblons !

Je vais vous citer deux citations, l'une de l'un de vos amis et l'autre de Sophocle.

"M�me pour un grand clerc, il n'y a pas de honte � s'instruire sans cesse et � r�former ses jugements." Cette phrase est de Sophocle.

"Les conservatismes existent sans doute, leur puissance n'est pas � n�gliger, leur capacit� de nuisance est certaine, mais leur force est moins grande que l'aspiration naturelle de toute soci�t� au changement, � la r�forme et � la modernisation." Son auteur est Nicolas SARKOZY.

Je vous remercie, ch�re H�l�ne MAC� de L�PINAY, d'avoir pr�sent� ce v?u car il me permet de vous faire un petit historique et aussi de tenter de le faire voter par notre Assembl�e.

Ces th��tres sont dits municipaux car ils sont exclusivement financ�s par la Ville. Historiquement, la plupart de ces th��tres avaient �t� implant�s dans les ann�es 1980, il y a bient�t 30 ans et 1990, il y a bient�t 20 ans, dans les arrondissements p�riph�riques afin de compl�ter la carte des implantations culturelles � Paris dans un souci de d�mocratisation de la culture.

Ces th��tres d'arrondissement devaient servir de centre culturel de quartier. Certains ont d'ailleurs �t� int�gr�s � des centres d'animation, c'est le cas des th��tres des 13e, 14e et 20e arrondissements.

Le Th��tre 14, le plus ancien des th��tres municipaux, est n� en 1978, � l'initiative d'Albert KADOUCHE. Il a ensuite �t� dirig� par Jean-Claude HAMUIL et depuis 1991, depuis 17 ans, il est dirig� par le com�dien et metteur en sc�ne Emmanuel DECHARTRE.

Le Th��tre 13, cr�� en 1981, a �t� dirig� en m�me temps que le centre d'animation par Flavienne MARTIN jusqu'en 1998. La programmation a ensuite �t� assur�e successivement par Patrick GUFFLET qui est maintenant au th��tre Paris-Villette, Jacques BAILLON puis Saskia COHEN-TANUGI. Il est dirig� depuis 1999 par l'excellente Colette NUCCI.

Le Th��tre Mouffetard, cr�� en 1984 dans le 5e arrondissement de Paris est d'abord g�r� au sein de l'ensemble des activit�s du centre culturel du Panth�on, cher � Mme COHENSOLAL, la gestion de la salle seule a �t� confi�e en 2003 � l'association "Paris Mouff'Th��tre" et � Pierre SANTINI comme directeur, homme qu'on ne pr�sente plus.

Le Th��tre Paris-Villette a �t� mis � la disposition de la Ville en 1986. La Ville a autoris� la S.A.R.L. S.P.G.T. � le g�rer. Il a �t� codirig� par Patrick GUFFLET et Henri DE MENTHON puis par Patrick GUFFLET seul avec beaucoup de talent.

Le Th��tre "Silvia Monfort" a �t� inaugur� en 1992, il y a 16 ans, rue Brancion dans le 15e arrondissement, commande de la Ville de Paris � l'architecte Claude PARENT, dirig� depuis son ouverture par le com�dien et metteur en sc�ne R�gis SANTON depuis bient�t 17 ans.

Le 20e th��tre, Messieurs BROSSAT et GAREL, est le plus r�cent des th��tres municipaux. Cr�� en 1995, imbriqu� dans le centre d'animation des Amandiers, il a �t� dirig� par Francis SOURBIER qui a laiss� sa place en 2002 � Pascal MARTINET.

Aujourd'hui, si ces th��tres continuent de participer � la richesse culturelle de la Capitale, il convient de reconna�tre...

M. Sylvain GAREL. - Ce n'est pas une r�ponse !

M. Christophe GIRARD, adjoint. - Minute, cela arrive !

Il convient de reconna�tre qu'ils font face � des difficult�s et qu'ils ont besoin d'un nouveau souffle.

Une mission d'expertise sur les th��tres municipaux avait �t� confi�e il y a trois ans � Bernard FAIVRE D'ARCIER, ancien directeur du Festival d'Avignon.

Le rapport qu'il a remis � la Ville en octobre 2005 montrait que ces th��tres sont diff�rents les uns des autres en termes de programmation et de fonctionnement, mais qu'ils ont plusieurs handicaps communs.

En particulier ils souffrent d'un manque d'identification dans le paysage culturel parisien. Bernard FAIVRE D'ARCIER pr�conisait de replacer chaque th��tre d'arrondissement, au cas par cas, dans le paysage de la Capitale en clarifiant et en renfor�ant leur identit� artistique.

Plus r�cemment un audit sur la politique d'invitation et les taux de fr�quentation des th��tres municipaux a �t� men� par l'Inspection g�n�rale.

Le rapport a �t� remis le 30 juillet 2008, il y a un d�lai n�cessaire de confidentialit�, nous ne pourrons en conna�tre les tenants et les aboutissants que dans quelques mois.

Il fait appara�tre pour l'ensemble des th��tres municipaux des taux de fr�quentation globalement faibles si l'on consid�re les spectateurs payants.

Il nous semble urgent aujourd'hui de donner une nouvelle dynamique � ces th��tres municipaux, afin qu'ils puissent jouer leur r�le de centre culturel de quartier tout en ayant un rayonnement artistique au-del� de leur arrondissement.

Cette r�forme vise bien � renforcer et non � affaiblir les th��tres municipaux, contrairement � ce qui a pu �tre �crit, il n'est pas question de d�terminer les subventions des th��tres en fonction de leur taux de fr�quentation, ni de fermer un quelconque th��tre, ni de transformer purement et simplement un lieu de diffusion en lieu de r�p�tition. Il n'est pas non plus question d'uniformiser les programmations. Au contraire, chaque th��tre doit d�velopper une programmation diversifi�e pour tous les publics, et les nouveaux publics en particulier, et affirmer une personnalit�.

Prenons l'exemple du Th��tre 14, qui programme � la fois des ?uvres du r�pertoire classique et contemporain, qui accueille des compagnies l'�t� alors que les autres th��tres sont ferm�s. Le Th��tre 13 qui donne leurs places aux jeunes compagnies au c�t� des compagnies confirm�es, ou le Th��tre Paris Villette, qui est dirig� par Patrick GUFFLET, qui innove cette ann�e avec un dispositif in�dit qui consid�re le r�seau Internet comme une v�ritable sc�ne.

La direction des Affaires culturelles �tudie la mise en oeuvre de nouveaux cahiers des charges avec les th��tres, afin de fixer de nouvelles orientations. Plusieurs objectifs nous semblent � ce stade important � affirmer ou � r�affirmer. Donner plus de place aux jeunes compagnies, aux spectacles � destination du jeune public, � des domaines de la cr�ation en plein essor comme le cirque, les arts de la rue ouvertes sur le monde ou la marionnette, d�velopper une nouvelle politique des publics, renforcer les actions de proximit�, permettre � des compagnies d'�tre accueillies en r�sidence pour travailler et r�p�ter, mais aussi am�liorer la visibilit� des th��tres pour qu'ils soient mieux rep�r�s dans le paysage artistique parisien.

La r�flexion qui nous permettra d'aboutir � ces nouveaux cahiers des charges sera bien s�r men�e en concertation avec les directeurs des th��tres municipaux et avec les �lus des arrondissements concern�s.

Pour toutes ces raisons, comme le disait Jules Renard, "ne comptez pas trop sur la soci�t� pour faire des r�formes, r�formez-vous vous-m�mes". Je propose que nous votions ce v?u.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, radical de gauche et apparent�s, communiste, du Mouvement r�publicain et citoyen et "Les Verts").

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint, pr�sident. - Avec cette explication exhaustive, je pense que tout le monde aura un avis �clair� sur la question. Nous pouvons passer au vote.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe U.M.P.P.A., assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2008, V. 206).

Octobre 2008
Débat
Conseil municipal
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