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Vœu déposé par le groupe Changer Paris relatif à l’installation de purificateurs d’air dans les cantines des écoles et collèges parisiens.


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons le v?u n° 81 relatif à l?installation de purificateurs d?air dans les cantines des écoles et collèges parisiens. Mme Samia BADAT-KARAM doit être en Webex.

Mme Samia BADAT-KARAM. - Monsieur le Maire, mes chers collègues, en avril et en octobre dernier, j?étais intervenue pour demander à la Ville de Paris l?installation de purificateurs d?air dans les cantines parisiennes, me faisant ainsi le relais de parents inquiets pour la santé de leurs enfants.

A chaque fois, je me suis vue opposer une fin de non-recevoir, sans réelle argumentation. Pourtant, la qualité de l?air est le combat du siècle dans le contexte que nous vivons. C?est un sujet qui ne peut pas être traité avec autant de désinvolture.

Vous ne pouvez pas, à chaque fois que notre groupe présente cette requête, balayer le sujet et nous répondre - comme vous l?aviez fait, Monsieur le Maire, en octobre dernier - que les purificateurs d?air ne seraient pas efficaces. D?ailleurs, comment pouvez-vous affirmer que les purificateurs d?air ne seraient pas efficaces, alors même que le Pr Rémi SALOMON, président de la commission médicale de l?A.P.-H.P., n?a de cesse de plaider pour l?amélioration de la qualité de l?air respiré par nos enfants, notamment au moyen de purificateurs d?air ?

Vous allez encore une fois nous répondre que vous déployez des capteurs de CO2. Et je vais encore une fois vous répondre que c?est insuffisant face à l?enjeu de santé publique auquel nous sommes confrontés. D?ailleurs, ils ne sont pas encore déployés, on l?a vu, dans l?ensemble des écoles parisiennes. Dois-je vous énumérer l?ensemble des villes et des collectivités qui ont investi avec sérieux et responsabilité dans des purificateurs ? La mise en place de ces dispositifs de purification d?air, couplée à la distribution des capteurs de CO2 que vous nous avez promis, a un coût, et j?en conviens. Mais c?est la santé de nos enfants dont nous parlons. Ils le méritent. De cette crise sanitaire, nous ne savons pas tout et certainement pas l?issue. Au contraire, nous savons désormais que nous allons devoir vivre avec, c?est-à-dire prévoir, anticiper les nouvelles vagues, les nouveaux variants, les nouveaux pics de contamination. Avoir une véritable vision.

Ce v?u part d?un constat simple : depuis le début de la crise sanitaire, parmi les lieux de contamination répertoriés, ceux des repas sont parmi les plus responsables de la transmission du virus. Monsieur le Maire, on ne vaincra pas cette maladie sans une politique volontariste qui ose et investit pour combattre efficacement ces chaînes de transmission. C?est le sens de notre v?u, que je réitère, qui demande prioritairement l?installation de purificateurs d?air dans les cantines scolaires. La qualité de l?air dans les écoles doit être notre priorité. Vous le devez et nous le devons collectivement aux petites Parisiennes et aux petits Parisiens. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci, Samia BADAT-KARAM.

La parole est à Mme Anne SOUYRIS, pour vous répondre.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce qui est terrible, c?est que j?ai toujours l?impression d?avoir les mêmes questions et d?être obligée de répondre de la même manière. Vous savez, pour nous, l?important, c?est effectivement la bonne santé de nos enfants. C?est extrêmement clair. Mais, pour ce faire, il faut quand même s?appuyer sur la science, et il se trouve que nous, au début de l?année 2020, comme vous, nous avons aussi étudié l?intérêt d?installer des épurateurs d?air. Nous avons consulté différentes expertises scientifiques et nous nous en sommes remis à l?avis du Haut Conseil de la santé publique du 21 mai 2021, relatif au recours à des unités mobiles de purification de l?air dans le cadre de la maîtrise de la diffusion du SARS-CoV-2 dans les espaces clos. Le résultat était assez clair.

Pour aller vite, le Haut Conseil de la santé publique dit : il faut des capteurs ; la qualité, la compétence et la capacité à combattre le virus de ces purificateurs ne sont pas éprouvées, notamment des petits purificateurs qui sont vendus pour être mobiles. Ceux dont parle Rémi SALOMON sont ceux qui sont dans les hôpitaux, qui ont plutôt la taille d?une armoire à glace que celle d?un petit objet portable. Ceux-là sont évidemment fiables. Ils fournissent énormément de bruit. Il est hors de question de les mettre dans les classes. Le Haut Conseil de la santé publique a dit quelque chose de simple. Il a dit : quand c?est impossible, on pourra peut-être regarder quand même quand il n?y a vraiment aucune possibilité d?ouverture de fenêtre et d?aération, mais, sinon, il faut vraiment privilégier les capteurs de CO2. Ce que nous faisons. Vous l?aurez compris, l?état de la science est bien plus prudent en ce qui concerne l?utilisation des purificateurs d?air pour réduire les risques de transmission virale, que votre v?u ne le suggère. Comme nous ne souhaitons pas gaspiller l?argent public ni mettre en danger les enfants, nous donnons un avis défavorable. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Anne SOUYRIS.

Je mets aux voix, à main levée, le v?u n° 81, avec un avis défavorable de l?Exécutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u n° 81 est rejeté.

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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