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2008, Voeu déposé par M. Pierre CASTAGNOU et les élus du groupe socialiste, radical de gauche et apparentés demandant le maintien du quartier politique de la ville dans le 14e arrondissement. Voeu déposé par Mme Frédérique CALANDRA et les élus du groupe socialiste relatif aux moyens alloués par l'Etat à la politique de la ville dans le 20e arrondissement.


M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Nous examinons les v?ux r�f�renc�s n� 22 et n� 23 dans le fascicule, d�pos�s par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s demandant le maintien du quartier politique de la ville dans le 14e arrondissement et relatif aux moyens allou�s par l'Etat � la politique de la ville dans le 20e arrondissement.

La parole est � M. CASTAGNOU.

Vous pr�sentez le v?u n� 22, Mme CALANDRA pr�sentera le v?u n� 23.

M. Pierre CASTAGNOU, maire du 14e arrondissement. - Au nom de la parit�, exactement.

Le v?u que je pr�sente a �t� adopt� par le Conseil du 14e arrondissement.

Le contrat urbain de coh�sion sociale, conclu en 2007 entre l'Etat, la Ville de Paris et le Conseil r�gional d'Ile-de-France arrive � �ch�ance � la fin de l'ann�e 2009. Quatorze quartiers parisiens, dont dans le 14e arrondissement, le quartier Didot, Plaisance, Porte de Vanves, sont concern�s. Ils b�n�ficient ainsi des diff�rents dispositifs relevant de la politique de la ville.

Je rappelle que le C.U.C.S. a pour objectif d'apporter un soutien financier public suppl�mentaire � diff�rents partenaires publics et associatifs afin de lutter contre toutes les in�galit�s sociales et de r�duire les fractures urbaines.

L'ann�e 2008 aura, h�las, une fois de plus �t� marqu�e par une nouvelle �tape du d�sengagement syst�matique de l'Etat dans les quartiers "politique de la ville", Etat qui a pris la f�cheuse habitude de se d�fausser sur les collectivit�s territoriales.

Dans notre arrondissement, le 14e, cela repr�sente une baisse de 30 % pour les subventions accord�es aux associations travaillant dans ce quartier qui s'ajoutent aux baisses d�j� sensibles des ann�es pr�c�dentes et la disparition des emplois jeunes. Est-il besoin d'ajouter que la conjoncture �conomique actuelle renforce plus encore la demande sociale exprim�e sur ces territoires et que la pr�carit� sociale, financi�re des familles parisiennes s'accro�t ?

C'est dans ce contexte morose que la question du renouvellement du contrat urbain de coh�sion sociale va �tre examin�.

Aussi, au nom du Conseil du 14e arrondissement, j'�mets le double v?u, premi�rement que le Maire de Paris s'oppose � toute diminution des aides de l'Etat en direction des quartiers prioritaires, deuxi�mement que les quartiers "politique de la ville" � Paris, comme dans le 14e arrondissement, ne se retrouvent pas victimes d'un nouveau d�sengagement de l'Etat.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci.

Avant de passer la parole � Mme CALANDRA parce que Mme STIEVENARD r�pondra aux deux v?ux, je rappelle que le r�glement stipule qu'il faut pr�senter le voeu en une minute et qu'il ne s'agit en aucune fa�on de lire le v?u qui a �t� pr�sent�.

Madame CALANDRA, vous avez la parole.

Mme Fr�d�rique CALANDRA , maire du 20e arrondissement. - Quelques donn�es froides et des chiffres objectifs. Le 20e arrondissement compte 4 quartiers en G.P.R.U. sur 11 � Paris : Saint-Blaise, Porte de Montreuil, Porte des Lilas et la Porte de Vincennes.

Les quartiers "politique de la ville" dans le 20e arrondissement repr�sentent au total 62.400 habitants : � Belleville Amandiers, 37.000 habitants avec 36 % de logements sociaux ; Saint-Blaise, 11.900 habitants en Politique de la ville avec 64 % de logements sociaux ; Porte de Montreuil, Foug�res, Python Duvernois, sur ces trois derniers quartiers, 13.500 habitants en "politique de la ville" avec 61 % de logements sociaux.

Je ne comprends pas l'attitude de l'Etat qui semble consid�rer que le 20e arrondissement est en mesure de sortir pour tout ou partie des dispositifs "politique de la ville" et qui ne r�pond pas � ses engagements. Notamment sur le G.P.R.U. Saint-Blaise, 9 millions d'euros ont �t� promis alors que la Ville de Paris s'engage � hauteur de 55 millions d'euros ; c'est un v�ritable scandale, l'Etat ne r�pond toujours pas � ses obligations.

Cela fait deux ans que sur ce quartier, qui a �t� massacr� urbanistiquement et socialement dans les ann�es 60 et 70, qui rassemble la plus forte densit� de logements d'Europe au m�tre carr� sans �quipements publics, avec des habitants dans une grande d�tresse sociale, un taux de "R.M.istes" sup�rieur � tout le reste de Paris - et je dirai de l'Ile-de-France -, un taux de ch�mage sup�rieur de tr�s loin � la moyenne de l'Ile-de-France, que sur ce quartier donc l'Etat ne fait rien.

Mais qu'on se rassure, le bouclier fiscal, lui, tiens toujours bon ! Voil�.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame CALANDRA.

Pour r�pondre, je donne la parole � Mme STIEVENARD.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe. - Fort l�gitimement les maires d'arrondissement se mobilisent les uns apr�s les autres pour d�fendre le projet social et urbain engag� � Paris dans nos quatorze quartiers prioritaires.

Nous sommes tous en alerte, pour en appeler au maintien de la solidarit� nationale dans ces territoires en souffrance. Je suis convaincue que les solidarit�s nationales et locales doivent s'additionner et non pas se soustraire. Notre cri d'alarme est d'autant plus vif que nous redoutons l'impact des turbulences de la crise �conomique et financi�re mondiale pour les habitants des quartiers en difficult�.

A chacune des s�ances du Conseil de Paris depuis le mois de juin, nous d�non�ons l'attitude de l'Etat qui n'est pas au rendez-vous, ni sur les annonces du plan espoir banlieue, ni quant aux engagements pris en mati�re de renouvellement urbain : absence de r�ponse de l'A.N.R.U. sur le financement des projets urbains cit� Michelet et Saint-Blaise ; gel des subventions aux associations pour financer quelques mesures balbutiantes du plan "Espoir banlieue" ; annonce d'une r�duction drastique des sites prioritaires des quartiers "politique de la ville" qui devraient passer - on le craint - de 2.200 � 215 et l'id�e a sans doute germ� du c�t� de l'Etat qu'il pourrait n'en rester aucun � Paris, ce qui para�t totalement d�raisonnable ; mise en cause de la D.S.U., vous l'avez suivi et nous l'avons �voqu� ce matin au moment du d�bat sur les orientations budg�taires.

Nous avons multipli� les d�marches, les interpellations, les courriers. Depuis trois semaines, je suis en attente d'une r�ponse � la demande de rendez-vous que j'ai adress�e � Mme Fadela AMARA. Bref, nous sommes face � un Etat qui se d�robe, qui pratique la politique de la chaise vide, dans une posture de d�nigrement vis-�-vis des collectivit�s locales qui est inacceptable.

Concernant les d�l�gu�s du Pr�fet, la question pos�e par la maire du 20e arrondissement est tout � fait fond�e. Il y a effectivement n�cessit� de r�agir vigoureusement. Sur la forme, que penser d'une r�forme qui s'engage sans aucun �change avec les �lus parisiens ? Sur le fond, comment ne pas s'alarmer de voir l'Etat se concentrer sur deux arrondissements alors que huit sont concern�s par les sites politique de la ville, sans traitement particulier � l'�gard du 20e arrondissement et de ses nombreux quartiers populaires ?

Je propose � Fr�d�rique CALANDRA, maire du 20e arrondissement, une intervention conjointe de notre part aupr�s de la Pr�fecture de Paris pour obtenir une r�vision en profondeur qui tienne compte effectivement de la r�alit� sociale de nos quartiers.

Bref, je pense que la politique de la ville doit demeurer contractuelle dans sa d�finition, partenariale dans sa mise en oeuvre et ce n'est manifestement plus le cas aujourd'hui. On assiste � un recul de l'Etat en mati�re de coh�sion sociale, de d�veloppement social et urbain. C'est un tr�s mauvais calcul, � courte vue. Cela provoque du ressentiment au plan local, cela exacerbe les tensions, l� o� nous avons pr�cis�ment besoin d'accro�tre le lien social et la qualit� du cadre de vie.

Nous avons engag� des dynamiques, nous avons envie de les poursuivre et nous souhaitons que l'Etat soit � nos c�t�s pour cela.

M. Jean VUILLERMOZ, adjoint, pr�sident. - Merci. Si j'ai bien compris, vous donnez un avis favorable au v?u n� 22 et au v?u n� 23.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 22 d�pos�e par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2008, V. 188).

Je mets maintenant aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u r�f�renc�e n� 23 d�pos�e par le groupe socialiste, radical de gauche et apparent�s, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2008, V. 189).

Octobre 2008
Débat
Conseil municipal
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