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2022 SG 3 - Signature de deux conventions de versement de subventions au titre du Fonds d’investissement métropolitain [Piscine Didot (14e), et Piscine La Plaine (15e)].


 

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération SG 3 relatif à la signature de deux conventions de versement de subventions au titre du fonds d?investissement métropolitain, piscine Didot, dans le 14e et piscine La Plaine, dans le 15e. La parole est à M. Jérôme LORIAU, qui est, je crois, en Webex. Ah non, qui est là, pardon, excusez-nous. Avec plaisir de vous voir ici.

M. Jérôme LORIAU. - Il est partagé, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers collègues, franchement, dans le marasme financier qui est celui de la Ville et dont nous aurons encore, au cours de ces journées, l?occasion de parler, c?est Noël après l?heure. Merci, la Métropole, pour ce cadeau, d?abord pour les usagers des deux équipements concernés bien sûr, mais aussi et surtout pour l?environnement, puisque l?objet de ces projets de délibération est d?améliorer les performances énergétiques de ces deux équipements, de réduire leur consommation énergétique et d?eau de l?ordre de 30 %, mais aussi de réduire de 40 % leurs émissions de gaz à effet de serre. Au passage, il eut été souhaitable de disposer, joint au projet de délibération, du budget de dépenses prévues dans ces équipements, pour près de 500.000 euros chacun.

Seulement, on aimerait voir plus loin dans la gestion des équipements balnéaires à Paris, voir plus grand en matière environnementale dans leur gestion, leur construction, leur rénovation. Ville hôte des Jeux Olympiques, Paris offre à ses habitants deux fois moins de surface d?équipements de natation que nos voisins londoniens qui, eux aussi, il y a peu de temps, ont accueilli les Jeux Olympiques. Les piscines à Paris, ce sont des équipements anciens qui ont pour la plupart plus de 40 ans d?existence, ce sont des équipements dont la gestion par la Ville a été déjà lourdement épinglée par la Cour des comptes en 2017 : infractions à la loi sur la tarification, offres peu renouvelées, choix de modes de gestion qui ont peu évolué, fréquentations peu ou mal connues, connaissance des coûts d?exploitation très approximative. Je préfère m?arrêter là en citant le rapport de la Cour des comptes.

Il y a bien eu au cours de la mandature précédente, c?est vrai, la présentation d?un plan "Nager à Paris", mais si le site de la Ville de Paris annonce 4 ans de travaux et 90 mesures de tous niveaux réalisées, la dernière mise à jour de ce site date d?avril 2019. Je n?oublie pas une seule seconde, bien sûr, la pandémie que nous traversons, mais est-ce à dire que, depuis 3 ans, pour le développement de la natation à Paris, il ne s?est rien passé ? Alors que nous allons accueillir les Jeux Olympiques, il faut une nouvelle ambition. On ne peut plus se contenter de rénovations ponctuelles de nos équipements vieillissants sans lignes directrices globales. Où est le plan de cette mandature pour les piscines parisiennes, si ce plan existe ? Est-ce que cela se résume à la rénovation à grands frais de la piscine de Pontoise ?

Nous devons traduire notre exigence environnementale dans les faits et harmoniser les systèmes de traitement des eaux des piscines, aussi hétéroclites qu?énergivores, optimiser les systèmes de chauffage et de ventilation, optimiser l?isolation pour diminuer l?empreinte carbone. C?est le sens même de ce projet de délibération mais il faut désormais que toutes les rénovations et les constructions intègrent cette exigence pour tendre vers une natation environnementalement propre. La santé environnementale, c?est un autre sujet, et là aussi, elle vaut pour les agents de la Ville qui travaillent au quotidien dans les piscines mais elle vaut aussi pour les usagers nageurs des piscines parisiennes. Au-delà des murs, il faut continuer aussi à faire évoluer l?offre. Il ne s?agit pas uniquement de permettre de nager. Les attentes sont bien plus diverses que cela et le plan "Nager à Paris" a sur ces points initié des actions significatives qu?il faut maintenant poursuivre.

Pour conclure, ce projet de délibération qui entérine le versement d?un fonds d?investissement métropolitain pose la question très importante du niveau auquel doit être appréhendé un plan d?offre de la natation sur un territoire. Tant en matière de surface de bassin, de type de bassin, de modalités de gestion ou surtout de gestion des eaux et énergies, il faut sans doute inscrire le plan de la Ville que nous appelons de nos v?ux dans un maillage, un plan bien plus large au niveau métropolitain ou régional. La réalité de Paris 2024, ce n?est pas Paris intra-muros, un Paris isolé, un Paris olympique isolé. C?est bien au-delà. Inscrivons donc ce mode de fonctionnement en matière d?offre et de gestion sportive, notamment au niveau des piscines dans notre quotidien.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, cher collègue.

Pour vous répondre, la parole est à notre cher premier adjoint, Emmanuel GRÉGOIRE.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire et Monsieur le Conseiller.

Il y a beaucoup d?injonctions contradictoires dans votre intervention. Vous commencez par dire que la Ville est dans une situation de marasme financier et que la Métropole, heureusement, vient à son secours. Je vous rappelle que la Ville, c?est 50 % de la péréquation régionale et que la simple dynamique de fiscalité transférée à la Métropole, c?est 250 millions d?euros depuis la création de la Métropole du Grand Paris. Si quelqu?un aide la Métropole, c?est la Ville et pas l?inverse. Enfin, il est très heureux que la Ville puisse, comme les autres d?une certaine manière, avoir des cofinancements.

Vous le savez, nous avons engagé 150 millions d?euros pour le plan "Nager à Paris" durant la mandature précédente. Nous avons le même niveau d?investissement attendu, mais, bien sûr, je laisserai mon collègue Pierre RABADAN en parler à d?autres occasions. Qu?avons-nous fait depuis 2019 ? Nous avons ouvert des piscines. Fréquentez-les un peu, découvrez Paris. Il y a plusieurs équipements qui ont été rénovés et livrés depuis avril 2019. Franchement, un tout petit peu d?honnêteté.

Quant à la dernière assertion, "il ne faut pas faire des J.O. à Paris intra-muros", je la trouve tellement caricaturale et idiote que je préfère même ne pas la commenter. Nous avons porté une candidature avec la Seine Saint-Denis.

Mais, franchement, l?opposition n?interdit pas un tout petit peu de subtilité dans les formulations qui sont faites ! Quand vous dites "la Ville de Paris ne doit pas s?enfermer sur ses Jeux Olympiques", c?est au c?ur du projet que nous avons mis en ?uvre. Vous savez très bien que nous portons, notamment en matière de natation, des investissements majeurs en Seine-Saint-Denis. Encore une fois, un tout petit peu de subtilité, un tout petit peu d?ouverture d?esprit. Merci.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, Monsieur le Maire.

Je mets aux voix? Je mets aux voix, si vous voulez bien? Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération SG 3.

Qui est pour ?

Contre ? Vous n?avez pas été traités d?idiots, là. Vous avez mal compris, ce n?est pas cela. C?est plus subtil.

Abstentions ? Alors attendez, on est en train de voter, là. Vous demanderez un rappel au règlement si vous le souhaitez, mais pour l?instant, on est en train de voter. Je recommence.

Qui est pour ? D'accord.

Qui est contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2022, SG 3).

V?u déposé par le groupe Paris en commun

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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