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2022 DU 35 - Avenant n° 3 à la convention de transfert dans le domaine public des voies, réseaux divers et espaces communs du lotissement Chapelle/International dans Paris Nord-Est (18e).


 

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération DU 35 concernant un avenant n° 3 à la convention de transfert dans le domaine public des voies, réseaux divers et espaces communs du lotissement Chapelle International dans Paris Nord-Est, dans le 18e. La parole est à M. Emile MEUNIER, pour cinq minutes.

M. Emile MEUNIER. - Merci, Monsieur le Maire, mes chers collègues.

Je profite de ce projet de délibération qui concerne Chapelle International dans le 18e arrondissement pour vous faire part d?une préoccupation, qui est celle de la politique de la Ville par rapport aux bureaux. Chapelle International, c?est porte de la Chapelle, ce sont 7 hectares qui ont été aménagés par la S.N.C.F., certes, pas par la Ville. Je passe sur les 4.000 mètres carrés seulement d?espaces verts, de squares sur les 7 hectares, c?était une autre époque. Mais on a construit deux tours qui font 35.000 mètres carrés de surface de plancher et qui sont actuellement vides. A ces tours, il faut ajouter les tours Mercuriales, les deux grandes tours, qui sont vides également.

En fait, ce que cela illustre, c?est qu?il y a trop de bureaux à Paris, beaucoup trop de bureaux à Paris. Je sors souvent ce chiffre, c?est un million de personnes qui viennent quotidiennement travailler à Paris depuis l?Ile-de-France et en grande partie depuis la Petite couronne. Ce que cela veut dire, c?est que quand on fait du bureau à Paris, soit ils sont vides, et c?est terrible, soit ils sont pleins et on prend de l?emploi au reste de la Métropole. On prend de l?emploi et donc de la richesse. Or, nous avons voté récemment un schéma de cohérence territoriale au niveau de la Métropole du Grand Paris, dans lequel on dit que, justement, il faut rééquilibrer la richesse entre Paris et le reste de la Métropole. Pour autant, on continue à construire du mètre carré de bureau. J?en veux pour preuve une étude de l?APUR qui dit qu?à Paris, il est prévu 800.000 mètres carrés de surface de plancher supplémentaires de bureaux. C?est en projet. 800.000 mètres carrés ! Je ne sais pas où on va les mettre. Déjà qu?on a du mal à trouver de l?espace pour faire des logements sociaux, des équipements publics et des parcs et des jardins, là, on va "se mettre" 800.000 mètres carrés de surface de plancher de bureaux en plus - la tour Triangle, Austerlitz, "patati et patata".

Outre ces problèmes, cela entraîne une hausse du prix du logement. Quand on construit du bureau, les plus riches peuvent s?acheter leur logement près du bureau et augmenter le prix, et les autres, évidemment, ils se "tapent" une heure, une heure et demie de R.E.R. B ou de R.E.R. D pour venir travailler à Paris. Vous voyez, les bureaux, c?est aujourd?hui à Paris. Je ne dis pas partout, mais à Paris aujourd?hui, c?est un inconvénient.

Alors, j?entends que c?est un investissement aussi pour les promoteurs, car le bureau, cela rapporte. Quand on fait du bureau, forcément, avec l?augmentation du prix du foncier, même s?il est vide, on n?a pas perdu d?argent. On en a même gagné, puisqu?on l?a mis de côté avec le prix du foncier et on peut espérer une plus-value. Et cela rapporte aussi des charges fiscales, et cela rapporte aussi des charges foncières. Néanmoins, on croit gagner à court terme, et là, vraiment, cela a été documenté, ce qu?on gagne à court terme en autorisant le bureau à Paris, on le perd à long terme, justement à cause de ce que je vous ai dit : inégalités territoriales, hausse du prix du logement, densification de la ville, perte de la qualité de vie.

Nous, les Ecologistes, on dit ceci : il y a eu une époque "bureaux" à Paris, on a aménagé Paris grâce aux bureaux, c?était une autre époque, la page se tourne. Avec le prochain Plan local d?urbanisme, on va devoir limiter drastiquement le nouveau "bureaux" à Paris. Peut-être encore un peu à l?Est pour équilibrer, mais à l?Ouest, c?est fini. Voilà. Ensuite, on fait un v?u, c?est que sur les aménagements de la Ville, lorsque c?est un aménageur public et que c?est la Ville qui a acheté le terrain, s?il vous plaît, arrêtons de faire du bureau. Faisons des ateliers d?artisans, des ateliers de fabrication, faisons du "made in Paris", mais plus de bureaux tertiaires. Je crois vous avoir démontré que c?était une erreur. Je vous remercie.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, cher collègue.

Pour vous répondre, la parole est à Emmanuel GRÉGOIRE.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup. C?est un sujet qui n?a pas grand-chose à voir avec l?intervention, mais c?est un débat important qu?a évoqué Emile MEUNIER. Je suis désolé, vous n?avez apporté la démonstration que de façon très fragile et je suis obligé de vous dire que je ne suis pas d?accord, notamment pour une chose simple. Si tous les investisseurs privés veulent faire du bureau, du bureau, du bureau et encore du bureau, c?est bien parce que cela reste incroyablement et malheureusement attractif. Et pardon de vous dire que le fait que les bureaux à Chapelle International n?aient pas trouvé preneur, cela n?a rien à voir avec l?attractivité, en soi, du bureau. On le sait très bien, cela a à voir avec l?attractivité du lieu. Oui, nous aurons ce débat sur le devenir du bureau, et oui, je suis d?accord, il faut mettre un coup d?arrêt au développement de bureaux. Il faut en faire encore un peu, mais dans des mécanismes de compensation et pas n?importe où. Il faudra donc freiner considérablement, notamment en essayant d?influer sur le comportement des investisseurs, en faisant en sorte que le logement devienne plus intéressant pour un investisseur que faire du bureau, du bureau et encore du bureau. Ce n?est pas simple, mais on va y arriver, on a quelques mois devant nous.

Il faut quand même voter ce projet de délibération, puisque c?est un sujet de convention de transfert dans le domaine public de voies, réseaux et divers pour la suite, par avenant n° 3, du lotissement Chapelle International, dans le 18e.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, Monsieur le Maire.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DU 35.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ? Le projet de délibération est adopté. (2022, DU 35).

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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