retour Retour

2022 DPE 3 - Subventions (396.000 euros) et conventions avec 11 associations gestionnaires de recycleries.


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération DPE 3 et l?amendement technique n° 45 : ce sont des subventions et des conventions avec 11 associations gestionnaires de recycleries. La parole est à la maire du 10e arrondissement, Alexandra CORDEBARD.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire. Je prends la suite immédiatement de ce que viennent de dire mes collègues, Colombe BROSSEL, bien sûr, et Éric PLIEZ, puisqu?en 2019, le 10e arrondissement avait initié l?expérimentation d?une première rue zéro déchet, rue de Paradis. Sur la base de cette expérience concluante, plusieurs quartiers se sont emparés du sujet, comme viennent de le dire nos collègues Éric PLIEZ et Colombe BROSSEL, pour impulser les territoires zéro déchet et mobiliser l?ensemble des acteurs d?une rue ou d?un quartier, en déployant des dispositifs de prévention et de valorisation des déchets à l?échelle des territoires. Dans le 10e, nous avons lancé deux nouveaux quartiers zéro déchet, à la Grange-aux-Belles et au Buisson-Saint-Louis, pour sensibiliser les habitants de ces quartiers populaires et les amener à réduire leurs déchets au quotidien, à mieux trier, à réemployer ceux qui n?auront pu être évités. Mais dans la même dynamique, les recycleries et les ressourceries contribuent pleinement à l?objectif de réduction des déchets, grâce au réemploi, à la réutilisation, à la réparation et à la prolongation de la durée de vie des objets ou des matériaux sur leur territoire. En 2021, 12 lieux de réemploi, gérés par 11 associations, ont bénéficié du soutien de la Ville. Ce premier partenariat prévoyait notamment que les recycleries poursuivent leur ancrage territorial, développent la sensibilisation des Parisiennes et des Parisiens à la réduction des déchets et au réemploi, amplifient les volumes d?objets collectés et améliorent la valorisation des dons. Il est absolument indispensable que nous poursuivions dans cette démarche, sinon nous allons mourir enfouis sous les déchets, comme le disait Colombe à sa façon. Il faut qu?à Paris nous progressions et beaucoup de nouvelles sources de déchets apparaissent que nous devons combattre au quotidien. Nous avons notamment reculé d?un pas sur la question du plastique avec la période du confinement et du Covid. Il faut que nous regagnions ces espaces pour pouvoir de nouveau tendre et faire des progrès vers le zéro plastique à usage unique, mais aussi pour faire disparaître le plus possible le plastique des emballages. Je dirai un petit mot de notre chère ressourcerie "La Textilerie" dans le 10e, qui s?inscrit dans un paysage où l?on va chercher avec plusieurs acteurs à montrer que la mode peut ne plus être cette industrie, une des plus polluantes au monde, et ainsi trouver sa vertu dans le réemploi et la réutilisation. A côté de "La Caserne" de la mode, cette "Textilerie" nous est chère, mais aussi "La Bricolette" aujourd?hui installée dans le 18e, qui a vocation à un moment donné à s?installer dans un immeuble qui n?est pas encore construit du 10e mais que nous attendons avec plaisir. Nous voulons dire notre engagement à vos côtés, Madame la Maire, pour faire en sorte que nous fassions des progrès. Toute mon équipe, en particulier Léa VASA, est pleinement engagée sur le sujet dans votre équipe, votre équipe des adjoints et votre équipe des maires qui travaillent au quotidien sur ce sujet. Merci beaucoup.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Alexandra CORDEBARD.

Je donne la parole à Alice COFFIN qui est inscrite sur ce projet de délibération.

Mme Alice COFFIN. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce projet de délibération, qui vise à subventionner 11 associations gestionnaires de recycleries parisiennes, c?est de l?écologie sociale et féministe en acte. Les recycleries et les ressourceries contribuent à la trajectoire zéro déchet non valorisé, afin de transformer Paris en ville durable et solidaire, comme s?y attellent chaque jour l?adjointe et l?adjoint de la Ville, Colombe BROSSEL et Florentin LETISSIER. Merci à eux.

Ces structures remplissent donc une mission éminemment écologique, mais cela ne doit rien au hasard, tant l?écologie ne saurait être détachée de la lutte contre les inégalités sociales. Elles ?uvrent aussi à des missions d?insertion ou de réinsertion professionnelle.

Ecologiste, social, solidaire, le travail de ces recycleries est aussi empreint d?écoféminisme. Je salue, par exemple, l?atelier de réparation en non-mixité choisie "No Mec?Anique" de "La Cycklette", qui a suscité l?ire de certains d?entre vous ici mais qui a vaillamment résisté. Le prochain d?ailleurs, je le dis à celles qui nous écoutent, aura lieu le 24 février.

J?en profite pour saluer, en tant qu?élue du 12e arrondissement, tout particulièrement la ressourcerie de "La Petite Roquette", qui abrite "La Cycklette" et d?autres lieux dans le 11e, mais qui s?est aussi implantée dans le 12e. En effet, "La Petite Roquette" a ouvert en janvier 2020 un second établissement dans le quartier Jardin de Reuilly, la ressourcerie "Mongallet", engagée par ailleurs dans une démarche d?insertion professionnelle de personnes en difficulté - on y revient. Puis en juillet 2021, un nouveau local adossé à la ressourcerie "Montgallet", "La Cadette" a ouvert ses portes ; elle abrite à la fois une boutique dédiée aux textiles de seconde main et un espace pédagogique d?animation et d?ateliers.

Ce projet de délibération permet donc la pérennisation de cette structure dans le 12e arrondissement, où nous pourrions être plus qu'heureuses d?héberger des associations qui savent faire face aux enjeux écologistes, sociaux, féministes et qui rencontrent un grand succès auprès des habitantes et habitants. Merci.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Alice COFFIN.

Je donne la parole à Colombe BROSSEL, pour vous répondre.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe. - Merci à toutes les deux, Mesdames, pour vos mots en direction des acteurs des ressourceries et des recycleries parisiennes.

Vous m?avez déjà entendu dire - c?est un peu comme sur le fait que l?on collecte 3.000 tonnes de déchets par jour dans notre ville, il y a un certain nombre de choses que je continue à marteler - qu?on estime à 80.000 tonnes les déchets ménagers potentiellement réemployables chaque année dans notre ville. Ensuite, les chiffres sont évidemment à prendre avec précaution pour l?année 2020, mais si on prend 2019, on estime que les ressourceries et les recycleries ont permis d?éviter à peu près 3.500 tonnes de déchets sur une année pleine.

Ce sont donc des acteurs absolument indispensables du réemploi. C?est vraiment pour cela que nous souhaitons que ce réseau d?abord se stabilise, j?y reviendrai, et également qu?il se développe et nous y travaillons évidemment avec Florentin LETISSIER, parce que, je le redis, ce sont des acteurs indispensables de la réduction des déchets.

Par ailleurs, les ressourceries et les recycleries ne sont pas que des acteurs de la réduction des déchets, ce sont aussi des acteurs de l?insertion sociale et professionnelle et de l?inclusion. Ce sont évidemment de ce point de vue des acteurs qui, dans les arrondissements dans lesquels ils et elles sont implantés, participent à permettre un retour à l?emploi pour ceux qui parfois en sont plus éloignés, avec une insertion professionnelle qualifiante qui permet la création d?emplois durables. Ce sont évidemment des acteurs tout à fait privilégiés aussi de ce point de vue.

Puis il y a peut-être deux points, que je voudrais mettre en lumière aujourd?hui avec cette nouvelle série de conventions, deux sujets sur lesquels nous avons travaillé avec les ressourceries et recycleries elles-mêmes depuis maintenant dix-huit mois, depuis le début du mandat.

Il y a déjà la façon dont nous pouvons, nous, Ville, accompagner des projets parfois un peu différents ou menés par certaines de ces associations et pas par d?autres. Ce sont les ressourceries et recycleries qui accompagnent des transformations de nos modes de vie. Je vous donne un exemple, mais il y en a d?autres que vous retrouverez dans les conventions.

A Paris, il est courant que les habitants n?aient pas nécessairement de voiture et pas nécessairement de cave dans lesquelles stocker des meubles dont on n?a plus forcément l?utilité au temps T, pas forcément de voiture pour aller jusqu?à une déchetterie, ni forcément envie d?aller à la déchetterie mais plutôt envie de donner une deuxième vie à des objets.

Ces ressourceries, nous les accompagnerons plus qu?avant, si je puis le dire ainsi, pour des opérations qui permettent la collecte à domicile. Ce sont des projets dans lesquels certaines ressourceries souhaitent s?inscrire. Nous développerons, avec les ressourceries et recycleries, de la collecte hors les murs, notamment avec les bailleurs sociaux pour faire des ressourceries éphémères dans un certain nombre de résidences du parc social. Bref, c?est l?envie de travailler sur de nouveaux sujets qui est formalisée dans ces conventions.

Puis une avancée, qui me paraît importante, est le fait de pouvoir stabiliser, dans des conventions pluriannuelles d?objectifs sur trois ans, un ensemble de financements. Ce sont des financements qui concernent la Direction de la Propreté et de l?Eau et une partie des financements de la "politique de la ville" - clin d??il et remerciements à ma collègue Anne-Claire BOUX de ce point de vue.

Une convention pluriannuelle d?objectifs sur trois ans, c?est donner la stabilité financière nécessaire aux associations pour mener des projets dans le temps, en ne leur demandant pas d?être des professionnels du dépôt de subventions auprès de la Ville de Paris, mais de se concentrer sur les projets qu?elles mènent, tout en mettant en ?uvre un dialogue de gestion entre les services de la Ville de Paris et ces associations.

C?est à l?évidence un sujet sur lequel nous avions besoin de progresser avec les ressourceries et les recycleries, et je suis ravie de pouvoir vous présenter aujourd?hui le fruit d?un travail de dix-huit mois qui permet de stabiliser cet accompagnement et de répondre à des défis nouveaux. Par avance, merci de votre soutien, ce n?est pas tant au projet de délibération qu?aux acteurs et actrices des ressourceries et recycleries parisiennes.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Colombe BROSSEL.

Il y a un amendement technique n° 45 déposé par l?Exécutif qui a servi d?accroche à une explication de vote du groupe Changer Paris. Si j?ai tout compris, l?explication de vote vise à demander la dissociation du vote sur l?article 4. Est-ce cela, Valérie MONTANDON ?

Mme Valérie MONTANDON. - C?est bien l?article 4, sans forcément une explication de vote mais avec une dissociation.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Très bien, j?ai eu la répétition en Conseil du 11e arrondissement, c?est pourquoi je ne suis pas surpris. D'accord. Merci beaucoup.

On va procéder par ordre.

Tout d?abord, je vous propose de voter, à main levée, l?amendement technique n° 45 de l?Exécutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

L?amendement technique n° 45 est adopté.

Il y a une demande de vote dissocié qui est de droit. Donc, je vais tout d?abord mettre aux voix, à main levée, l?article 4.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

L'article 4 est adopté.

Je mets maintenant aux voix, à main levée, le projet de délibération DPE 3 ainsi amendé par l?amendement technique et avec l?article 4.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de délibération amendé est adopté. (2022, DPE 3).

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
retour Retour