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2022 DCPA 7 - Restructuration partielle de la piscine, 19, rue de Pontoise (5e).


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons maintenant le projet de délibération DCPA 7. Il s?agit de la restructuration partielle de la piscine 19, rue de Pontoise, dans le 5e arrondissement.

La parole est à la maire du 5e arrondissement, Mme Florence BERTHOUT.

Madame la Maire, c?est à vous. Votre micro semble allumé.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Oui. Bonjour, Monsieur le Maire.

Effectivement, après un très, très long périple, nous allons enfin voter un projet de délibération qui porte restructuration de la piscine Pontoise. Nous allons le faire avec 3 ans de retard. Il est vrai que cet équipement ne concerne jamais que 250.000 usagers. Nous le faisons avec 3 ans de retard et sans que la promesse initiale faite par l?Exécutif municipal, à savoir maintenir le fonctionnement des surfaces de "squash" et de "fitness", n?ait été tenue.

Je vous rends grâce, Monsieur RABADAN, d?avoir bien voulu suivre le v?u que j?avais déposé en 2020 à mon Conseil d?arrondissement, puis redéposé ici au Conseil de Paris, pour obtenir le lancement en urgence d?une étude de structure du bassin. Figurez-vous que l?on avait imaginé faire les travaux de cette magnifique piscine en se contentant de refaire la merveilleuse verrière. Je rappelle que la piscine Pontoise est l?une des quatre construites par Lucien Pollet, avec les piscines Molitor, de la Jonquière et Pailleron, et qu?elle est inscrite dans sa totalité à l?inventaire supplémentaire des Monuments historiques.

En décembre 2016, un comité de lancement des études de la Ville de Paris a validé le principe d?une rénovation de la seule toiture, avec des installations techniques associées et une étude de mise en accessibilité. Puis, coup de tonnerre en février 2017 : une inspection est lancée et une première alerte sur une fissure impose une fermeture immédiate de la piscine au public pendant plusieurs semaines. Puis, il y a une première consultation de maîtrise d??uvre, avec un marché qui a été résilié en 2017. Fin 2018, une décision administrative de fermeture de la piscine, alors que nous disions depuis des années que l?on devait restructurer cette piscine et ne pas se contenter de refaire uniquement la verrière. L?aggravation des désordres et l?accroissement du risque, notamment en période hivernale, ne permettaient plus d?envisager la poursuite de l?exploitation. En 2018, il y aura une deuxième consultation, à nouveau sans suite. Enfin, en octobre 2018, une troisième consultation, c?est la bonne. Le maître d??uvre retenu est un architecte du patrimoine.

Aujourd?hui, nous votons des travaux de restructuration, qui, d?ailleurs, fort heureusement, ont déjà démarré et ne vont pas concerner uniquement le bassin.

Je voudrais quand même profiter de ce temps de parole pour alerter notre Assemblée et l?Exécutif sur le sous-investissement dans les équipements aquatiques de la Ville. Cette restructuration retardée est à l?image d?un sous-investissement dans les équipements aquatiques de la Ville, d?autant plus préoccupant qu?en 2024, il y a les Jeux Olympiques.

Dans le 5e arrondissement, nous avons 3 piscines. La piscine Pontoise, qui est à l?arrêt depuis 2018. La piscine de l?Ecole polytechnique, qui fonctionne à nouveau après plusieurs mises à l?arrêt et réparations d?urgence depuis le début du précédent mandat. On nous promet qu?enfin, on va signer un nouvel accord avec le Ministère de l?Enseignement supérieur et de la Recherche, qui est propriétaire de cette piscine, pour envisager des travaux qui seraient adaptés. On va attendre sans doute un drame, c?est-à-dire le fait qu?il y ait des fissures et que l?on ne puisse plus fonctionner, pour peut-être envisager enfin de signer cette convention.

Enfin, la piscine Jean-Taris, c?est devenu l?arlésienne. Quelques chiffres qui font peur. Pour la seule année 2021, 82 fermetures d?une heure à un jour. Vous m?entendez bien : 82 fermetures d?une heure à un jour. 12 fermetures pour grève. 42 fermetures pour des interventions ponctuelles ou des travaux. 28 fermetures pour vidange. En général, les usagers ne sont pas prévenus. Donc, merci, même si c?est tard, pour cette restructuration. Monsieur l?adjoint, je ne vous fais pas de procès en sorcellerie. Je sais que vous êtes investi sur le sujet. Mais, de grâce, poussez l?Exécutif à mettre un peu la main à la poche pour ces équipements aquatiques qui sont destinés à tous les Parisiens, quel que soit leur revenu. Je vous demande une réunion en urgence sur ces sujets et sur le plan d?investissement de la mandature dans ces équipements, en tout cas pour ce qui concerne le 5e arrondissement. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Madame la Maire. La parole est maintenant à Mme Anne BIRABEN.

Mme Anne BIRABEN. - Merci, Monsieur le Maire.

Je souhaite intervenir sur la piscine Pontoise, qui, comme vous le savez, est un joyau - nous l?avons déjà dit dans cette Assemblée et la Ville de Paris l?a également écrit sur son site - un joyau de l?Art déco, construite en 1934 par l?architecte Lucien Pollet. Je ne redis pas tout ce qui vient d?être dit. La piscine dans son ensemble est inscrite à l?inventaire, mais sa verrière est classée au titre des Monuments historiques. Ce classement a été réalisé en 1998 sous la mandature de M. TIBERI.

La piscine, on l?a dit, a besoin d?une rénovation importante. Or, la verrière a été entièrement déposée. Il ne reste plus trace des anciennes fermes et de la silhouette de la verrière d?origine. Elle est remplacée par une nouvelle verrière montée sur des fermes métalliques différentes, plus hautes, plus minces, rehaussant la hauteur du bâtiment d?environ 1,50 mètre. Les notions de rareté, d?authenticité et d?intégrité du bâtiment, qui sont les marqueurs d?une construction inscrite aux monuments historiques, sont bafouées.

Par définition, la protection au titre des Monuments historiques n?est pas un label, mais une servitude d?utilité publique fondée sur l?intérêt patrimonial d?un bien, qui s?évalue en examinant un ensemble de critères historiques, artistiques, scientifiques et techniques. Le patrimoine, y compris celui du XXe siècle même s?il nous est proche, mérite toute l?attention de la Ville de Paris, qui doit être exemplaire dans la protection des joyaux dont elle a la garde sur son territoire. Les travaux de rénovation, aussi nécessaires soient-ils, ne consistent pas à détruire, comme cela a été fait pour cette verrière, mais à restaurer l?existant.

Je n?ose imaginer, à l?heure où la révision du P.L.U. occupe la Ville, ce qu?il peut advenir de la rénovation d?autres bâtiments classés ou inscrits au titre des Monuments historiques. La richesse de Paris, c?est son patrimoine. Quand finirez-vous par en prendre conscience ? Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Anne BIRABEN.

La parole est à M. Jacques BAUDRIER, pour répondre aux oratrices.

M. Jacques BAUDRIER, adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire, Florence BERTHOUT, Madame BIRABEN, pour vos interventions qui nous permettent d?évoquer le grand investissement de la Ville de Paris pour ce joyau - vous l?avez très bien qualifié - qu?est la piscine Pontoise. Ces travaux sont une priorité de ce mandat, que nous portons avec Pierre RABADAN ainsi qu?avec la Direction de la Jeunesse et des Sports et la Direction des Constructions publiques et d?Architecture, qui sont très impliquées sur ce dossier emblématique.

Nous avons eu, Madame BERTHOUT, de très nombreux échanges sur ce sujet, et avec Pierre RABADAN, en particulier suite à la découverte, durant les travaux sur la verrière, de problèmes de structure du bassin et des plages. Dans le cadre d?un groupe de travail, nous avons travaillé ensemble pour élaborer un plan d?action concerté, afin d?élargir le programme des travaux nécessaires pour une réouverture de la piscine dans de bonnes conditions. Il s?agit d?une augmentation des budgets, des investissements réalisés pour ce chantier, qui, rappelons-le, va engager 14,50 millions d?euros.

Malheureusement, pour des considérations techniques, nous n?avons pas pu programmer les interventions sur le bassin en même temps que sur celles de la verrière, car le bassin doit accueillir les échafaudages. Nous n?avons donc pas perdu de temps supplémentaire, car nous avons réalisé toutes les études nécessaires. D?ailleurs, je tiens à remercier l?ensemble des agents de la DCPA qui travaillent sur ce dossier ainsi que l?agence d?architecture de Pierre MARCHAND, qui ont trouvé des solutions habiles et intelligentes pour respecter le monument historique typique Art déco, ainsi que les calendriers opérationnels. Madame BIRABEN, comme je vous l?ai déjà indiqué, ce projet respecte le patrimoine, et tous les plans ont été validés par la DRAC et les "Architectes des Bâtiments de France", car nous devons obtenir de façon légale des avis conformes sur un site classé, comme vous l?avez souligné à juste titre. Nous profitons de cette période de travaux pour réaliser dans le même calendrier toute une série de travaux d?amélioration de l?accueil du public, avec la remise aux normes techniques et l?amélioration thermique du bâti, avec 20 % d?économies d?énergie et avec une mise en accessibilité aux personnes à mobilité réduite. De fait, je tiens à souligner qu?il y a beaucoup d?autres grands chantiers qui sont validés dans cette mandature pour rénover des piscines, en particulier dans le cadre des contraintes de la performance énergétique des piscines, comme le très beau chantier en cours de la piscine Mathis. Pour cette opération, qui coûte 14,50 millions d?euros, la livraison est programmée au second semestre 2023. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Jacques BAUDRIER.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DCPA 7.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2022, DCPA 7).

V?u déposé par le groupe Changer Paris

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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