M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Nous examinons le v?u référencé n° 26 relatif à la protection des espaces verts et au renforcement de la protection du commerce et de l?artisanat dans le prochain P.L.U. La parole est à la maire du 5e arrondissement, Florence BERTHOUT.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Il ne m?a pas échappé qu?avant le P.L.U., il y a le P.A.D.D. qui doit poser des éléments de diagnostic, qui sont d?ailleurs largement commentés, ainsi que de grandes déclarations de principes dont chacun, pour l?essentiel, partage les attendus. Oui, il faut lutter contre le dérèglement climatique, oui, il faut faciliter l?accès au logement et oui, il faut créer les conditions d?un développement commercial, artisanal et économique harmonieux de la Capitale.

La concertation publique sur le P.A.D.D. a débuté, mais je souhaite, moi, présenter un v?u, un v?u de manière un peu politique, un peu échaudé, si vous me passez cette expression, par ce qu?il s?est passé sous le précédent P.L.U.

Je demande, en accord avec toute la majorité de mon arrondissement, le renforcement de la protection des espaces verts. On a vu combien ce sujet était éminemment problématique. Lors de la précédente modification du P.L.U., j?avais déposé un v?u qui avait été adopté à l?unanimité de mon Conseil pour protéger une vingtaine de parcelles en c?ur d?îlot, privées ou appartenant à des bailleurs sociaux, proposition que vous aviez à l?époque rejetée. Et je note qu?entre ce qu?on annonce et ce qu?on valide à un moment donné dans un document comme le P.L.U., il y a évidemment souvent un gros "gap".

Je voudrais qu?on le réaffirme et que ce soit l?occasion de poursuivre ou même d?engager avec vous, Monsieur le Premier adjoint, un travail positif - je n?ose pas dire constructif, de peur que ce soit mal interprété - pour qu?on acte enfin le fait de protéger ces parcelles. Et vous savez que mon discours n?est pas politicien, je vous en ai apporté la preuve pendant tout le précédent mandat. Si on avait fait, d?ailleurs, ce que j?avais dit, on aurait évité au moins deux constructions dans l?arrondissement, qui ont visé à densifier sur des parcelles qui étaient des parcelles vertes ou susceptibles d?être végétalisées.

Deuxième point, le développement commercial, artisanal et économique de la Capitale. La ville du quart d?heure risque d?être un slogan publicitaire si le futur P.L.U. se montre incapable de protéger efficacement la destination des rez-de-chaussée de la Capitale, particulièrement contre les locations "Airbnb". La crise du Covid a précipité la faillite ou le départ de milliers de commerçants à Paris. Il n?y a qu?à regarder le triste spectacle des rues et surtout des boulevards jusque-là animés à l?instar de Saint-Germain et de Saint-Michel. Il est indispensable de créer de nouveaux périmètres et de nouveaux outils de protection du commerce et de l?artisanat dans le P.L.U. pour protéger des rues?

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Je vous remercie.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Pour protéger des rues?

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - On est à presque trois minutes.

La parole est à M. Emmanuel GRÉGOIRE, pour la réponse.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - Pour protéger des rues?

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Je rappelle que c?est deux minutes pour un v?u. Vous êtes est à 2 minutes 53. La réponse du premier adjoint.

Mme Florence BERTHOUT, maire du 5e arrondissement. - J?attends donc vos réponses, Monsieur le Premier adjoint.

Merci.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire, merci, Madame la Maire du 5e.

Ce v?u, évidemment, va totalement dans le sens des orientations dont nous avons débattu, y compris lors de la séance consacrée au débat préalable à l?avant-projet de P.A.D.D. présenté au Conseil de Paris de novembre dernier, orientations qu?il propose en matière de végétalisation, de préservation de la pleine terre, de reconquête de la pleine terre quand c?est possible, de protection du commerce et de l?artisanat. J?avais moi-même eu l?occasion d?y répondre et de présenter cela comme des orientations assumées par l?Exécutif. Je suis heureux de voir que nous nous réunissons sur ce sujet.

Simplement, nous avons été alertés par les services sur un point très important : on ne fait pas un P.L.U. sur la base de v?ux. Il y a des étapes à respecter, le diagnostic d?abord, l?avant-projet de P.A.D.D. qui est en concertation aujourd?hui. Nous ferions courir un risque juridique à préempter des sujets par voie de v?ux. Je vous propose donc de retirer ce v?u en gardant à l?esprit que nous aurons l?occasion, de toute façon, de représenter au Conseil de Paris les éléments. Je peux vous dire que, sur le fond, j?y adhère totalement, mais viendra le moment pour notre Assemblée de voter sur des textes. Il ne faut pas prendre le risque de fragiliser le processus de révision du Plan local d?urbanisme bioclimatique.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, Monsieur le Maire.

Madame la Maire du 5e, il est maintenu ?

Alors, une explication de vote de Pierre CASANOVA.

M. Pierre CASANOVA. - Merci, Monsieur le Maire. Juridiquement, je ne vois pas en quoi le vote positif ou négatif d?un v?u peut entacher d?une quelconque fragilité la confection d?un P.L.U. Je demande donc une explication. Deuxièmement, sur le fond du sujet, évidemment, les pétitions de principe sont nombreuses, mais quand il s?agit de prendre des engagements précis sur des parcelles correctement identifiées, les bonnes volontés s?épuisent ou s?essoufflent. Ainsi, nous demandons un engagement dans le 5e arrondissement, absolu clair et définitif de la Mairie de Paris. Quant au commerce, évidemment le groupe centriste soutient le v?u de Florence BERTHOUT. Il suffit de marcher le long du boulevard Saint-Michel et de voir le désastre subi par nos commerçants pour comprendre qu?il faut faire quelque chose de beaucoup plus structurant que tout ce qui est fait depuis quelques années. Merci.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, cher collègue.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 26 déposée par le groupe "Indépendants et Progressistes", assortie d'un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ? Contre ? Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

Compte rendu de la 6e Commission.