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44 - 2001, DVD 111 - Programme 2001 de mesures en faveur des autobus. - Réalisation de couloirs bus protégés


Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - A pr�sent, nous passons au projet de d�lib�ration DVD 111 concernant un programme 2001 de mesures en faveur des autobus - r�alisation de couloirs bus prot�g�s.
Il y a 17 inscrits. Il est relativement tard. Je demanderai � chaque orateur d'�tre bref, de limiter, y compris pour ceux qui auraient d�j� entendu des propos qu'ils vont tenir ensuite, de ne pas les tenir, cela nous fera gagner du temps.
Je donne tout de suite la parole � M. LEBAN.
M. G�rard LEBAN. - Merci, Madame la Maire.
Madame la Maire, mes chers coll�gues, je me devais de prendre la parole pour d�noncer l'autoritarisme "Vert" qui, avec la complicit� de l'Ex�cutif municipal - mais a-t-il le choix ? - veut imposer des r�alisations aberrantes en mati�re de voirie dans notre Capitale, comme dans les autres domaines d'ailleurs.
Qu'en est-il de vos beaux discours de campagne, Madame la Maire, vous qui pr�niez la concertation, le dialogue avec les Parisiennes et les Parisiens ? Ils sont rel�gu�s au magasin des accessoires devant les n�cessit�s politiques plus urgentes, plus imp�rieuses.
Votre priorit�, ce n'est pas de r�ussir une politique de l'environnement, c'est de donner des gages aux plus intransigeants de vos partenaires sans lesquels vous n'avez plus la majorit�.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
Ce qui vous importe, c'est l'unit� de fa�ade de la majorit� plurielle, ce n'est pas l'utilit� de la mise en site propre des bus...
Le temps est venu de la dictature �cologiste qui impose n'importe quoi, n'importe comment, sans consulter personne.
(Rires dans l'h�micycle).
Vous agissez pour les couloirs de bus comme vous l'avez fait pour les voies sur berge, sournoisement, avec pr�cipitation et sans aucune consultation ni avec les riverains, ni avec les mairies d'arrondissement.
"Je d�cr�te donc je suis", semble �tre votre nouvelle maxime !
Avez-vous pens� aux cons�quences de vos actes ?
Comme d'habitude, vous ne tenez aucun compte des r�alit�s du terrain.
A aucun moment, le facteur �conomique n'a �t� pris en compte pour les 41 kilom�tres de voies prot�g�es que vous voulez r�aliser avant la fin de l'ann�e.
Que deviendront les riverains et les commer�ants p�nalis�s par ces couloirs de 4,50 m�tres de large ? Sans parler du muret s�parateur de 70 centim�tres !
Aujourd'hui, vous nous imposez unilat�ralement une d�cision, sans m�me prendre la peine de recueillir les souhaits des habitants concern�s et l'avis de leurs �lus.
Tout le monde sait bien que les travaux se feront pendant l'�t�, � la sauvette, et que les voiries locales attendent l'arme au pied, si elles ne l'ont pas d�j� re�u, l'ordre de leur direction de r�aliser des couloirs de bus et des pistes � v�los dont on ne conteste pas n�cessairement le bien fond� mais dont nous d�non�ons le caract�re massif, brutal et impos� d'en haut.
Mesdames et Messieurs les "Verts", loin de moi l'id�e de vous faire une le�on d'�cologie, mais ne croyez-vous pas que construire des couloirs de bus de plus de 5,20 m�tres dans des voies o� il y a � peine deux files de circulation provoquera des engorgements et des embouteillages �pouvantables ? La r�gulation par la congestion automobile, voil� votre politique. Vous, "Les Verts", qui vous dites les champions de la non pollution, du moins sur le papier, allez devenir de fait les champions de la super pollution !
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
Vous pensez certainement, avec l'ang�lisme qui vous caract�rise...
(Exclamations sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, "Les Verts", communiste et du Mouvement des citoyens).
... que ces embouteillages, que vous aurez contribu� � cr�er, inciteront les automobilistes � prendre les transports en commun : utopie ! Vous prenez le probl�me � l'envers.
Faites en sorte que les transports en commun soient s�rs, agr�ables et non surcharg�s (� croire que le v�lo ou les voitures de fonction vous emp�chent de prendre l'autobus aux heures de pointe).
Faites en sorte qu'il existe une vraie continuit� du service public et que les gr�ves ne prennent plus en otages des millions de Parisiens !
Redonnez confiance aux millions d'usagers pour qui, chaque jour, prendre les transports en commun est un pensum et qui aspirent � circuler seuls et tranquillement dans leur v�hicule priv�.
Alors parall�lement il sera vraiment int�ressant et coh�rent d'am�nager de beaux couloirs de bus et des pistes cyclables accueillantes.
A plusieurs reprises nous avons souhait� que soit instaur�es des lignes restreintes �quip�es de minibus propres qui puissent effectuer des liaisons transversales, compl�mentaires au r�seau d�j� existant. L� est la solution et la priorit� du moment.
Vous n'avez pas voulu nous entendre.
Vous voulez am�liorer le cadre de vie et vous cr�ez les conditions de sa d�gradation.
Eh bien non, nous ne nous soumettrons pas � des d�cisions que nous jugeons mauvaises. Vous croyez vous appuyer sur l'air du temps pour les faire passer. Mais vous vous heurterez t�t ou tard, � des d�convenues pour avoir omis d'entendre les Parisiennes et les Parisiens ainsi que leurs repr�sentants l�gitimes.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � Charlotte NENNER.
Mme Charlotte NENNER. - Merci, Madame la Maire.
Un des probl�mes majeurs de Paris est la pollution de l'air. La politique du "tout automobile" du R.P.R. parisien a men� la Ville dans une situation catastrophique.
Les axes rouges sont des aspirateurs � voitures, les accidents se multiplient, le trafic a atteint un point de saturation.
A l'�chelle de la plan�te, cette politique est �galement d�vastatrice. Elle contribue � l'effet de serre et au d�r�glement du climat. Du point de vue de la sant�, la situation est mauvaise et nous ne r�soudrons pas les probl�mes en interdisant aux enfants de courir, et aux personnes �g�es de sortir les jours de pic de pollution.
La solution � ce probl�me est urgente. La lutte contre l'omnipr�sence automobile doit r�ellement �tre une priorit� de cette ville. Ceci n�cessite des mesures rapides et efficaces. L'heure n'est plus � tergiverser. Les Parisiens attendent avant tout des r�sultats. Ainsi la mise en site prot�g� de plus de 40 kilom�tres de couloirs de bus va tout � fait dans le sens des mesures qui sont � la fois efficaces et marquantes pour les esprits.
Efficace parce que les bus augmenteront leur vitesse, les rendant plus rapides et plus attractifs.
Efficace encore parce les v�los verront enfin des sites prot�g�s du stationnement et de la circulation automobile.
Efficace enfin, les livraisons sont pr�vues. Il s'agit d'un vrai signal envers les Parisiens.
Oui nous voulons une r�elle priorit� pour les transports en commun. Oui, nous voulons encourager, par tous les moyens, la circulation � v�lo, oui nous voulons mieux partager la chauss�e avec les automobiles pour r�duire la circulation.
J'esp�re que ce n'est qu'un d�but. La mise en site propre de toutes les lignes de bus doit �tre faite � chaque fois que c'est possible, et "Les Verts" y seront particuli�rement attentifs.
Je regrette que les arrondissements de droite n'aient pas d�battu de cette question avant l'�t�. Les Parisiens de l'ouest, je pense, sauront appr�cier ce manque de consid�ration.
En conclusion, "Les Verts" invitent l'ensemble des �lus � prendre leurs responsabilit�s et � voter cette d�lib�ration, ce qui va tout � fait dans le sens de l'int�r�t public.
Merci.
(Applaudissements sur les bancs du groupes "Les Verts").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Charlotte NENNER.
La parole est � M. LECOQ.
M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame le Maire.
Madame le Maire, mes chers coll�gues, nous sommes nombreux � nous �tre inscrits aujourd'hui sur ce projet car nous avons �t� choqu�s de la d�sinvolture avec laquelle toutes les mairies d'arrondissement ont �t� trait�es.
Nous avons �t� un certain nombre de maires d'arrondissement de l'opposition � vous le faire savoir par lettre, vendredi dernier.
Mais je crois pouvoir dire que notre stupeur et notre r�probation devant cette m�thode sont tr�s largement partag�es sur les bancs de notre Assembl�e, bien au del� des fronti�res de l'opposition municipale.
"A l'H�tel-de-Ville, on informe les �lus des choix qui sont faits mais il n'y a pas de travail en amont sur les dossiers, pas de coproduction, on avalise les d�cisions prises en amont. Ce n'est pas la bonne m�thode".
Monsieur le Maire, ce n'est pas moi qui ai prononc� ces paroles. C'est M. CONTASSOT, votre adjoint, la semaine derni�re et il serait sans doute judicieux qu'un autre de vos adjoints en charge de l'ensemble des questions touchant aux transports et aux d�placements s'en impr�gne et l'applique � son propre domaine de comp�tences.
Monsieur le Maire, j'avais eu l'occasion, il y a plus de trois semaines, lors d'une r�union des 20 maires d'arrondissement, d'attirer votre attention sur le cas BAUPIN, sur cet adjoint qui n'a pas - depuis trois mois qu'il exerce ses attributions - pris le temps de r�unir les maires d'arrondissement une seule fois, alors qu'il est en charge d'un domaine essentiel qui n�cessite au-del� des options personnelles de chacun, un dialogue permanent entre l'H�tel-de-Ville et les arrondissements.
Certes nous savons que vous avez gagn� les �lections, que vous voulez fort justement appliquer votre programme, mais vous ne pouvez pas le faire n'importe comment et en foulant aux pieds les engagements que vous avez pris devant les Parisiens et devant cette Assembl�e.
Alors que vous n'avez eu de cesse pendant 6 ans, lorsque vous �tiez dans l'opposition, de d�noncer l'absence de concertation, de dialogue, la rapidit�, la brutalit� avec laquelle certains projets �taient vot�s ; sur le premier sujet d'importance de cette mandature, vous essayez de passer en force en reniant tous vos engagements et vos innombrables d�clarations.
Qui faut-il croire ? M. DELANO�, la main sur le c?ur, s'autoproclamant champion de la d�mocratie locale, conc�dant quelques cr�dits aux mairies d'arrondissement tout en bricolant au Parlement, � coup d'amendements la loi P.M.L., ou l'autre DELANO�, saisissant en urgence, par l'interm�diaire de M. BAUPIN les Conseils d'arrondissement, leur adressant une d�lib�ration b�cl�e, incompl�te et renvoyant sur les circonscriptions territoriales de la voirie, le soin d'informer les maires du d�tail des projets ?
Qui devons-nous croire, Monsieur le Maire ? Dites-le nous... � moins que vous n'essayez de jouer sur les deux tableaux ce qui ne serait pas acceptable et t�moignerait d'un s�rieux manque de consid�ration pour la repr�sentation parisienne !
Monsieur le Maire, ce n'est pas la bonne m�thode, ce n'est pas une m�thode acceptable.
Sur ce sujet, il fallait : tout d'abord pouvoir pr�senter � chaque Conseil d'arrondissement, des projets d�taill�s avec des simulations visuelles pour chaque tron�on � am�nager.
- Il fallait surtout se donner le temps d'exp�rimenter ces am�nagements pour examiner leurs cons�quences en mati�re de s�curit� routi�re, d'impact sur la circulation, de gestion des livraisons ;
- il fallait enfin s'assurer que la R.A.T.P. allait augmenter la fr�quence de passage de ses autobus, car rien ne sert de fluidifier leur circulation et de vouloir reporter sur les transports en commun et particuli�rement sur les autobus, une partie des d�placements effectu�s en voirie, si le nombre de ces autobus n'augmente pas.
De ce point de vue, la derni�re r�union du STIF n'est pas encourageante et M. BAUPIN n'a pu au cours de cette r�union que constater l'absence de moyens suppl�mentaires pr�vus par la R.A.T.P. pour Paris.
Sur un sujet aussi important qui, s'il n'est pas suffisamment �tudi�, discut�, amend�, peut avoir des cons�quences cataclysmiques, asphyxier la circulation et g�n�rer davantage de pollution, ce qui serait un comble.
Nous vous demandons, Monsieur le Maire, d'�couter la voie du terrain, celle des mairies d'arrondissement.
Monsieur le Maire, vous avez �t� �lu pour 6 ans, vous avez donc le temps pour r�aliser votre programme, ne succombez pas � la tentation de l'autoritarisme et de la bunkerisation que certains de vos alli�s ont d'ores et d�j� adopt�es.
Prenez le temps de r�fl�chir, d'exp�rimenter sur plusieurs tron�ons les solutions pr�conis�es et efforcez-vous d'int�grer ces mesures dans un plan plus vaste des d�placements � Paris, dont chacun des acteurs concern�s serait partie prenante.
Nous vous demandons donc de retirer de l'ordre du jour de notre s�ance ce projet sur lequel plusieurs conseils d'arrondissement n'ont pas pu d�lib�rer et de le reporter � une s�ance ult�rieure.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Monsieur LECOQ, je sais qu'il se fait tard, et que nous sommes tous fatigu�s, mais je n'ai pas chang� de sexe entre le d�but de s�ance et la fin de s�ance.
Si vous pouviez r�tablir les choses, quand vous vous adressez � une femme qui pr�side il vous suffit de dire Madame la Maire. En �tant Madame la Maire, on repr�sente le Maire de Paris � cette place. Je pense que ce sera mieux sinon je me verrai dans l'obligation de vous appeler Madame la Conseill�re et vous verrez quel effet cela fait !
(Applaudissement sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).
La parole est � M. DUMONT.
M. Michel DUMONT. - Madame le Maire, le projet de mise en site propre d'une quarantaine de kilom�tres de voie d'autobus que vous nous soumettez aujourd'hui illustre de mani�re flagrante le peu de consid�ration que vous et vos �quipes accordez aux �lus de terrain que nous sommes.
Prenons le 7e arrondissement concern� par trois sites de votre projet.
Votre adjoint, M. BAUPIN, charg� de cette question a-t-il pris contact au pr�alable avec le maire du 7e ? Non ! A-t-il pris contact avec l'adjoint d'arrondissement comp�tent ? Non !
Seule une lettre pr�c�dant de quelques heures la saisine dans l'urgence du Conseil d'arrondissement de ce projet informait le Maire du 7e arrondissement de ce programme d'am�nagement, lui proposait en conclusion de se renseigner aupr�s du service de la voirie et le remerciait de sa collaboration � la bonne r�alisation de ce programme. Quelle curieuse fa�on de pratiquer la concertation !
Il est �vident que dans ces conditions, le Conseil du 7e ne pouvait �mettre un avis.
Votre projet est donc hautement critiquable sur la forme ; il l'est tout autant sur le fond.
Imaginer un syst�me de banquettes de 0,70 m�tre de large, s�parant un couloir de bus �largi le long desquelles s'effectuerait c�t� circulation les livraisons, rel�ve d'une totale m�connaissance de la vie �conomique quotidienne. Les livreurs seraient ainsi contraints tout d'abord de d�charger leur livraison sur la banquette puis d'aller garer leur v�hicule, avant de revenir � pied effectuer leur livraison � condition que les objets d�pos�s sur la banquette sans surveillance n'aient pas disparu dans l'intervalle.
Et pourtant la protection des couloirs de bus est un sujet qui m�rite attention ; je citerai simplement pour exemple le caract�re dangereux des couloirs � contresens � l'origine de nombreux accidents corporels parfois tr�s graves qui justifieraient eux aussi un am�nagement de ce type m�rement r�fl�chi.
En conclusion, une absence de concertation sur le terrain, une improvisation et une impr�paration de ce projet ; une derni�re remarque sur ce plan : il sera difficile de prot�ger les deux couloirs de bus du boulevard des Invalides puisqu'il n'en existe qu'un !
Une fois de plus au cours de cette journ�e il appara�t clairement que vous �tes pris en otage par vos amis �cologistes auxquels vous �tes contraint d'accepter les gages politiques qu'ils exigent de leur soutien.
Nous vous demandons avec insistance de reporter ce projet, d'arr�ter les travaux d�j� commenc�s et d'engager avec les maires d'arrondissement la n�cessaire concertation que M. DELANO� semblait vouloir mettre en oeuvre ce matin dans sa premi�re intervention.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Madame KUSTER, vous avez la parole.
Mme Brigitte KUSTER. - C'est bien volontiers que je vous appelle Mme la Maire, mais mon intervention �tait pr�vue pour le Maire de Paris. C'est la premi�re fois que l'on voit un maire aussi absent au Conseil de Paris !
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Il y a d'autres absents que l'on pourrait remarquer dans vos rangs, je pourrais vous citer quelques noms !
M. DELANO� est tr�s pr�sent dans ces d�bats !
Mme Brigitte KUSTER. - Je m'adresse donc au Maire de Paris.
D�cid�ment, vous �tes incorrigible !
Finalement, cette premi�re phrase vous va tr�s bien !
D�cid�ment vous �tes incorrigible.
Lors d'un pr�c�dent Conseil, j'avais attir� votre attention dans une question d'actualit� sur le manque d'information et de concertation concernant une d�cision importante pour le quotidien des Parisiens, � savoir la fermeture des voies sur berges.
Je m'inqui�tais entre autres alors des mesures de compensation de la R.A.T.P. en mati�re de fr�quence de circulation et en amplitude de service. Aujourd'hui, non seulement aucune r�ponse n'est apport�e, mais vous pers�v�rez dans une gestion autoritariste de l'espace public.
L'absence de concertation qui semble devenue votre signature est la n�gation de votre discours d�magogique. En effet, la d�lib�ration qui nous est propos�e sur la r�alisation des couloirs de bus prot�g�s en est une nouvelle illustration. Aucun maire d'arrondissement n'ayant �t� saisi en amont du dossier et bien �videmment encore moins les associations et la population !
Ainsi, d'une mani�re arbitraire, 41 kilom�tres de couloirs de bus ont �t� d�sign�s comme devant faire l'objet de travaux. Et pas des moindres, car lorsqu'on visualise cette d�cision, � savoir 4,5 m�tre pour les couloirs, plus 70 centim�tre de banquette, il y a de quoi s'inqui�ter sur le restant de la chauss�e disponible et donc sur les cons�quences en mati�re de la fluidit� du trafic !
Vous le dites vous-m�mes d'ailleurs, dans la d�lib�ration : "L'impact sur l'exploitation de la circulation g�n�rale sera sensible compte tenu des emprises mobilis�es...". C'est ce qu'on peut appeler un euph�misme !
Si une r�flexion de fond sur la politique des d�placements � Paris me para�t �vidente, il me semble qu'elle doit s'inscrire dans un plan global de propositions qui ne soient pas toutes ax�es contre l'utilisation de la voiture dans Paris. La politique du "Paris-bouchon", comme moyen de dissuasion d'utilisation de la voiture, est tout simplement une absurdit�.
Pour notre part, notre souci de d�velopper l'usage des transports en commun passe �galement et de mani�re prioritaire par des mesures d'am�lioration de l'existant : augmentation de la fr�quence des bus sur certaines lignes, baisse du prix du stationnement r�sidentiel, r�gulation du trafic � certains carrefours, cause de nombreux embouteillages, etc. D'autres pistes de r�flexion existent, aussi je vous propose que le Conseil de Paris soit amen� d�s que possible � d�battre d'un plan global sur la politique des transports � Paris - je suis s�r que M. BAUPIN sera d'accord avec moi sur cet aspect - car, nous le savons, les d�placements urbains sont l'une des dimensions essentielles de la vie quotidienne des Parisiens, qui doivent �tre en mesure de se d�placer facilement dans leur ville quelque soit le mode de transport utilis� ; c'est aussi l'un des supports du d�veloppement �conomique qui dans une grande ville repose notamment sur la facilit� des contacts et des rencontres.
Monsieur le Maire, je vous remercie par avance de l'attention que vous porterez � ma requ�te.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Merci, Monsieur le Conseiller.
Je donne la parole � M. LEBEL.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - Je vous remercie. Monsieur le Maire, vous m'avez adress� le 6 juillet - je m'adresse � M. DELANO� - une lettre qui r�pondait au courrier collectif qui vous avez �t� adress� par 6 maires d'arrondissement.
Dans cette missive, Monsieur le Maire, vous affirmez de but en blanc : "Je vous confirme bien entendu mon attachement au dialogue et � la concertation avec l'ensemble des 20 maires d'arrondissement". Et plus loin : "Pour ce qui concerne les projets de voirie auxquels vous faites r�f�rence, j'observe que de nombreux maires de proximit� les ont d'ores et d�j� approuv�s". D'o� ma question : comment ces maires de proximit�, comme vous les appelez, ont-ils approuv� et avec quelle concertation, apr�s quel dialogue, ces projets qui ont surgi subitement la veille de la tenue des Conseils d'arrondissement ?
Certains maires seraient-ils plus dignes que d'autres du dialogue et de la concertation � laquelle vous faites allusion ?
Mais peut-�tre l'explication se trouve-t-elle dans le cinqui�me paragraphe de votre lettre que je cite encore : "Je reste donc plus que jamais ouvert � la concertation � conditions que celle-ci ne remette pas en cause l'intention initiale".
Voil�, on n'a jamais mieux exprim� noir sur blanc ce qui va devenir � n'en pas douter un adage fameux : "Tout ce qui vous int�resse, vous, maires de droite, est sujet � concertation, � dialogue mais tout ce que j'ai dit, moi, Bertrand DELANO�, n'est pas n�gociable", c'est une tr�s belle d�finition de la d�mocratie !
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � Mme CHABAUD.
Mme Jeanne CHABAUD. - Merci, Madame le Maire.
Mes chers coll�gues, le projet qui nous est pr�sent� appelle un certain nombre d'observations.
Tout le monde est �videmment favorable � l'am�lioration des transports en commun mais encore faudrait-il, avant de poursuivre une politique dissuasive � l'encontre de la voiture individuelle, juger objectivement de l'efficacit� des mesures pr�c�demment financ�es.
En juillet 1999, notre Assembl�e - dont un certain nombre d'entre vous faisait d�j� partie - approuvait � deux reprises un programme de mesures destin�es � favoriser la circulation et l'approche aux arr�ts des lignes 24, 27, 30, 80, 92 et 95. Ces am�nagements, s'ils �taient pr�sent�s comme destin�s aux personnes en fauteuil roulant, avaient aussi le m�rite de tendre � l'am�lioration du service rendu � l'ensemble des usagers.
En septembre 1999, les lignes 26, 38, 53, 60 et 94 �taient l'objet des m�mes dispositions, puis en septembre 2000, les lignes 62 et 96 et fin 2000, les lignes 21, 39 et 81.
A l'heure o� nous nous exprimons, les lignes en question ont bien �t� �quip�es par la R.A.T.P. de v�hicules type AGORA � plancher bas, palettes r�tractables et syst�me d'agenouillement...
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Un peu de silence.
Mme Jeanne CHABAUD. - Tout ce qui est handicap�, �a ne les int�resse pas, ils "tchachent" bien quand ils sont sur le terrain, mais, quand ils sont en r�union, ils n'�coutent rien !
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Poursuivez.
Mme Jeanne CHABAUD. - A l'heure o� nous nous exprimons, si les lignes en question ont bien �t� �quip�es par la R.A.T.P. de v�hicules type AGORA � plancher bas, palettes r�tractables et syst�me d'agenouillement, si les travaux de voirie que nous approuvions alors ont bien �t� pour la plupart r�alis�s, les personnes en fauteuil roulant ne sont toujours pas accept�es � bord sans qu'aucun motif tangible puisse �tre fourni.
Pourtant, les d�lib�rations auxquelles nous nous r�f�rons donnaient un planning tr�s pr�cis de mise en service : juillet 1999 pour les lignes 24, 27, 30, 80, 92,95, d�but 2001 pour les lignes 26,38, 53, 60, 94 et premier semestre 2001 pour les lignes 62 et 96.
Le dernier des termes de ce planning �tant �chu pour un r�sultat nul, devons-nous en conclure que ces financements ont �t� engag�s � fonds perdus ?
L'expos� des motifs du projet de d�lib�ration qui nous est aujourd'hui soumis n'est pas vraiment pour nous rassurer.
Alors que les projets pr�c�demment nomm�s express�ment "l'accessibilit� au usager en fauteur roulant" le projet actuel ne parle plus que "de personnes � mobilit� r�duite" et "de bus type AGORA dot�s d'un plancher bas".
Cela n'int�resse pas "Les Verts" l�-haut, ce qui vous int�resse, ce sont les arbres, point final !
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Ecoutez Mme CHABAUD, m�me s'il s'agit d'un commentaire de la d�lib�ration pr�c�dente.
Mme Jeanne CHABAUD. - Les personnes en fauteuil roulant tout comme les palettes r�tractables et le syst�me d'agenouillement qui leur sont indispensables ont ainsi totalement disparu de votre vocabulaire.
Nous souhaitons donc conna�tre exactement vos intentions : quelles mesures comptez-vous prendre pour contraindre les diff�rents acteurs concern�s � mettre en ?uvre la politique engag�e, toutes tendances confondues, par la pr�c�dente mandature?
Quelle politique comptez-vous � votre tour proposer en mati�re de transports en commun des personnes handicap�es ?
Dans ce projet, n'ont pas �t� mentionn�s les points suivants : la circulation des taxis : sont-ils interdits de circulation � Paris et remplac�s par les cyclos-pousse, ce qui, �videmment, serait une solution tr�s �cologiste ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Les Verts").
Les bennes � ordures et les ambulances ?
Par ailleurs, le projet de d�lib�ration qui nous est soumis proposant, sans discernement quant au tissu urbain (voies bord�es de commerces ou d'immeubles anciens sans parking) des am�nagements lourds, contraignants et totalement restrictifs � l'encontre du stationnement, nous ne pouvons que manifester notre d�saccord sur une politique qui mettrait en p�ril l'activit� �conomique de la Ville, la survie de certains petits commer�ants et celle des personnes handicap�es qui ne disposent d'aucun autre espace de libert�.
En d'autres termes, "mettre la charrue avant les b?ufs" ne para�t pas le meilleur moyen d'am�liorer l'environnement des Parisiens.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Vous avez �puis� votre temps de parole, puis-je vous demander de conclure ?
Mme Jeanne CHABAUD. - Commen�ons donc par r�pondre � leurs attentes :
- en rentabilisant les investissements pr�c�demment engag�s ;
- en am�liorant les services rendus par une augmentation des amplitudes horaires et hebdomadaires ;
- en poursuivant la r�alisation des couloirs bus mais par des moyens suffisamment souples pour ne pas entraver l'activit� des quartiers : livraisons, d�m�nagements, emm�nagements ;
- en faisant respecter ces dispositions par tout moyen appropri� fut-il policier.
Pour tous ces motifs auxquels s'ajoute un manque de concertation, les �lus R.P.R. ne voteront pas ce projet de d�lib�ration.
(Applaudissements sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s").
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - La parole est � Mme BERTHOUT.
Mme Florence BERTHOUT. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, nous sommes de plus en plus nombreux dans cette enceinte � d�plorer l'absence r�currente de concertation : avant-hier, c'�tait la fermeture des voies sur berges, hier on rebaptisait les rues de Paris et aujourd'hui, c'est le programme en faveur des bus.
La concertation, c'�tait pourtant un de vos fameux engagements de campagne. Je ne r�siste d'ailleurs pas � vous lire un des tracts de campagne largement diffus�s � des milliers d'exemplaires dans le 1er arrondissement et dans lequel le candidat DELANO� promettait monts et merveilles en mati�re de concertation : moins de voitures c'est possible ; en concertation avec les riverains, les commer�ants, les associations, nous �tudierons quartier par quartier toutes les possibilit�s de diminuer la pression de la circulation automobile... Je vous fais gr�ce de la suite, mais la concertation, on l'a bien compris, c'est un peu l'arl�sienne de M. DELANO� qui, d'ailleurs, brille ce soir par son absence.
En parler beaucoup, la pratiquer tr�s peu. D'ailleurs, il nous en a annonc� la venue pendant la campagne et depuis son �lection, nous n'avons jamais entrevu le d�but du d�but du commencement de la concertation.
Le programme 2001 en faveur des autobus n'est pourtant pas une mince affaire, ce n'est pas une mince affaire budg�tairement parlant, m�me si vous en parlez peu ce soir, car ce n'est pas sans cons�quence pour le contribuable parisien, et ce n'est pas une mince affaire �galement car une cinquantaine d'axes sont concern�s.
Je vous remercie, Madame la Maire, de bien vouloir �couter les gens qui s'expriment.
Qu'il n'y ait aucune m�prise, nous sommes tous favorables, ici, sur tous les bancs de cette Assembl�e, contrairement � ce que vous laissez entendre, � la r�duction du trafic routier, surtout dans le centre de Paris et nous sommes favorables � un meilleur usage des transports en commun, nous serions favorables � ce qu'ils deviennent bien �videmment une alternative efficace et cr�dible � l'usage de l'automobile. La meilleure preuve, vous n'aimez pas qu'on vous le rappelle, c'est que 150 kilom�tres de couloirs d'autobus sont � mettre au cr�dit de la pr�c�dente majorit� municipale, ne l'oubliez pas, vous qui aimez la transparence. Mais pas � n'importe quel prix, pas n'importe comment.
Quelques r�serves :
La premi�re, c'est que ce projet n'a jamais �t� soumis � la concertation pr�alable des Conseils d'arrondissement. Je sais que vous n'aimez pas pratiquer la concertation avec les Conseils d'arrondissement, surtout lorsqu'ils ne sont pas de la m�me couleur politique que vous, mais � tout le moins eussiez-vous pu pratiquer la concertation avec les instances qui existent car dans le 1er arrondissement, � l'initiative du Maire, il y a d'ores et d�j� 4 comit�s consultatifs de quartier et vous ne pouvez pas dire.
M. Alain LE GARREC. - Gr�ce � qui ?
Mme Florence BERTHOUT. - Monsieur LE GARREC, merci de cet hommage rendu � la concertation que nous pratiquons dans le 1er arrondissement... et vous ne pouvez pas dire que ce sont des instances qui sont des instances partisanes. La meilleure preuve, c'est que nous les avons ouvertes � des repr�sentants de votre majorit� plurielle.
Deuxi�me r�serve, ce plan n'est assorti d'aucun engagement pr�cis, et je n'ai pas le sentiment que nous y ayons fait r�f�rence ce soir, des autorit�s de police pour faire enfin respecter la r�glementation en vigueur. Nous savons tr�s bien que le stationnement anarchique des autocars, que le non-respect des horaires de livraison, que l'usage excessif des avertisseurs sonores etc., g�n�rent des nuisances tr�s cons�quentes pour les riverains.
Ces r�serves sont tellement fond�es que dans le 1er arrondissement elles ont �t� adopt�es � l'unanimit� des membres du Conseil d'arrondissement c'est-�-dire y compris par tous les membres de votre propre majorit� plurielle.
Eh oui ! Belle unanimit� !
Derni�re r�serve, Madame la Maire, mais je ne m'�tendrai pas parce que ces points ont �t� largement d�velopp�s ce soir : les am�nagements sont ubuesques parce qu'on n'a pas pris en compte la sp�cificit� propre de chaque arrondissement et surtout les am�nagements propos�s risquent d'aggraver les embouteillages, le bruit et la pollution.
C'est tellement vrai que pour ne citer que deux exemples, dans le 1er arrondissement, la rue de Rivoli et le quai de la M�gisserie vont passer entre deux et trois voies, c'est-�-dire qu'on est en train de faire une avanc�e conceptuelle tout � fait importante en mati�re de circulation. Deux voies, on conna�t, trois voies, on conna�t, mais entre deux et trois, je vous laisse imaginer les embouteillages que cela va g�n�rer !
Au total, il n'y a pas de r�flexion d'ensemble et vous ne voulez pas comprendre que sur les 3,2 millions de v�hicules qui circulent chaque jour dans Paris, il y en a approximativement un quart qui sont des v�hicules qui appartiennent aux Parisiens.
Mme Anne HIDALGO, premi�re adjointe, pr�sidente. - Veuillez conclure s'il vous pla�t, Madame.
Mme Florence BERTHOUT. - Je conclus.
Les m�mes erreurs risquent h�las de produire toujours les m�mes effets. D�faut de consultation, erreur d'appr�ciation, inad�quation dans les rem�des.
Dans vos fameux tracts de campagne que j'ai lus attentivement, vous parliez avec une certaine l�g�ret� de "circulation douce". Je crains que cette circulation douce ne soit � la pollution et aux embouteillages ce que la m�decine douce est aux pathologies lourdes : un caut�re sur une jambe de bois !
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Ensemble pour Paris", "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", "D�mocratie lib�rale et ind�pendants" et "Union pour la d�mocratie fran�aise").
(M. David ASSOULINE, adjoint, remplace Mme Anne HIDALGO, adjointe, au fauteuil de la pr�sidence).
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. BOHBOT.
M. Jack-Yves BOHBOT. - Monsieur le Maire, tr�s bri�vement, je voudrais rappeler que nous avions bien s�r adh�r� aux principes du P.D.U. et � la loi de 96 que nous avons ensemble adopt�s et aux objectif de diminution de la circulation automobile, celle de transit dans la R�gion Ile-de-France et � Paris.
Nous sommes donc favorables � la cr�ation de couloirs de bus et � leur protection, nous l'avons d�montr� sous la pr�c�dente mandature de Jean TIB�RI en cr�ant 150 kilom�tres de couloirs de bus et en prot�geant d�j� les couloirs de bus, celui du P.C. Sud et celui du P.C. Est, entre le pont du Garigliano et la porte d'Aubervilliers, sans oublier la r�duction de plus de 5 % de la circulation automobile entre 1995 et la fin 2000.
Mais l'installation de ce type d'am�nagement en centre ville - je pense au 3e arrondissement - dans des proportions aussi importantes et ses in�vitables r�percussions posent des probl�mes qui doivent �tre abord�s s�rieusement et sans pr�cipitation.
J'ai simplement 3 ou 4 questions � poser � M. BAUPIN.
Avec la suppression des livraisons dans les couloirs de bus, comment, Monsieur BAUPIN, les livraisons se feront-elles ? Vous nous r�pondez � c�t� de la banquette mais si je prends l'exemple du boulevard Beaumarchais, entre la place de la R�publique et la place de la Bastille, la seule file de circulation �tant r�duite, la circulation risque d'�tre arr�t�e lorsqu'il y aura des livraisons, cr�ant un in�vitable embouteillage.
M. Yves CONTASSOT, adjoint. - Il n'y a pas de places de livraison sur les trottoirs ?
M. Jack-Yves BOHBOT. - Non, il n'y en a pas.
Sur la s�curit�, on demande aux cyclistes de partager le couloir avec les autobus dont la vitesse sera augment�e de mani�re significative. Avez-vous proc�d� � des �tudes sur les probl�mes li�s directement � la s�curit� des cyclistes circulant dans les couloirs de bus ?
Troisi�me question, ces banquettes, on l'a dit, auront 70 centim�tres de large. Ont-elles �t� test�es ? Est-ce qu'une grande capitale europ�enne dans un centre ville a fait des tests sur ces banquettes qui seront de v�ritables obstacles qui vont se dresser sur la chauss�e ?
Quatri�me question et le Pr�fet de police est pr�sent : quel est l'avis des services de la Pr�fecture de police ? Est-ce que la Pr�fecture de police a r�alis� une �tude sur les banquettes ou sur les protections ? Peut-on savoir d�s ce soir l'avis des services de l'Etat ?
Je crois que cette d�lib�ration m�riterait v�ritablement une �tude approfondie par les services de la Ville de Paris et de la Pr�fecture de police et, on l'a dit, une n�cessaire concertation avec les �lus de chaque arrondissement et les associations de riverains.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Ensemble pour Paris", "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", "D�mocratie lib�rale et ind�pendants" et "Union pour la d�mocratie fran�aise").
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BOHBOT.
Madame DOUVIN, vous avez la parole.
Mme Laurence DOUVIN. - Merci, Monsieur le Maire, quelques jours avant la derni�re r�union des Conseils d'arrondissement, nous recevons un m�moire de premi�re importance, ceci sans aucune concertation, je dirai presque en catimini, avec une liste de voies parisiennes o� doit �tre install�e une nouvelle tranche de bus prot�g�e.
On l'a dit cette m�thode c'est vraiment le contraire de ce que vous avez annonc�, c'est-�-dire la concertation. Je n'insiste pas, mais il n'y en a eu aucune, � tel point quand m�me que 8 Conseils d'arrondissement ont renvoy� ce m�moire pour l'examiner � une prochaine session ; dans le 17e comme dans le 1er, ai-je entendu, m�me les repr�sentants de votre majorit� ont vot� ce report.
M. Michel BULT�. - Deuxi�me bavure !
Mme Laurence DOUVIN. - Vous d�cidez de nous soumettre ce m�moire en s�ance du Conseil de Paris aujourd'hui. Vous le modifiez par un amendement d�pos� en 3e Commission. Cet amendement r�serve l'approbation de la r�alisation du programme dans les arrondissements qui ont repouss� l'examen de la d�lib�ration apr�s le prochain Conseil de Paris, mais cet amendement conserve l'approbation du programme dans son ensemble.
Monsieur le Maire, la concertation c'est de pr�f�rence avant l'�laboration d'un projet plut�t qu'apr�s.
A D�mocratie lib�rale, nous partageons bien s�r l'objectif de favoriser les transports en commun en particulier la circulation des autobus en am�liorant les conditions de cette circulation et sa fluidit�.
Mais l�, vous nous proposez 49 am�nagements qui vont gravement perturber le trafic et surtout g�n�rer une pollution atmosph�rique, sonore et visuelle sans pr�c�dent avec des cons�quences qui vont exactement � l'inverse du but recherch� de lutter contre la pollution dans la Capitale. Ils vont aussi p�naliser les Parisiens qui circulent peu en voiture, on le sait bien, et ils ne r�soudront pas pour autant le probl�me de ceux qui viennent � Paris et qui ont besoin non d'�tre ainsi dissuad�s de venir en voiture, mais surtout qu'on leur donne la possibilit� de choisir un autre mode en multipliant les transports collectifs � partir de la banlieue. Mais l�, c'est le r�le du financement de l'Etat et de la R�gion.
Il s'agit l� pour nous d'une politique en aveugle, c'est-�-dire qui est de nature � p�naliser tous les usagers automobilistes de la voirie, sans distinction, alors qu'une politique des d�placements � Paris demande des choix qui ne peuvent �tre rendus efficaces qu'en se servant du meilleur outil dont nous disposons, c'est-�-dire de la politique du stationnement.
C'est en ventilant les tarifs et les emplacements qu'on peut en effet encourager ou dissuader les diff�rentes cat�gories d'usagers de l'automobile, ce que savent bien d'ailleurs les capitales �trang�res qui l'utilisent largement.
Alors, quelles cons�quences aura l'installation de voies �largies et prot�g�es pour autobus ouvertes � la circulation des v�los et bord�es d'une plate-forme pour le d�chargement des livraisons ? Certainement pas celle de favoriser les livraisons qui sont en plein d�veloppement.
En ce qui concerne les v�los, on sait bien que les couloirs bus qui leur sont ouverts et les pistes v�los sont effectivement fr�quent�s... oui, mais essentiellement par les deux-roues motoris�s, auxquels d'ailleurs ils sont interdits ! Mais on sait bien que la nature a horreur du vide et on sait aussi le danger que repr�sente la cohabitation bus/v�los.
L'emprise sur les voies roulantes r�serv�es jusqu'ici aux voitures provoquera dans Paris un embouteillage permanent de nature � dissuader des entreprises fran�aises ou �trang�res de venir s'installer ou de rester � Paris et g�nant, nous le savons bien, les activit�s �conomiques dans leur ensemble.
Monsieur le Maire, je conclurai en demandant qu'il y ait un d�bat sur la circulation � Paris et que les Parisiens soient consult�s, mais je demanderai que pr�alablement leur soient communiqu�es des donn�es objectives, en particulier sur la fr�quentation automobile, sa provenance, et sur celle des autres moyens de transport, y compris les v�los, afin qu'ils soient � m�me de se prononcer non en fonction d'un effet de mode, mais des int�r�ts r�els de la population parisienne, y compris ceux des pi�tons qui sont bien souvent les grands oubli�s de ces d�bats.
Je vous remercie pour votre attention.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "D�mocratie lib�rale et ind�pendants", "Rassemblement pour la R�publique et apparent�s", "Ensemble pour Paris" et "Union pour la d�mocratie fran�aise").
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame.
M. le Maire AIDENBAUM a la parole.
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Monsieur le Maire ASSOULINE...
(Rires dans l'h�micycle).
... mes chers coll�gues, tout d'abord je voudrais vous dire, mes chers coll�gues, que j'ai beaucoup entendu parler de consultation et de concertation sur les bancs de droite, mais que j'ai fait un petit calcul il y a quelques instants et qu'il y a eu (M. TIB�RI est en s�ance) depuis trois mois plus de r�unions du Maire de Paris ou de ses adjoints avec les maires d'arrondissement que durant toute votre mandature, Monsieur TIB�RI...
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, "Les Verts" et du Mouvement des citoyens).
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Pas avec nous !
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Eh oui !... Pour une raison tr�s simple, c'est qu'il n'y avait jamais de r�union avec les maires d'arrondissement, si ce n'est, une fois par an, cette grande messe pr�sid�e par vous ou par votre premier adjoint, dans laquelle vous faisiez des arbitrages, qui avaient d'ailleurs �t� faits au pr�alable, sur les budgets localis�s des arrondissements !
Vous entendre parler aujourd'hui de concertation, de consultation, etc., alors qu'elle n'a jamais eu lieu pendant six ans, c'est quelque peu risible.
Je voudrais intervenir sur le m�moire lui-m�me.
J'ai souhait� intervenir sur cette d�lib�ration concernant le programme 2001 de mesures en faveur des autobus qui pr�voit notamment la r�alisation de couloirs bus prot�g�s, pour me r�jouir, oui, de la rapidit� avec laquelle un point central du programme de la gauche plurielle pour Paris est d'ores et d�j� en cours de r�alisation, ne vous en d�plaise.
R�duire la place de l'automobile tout en d�veloppant et en am�liorant les d�placements des transports en commun constituait, vous vous en souvenez certainement, l'un des principaux engagements pris par Bertrand DELANO� vis-�-vis des Parisiens. Trois mois apr�s la victoire de la gauche, le changement est d�j� visible puisque c'est une premi�re transformation de la vie quotidienne des Parisiens qui sera possible gr�ce aux mesures pr�sent�es dans cette d�lib�ration, c'est-�-dire principalement, et vous le savez bien, la facilitation des d�placements des autobus, des taxis et des cyclistes.
Le recul de l'utilisation de la voiture et son remplacement par le recours aux transports en commun ne se fera �videmment que progressivement, mais ce programme de 40 kilom�tres de mise en site propre de couloirs de bus et d'instauration d'axes dits "civilis�s" constitue une �tape importante dans ce domaine.
C'est pourquoi le Conseil du 3e arrondissement a approuv� les mesures concernant cinq rues de l'arrondissement et, s'il a peut-�tre regrett� d'�tre inform� un peu tardivement...
(Murmures dans l'h�micycle).
... il a n�anmoins compris la rapidit� avec laquelle avaient d� travailler les services centraux pour que les premiers travaux puissent avoir lieu d�s cet �t�, ce qui g�ne moins les Parisiens, vous en conviendrez.
Je veux donc redire une nouvelle fois ma satisfaction que d�s la prochaine rentr�e les Parisiens puissent d�j� percevoir les signes d'une am�lioration de leur cadre de vie.
Je souhaite cependant que la rapidit� avec laquelle ces travaux sont mis en ?uvre n'emp�che pas que les am�nagements pr�vus sur certains axes puissent �tre adapt�s pour tenir compte du secteur environnant. Je prendrai un exemple pour le 3e arrondissement, celui de la rue Beaubourg, qui devient ensuite la rue du Renard dans le 4e et qui constitue un des principaux axes nord-sud du Centre de Paris. Les mesures propos�es dans le programme annonc� vont incontestablement dans le bon sens en mettant fin � l'obstruction quasi permanente qui existe actuellement dans les couloirs de bus en raison des livraisons. Il reste que la rue Beaubourg ne saurait �tre isol�e du secteur avoisinant des rues Gravilliers, Chapon, du Temple, Montmorency, etc., dans lesquelles sont situ�s de nombreux commerces ayant recours aux livraisons. Il ne s'agit �videmment pas de reporter le probl�me de congestion automobile de la rue Beaubourg sur ces rues avoisinantes. Le r�am�nagement de la rue Beaubourg doit donc s'accompagner d'une r�flexion d'ensemble en concertation avec les �lus du 3e, les associations, les commer�ants, les riverains, afin que certains points de d�tail puissent �tre mis au point avec les services et l'adjoint au Maire charg� de ce probl�me.
Je me r�jouis d'ailleurs que dans ce domaine M. Denis BAUPIN ait accept� de venir tr�s rapidement � la rentr�e dans le 3e arrondissement pour venir dialoguer avec ses habitants sur les questions de voirie et de circulation, et notamment � propos de la rue Beaubourg.
M. Philippe GOUJON. - Trop tard !
M. Michel BULT�. - C'est cela, la concertation ?
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Voir M. BULT� parler de concertation, cela fait rire toute l'Assembl�e.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Allez ! Monsieur AIDENBAUM, il faut aller � la conclusion, vous avez d�pass� le temps.
M. Pierre AIDENBAUM, maire du 3e arrondissement. - Monsieur le Maire, si j'ai d�pass� le temps j'ai dit ce que j'avais � dire et naturellement je souhaite que ce m�moire soit adopt� et les �lus du 3e l'ont vot�. Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens, "Les Verts" et communiste).
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur AIDENBAUM.
M. MORELL a la parole.
M. Alain MORELL. - Oui, voici un d�bat qui est un peu �tonnant. Ce n'est pas une d�couverte d'une tr�s grande originalit� que de se rendre compte que g�n�ralement les nouveaux parvenus ou les nouveaux convertis sont les plus z�l�s quand ils ont la r�v�lation de d�couvrir une notion et l'enthousiasme avec lequel vous employez le mot "concertation" comme cela, avec ce petit plaisir de d�couvrir la nouveaut�, ma foi met un peu d'all�gresse et apr�s tout s'il y a un concept de cette importance qui fait quelques progr�s, m�me de votre c�t�, eh bien r�jouissons-nous tous ensemble !
(Rires dans l'h�micyle).
R�jouissons-nous tous ensemble d'autant plus que dans la pratique dans les arrondissements, ma foi, dans le 6e par exemple, au hasard, on a pu voir comment vous abordiez les probl�mes en refusant tout simplement non seulement de d�lib�rer mais aussi qu'il y ait m�me un d�bat. Je comprends que cela vous d�route un peu. Je pense que la pratique de ce mot vous d�route et que vous ne sachiez pas trop comment vous y prendre.
Si vous voulez progresser, �coutez-nous un petit peu plus calmement que dans l'agitation que vous avez aujourd'hui. Je comprends �galement que la concertation qui a eu lieu avec les Parisiens vous ait un peu �chapp�e parce que sinc�rement l'excuse que vous avez est de vous �tre tellement occup�s de vous-m�mes, de vos disputes � l'int�rieur des arrondissements etc., fait que vous n'avez pas vu que le d�bat a eu lieu devant les Parisiens. Mais comme il n'est jamais trop tard pour bien faire, nous mettons en ?uvre ce que les Parisiens ont voulu et qui vous a �chapp�.
Mais, Monsieur le Maire, comme la concertation...
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Continuez, Monsieur MORELL. S'il vous pla�t, arr�tez l'agitation.
M. Alain MORELL. - ... est votre culture, votre pratique en profondeur, vous avez accept�...
M. Michel DUMONT. - Cela vous rappelle la fac !
M. Alain MORELL. - ... Monsieur le Maire, pour les arrondissements qui l'ont souhait� - parce que tout cela �tait un peu nouveau pour eux, parce qu'il fallait faire un petit peu de p�dagogie et les aider � comprendre les d�bats et voir dans le d�tail le projet - vous avez accept� de reporter une partie de la concertation, car c'est un programme de longue haleine. Et bien voil� ! On verra les choix. Les Parisiens verront bien o� la volont� d'agir dans le sens qu'ils ont souhait� sera mise en ?uvre et l� o� elle demandera un petit peu plus de temps. Je pense que Denis BAUPIN sera dispos� pour venir vous expliquer ce que vous n'avez pas entendu des Parisiens dans la campagne �lectorale, Mesdames et Messieurs de la droite.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Nous verrons si les Parisiens sont si contents !
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur MORELL.
M. VUILLERMOZ. Je pr�viens tout le monde qu'il reste 4 intervenants et la r�ponse de Denis BAUPIN.
M. Jean VUILLERMOZ. - Monsieur le Maire, je vais �tre tr�s rapide, je voudrais dire aussi vraiment mon �tonnement de voir la droite r�agir de fa�on aussi violente � la mise en place...
� droite. - Oh !
M. Jean VUILLERMOZ. - ... de mesures de voirie qui visent en fait...
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - La r�cr�ation est finie, cela suffit !
M. Jean VUILLERMOZ. - ... � une meilleure circulation des bus pour un kilom�trage significatif. Le but recherch� est de faire mieux fonctionner les bus, en particulier sur les lignes qui connaissent des difficult�s, en int�grant les pistes cyclables, ce qui n'a jamais �t� fait. Jusqu'� maintenant c'�tait impossible.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Quand m�me !
M. Jean VUILLERMOZ. - Que nous reproche la droite ? Il ne s'agit pas seulement d'un probl�me de concertation. Est-ce qu'il ne s'agirait pas pour elle plut�t de reprendre, par exemple, le vieil adage qui consiste � adapter la ville � la voiture ? Ne s'agirait-il pas, par exemple, de relancer l'id�e de faire des discriminations par l'argent pour faire rentrer les voitures dans Paris ? Mais cela existe, vous ne seriez pas les seuls � le faire, puisqu'� Londres c'est comme cela que cela fonctionne.
Pourquoi, en ce qui concerne les am�nagements de couloirs en faveur des bus, ce qui est possible...
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Arr�tez !
M. Jean VUILLERMOZ. - ... � la limite de Paris, c'est-�-dire sur les boulevards des Mar�chaux, ne le serait-il pas en plein centre de Paris ? Pourquoi ? �a n'est pas seulement une question de largeur de rue, puisqu'il y en a un certain nombre, dans le centre de Paris, qui sont suffisamment larges pour le faire.
Pour nous, il s'agit seulement de tenir nos engagements. Soyons clairs, il faudra vous y habituer : nous tiendrons nos engagements de la campagne �lectorale et nous tiendrons les engagements du contrat de mandature.
D'autres projets suivront. Je peux vous assurer que de ce point de vue le groupe communiste, par exemple, sera attentif � leur r�alisation, notamment � celui qui vise � rendre les berges de la Seine pi�tonnes pour les restituer aux Parisiennes et aux Parisiens, et pas seulement � eux, mais aussi � nos visiteurs.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement des citoyens et "Les Verts").
Voil� d'ailleurs un projet de grande envergure qui n�cessitera volont� politique et concertation.
M. Michel BULT�. - La place de la Concorde pi�tonne.
M. Yves CONTASSOT, adjoint. - D�s le 1er septembre.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur VUILLERMOZ.
M. NAJDOVSKI maintenant a la parole.
M. Christophe NAJDOVSKI. - � �couter les d�bats de ce soir nous voyons bien qu'il y a dans cette Assembl�e deux camps, celui des conservateurs et celui des progressistes.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - C'est vous cela !
M. Christophe NAJDOVSKI. - Des conservateurs qui utilisent du "Madame le Maire" pour parler � une femme, qui ont d�cid�ment du mal � f�miniser leur vocabulaire. Je note toutefois que certains �lus lib�raux f�minisent leur vocabulaire et je les en f�licite. Des progressistes qui, lorsqu'ils s'adressent � la personne qui pr�side notre s�ance, lorsqu'il s'agit d'une femme... l'appellent "Madame la Maire".
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Arr�tez de vous d�fouler l� !
M. Christophe NAJDOVSKI. - Les conservateurs qui croient encore, apr�s 30 ans d'h�g�monie automobile, que l'espace urbain doit prioritairement �tre occup� par l'automobile et accessoirement par les transports en commun. Il est d'ailleurs � ce titre �difiant d'avoir entendu dans la bouche de certains orateurs de l'opposition municipale tout � l'heure que les bus emp�chaient la fluidit� du trafic. Il n'a jamais �t� �voqu� la fluidit� du trafic des bus.
De l'autre c�t� donc les progressistes qui pensent que l'espace urbain doit �tre mieux partag� et que la priorit� doit �tre donn�e aux transports en commun. Bien �videmment le groupe "Les Verts" se r�jouit de ce projet de d�lib�ration qui vient trois mois apr�s l'alternance municipale concr�tiser des engagements pris pendant la campagne, engagements qui vont dans le sens d'un r��quilibrage de l'espace urbain au profit des transports en commun.
Il s'agit donc dans cette d�lib�ration de mettre en site propre 40 kilom�tres de bus, repr�sentant 100 kilom�tres de lin�aire. C'est une premi�re �tape qui sera suivie d'autres. L'innovation par rapport � la Municipalit� pr�c�dente vient du fait que des s�parateurs infranchissables, appel�s banquettes, viendront s�parer r�ellement les couloirs de bus du reste de la circulation, car c'est bien l� que le b�t blesse.
En effet, aujourd'hui les couloirs de bus sont souvent bloqu�s par des v�hicules d'automobilistes ind�licats, ce qui rend souvent inutiles ces couloirs constamment obstru�s.
M. Philippe GOUJON. - Je ferai la police !
M. Christophe NAJDOVSKI. - Aujourd'hui, alors que le bus est cit� comme l'un des moyens de d�placement les plus agr�ables, beaucoup de citoyens h�sitent � prendre le bus car ils craignent de devoir attendre 10, voire 20 minutes pour prendre un bus bond� qui se retrouvera bloqu� dans les embouteillages ou bloqu� dans son couloir.
Avec un couloir r�ellement s�par� du reste de la circulation...
(Murmures sur les bancs du groupe "Rassemblement pour la R�publique").
... Madame DECORTE, j'ai �t� le seul des huit Pr�sidents de groupe � refuser un v�hicule de fonction, vous le saviez cela ?
L'�cologie, cela se pratique au quotidien et cela se fait dans les actes concrets et pas dans les incantations.
Avec un couloir r�ellement s�par� du reste de la circulation, les bus pourront augmenter leur vitesse commerciale de 50 % ce qui renforcera leur r�gularit� et leur attractivit�. A terme, le r�seau de bus constituera un v�ritable m�tro de surface alliant rapidit�, confort et, nous l'esp�rons, convivialit�.
Je voudrais souligner l'importance de bien s�parer les couloirs du reste de la circulation et de noter l'incoh�rence de l'opposition municipale qui s'appr�te � voter contre cette d�lib�ration. En effet, j'ai not� que le projet de d�lib�ration relative � l'accessibilit� des bus aux personnes handicap�es a �t� vot� � l'unanimit� tout � l'heure par notre Assembl�e. Mesdames les Conseill�res et Messieurs les Conseillers de l'opposition, � quoi cela sert-il de rendre accessibles des bus aux personnes handicap�es si ces m�mes bus ne peuvent s'approcher des trottoirs parce qu'un v�hicule stationn� dans le couloir de bus l'en emp�che, ce qui interdit � une personne en fauteuil roulant de pouvoir monter dans le bus ?
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts" et socialiste et radical de gauche).
Voter pour la d�lib�ration sur l'accessibilit� des bus aux personnes handicap�es et contre la d�lib�ration sur la mise en site propre des bus est totalement incoh�rent. Je vous laisse donc porter la responsabilit� de votre incoh�rence.
Pour notre part, nous voterons bien s�r cette d�lib�ration et demandons aux services de la Pr�fecture de police d'agir �nergiquement contre le stationnement illicite dans les couloirs de bus pour que cette mise en site propre prenne tout de suite sa pleine mesure.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur Christophe NAJDOVSKI.
La parole est � M. BOUTAULT.
M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.
Je suis un peu �tonn� de ce que j'entends de la part de mes coll�gues d'opposition puisqu'ils nous reprochent en l'occurrence un manque de concertation sur ce dossier, mais par ailleurs ils nous reprochent de ne pas aller assez vite en mati�re de petite enfance ou de d�centralisation.
Peut-�tre faut-il y voir l� une connotation un peu r�tive au changement et aux �volutions et au symbole que constitue le fait de toucher � la sacro-sainte bagnole.
Je ne sais pas, il faudrait voir !
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts" et socialiste et radical de gauche).
De la concertation, il y en a eu, personne n'est pris au d�pourvu. Ces engagements, nous en avons largement d�battu avec les Parisiens durant la campagne �lectorale et c'est une mesure que les Parisiens ont voulue.
(Exclamations sur les bancs des groupes "Rassemblement pour la R�publique", "D�mocratie lib�rale et ind�pendants", "Ensemble pour Paris" et "Union pour la d�mocratie fran�aise").
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Arr�tez de perturber, Monsieur LEBAN, vous l'avez dit dix fois, �a va ! Continuez, Monsieur !
M. Jacques BOUTAULT, maire du 2e arrondissement. - Vous nous reprochez simplement de tenir les engagements que nous avions pris devant les Parisiens.
Aujourd'hui, comment est la situation? Les centres villes sont satur�s, c'est difficile de faire pire. Les rues sont pollu�es, bruyantes et dangereuses notamment pour les enfants et les personnes �g�es.
Bref, personne n'y gagne : pas les Parisiens, mais pas non plus les automobilistes � qui on doit permettre de choisir un autre mode de transport plus efficace.
Dans le 2e arrondissement, nous avons vot� avec enthousiasme le projet qui nous �tait propos�. Avec un petit regret simplement : c'est peut-�tre que plus de rues ne soient pas concern�es, mais bon il faut quand m�me un peu de mesure.
Jusqu'� pr�sent, la politique qui �tait men�e consistait � adapter la ville � la voiture, en accroissant toujours plus l'espace qui lui �tait consacr�. C'est-�-dire : plus il y a de voitures, plus on lui donne de la place. R�sultat : plus il y a de la place pour la voiture, plus leur nombre augmente et moins �a roule !
C'est cette logique que nous voulons inverser, afin de redonner plus d'espace aux modes de transports adapt�s � une vie urbaine moderne, et ceci dans le souci de promouvoir une meilleure qualit� de vie pour l'ensemble des Parisiennes et des Parisiens.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts", socialiste et radical de gauche).
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur.
Maintenant, Monsieur TIBERI, � vous !
M. Jean TIBERI, maire du 5e arrondissement. - J'ai �cout� avec int�r�t les diff�rents intervenants. Je voudrais simplement dire qu'il y a un malentendu pour l'essentiel en tout cas. En ce qui me concerne, tout ce qui va dans le sens de la recherche d'un �quilibre entre la voiture, les transports en commun, les cyclistes et les pi�tons va dans le bon sens. J'ai essay�, dans l'ancienne mandature, on peut approuver, critiquer totalement ou partiellement, de modifier les donn�es et d'aller dans le sens qui vient d'�tre indiqu�.
Je reconnais bien volont� qu'il y a encore beaucoup � faire. Mais tout ce qui va aussi dans le sens de l'accord concernant le P.D.U., la protection des couloirs-bus pour justement prot�ger les autobus et les cyclistes et la diminution de la circulation automobile que certains �valuent � 20, 10, 5 % - j'avais dit essayons, commen�ons par 5 % - je trouve que c'est une bonne chose.
D'ailleurs sans faire de d�magogie, chacun a remarqu� que l'engagement que nous avions pris de cr�er 150 kilom�tres de couloirs a �t� tenu puisqu'il y en a environ 180. Tout cela va dans le bon sens.
Le texte que vous nous proposez, je ne le rejette pas. Je consid�re qu'il va dans le bon sens, son esprit est bon. C'est-�-dire assurer la protection, �viter le fait, pour les voitures, d'aller dans les couloirs d'autobus... ces propositions peuvent �tre consid�r�es comme bonnes en totalit� ou partiellement.
Mais ce que je ne comprends pas, dans la mesure o� c'est un engagement que vous avez pris, que je ne nie pas, qui va dans le sens que vous voulez am�liorer, j'en prends acte, qu'est ce qui peut vous g�ner, Monsieur le Maire, Mesdames et Messieurs, si vous allez plus loin, si vous essayez d'avoir une concertation avec les habitants, les associations, les riverains, les commer�ants pour le probl�me de l'environnement ?
Les nouveaux am�nagements que vous voulez faire peuvent �tre bons, peuvent �tre mauvais, totalement ou partiellement. Pour les livraisons, cela peut �tre une bonne solution, peut-�tre pas.
Que demandons-nous ?
Je demande quelques semaines de r�pit pour demander l'avis et ensuite bien entendu, c'est �a la d�mocratie, c'est le Maire et la majorit� municipale qui doivent en tenir compte totalement, partiellement ou pas du tout, mais je ne comprends pas, tr�s sinc�rement, et M. BAUPIN le dira tout � l'heure, pourquoi vous avez revu cette concertation.
J'ai entendu dire parce que certains voulaient s'opposer au fond. Ah oui, mais je dis tr�s clairement au contraire que l'id�e est bonne et qu'on va dans le bon sens.
Qu'est-ce qui peut vous g�ner de demander l'avis et ensuite d'en tirer d�mocratiquement l'ensemble des cons�quences ?
Il y a quelque chose que je ne comprends pas, qui est incompr�hensible. C'�tait simplement un accord de principe, regardez les modalit�s, demandez une concertation et reportez de quelques semaines. Y a-t-il urgence � quelques semaines ? Reportez !
S'il s'agissait de moi, il pourrait y avoir une man?uvre de ceux qui ne sont pas favorables, qui sont des d�fenseurs, je ne suis pas na�f, je le sais bien, mais l� demandez une concertation avec les habitants, les associations d'habitants ou de riverains et les commer�ants pour voir ce que donneront les livraisons, quitte � passer outre d'ailleurs. Je ne comprends pas.
Je vous demande, Monsieur le Maire, de donner ce d�lai de quelques semaines, et ensuite que nous prenions ensemble et que la majorit� prenne ses d�cisions. C'est le souhait que je formule. De gr�ce, regardez sur le plan du terrain, quel est le sentiment des riverains. C'est ce que vous avez toujours demand�, exig�.
J'entends dire "c'est ce que nous avons propos� aux �lecteurs et ils ont tranch�". Cela voudrait dire - et je ne pense pas que ce soit la pens�e profonde - que maintenant les �lecteurs se sont prononc�s et auraient donn� leur accord sur tous les projets et qu'il n'y aurait plus de concertation.
Je ne peux pas imaginer que ce soit cela. Je vous demande, Monsieur le Maire, d'int�grer cette id�e, oui au principe, et de regarder ensemble apr�s quelques semaines de r�pit les modalit�s d'application.
(Applaudissement sur les bancs des groupes "Ensemble pour Paris", "Rassemblement pour la R�publique" et "Union pour la D�mocratie fran�aise").
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Je suis certain, Monsieur TIBERI, que vous allez �tre rassur� par l'intervention de M. BAUPIN.
La parole est � M. BERTHAULT.
M. Jean-Didier BERTHAULT. - Monsieur le Maire, beaucoup a d�j� �t� dit sur ce projet de d�lib�ration mais je souhaite revenir sur le fond et la forme de ce qui me para�t �tre l'exemple m�me de l'application dogmatique et sectaire de la politique des transports et d�placements urbains de votre adjoint, Monsieur BAUPIN.
Sur le fond, tout d'abord.
D�s le lendemain de la pr�sentation de votre plan, la presse soulignait le m�contentement g�n�ralis� de vos d�cisions :
- les conducteurs de bus, qui estiment que cela ne changera pas grand chose ;
- les chauffeurs de taxis, qui seront victimes des encombrements que vous allez g�n�rer ;
- les rollers et les v�los, en raison du danger des am�nagements que vous proposez, et bien s�r les automobilistes qui, malgr� vos tentatives successives d'an�antissement osent encore participer � un d�bat qui les concerne au premier plan.
Je peux rajouter la Pr�fecture de police, par ailleurs dubitative sur les conditions de circulation qui r�sulteront de ces am�nagements, et dont il serait int�ressant d'avoir l'avis.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Ne parlez pas � sa place !
M. Jean-Didier BERTHAULT. - Sur la forme, mes coll�gues ont d�j� eu l'occasion d'intervenir, mais permettez-moi de souligner les points suivants :
- communication de votre projet dans la presse ;
- une pr�sentation d�s le lendemain dans la plupart des conseils d'arrondissement ;
- l'installation de panneaux sur le boulevard des Mar�chaux, dans le 17e arrondissement, malgr� le retrait du projet de d�lib�ration au Conseil d'arrondissement ;
- une lettre adress�e aux riverains que j'ai ici ; bienheureux les riverains inform�s avant les �lus ;
- et tout cela pour aboutir � un amendement que vous avez d�pos� en commission, repoussant � septembre les travaux.
Monsieur BAUPIN, pensez-vous s�rieusement qu'en 1 mois et demi d'�t�, vous parviendrez � une concertation avec les maires d'arrondissement concern�s ?
Nous ne pouvons pas cautionner cette mascarade. Quand comprendrez-vous que toute politique de transports n'est pas d�connect�e de l'activit� �conomique de notre ville ? Alors que nous nous battons, certes sans votre soutien, pour valoriser le commerce de proximit�, les am�nagements propos�s auront pour cons�quence directe de nuire aux commerces situ�s sur les Mar�chaux, et de favoriser le d�veloppement de centres commerciaux comme celui d'Aubervilliers proposant des centaines de places de parking � ses clients.
Monsieur BAUPIN, nous aussi, nous souhaitons favoriser le d�veloppement des transports en commun. M. TIBERI l'a rappel�, nous l'avons fait. Mais nous n'avons pas la m�me vision des libert�s individuelles.
En ce qui nous concerne, nous continuerons avec la m�me ferveur � d�fendre la libert� de chacune et de chacun des Parisiens � se d�placer d'un point A � un point B par le moyen de transport qu'ils souhaitent, refusant avec force le m�pris et la hargne avec lesquels vous traitez non seulement les automobilistes mais aussi les acteurs �conomiques de notre ville.
Pour conclure, Monsieur le Maire, permettez-moi de m'inqui�ter des m�thodes au-del� de ce seul projet de d�lib�ration, de votre adjoint aux transports.
Je crois comprendre que pour m�nager de subtils �quilibres politiques, dont nous avons eu encore la d�monstration ce matin, vous avez d� offrir une tribune � certaines personnalit�s de votre majorit�.
Je compte sur vous pour qu'� l'avenir, cette tribune serve l'int�r�t g�n�ral des Parisiennes et des Parisiens, et non le seul int�r�t particulier de votre adjoint.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Monsieur BAUPIN, vous avez le soutien ind�fectible de toutes les composantes de la majorit�, et vous avez donc la parole pour r�pondre.
M. Denis BAUPIN, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je voudrais tout d'abord vous dire que je suis heureux de ce d�bat. Malgr� une heure aussi tardive, qu'il y ait autant d'intervenants, et autant de monde dans la salle pour participer � ce d�bat sur la politique des transports et celle des bus, est une bonne chose.
Nous avons entendu ce soir une d�bauche de propos caricaturaux. J'en reprends quelques-uns : "an�antissement des automobilistes", "d�rive sectaire", "autoritarisme", "dictature �cologique", "ang�lisme", "cataclysme" ! Tous propos dont chacun pourra juger de l'importance mais qui montrent peut-�tre que la d�lib�ration dont nous discutons ce soir est vraiment une d�lib�ration historique pour Paris.
Il existe un contexte, qu'il faut rappeler, je crois. On a oubli� de rappeler la situation de la pollution de l'air � Paris. Nous vivons dans une Capitale qui �touffe. J'ai entendu tous ceux qui ont eu des propos sur les personnes qui allaient "subir" le plan que nous mettons en ?uvre mais je n'ai pas entendu un seul mot pour rappeler le sort des asthmatiques dans Paris, pas un seul mot pour parler des 60 % de m�nages qui aujourd'hui, dans Paris, n'ont pas de voiture.
Quand on parle de la libert� de chacun � circuler, comme cela a �t� indiqu� tout � l'heure, n'oublions pas que la libert� de chacun c'est d'abord la reconnaissance du droit aux transports.
Ce droit aux transports passe d'abord par les transports en commun, quand on a si peu de m�nages dans Paris qui ont une voiture.
Face � cette situation, la solution est celle du partage de la voirie. Ce partage de la voirie, ce n'est pas nous qui l'avons invent�. Il est pr�vu dans le PDU. Il est lui-m�me valoris� dans la loi sur l'air de Mme LEPAGE que beaucoup d'entre vous devez approuver.
Par ailleurs, rappelons que nous avons pass� un contrat avec les Parisiens. Ce contrat pr�voit que nous mettions en site propre les lignes de bus. Comme cela a �t� dit par M. VUILLERMOZ, c'est un engagement. Les engagements que nous avons pris, nous les tiendrons.
Mme Roxane DECORTE. - Et le d�crochage ?
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Je vous ai r�pondu tout � l'heure et donc on ne va pas tout m�langer.
Je voudrais rappeler quand m�me que cette am�lioration des transports est une attente tr�s forte des concitoyens qui l'ont exprim�e notamment lors du d�bat au moment de l'�lection municipale.
Quelle est la situation aujourd'hui des bus dans Paris ?
Aujourd'hui, on a des lignes de bus qui circulent � 9 kilom�tres/heure de moyenne en vitesse commerciale quand ils ne sont pas en sites prot�g�s.
Pourquoi ?
Ils sont dans des embouteillages, dus � la pression automobile. Quand on passe une ligne de bus en site propre, on a � peu pr�s une vitesse moyenne de l'ordre de 14 kilom�tres/heure. On voit bien quel est l'avantage consid�rable que cela peut apporter en mati�re de fiabilit�, de r�gularit�, de vitesse.
Tout ceci aujourd'hui est n�cessaire si on veut que les transports en commun soient une alternative � la voiture. A partir du moment o� les bus pourront circuler plus vite, cela permettra un accroissement de l'offre.
De fait, les bus vont pouvoir circuler plus rapidement et donc plus longtemps, tout au long de la journ�e. Il est vrai, cela a �t� rappel� tout � l'heure, que si on veut que les mesures puissent r�ussir, il faudra des moyens suppl�mentaires.
Il a �t� fait allusion � la r�union du S.T.I.F., il y a quelques jours, au cours de laquelle j'ai demand� qu'� l'avenir les moyens soient renforc�s sur Paris en mati�re de bus.
Il a �t� r�pondu que les moyens n'�taient pas pr�vus pour l'instant. Cette r�ponse faisait r�f�rence � la situation actuelle des lignes de bus, celle que nous avons trouv�e en h�ritage.
Pour l'instant, rien n'a �t� promis par nos partenaires. Ils ont pris l'habitude de voir avec Paris. Les promesses faites par Paris n'�taient pas forc�ment tenues. Nous devons leur prouver que cela a chang�.
M. Jacques TOUBON. - ... (Hors micro, inaudible)...
M. Yves CONTASSOT, adjoint. - Il lui faut du prozac...
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Je ne vais pas r�pondre, cela me rappelle ma jeunesse...
M. Jacques TOUBON. - C'est exactement votre probl�me, votre jeunesse se prolonge.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Calmez-vous, Monsieur TOUBON.
Allez-y, Monsieur BAUPIN !
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Si je peux continuer, Monsieur TOUBON !
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Le d�bat �tait plus relev� avant que vous n'arriviez !
M. Jacques TOUBON. - Monsieur BAUPIN, il y a beaucoup plus longtemps que vous que je suis ici.
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Je vais essayer de continuer malgr� tout.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Monsieur BULT�, allez-lui parler !
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Le programme que nous proposons est un programme de 41 kilom�tres que nous avons d�cid� de mettre en place en priorit� sur des grands axes, axes qui sont desservis par plusieurs lignes de bus. C'est ce qui nous permet d'indiquer que 41 kilom�tres en site propre, c'est l'�quivalent de 100 kilom�tres de lignes de bus prot�g�es. Nous traitons non seulement des grands axes mais aussi un certain nombre de points noirs que nous avons identifi�s comme �tant des points o� il est particuli�rement important de faciliter la circulation des bus.
Je voudrais ici remercier la Direction de la Voirie et des D�placements, qui en quelques semaines, a travaill� d'arrache-pied pour permettre la r�alisation de ce programme.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Il vaut mieux ne pas r�pondre ! N'en n'ajoutez pas, c'est la fin !
Monsieur BAUPIN, finissez !
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Non, j'en suis � l'introduction !
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Nous allons continuer, Monsieur TIBERI, dites-nous comment vous l'avez fait taire ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et radical de gauche).
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - On mesure mieux l'ampleur de ce projet quand on compare ces 41 kilom�tres aux 29 kilom�tres prot�g�s existant actuellement dans Paris, ce sont les seuls existants puisque...
(Interruption de M. TOUBON).
... mais, Monsieur TOUBON, il y a un r�glement int�rieur dans cette Assembl�e ! Toute la journ�e, on a eu le droit � des rappels au r�glement de la part de vos coll�gues, Monsieur TOUBON, il serait bon que l'on puisse travailler et �couter !
M. Jacques TOUBON. - Il n'y en a pas eu, vous vous �tes rappel� vous-m�mes !
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - J'�tais en s�ance toute la journ�e, pas vous, Monsieur TOUBON !
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Monsieur BAUPIN, finissez !
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Avec ces 41 kilom�tres, nous aboutirons � 70 kilom�tres.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Allez au bout !
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Je n'en suis qu'au d�but ! Il y a eu beaucoup d'interventions, je souhaite y r�pondre.
Faites respecter l'ordre !
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Prenez le temps qu'il faut mais ne vous laissez plus interrompre.
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Je crois donc que l'on mesure mieux l'importance de ce projet quand on compare ces 41 kilom�tres aux 29 existant. On a parl� tout � l'heure de 150 kilom�tres, mais il faut savoir que ceux-ci sont des couloirs non prot�g�s, c'est-�-dire o� il y a simplement un trait de peinture. On constate que sur ces kilom�tres-l�...
M. Jacques TOUBON. - Et les boulevards Kellerman, Brune et Massena !
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Comme vous n'�coutez rien, Monsieur TOUBON, vous n'avez pas entendu que j'ai parl� des 29 kilom�tres existant.
M. Jacques TOUBON. - Dans votre plan, il n'y a pas le 13e parce que dans le 13e, c'est d�j� fait !
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - On va faire un rappel, s'il vous pla�t, Monsieur TOUBON, il faut arr�ter d'interrompre M. BAUPIN !
Vous �tes excit�, Monsieur TOUBON, vous vieillissez mal.
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Je voudrais rassurer Mme NENNER qui esp�re que ce plan ne soit qu'un d�but. En effet, ce projet n'est que le d�but : ces 41 kilom�tres que nous faisons en urgence sur des axes sur lesquels il y avait des besoins importants ne sont que le d�but du plan que nous comptons mettre en place en faveur des bus. La suite se d�clinera � l'int�rieur du programme mobilier du PDU. Ce plan mobilier concernera 15 lignes de bus dans Paris mises en sites propres et pour lesquelles la R.A.T.P. devra nous aider pour l'attractivit� des transports en commun, en permettant d'am�liorer le confort sur ces lignes, le caract�re non polluant, l'am�lioration des arr�ts de bus, l'augmentation des fr�quences, le fonctionnement les week-end et les soir�es.
Il y aura aussi dans notre programme le d�veloppement de mini-lignes de bus dans des quartiers aujourd'hui mal desservis par le m�tro et par le bus.
Quand nous avons �labor� ce plan, nous avons d� nous poser la question des livraisons puisqu'elles sont autoris�es dans les couloirs de bus sauf s'ils sont prot�g�s. De plus, ces livraisons sont interdites le long des s�parateurs classiques, ceux qui sont en arrondi, qu'on trouve notamment le long de la ligne de bus PC.
Notre choix a �t� clair : nous estimons que la place des livraisons n'est pas dans les couloirs de bus ; nous avons donc �labor� un autre syst�me, celui de la banquette, d�crit � plusieurs reprises ce soir, le long de laquelle pourront se faire les livraisons en dehors des heures de pointe, et sur lesquelles nous avons demand� l'avis de la Pr�fecture de police qui a donn� son accord sur ce dispositif.
Je pourrais vous parler plus longuement aussi de la politique qui sera la n�tre en mati�re de transport de fret. Cela nous m�nerait assez loin, mais je tiens � vous rassurer : notre politique en mati�re de livraison ne se limitera pas aux banquettes.
Le plan que nous proposons ne concerne pas que le bus puisqu'il permettra aux cyclistes de circuler en toute s�curit� sur ces am�nagements car les couloirs ont �t� pr�vus � 4,5 m�tres de large. Je rassure notre coll�gue : �videmment ce dispositif est celui qui est aujourd'hui pl�biscit� � la fois par la R.A.T.P. et les associations de cyclistes ; c'est le plus s�r lorsque sur une chauss�e nous avons une ligne de bus puisque tous les autres dispositifs test�s notamment � Paris ont montr� que finalement un couloir de cyclistes � droite du couloir de bus ou � gauche ne fonctionnaient pas et qu'un couloir commun �tait mieux. Il permettra aussi d'am�liorer la circulation des taxis, point non n�gligeable.
Beaucoup de choses ont �t� dites, notamment la rapidit� avec laquelle nous souhaitons mettre en place ce programme.
Ce que nous souhaitons, ce qui a �t� affirm� par le Maire lorsque nous avons arbitr�, c'est adresser un message clair, fort, sans ambigu�t� aux Parisiens et aux Parisiennes et plus globalement aux Franciliens sur le fait que le bus va devenir un moyen de transport, de d�placement, plus attractif que la voiture. C'est ce message-l� que nous avons voulu faire passer en choisissant d'aller rapidement et de mettre en place un programme aussi ambitieux.
Il y a un autre �l�ment qui, lui, est ind�pendant de notre volont�. De fait, l'�lection de la nouvelle Municipalit� a eu lieu fin mars, et l'�t� est la partie de l'ann�e la plus pratique pour faire des travaux. La proximit� entre ces deux dates nous a amen�s � faire les choix les plus rapides possibles.
Alors, vous avez parl� de concertation. Vous voil� convertis � la concertation et vous en devenez m�me les champions !
D'abord, vous dire que la d�lib�ration dont on parle a �t� adress�e � toutes les mairies d'arrondissement vingt jours avant la r�union de ce Conseil de Paris ; beaucoup de Conseils d'arrondissement �taient pr�vus longtemps avant le Conseil de Paris, ce qui explique notre difficult� mais les documents ont �t� envoy�s bien avant le Conseil de Paris donc tr�s largement dans les d�lais l�gaux.
Simultan�ment, j'ai �crit � tous les maires d'arrondissement pour les informer de cette d�lib�ration. Et douze arrondissements ont pris le soin d'�tudier avec attention les propositions qui �taient faites, avec le souci de ne pas p�naliser nos concitoyens en faisant ces travaux cet �t�. Mais je pr�cise que m�me si ces propositions ont �t� adopt�es sur le principe par les arrondissements, la concertation va se poursuivre sur les am�nagements.
J'ai d'ores et d�j� entendu les propositions faites par les 3e, 4e et 15e arrondissements. M. GALY-DEJEAN, qui �crit au Maire de Paris disant qu'il n'a pas eu l'occasion de me rencontrer, m'a fait part de ses propositions en t�te � t�te � la mairie du 15e ! Malgr� tout, huit arrondissements n'ont pas voulu examiner cette d�lib�ration ou l'ont rejet�e en pr�textant un manque d'information.
J'ai vu cette lettre qui a �t� adress�e au Maire de Paris par six des maires d'arrondissement qui se plaignent que je ne les ai pas re�us ; je tiens� dire que j'ai re�u les maires d'arrondissement qui me l'ont demand�. J'ignorais que le "protocole" veuille que ce soit au maire-adjoint de proposer des rencontres aux maires d'arrondissement.
J'ai bien entendu le "cri d'indignation" que vous avez prof�r� ; d�s la rentr�e, je rencontrerai donc tous les maires d'arrondissement qui le souhaitent sur l'ensemble de la politique de d�placement.
Je constate malgr� tout une sorte de double discours. On voit dans la presse les articles parus sur les cent jours de la Municipalit� : le constat qu'en cent jours, les Parisiens n'auraient rien vu venir, aucun changement. Et quand on propose un projet concret, personne n'en veut, on nous renvoie � la n�cessit� d'un plan global. Ce plan global nous le ferons, et les fondements sont dans le contrat de mandature. Mais on peut agir d�s maintenant.
Car derri�re ces arguties, certains pourraient suspecter une volont� de sabotage aux d�pens des Parisiens. Ce n'est pas notre �tat d'esprit.
Nous ne voulons pas vous priver d'examiner sur le fond ce dossier qu'attendent vos habitants. Nous ne voudrions pas que l'arbre de la forme cache la for�t du fond ; si j'ai bien entendu vos arguments, tout le monde, � part M. LEBEL, se dit favorable � la circulation des bus et tout le monde souhaite la diminution de la circulation automobile. Tout le monde devrait donc nous rejoindre et approuver notre plan.
Je vous le confirme donc : nous ne comptons pas passer en force. Ce que nous vous proposons dans l'amendement pr�sent� par l'Ex�cutif, c'est adopter le plan global d'am�nagement en faveur des bus, mais d'�chelonner dans le temps ce programme, � part sur la rue de Rivoli et sur les quais sud de la Seine sur lesquels il est imp�ratif de faire les travaux pendant l'�t�. Pour tous les autres am�nagements des huit arrondissements qui n'ont pas adopt� cette d�lib�ration, ces am�nagements seront soumis � vos Conseils d'arrondissement avant le prochain Conseil de Paris.
En conclusion, je dirai que notre �tat d'esprit est clair : nous voulons mettre en place le programme que nous nous sommes fix�s en conformit� avec nos engagements, mais nous vous laissons le temps de l'examen approfondi.
En cons�quence, rien ne s'oppose � ce que cet amendement soit unanimement adopt�, ce qui permettra de faire, avec le soutien unanime de notre Assembl�e, un grand pas en avant pour l'organisation des transports dans notre ville. Merci.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Les Verts" et socialiste et radical de gauche).
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur BAUPIN, un d�bat qui, pour l'essentiel, a �t� tr�s riche. On va soumettre l'amendement BAUPIN.
La parole est � M. LEGARET.
M. Jean-Fran�ois LEGARET, maire du 1er arrondissement. - Si j'ai bien �cout� M. BAUPIN, il vient de nous indiquer qu'il y aurait concertation avec 19 arrondissements et pas avec le 1er arrondissement, car il se trouve que les travaux rue de Rivoli et sur les quais concernent le 1er arrondissement. C'est la raison pour laquelle je demande � M. BAUPIN de proposer des modalit�s particuli�res de concertation que je suis pr�t � organiser dans les prochaines heures de mani�re que toute concertation ne soit pas escamot�e dans le 1er arrondissement qui joue un r�le dans le sch�ma g�n�ral de la circulation dans Paris.
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Deux axes sont concern�s dans le 1er arrondissement : la rue de Rivoli sur laquelle nous comptons faire les travaux cet �t� et le quai de la M�gisserie qui ne sera pas dans les travaux cet �t�. C'est �crit dans l'amendement. Y sont pr�cis�s les arrondissements concern�s.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - L'amendement est complet et tient compte du d�bat qui a eu lieu.
L'amendement est mis aux voix :
Qui est pour ? On n'intervient pas pendant un vote, Monsieur... C'est vrai qu'il avait lev� la main avant.
M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Je m'associe � la remarque de M. LEGARET : s'agissant des quais Rive gauche qui concernent les 6e et 7e arrondissements, le souhait est qu'une concertation soit mise en place dans les prochains jours sinon, effectivement, la proposition de concertation g�n�rale de M. BAUPIN ne s'appliquerait pas � cet axe.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 36 d�pos�e par M. BAUPIN.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
La proposition d'amendement n� 36 est adopt�e.
Il y a l'amendement pr�sent� par M. TIB�RI, le num�ro 37.
M. Denis BAUPIN, adjoint, rapporteur. - Amendement de M. BOHBOT : avis n�gatif.
M. David ASSOULINE, adjoint, pr�sident. - Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d'amendement n� 37 d�pos�e par le groupe "Ensemble pour Paris" relative au projet de d�lib�ration DVD 111.
Qui est pour?
Contre?
Abstentions ?
La proposition d'amendement n� 37 est repouss�e.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DVD 111 amend�.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2001, DVD 111).
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, communiste, "Les Verts" et du Mouvement des citoyens).

Juillet 2001
Débat
Conseil municipal
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