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2022 DU 28 - Z.A.C. "Python-Duvernois" (20e). - Cession à la SEMAPA des emprises foncières correspondant aux emprises des anciens bâtiments E et F.


 

M. Paul SIMONDON, adjoint, président. - Nous passons au projet de délibération DU 28 concernant la Z.A.C. "Python-Duvernois", dans le 20e arrondissement.

Pour commencer, la parole est à M. Thomas CHEVANDIER, du groupe Paris en commun.

M. Thomas CHEVANDIER. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.

Quelques mots sur ce projet de délibération qui témoigne, Conseil de Paris après Conseil de Paris, du bon rythme pris par la réhabilitation du quartier Python-Duvernois, qui avait par le passé pris beaucoup de retard, à la fois en termes de financement, en termes de programmation de travaux et en termes de relogement, et il est vrai que depuis juin 2020, ce projet suit son cours au bon rythme. On le voit, après la démolition des bâtiments E et F, par la cession de la parcelle à la SEMAPA et on le voit aussi pour des dossiers souvent très compliqués.

Je pense notamment au dossier du relogement dans lequel, aujourd?hui, grâce à la mobilisation de l?ensemble des acteurs et notamment de la R.I.V.P., on a plus de 2 mois d?avance sur les objectifs de relogement prévus initialement. Cela nous permet d?aller au-delà du relogement nécessaire pour l?avancée à bon rythme du projet et nous permet de reloger un certain nombre de familles qui vivent aujourd?hui dans des conditions très difficiles, qui sont concernées par les étapes ultérieures du projet et qui donc auraient été relogées en 2025-2026. Et aujourd?hui, on peut proposer des solutions à ces familles. C?est un projet qui, pendant longtemps, a été identifié comme étant un projet difficile à faire avancer, mais qui depuis 2020 avance très bien grâce à la mobilisation de tous les acteurs. Il me semblait qu?il était utile, à ce stade, de le préciser.

M. Paul SIMONDON, adjoint, président. - Merci beaucoup. La parole est à Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Ecoutez, je serai moins enthousiaste, et vous vous en doutez. Cela avance, cela avance, mais cela avance trop lentement pour les gens. Pour les gens, c?est dur, extrêmement dur.

Chaque mois, chaque semaine, parfois chaque nuit passée supplémentaire dans certains appartements, c?est un supplice, parce que la pollution du périphérique, elle est toujours là, parce que, du coup, les gens ont toujours leurs problèmes de santé. Pour les personnes qui sont obligées de dormir la nuit avec des appareils respiratoires, c?est très compliqué. Il y a les problèmes d?asthme, les problèmes d?allergies, les difficultés pas simplement liées à la pollution extérieure mais aussi à la moisissure et à la pollution intérieure des appartements, tellement ils sont mal "foutus", et on sait pourquoi on fait cette réhabilitation. C?est aussi la problématique des rats, qui est toujours très présente. Ce sont également des appartements qui continuent à être envahis, pour certains, de souris, pour d?autres, de cafards ou de punaises de lit. Alors, je sais qu?à chaque fois, les gardiens sont prévenus et que le bailleur essaie d?intervenir, mais c?est extrêmement compliqué, extrêmement lourd.

Ce sont des attentes très longues et c?est très difficile pour les habitants de comprendre la lenteur du processus de relogement, surtout pour les familles pour lesquelles il y a besoin d?engager une décohabitation. Cela veut dire quoi, la décohabitation ? C?est quand vous avez des familles dans lesquelles les enfants continuent, bien que majeurs, à habiter dans le logement et qu?ils peuvent, à un moment donné, accéder à leur propre logement. On appelle cela, du coup, une décohabitation. Mais c?est extrêmement compliqué. J?ai en tête de nombreuses histoires de familles avec des situations de handicap et auxquelles on propose des appartements trop loin, pas adaptés à la fréquentation des lieux médicaux, des appartements qui sont proposés pour les décohabitants pas du tout aux mêmes conditions tarifaires, aux mêmes conditions de loyer au mètre carré. Ce n?est donc pas évident, comme situation. J?entends que pour ceux qui décohabitent, ce n?est pas le même cadre, mais on dit à certains : vous acceptez la proposition, car il n?y en aura pas d?autres. Or, cela, ce n?est pas possible, il faut toujours continuer.

Je sais qu?avec la mairie du 20e et M. Thomas CHEVANDIER, nous continuons à échanger pour que chaque cas, chaque dossier dont je peux avoir connaissance puisse être porté à votre connaissance, afin que les règles, parfois très dures, puissent être assouplies pour tenir compte de chaque situation. Mais, je vous en conjure, il faut absolument tenir compte de chaque situation, parce qu?on ne peut pas proposer à des familles de s?endetter, parce qu?on ne peut pas proposer des logements qui ne sont pas adaptés.

Je reste, par ailleurs, toujours négative sur la globalité du projet, car on aura une perte de plus d?une centaine de logements sociaux, et on voit bien que toute la difficulté du relogement tient à l?insuffisance du nombre de logements sociaux pour pouvoir offrir aux gens la possibilité transitoire de relogement. Or, là, on va se retrouver avec 100 logements sociaux en moins dans le projet, qui ne sont aujourd?hui pas compensés, j?estime, par les autres projets aux alentours, même si je ne nie pas que certains ont pu voir le jour. Voilà, on est quand même dans une situation très délicate. Ne parlons pas à la place des gens ; ce qu?ils vivent est extrêmement dur. Je dirai une dernière chose pour terminer. Pour les gens de Python-Duvernois, le fait d?avoir reçu ce courrier de la R.I.V.P. sur l?augmentation du chauffage est aussi extrêmement compliqué. On doit vraiment se préoccuper de tous les locataires et de tout le quartier, porte de Bagnolet, Python-Duvernois. La situation n?est pas évidente, on a des locataires qui doivent supporter des situations extrêmement difficiles en termes de revenus en ce moment. Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, président. - Merci.

La parole est à Emmanuel GRÉGOIRE, pour vous répondre.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup.

Les deux interventions ont tout à fait souligné le sens du vote positif de ce projet de délibération. C?est nécessaire, c?est un beau projet et il faut aller vite. Merci d?apporter votre soutien.

M. Paul SIMONDON, adjoint, président. - Merci beaucoup.

Je mets donc aux voix, à main levée, le projet de délibération DU 28.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2022, DU 28). Je vous remercie.

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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