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Vœu déposé par le groupe Changer Paris relatif à une dénomination en hommage à Pierre Schoendoerffer.


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons le v?u n° 60 relatif à une dénomination en hommage à Pierre Schoendoerffer. La parole est à François-Marie DIDIER.

M. François-Marie DIDIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, il est difficile de retracer la vie d?un héros français en seulement deux minutes. J?ai souhaité que notre Conseil, que notre Ville puisse rendre hommage à Pierre Schoendoerffer qui nous a quittés il y a déjà dix ans. Je tiens évidemment à remercier Patricia, son épouse, Frédéric, Ludovic et Amélie, ses enfants, qui ont bien voulu m?autoriser à évoquer devant vous sa mémoire.

Pierre Schoendoerffer a débuté sa carrière comme soldat de l?image. Caméraman au service presse information en Indochine, sa mission première était de rendre compte du conflit à travers sa personnalité, sa sensibilité, son regard et son style, ce style qui lui a valu de réaliser les plus grands films sur cette guerre oubliée, mais également bien d?autres chefs-d??uvre du cinéma français.

L?Indochine, c?est la marque d?un homme marqué par cette guerre. Témoin et acteur de la bataille de Diên Biên Phu, il fut parachuté quelques semaines avant la fin des combats. Fait prisonnier, il survécut à la captivité au cours de laquelle tant périrent : 7.600 hommes ne revinrent jamais.

Diên Biên Phu, l?inexprimable, dont Pierre Schoendoerffer a tiré un grand film, tourné au Tonkin, moins de quarante ans après la bataille, avec des Français et des Vietnamiens. Un film qui fut, selon ses propres mots, "une expérience bouleversante" refermant une page douloureuse de notre histoire qui n?avait de sens que si elle contribuait à renouer les liens avec le Vietnam que Pierre Schoendoerffer aimait tant.

Le cinéma de Pierre Schoendoerffer, ce n?est pas la nostalgie et en aucun cas la nostalgie de notre histoire coloniale. Le cinéma de Pierre Schoendoerffer, c?est un cinéma vivant qui ne parle que de terre et d?humanité, comme l?a si bien dit Coline SERREAU en lui succédant à l?Académie des beaux-arts.

Ecrivain, cinéaste et académicien, Pierre Schoendoerffer était un grand chef d?orchestre. C?est ainsi que Jacques PERRIN, compagnon parmi les compagnons, aimait le décrire. Il a en effet dirigé et travaillé avec les plus grands : Joseph Kessel, Raoul Coutard, Georges de Beauregard, Jean Rochefort, Nicole GARCIA, Jacques Dufilho, Claude Rich, Georges Wilson ou encore Charles Denner et bien d?autres. Pierre Schoendoerffer, c?est une ?uvre immense, reconnue par tous : prix du scénario à Cannes en 1965 pour "La 317e Section", Oscar du meilleur documentaire en 1968 pour "La Section Anderson", prix Interallié en 1969 pour "L?Adieu au roi", grand prix du roman de l?Académie française en 1976 pour "Le Crabe-Tambour" qui obtint deux ans plus tard trois Césars. Tout au long de sa vie, Pierre Schoendoerffer n?aura cessé de raviver notre mémoire collective en racontant les épisodes tragiques et trop méconnus de l?histoire récente de notre pays. Par ce v?u, notre Ville s?honorerait en donnant le nom de Pierre Schoendoerffer à un lieu de Paris et pourquoi pas dans le 16e arrondissement où il a vécu. N?oublions jamais Pierre Schoendoerffer. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, François-Marie DIDIER. La parole est à Laurence PATRICE.

Mme Laurence PATRICE, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Merci, cher collègue, cher François-Marie DIDIER, je vous remercie vraiment de ce v?u parce que je trouve qu?il est important que notre espace public reflète toutes les mémoires, dans la diversité de tous les thèmes, et cela va nous permettre effectivement d?honorer un homme de cinéma, même s?il était plus que seulement un cinéaste. C?est bien que nous avancions dans ce sens. C?était également un homme de lettres.

Vous l?avez fort bien présenté : aventurier, écrivain, photographe, réalisateur, chef d?orchestre, documentariste. Son ?uvre de cinéma a été très largement récompensée. On sait évidemment l?importance que "Crabe-Tambour" parmi d?autres ?uvres? Nous connaissons vraiment fort bien ce film qui reste un classique. J?ajouterai que Pierre Schoendoerffer était aussi pupille de la Nation et que sa jeunesse d?après-guerre, justement, donnera matière à travers son ?uvre à aiguiser notre mémoire commune, celle de la guerre d?Indochine, bien sûr. Son amitié avec Joseph Kessel a aussi permis de nourrir son ?uvre jusqu?à l?Afghanistan à la fin de sa vie. Mon avis sera donc totalement favorable pour étude par la Commission de dénomination, ce qui n?était pas le cas précédemment puisqu?il y a eu une étude préalable. Avis favorable, donc, pour étude à la Commission de dénomination et je travaillerai avec vous. Nous nous mettrons en relation avec la famille comme nous l?avions évoqué hier ensemble de façon à choisir le lieu le plus adapté pour rendre hommage à cette figure du cinéma français. Merci.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Laurence PATRICE.

Je mets aux voix, à main levée, ce v?u n° 60, vous l?avez compris, avec un avis favorable de l?Exécutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u est adopté. (2022, V. 26).

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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