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2022 DAC 482 - Apposition d'une plaque commémorative en hommage à Simone de Beauvoir au 11, rue de la Bûcherie (5e).


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons désormais le projet de délibération DAC 482. Il s?agit d?une apposition, de l?apposition d?une plaque commémorative en hommage à Simone de Beauvoir au 11, rue de la Bûcherie dans le 5e arrondissement. La parole, en Webex, est à Alice COFFIN.

Mme Alice COFFIN. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé de réaliser avec extase avoir vécu sur la même planète qu?un être humain que vous n?avez pas rencontré, mais que vous adorez. Moi, je me suis fait ce petit "trip" avec quelques très rares personnes et Simone de Beauvoir en fait partie.

Je me souviens m?être beaucoup répétée, quand j?étais ado : "Oh la la ! De 1978 à 1986 - c?est l?année de la mort de Simone de Beauv?, comme je la surnommais alors dans ma tête -, je respirais le même air qu?elle !" Elle était là, en même temps que moi, et mieux : elle était à Paris !

Cette introduction n?aurait pas grand intérêt, à part pour mes souvenirs, si elle n?illustrait la force de fascination, au-delà des livres, exercée par Beauvoir, devenue un concept et même un concept parisien à elle toute seule, c?est-à-dire l?évocation par la force d?un seul mot - ici, un nom : Beauvoir - de tout un univers - réel ou non - car c?est bien Paris et Beauvoir qui nous intéressent ici. Paris et le travail mené pour conserver les traces de la mémoire de Beauvoir dans les rues d?une ville dont elle est devenue un "topoi", un lieu de mémoire à elle toute seule : Simone de Beauvoir dans les cafés parisiens, Simone de Beauvoir au 103, boulevard du Montparnasse, et Simone de Beauvoir, donc, au 11, rue de la Bûcherie, lieu très particulier puisqu?elle y habita pendant les années de rédaction du "Deuxième Sexe".

Pourtant, moi, je ne suis pas venue à Beauvoir pour "Le Deuxième Sexe" d?abord, ni pour sa révolution féministe, et pourtant je pèse mes mots pour "révolution féministe". Ce qu?a fait Beauvoir avec "Le Deuxième Sexe", c?est du Galilée. C?est découvrir une "terra incognita" puisqu?elle s?est plongée dans un monde, celui des femmes, sur lequel personne avant elle n?avait écrit aussi systématiquement.

Mais j?ai aimé Beauvoir à cause de sa passion amoureuse d?abord avec sa "meilleure amie", Zaza, et grâce à ce qu?elle dit de l?épouvante de ses angoisses de mort, identification immédiate là encore qui n?a pas de grand intérêt sauf qu?elle reflète exactement l?importance de poser une telle plaque parce que, comparé au récit des hommes, il y a si peu d?écrits sur les femmes qui disent leur vie de petite fille, d?ado, de femme. Les mémoires de Beauvoir ont donc généré un processus d?adhésion et de fascination chez beaucoup d?entre nous dans le monde entier.

C?est pour cela qu?il est extrêmement important d?apposer une plaque sur l?une des étapes de sa vie car l?entreprise de Beauvoir - "l?entreprise de vivre", disait Francis Jeanson dans l?essai qu?il lui a consacré?

Excusez-moi, je suis émue, donc je fais passer beaucoup trop vite mon intervention.

Je reprends.

? c?est précisément de mêler vie et récit de vie, de poser des mots qui demeurent sur des moments qui meurent. C?est à peu près la définition d?une plaque commémorative aussi.

Pour autant, Beauvoir n?appartient pas au passé. J?en veux pour preuve nombre de ses propos qui pourraient s?appliquer chaque jour à l?actualité : le scandale des E.H.P.A.D. au sujet desquels ses mots résonnent dans son ouvrage, "La Vieillesse" : "A l?égard des personnes âgées, la société est non seulement coupable, mais criminelle." La catastrophe sexiste ambulante qu?est notre ministre de l?Intérieur, au sujet duquel on lira la phrase extraite du "Deuxième Sexe" : "Personne n?est plus arrogant envers les femmes, plus agressif ou méprisant, qu?un homme inquiet pour sa virilité." Mais aussi, les conséquences sur les règles des femmes du Covid-19, encore si peu abordées dans l?actualité, quand Beauvoir fut la première à exposer aussi crûment ce qu?était un vagin, un clitoris, les menstruations. Pour tout cela, elle reçut les pires insultes, des menaces de viol, de mort. Là encore, les réactions aux livres féministes ne changent pas beaucoup : les lettres que je reçois chaque semaine à l?Hôtel de Ville sont exactement similaires à ce qu?elle décrivait, au mot près, de guérir ma frigidité, de nourrir mes appétits de goule, le tout en des termes orduriers.

Rappelons aussi que le cadre théorique du "Deuxième Sexe" doit beaucoup à la rencontre de Beauvoir avec l?écrivain Richard Wright dont elle s?inspira de l?analyse sur les mécanismes du racisme pour comprendre ceux du sexisme. Ceux qui voudraient ranger Beauvoir comme une ennemie du féminisme dit intersectionnel en seront pour leurs frais. Sur ce petit jeu, d?ailleurs, de vouloir placer Beauvoir dans telle ou telle catégorie, comme cela a pu être fait avec Gisèle Halimi - ces deux-là se connaissaient bien -, il faut là encore la lire : "Il est certain qu?il y a des quantités de fausses interprétations de mon féminisme. Seulement, celles qui sont fausses à mes yeux, ce sont celles qui ne sont pas radicalement féministes : on ne me trahit jamais quand on me tire vers le féminisme absolu." Je termine cette intervention pour remercier Laurence PATRICE, d?une part, d?avoir choisi une photo de Delphine Seyrig pour ses v?ux 2022 - Seyrig qui fut entre mille soleils la cofondatrice du Centre audiovisuel Simone-de-Beauvoir - et aussi de permettre à des femmes du monde entier de venir compléter leur "Beauvoir Paris Tour" et les encourager ainsi à vivre et écrire leur vie de femmes. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci, Alice COFFIN. La parole est à Raphaëlle PRIMET.

Mme Raphaëlle PRIMET. - Mes chers collègues, une femme, une vie qui a traversé ce siècle bouleversant et bouleversé. Simone de Beauvoir est née deux fois : une première fois en 1908 au sein d?une famille bourgeoise et catholique, mais avec un père qui l?encouragera à étudier et à travailler. Elle renaîtra en 1949 quand paraît "Le Deuxième Sexe" qui fut une révélation pour nombre de féministes en France, en Europe, mais aussi aux Etats-Unis. Rien ne destinait cette jeune fille modèle à s?affranchir de son milieu si pesant et si étroit qu?elle décrira formidablement dans les "Mémoires d?une jeune fille rangée". Mais sa soif d?étudier, son insatiable volonté de connaître et de découvrir l?amèneront, après des études de lettres, à passer l?agrégation de philosophie en 1929. Ironie de l?histoire : elle sera reçue deuxième, juste derrière celui qu?elle a aimé à sa manière toute sa vie, Jean-Paul Sartre.

Le couple Beauvoir-Sartre est bien entendu charnel, mais pas exclusif. L?un comme l?autre auront bien des liaisons tout au long de leur vie. Simone aura du mal, jusqu?au crépuscule de sa vie, à admettre ses penchants bisexuels et sa passion pour les jeunes filles qui lui vaudront sa révocation de l?Education nationale, bien que blanchie par la justice. Ce couple est une rencontre intellectuelle entre deux êtres qui vont épouser tous les grands "-ismes" politiques et humanistes du XXe siècle : le communisme, le féminisme, le maoïsme, mais surtout l?existentialisme qui a bousculé le monde intellectuel au sortir de la guerre.

Mais, Simone de Beauvoir, par ses romans et ses prises de position publique a été de tous les combats : contre le colonialisme et la torture, contre la domination masculine et les institutions sourdes aux revendications des femmes, défendant bec et ongles l?accès à la contraception et à l?avortement. Toutes les grandes pétitions pour des avancées des droits des femmes contiennent son paraphe : le Manifeste des 343 pour le droit à l?avortement comme le Manifeste des 121 pour l?insoumission en Algérie, quelques années plus tôt, sont des balises des grands combats de ce siècle. Elle sera aux côtés de Gisèle Halimi à la création du mouvement "Choisir". Elle dirigera des revues comme "Nouvelles Questions féministes" jusqu?à sa mort.

De nombreux biographes ont mis à jour ses parts d?ombre, ses émissions à "Radio Vichy", sa bisexualité non assumée, sa passion pour les jeunes filles qu?il lui arrivait de présenter à Sartre. Sa pensée féministe a été écornée après sa mort lors de la publication de sa correspondance avec son autre amour, l?écrivain américain Nelson Algren, certains l?accusant même de duplicité : féministe le jour, femme soumise la nuit.

Je ne trancherai pas ce débat ici. Oui, Simone de Beauvoir n?était pas dénuée de contradictions. Elles sont celles de son époque, celles d?une femme qui a voulu se libérer des contraintes bourgeoises, celles d?une femme qui n?a jamais été la femme de Sartre, mais bien Simone de Beauvoir, indépendante dans sa pensée et son écriture. Un couple mythique qui n?a pas toujours fait les bons choix, mais qui a utilisé la plume et le verbe pour défendre les libertés où elles étaient menacées et, pour Simone, la liberté des choix des femmes pour leur vie et leurs amours, pour leur indépendance financière, pour le droit de choisir quand on veut un enfant.

Alors, souvenons-nous toutes et tous ici, mais je pense surtout à vous, mes collègues femmes, de l?émotion que nous avons toutes eue en lisant "Le Deuxième Sexe", comme vient de le dire Alice COFFIN, ou son autobiographie romanesque. Si nous sommes ici et maintenant considérées à égalité, c?est en partie grâce à elle, mais pensons au chemin qu?il reste à parcourir. Ne baissons pas les bras et méditons cette phrase de Simone de Beauvoir : "La femme n?est victime d?aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent éternellement à genoux." Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Raphaëlle PRIMET. La parole est à Douchka MARKOVIC.

Mme Douchka MARKOVIC. - Merci, Monsieur le Maire.

Tout a commencé avec Zaza. Nous sommes en 1945, cinq ans après la publication de son essai, "Le Deuxième Sexe", Simone de Beauvoir rédige un roman autobiographique. Dans ce récit, Simone de Beauvoir décrit sa profonde amitié de jeunesse avec Elisabeth Lacoin, également surnommée Zaza, morte à 21 ans d?une encéphalite virale.

Le manuscrit sera laissé de côté pendant 66 ans avant d?être publié par sa fille adoptive sous le titre "Les Inséparables". Ce roman raconte l?amitié passionnée qui unit Sylvie à Andrée, alter ego, vous l?aurez compris, de Simone de Beauvoir et d?Elisabeth Lacoin, dite Zaza.

Elles se rencontrent pour la première fois en classe, à l?âge de 9 ans. Sylvie tombe immédiatement sous le charme de sa nouvelle camarade. Elle l?admire, la chérit. Elle fait tout pour qu?Andrée l?apprécie en retour. Elles deviennent vite inséparables. Andrée est joyeuse, impertinente, audacieuse, tandis que Sylvie est plus traditionnelle et timide. Sylvie se sent irrésistiblement attirée par cette personnalité haute en couleur.

Ainsi, Simone de Beauvoir décrit dans "Les Inséparables" la façon dont elle et son amie ont été empêchées de vivre librement. En effet, aux yeux de la société de l?époque, elles devaient devenir des épouses, puis des femmes. Pas de liberté pour l?amour, mais que des contraintes et des conventions. Cette ambiguïté, cette amitié se prolongea jusqu?à leurs 20 ans, jusqu?à la mort de Zaza. Ce n?est pas la première fois que Simone de Beauvoir raconte son histoire avec Elisabeth Lacoin. Le nom de Zaza apparaît aussi dans les "Mémoires d?une jeune fille rangée", sortis en 1958. Elle y écrit : "Nous avions lutté ensemble contre le destin révoltant qui nous attendait et pendant longtemps, j?ai cru que j?avais payé de sa mort ma propre liberté."

Tout a commencé avec Zaza. Simone n?a pas souhaité publier cet ouvrage de son vivant. Elle avait renoncé à publier ce livre qu?elle jugeait trop intime. De fait, elle n?a pas mis en avant de son vivant sa bisexualité et ses sentiments lesbiens. Peut-être avait-elle peur de ne pas être comprise, d?être jugée. Parce que tout a commencé avec Zaza, est-ce que Simone de Beauvoir aurait été celle qu?elle est devenue si elle n?avait pas rencontré Zaza ? Est-ce qu?elle aurait écrit ce qu?elle a écrit sans avoir vécu cet amour ? Je ne le pense pas.

Plus largement, est-ce que sans son amour des femmes, sans cette relation intime, sans cette compréhension sexuelle des femmes et de leur histoire, aurait-elle écrit "Le Deuxième Sexe" ? Je ne le pense pas.

Aurait-elle pu écrire son texte intitulé "L?Initiation sexuelle de la femme" ? Je ne le pense pas non plus. Zaza a forgé le féminisme de Simone. Cet amour, dit du deuxième sexe, lui a permis la distanciation avec le premier sexe. Cet amour lui a permis de déconstruire et d?analyser les relations femmes-hommes. Simone de Beauvoir reste l?une des plus grandes théoriciennes du féminisme. Son ?uvre, son audace et sa pensée sont encore reconnues aujourd?hui. Elle est devenue une référence mondiale de la cause des femmes. Simone de Beauvoir est la première qui osa parler de sexualité féminine. Elle décrit le réel des femmes en utilisant des termes comme "sensibilité vaginale", ou encore "spasme clitoridien". Elle mettra en relief à travers ses ?uvres que le devenir d?une femme est d?être indépendante économiquement, intellectuellement et sensuellement. Simone de Beauvoir fut et reste un moteur du mouvement féministe. Elle est notre héritage individuel et collectif, un héritage féministe et lesbien. Merci à vous.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci, Douchka MARKOVIC. Je donne la parole à Anne BIRABEN.

Mme Anne BIRABEN. - Mes chers collègues, Monsieur le Maire, comme vous, nous souscrivons à l?axe de politiques mémorielles consistant à mettre en avant les figures qui ont ?uvré en faveur de l?émancipation féminine.

Simone de Beauvoir est une philosophe brillante qui a marqué l?histoire du féminisme et plus globalement la pensée française et même occidentale. Elle a déjà été honorée à Paris en 2000 par la place Jean-Paul-Sartre-et-Simone-de-Beauvoir dans le 6e arrondissement, en juillet 2006 par la passerelle Simone-de-Beauvoir dans le 12e arrondissement, et encore par deux plaques, l?une rue Cels et l?autre rue Victor-Schoelcher dans le 14e. Bref, déjà une profusion d?hommages à votre actif.

Il nous fut pourtant répondu en novembre dernier qu?un hommage au sauveteur du Louvre et de toutes ses collections n?avait pas de sens car une plaque à l?intérieur du Louvre, et donc non municipale, existait déjà. Vous rappeliez que la Commission des dénominations préconise de ne pas multiplier les hommages pour une même personnalité. Toutefois, et par ailleurs, même depuis l?émergence du mouvement "MeToo" et plus encore depuis l?affaire MATZNEFF, notre société est beaucoup plus sensible au comportement des figures publiques. Ainsi, nous ne pouvons passer sous silence le fait que Simone de Beauvoir a eu des comportements de manipulation, voire de prédation sexuelle. Ces faits ont été confirmés par la publication des lettres à Sartre et par les témoignages d?anciennes élèves. L?une d?elles révèle que la philosophe, je cite, "puisait dans ses classes de jeunes filles une chair fraîche à laquelle elle gouttait avant de la refiler, ou faut-il dire plus grossièrement encore, de la rabattre sur Sartre". C?est ce qu?a évoqué tout à l?heure à mi-mot Raphaëlle PRIMET. Rappelons aussi qu?avec des intellectuels tels Sartre, Aragon, elle a signé la pétition parue dans "Le Monde" en 1977, puis dans "Libération" soutenue également par MATZNEFF. Elle dénonçait la condamnation de trois hommes pour avoir eu des relations sexuelles avec des enfants, âgés de 12 et de 13 ans. Au groupe Changer Paris, nous avons déjà témoigné notre méfiance devant les jugements "a posteriori". Nous restons opposés à la condamnation qui repose sur une facette d?une personnalité aussi importante par ailleurs. Mais on ne peut aujourd?hui passer sous silence ces faits et il est important de les faire connaître lorsque l?Exécutif parisien propose l?apposition d?une plaque en son honneur sur un immeuble du 5e arrondissement où elle vécut et écrivit une partie de son ?uvre. Je résumerai la position de mon groupe par : oui, à la philosophe dont la détermination a fait émerger la cause féminine, mais non à l?occultation de son incontestable part d?ombre. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci, Anne BIRABEN.

La parole est à Laurence PATRICE. Courage !

Mme Laurence PATRICE, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Je n?en manque pas et je veux déjà remercier toutes mes collègues qui se sont exprimées avec beaucoup d?énergie et d?enthousiasme sur cet hommage.

D?abord, je voudrais dire que, dans ce premier Conseil de Paris, comme cela a été rappelé, ce premier Conseil de l?année, tous les projets de délibération que je vous propose concernent des femmes, et donc je m?en réjouis. Lors de la première session de l?année de la Commission de dénomination que j?ai présidée la semaine dernière, il y avait aussi une majorité de femmes proposées, et donc je vous remercie, puisque c?est le travail de tous les arrondissements ce progrès et ce dynamisme en la matière. C?est donc tout à fait symboliquement que ma première intervention concerne Simone de Beauvoir et plus précisément, et ceci explique qu?il y ait plusieurs plaques? Je vous signale que Proust doit en avoir à peu près six aussi, et on pourrait aussi parler de la vie de Proust en détail, des liftiers de l?hôtel de Cabourg, etc. En tout cas, je me réjouis que nous soyons là dans la mémoire des lieux car il est aussi important d?honorer les hommes et les femmes, bien évidemment, mais de marquer les lieux et là où il s?est passé quelque chose dans notre ville. Il se trouve qu?effectivement, dans le 5e arrondissement, Simone de Beauvoir a écrit à cette adresse cet ouvrage majeur, cela a été rappelé, de l?histoire du féminisme qu?est "Le Deuxième Sexe" et elle y a d?ailleurs écrit également "Les Mandarins", son prix Goncourt. Cela sera d?ailleurs ajouté sur la plaque à la demande de Sylvie LE BON DE BEAUVOIR, sa fille adoptive et son ayant droit, avec qui j?ai eu l?occasion d?échanger. Ce projet de plaque est issu d?un v?u porté par Marie-Christine LEMARDELEY en conseil du 5e arrondissement et ce v?u a été ensuite déjà voté à l?unanimité. La délibération qui le concrétise fut aussi votée à l?unanimité du dernier conseil du 5e arrondissement, et notamment par vous, Madame BIRABEN. Alors, effectivement, vous évoquez la vie privée de Simone de Beauvoir, ses relations avec des jeunes étudiantes. Ceci n?a rien de secret. Elle-même l?a évoqué dans son ?uvre et il y a beaucoup d?ouvrages qui sont des ouvrages qui racontent effectivement cette histoire de sa vie, la prédation sexuelle. En même temps, nous sommes effectivement à une époque où nous pouvons examiner le passé dans les schémas qui sont maintenant importants à notre époque. Ce regard contemporain permet sans doute de désacraliser certaines icônes. Pour autant, il n?en reste pas moins que Simone de Beauvoir, que ce soit en France, en Europe et dans le monde entier, est une femme et une philosophe et écrivaine majeure. Je me réjouis que nous votions tous ensemble cet hommage. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Laurence PATRICE.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAC 482.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Donc, le projet de délibération est adopté avec une, voire deux abstentions. (2022, DAC 482). Je vous remercie.

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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