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QE 2022-01 - Question de Mme Véronique BALDINI et des élus du groupe Changer Paris à Mme la Maire de Paris relative à la différence de contenus entre les informations sur la qualité de l’air présentées par les applications météo des smartphones et celles d’AirParif publiées sur le site de la Ville de Paris.


 

Libellé de la question :

"Les applications météo des smartphones offrent rapidement une information mise à jour en temps réel au plus grand nombre d?utilisateurs, iOS d?Apple et Android se partageant la quasi-totalité du marché français. Ces applications sont souvent préinstallées lors de l?achat d?un smartphone et sont, de fait, très prisées par les utilisateurs.

Depuis quelques mois, les applications de ces deux systèmes d?exploitation proposent des données sur la qualité de l?air de l?environnement proche ou d?une localisation demandée par l?utilisateur. Cette classification vulgarisée est associée à des indicateurs plus précis ou à des cartes jugeant la qualité de l?air par un barème colorimétrique.

Ces informations sont proposées par la société américaine BrezzoMeter pour l?iOS d?Apple et par Copernicus Atmosphere Monitoring Service, organisme lié à la Commission européenne, pour Android. De fait, elles sont plus largement accessibles au grand public que celles transmises par AirParif et publiées par la Ville de Paris sur son site internet ou les panneaux urbains.

Ces outils indiquent de façon régulière une qualité de l?air "dégradée" à Paris et de meilleurs indices pour d?autres capitales européennes comme Londres ou Madrid. Ainsi, les statistiques répertoriées par BrezzoMeter ou Copernicus diffèrent de celles relevées par AirParif. Cela peut entrainer une confusion légitime des Parisiens entre l?information à laquelle ils ont accès très facilement sur leurs mobiles et les discours régulièrement tenus par la Ville de Paris.

À ce titre, Mme Véronique BALDINI et les élus du groupe Changer Paris vous demandent :

- pourquoi existe-t-il une différence entre les informations présentées sur les applications météo et celles publiées en ligne sur le site internet de la Ville par AirParif ?

- quelles mesures comptez-vous lancer pour apporter aux Parisiens une réponse claire et des données fiables et incontestables sur la qualité de l?air qu?ils respirent ?"

Réponse (M. Dan LERT, adjoint) :

"La politique d'amélioration de la qualité de l'air à Paris est au c?ur des priorités de l'Exécutif, et repose sur trois piliers : l?amélioration des connaissances pour mieux caractériser les pollutions et engager des actions circonstanciées et le plus susceptibles d?avoir un impact significatif, la réduction de la pollution à la source, et l?information, la sensibilisation, l?accompagnement des Parisiennes et des Parisiens sur ces enjeux.

Ces 15 dernières années, la qualité de l?air à Paris s?est considérablement améliorée, avec une réduction des émissions de 50 % sur le NO2, et de 50 % pour les PM2,5, mais il reste une marche importante à franchir pour respecter la réglementation européenne et les normes fixées par l?OMS à horizon 2030.

Concernant l?information aux Parisiennes et Parisiens, la Ville de Paris travaille étroitement avec AirParif, l?observatoire agréé pour la surveillance et l?information sur la qualité de l?air ambiant en Ile-de-France pour communiquer une information fiable et lisible sur la qualité de l?air. À L?instar de toutes les associations agréées de surveillance de la qualité de l?air (AASQA), AirParif réalise au quotidien une prévision de la qualité de l?air selon un procédé qui s?appuie sur différents outils permettant une meilleure compréhension des phénomènes de pollution, qui reposent sur des observations de plus de cinquante stations réparties sur toute l?Ile-de-France, de prévisions météorologiques et modèles de prévision de la qualité de l?air.

L?observatoire AirParif utilise l?indice français de la qualité de l?air, ATMO. Cet indicateur journalier de la qualité de l?air est calculé quotidiennement à partir des concentrations dans l?air de cinq polluants réglementaires : dioxyde de soufre (SO2), dioxyde d?azote (NO2), ozone (O3) et particules de diamètre inférieur à 10 micromètres (PM10) et 2.5 micromètres (PM2.5). Pour chaque polluant, un sous-indice est calculé. Chaque sous-indice est déterminé à partir du maximum des niveaux du polluant considéré. C'est le sous-indice maximal qui constitue l?indice ATMO final caractérisant la qualité de l'air sur la journée. AirParif délivre des données exclusivement à l?échelle de la région francilienne et des observations qualitatives (bon, moyen, dégradé) pour garantir la qualité et la lisibilité des données fournies. Enfin, AirParif est accrédité par le COFRAC selon la norme ISO/CEI 17025 Section Laboratoires et pour le raccordement d?étalons dans le cadre de la chaîne nationale d?étalonnage, pour les gaz suivants : O3, SO2, CO, NO, NO2 et NOx.

De son côté, l?indice AQI internationale (Air Quality Index) utilisé par les applications météos des smartphones ne bénéficie pas du label "indice ATMO". Cet indice est calculé à partir de mesures de capteurs mobiles déployés sur les agglomérations et de données satellitaires. Ces données sont ensuite comparées à des valeurs gouvernementales pour chaque pays et traitées par une intelligence artificielle, un procédé qui ne permet pas d?obtenir un indice global comme pour l?ATMO. Sa présentation manque de lisibilité, dans la mesure où les chiffres donnés en AQI ne correspondent pas à une concentration en polluant mais à une note globale. La valeur affichée peut être est source de confusion pour l?utilisateur.

Ainsi, la Ville de Paris a choisi de relayer les données fiables et incontestables produites par AirParif. Le baromètre de l?indice ATMO est présent dès la page d?accueil de "paris.fr" pour informer au quotidien les Parisiens de la qualité de l?air. De plus, AirParif travaille actuellement sur la refonte de son application qui sera disponible prochainement.

AirParif apporte également son expertise sur l?origine de l?épisode, le(s) polluant(s) concerné(s), le nombre de personnes potentiellement impactées et les territoires touchés. Ces mesures permettent aussi d?évaluer les tendances à venir pour que les Franciliens soient informés et que des mesures adaptées puissent être mises en place par les autorités afin de diminuer l?intensité du pic.

La prévision des épisodes de pollution concerne le dioxyde d?azote, l?ozone et les particules PM10 (qui intègrent également les PM2.5), conformément à la procédure d?information et d?alerte. Ces résultats sont diffusés chaque matin et permettent de s?informer pour adapter ses activités. Il est possible de recevoir ces informations et alertes par e-mail?via le site web :  HYPERLINK "https://www.airparif.asso.fr/procedure-dinformation-et-dalerte" https://www.airparif.asso.fr/procedure-dinformation-et-dalerte.

Afin d?améliorer encore son service, la Ville de Paris réfléchit actuellement, en lien avec AirParif, au renforcement des outils et canaux de communication sur la qualité de l?air. La Ville va également lancer au 2e trimestre, en partenariat avec AirParif et Bloomberg Philanthropies, un grand projet "Paris prend l?air !", issu du budget participatif parisien. Il aura pour objectif de sensibiliser le plus grand nombre de Parisiens (petits et grands) à la qualité de l?air et de les accompagner lors de mesures participatives à l?aide de micro-capteurs de qualité de l?air. Ces ateliers seront l?occasion de rappeler les vecteurs d?informations pour obtenir des informations fiables sur l?état de la qualité en temps réel."

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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