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2022 DDCT 2 - Soutenir et sécuriser les associations des quartiers populaires dans le cadre de conventions pluriannuelles d’objectifs.


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous passons maintenant au projet de délibération DDCT 2. Il s?agit de soutenir et de sécuriser les associations des quartiers populaires dans le cadre de conventions pluriannuelles d?objectifs. La parole est d?abord à Mme Maya AKKARI.

Mme Maya AKKARI. - Merci, Monsieur le Maire.

Avec ce projet de délibération, je nous invite - je l?espère, à l?unanimité - à soutenir et à sécuriser, à hauteur de 821.300 euros, 42 associations qui interviennent dans les quartiers populaires. Ce projet de délibération est pour nous l?occasion de saluer le travail effectué par ces associations sur le terrain, mais aussi le travail de toutes les directions de la Ville de Paris.

Les conventions pluriannuelles d?objectif ont été initiées sous l?ancien mandat par Colombe BROSSEL, puis amplifiées sous ce mandat par ma collègue Anne-Claire BOUX, ici présente. Elles permettent de sécuriser le financement des associations, de les rassurer également et de leur donner du temps pour du travail, car ces conventions sont triennales. Ainsi, les associations ne sont pas obligées, chaque année, de déposer des projets, de passer du temps sur ce travail administratif et chronophage. Ces conventions nous permettent également de faire un travail plus approfondi avec ces associations, un travail sur leur bilan et sur leurs perspectives. Ce travail associe aussi bien souvent les délégués du Préfet et tous les partenaires de l?Etat. Ce n?est pas forcément une action que je qualifierais de "bling-bling", mais c?est vraiment une action de travail en profondeur, de travail sérieux, qui nous permet, dans notre action, d?être au plus près des besoins des habitants et de faire le point très régulièrement sur ce travail.

Je vous invite donc à voter - je l?espère, à l?unanimité - pour ce projet de délibération.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Maya AKKARI. La parole est à Mme Geneviève GARRIGOS.

Mme Geneviève GARRIGOS. - Bonjour, Monsieur le Maire.

Mes chers collègues, ce projet de délibération me permet de saluer le travail des associations qui agissent avec conviction et créativité dans les quartiers "politique de la ville". Dans le 20e arrondissement, de Belleville-Amandiers aux portes qui font l?objet de travaux d?aménagement importants dans cette mandature, elles interviennent auprès des habitantes et des habitants, des enfants, des jeunes et des moins jeunes, avec lesquels elles mènent des projets essentiels dont l?ambition est le plus souvent de favoriser les rapprochements entre les familles et les établissements scolaires ou les administrations, d?accompagner l?accueil et l?intégration des populations migrantes, notamment par l?apprentissage de la langue et de la culture française, de susciter les échanges intergénérationnels en apportant un soin particulier à nos aînés en perte d?autonomie. Toutes ces actions, où les événements artistiques et culturels prennent une place prépondérante, pour rapprocher et établir le dialogue essentiel à ce vivre ensemble auquel nous aspirons toutes et tous.

Vous l?aurez compris, notre 20e arrondissement est riche de sa diversité et de ses solidarités, et je me dois ici de développer l?un des axes qui me tient particulièrement à c?ur, l?un des axes majeurs portés par nombre d?associations : l?insertion par l?emploi. La "Maison des Fougères" est née d?un projet réunissant plusieurs associations du quartier des Fougères, quartier à forte identité qui se sent souvent délaissé, notamment en raison d?un nombre important de personnes en situation de vulnérabilité. C?est sans surprise que le maire du 20e arrondissement, Éric PLIEZ, et sa majorité ont choisi le quartier des Fougères pour mener un projet "territoires zéro chômeur". Comme vous le savez, "territoires zéro chômeur" est animé par un chef de projet et se construit autour d?un comité de pilotage associant les personnes concernées et les partenaires, dont Pôle Emploi, la Mission Locale, l?EPEC, et d?autres encore, afin d?identifier et de fédérer les acteurs locaux pour développer des projets créateurs d?emplois.

La "Maison des Fougères", lieu d?accueil, d?information et de convivialité pour les habitants, est devenue tout naturellement le point d?appui du comité de pilotage, le réservoir de volontaires générateurs de projets qui nous permettra de mener notre candidature à terme prochainement, répondant ainsi aux engagements de notre majorité pour les Parisiens et les Parisiennes les plus vulnérables.

Vous l?aurez compris, je vous appelle à voter à l?unanimité pour ce projet de délibération. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Geneviève GARRIGOS.

Je donne maintenant la parole à M. Nour DURAND-RAUCHER, en Webex.

M. Nour DURAND-RAUCHER. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, les associations qui sont ici subventionnées permettent de créer du lien social, en particulier dans les quartiers populaires. Leur action est essentielle puisqu?elles permettent de faire de Paris une ville où les rapports entre les Parisiennes et les Parisiens sont agréables, les liens meilleurs. Beaucoup de ces associations, pour leurs actions, n?ont besoin que de subventions relativement basses à l?échelle de la Ville, ce qui nous montre qu?avec peu d?argent, on arrive à faire des actions extrêmement fonctionnelles et de très bonne qualité qui permettent, par exemple, une meilleure intégration, d?apprendre la langue, de mieux vivre. Je pense à "Laghouat", avec ses cours de français, son accompagnement à la scolarité, mais aussi la domiciliation administrative qui est une condition essentielle de l?accès aux droits.

Je pense que ces conventions pluriannuelles d?objectifs vont permettre un travail plus serein pour ces associations, parce que l?on sait que quand on n?est pas sans arrêt en train de chercher à avoir de nouveau des contributions financières pour l?année suivante, quand on est sécurisé dans son action, on va vers un travail qui est de plus long terme, où les acteurs et les actrices peuvent vraiment travailler sur ce qui est leur travail de base, qui n?est pas de chercher des subventions mais bel et bien d?accompagner des personnes, notamment dans les quartiers populaires. C?est une action dans les quartiers populaires qui est très intéressante, car c?est là où l?on en a le plus besoin.

J?aimerais aussi avoir un mot sur l?"ACORT", qui fait un travail d?éducation populaire, d?accès aux droits et également de soutien à la parentalité de grande qualité. J?espère qu?aujourd?hui, nous n?entendrons pas de remarques particulières sur cette association qui, je le rappelle, a déjà subi des messages de haine. Dans la période actuelle, tout message qui permettrait d?appuyer des messages critiques et de haine, comme a pu se prendre cette association, me semblerait particulièrement malvenu quand on sait ce qui est dit dans la campagne présidentielle par certains candidats qui, malheureusement, mènent le débat public vers quelque chose de relativement effrayant. Mais je suppose que mes collègues auront la lucidité de ne pas aller sur ce sujet.

Bref, en général, je salue ces associations, le travail de fond de la Ville de Paris pour les quartiers populaires et j?appelle évidemment à voter pour ce projet de délibération. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Nour DURAND-RAUCHER. Je donne la parole maintenant à M. Rudolph GRANIER.

M. Rudolph GRANIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers collègues, il m?est arrivé, en juillet 2021, d?attirer votre attention sur l?"Accueil Laghouat" de personnes - les intervenants précédents en ont parlé - et je regrette que, malheureusement, les débats que nous avons dans cet hémicycle restent en général lettre morte. Je souhaite vous interroger aujourd?hui, après avoir signalé l?"Accueil Laghouat" en juillet 2021 - quelles actions avez-vous menées ?-, pour que vous puissiez répondre à une partie, certes minoritaire dans cet hémicycle, mais qui va quand même rester vigilante sur vos actions et sur les financements associatifs.

J?avais attiré votre attention en juillet 2021 sur l?"Accueil Laghouat", ne remettant pas en cause - Jean-Luc ROMERO-MICHEL peut en témoigner s?il en a la mémoire - les cours de français et d?alphabétisation que propose cette association, en dépit de la stigmatisation que vous faites peser sur les quartiers populaires, comme cela a été le cas au cours des précédentes interventions. J?avais attiré votre attention sur cette association puisque sa production, dont nous n?avons plus aucune nouvelle aujourd?hui et que vous ne surveillez toujours pas en dépit de mes propos, était plus que contestable. En l?occurrence, il était demandé que toute personne immigrée puisse bénéficier dans des délais très courts de logement, de santé, de travail, d?aide sociale. Il était fait un appel à la régularisation intégrale des sans-papiers, il était évoqué le droit de vote pour chacun dans n?importe quel pays où il vit, et, évidemment, il était évoqué des salaires qui devaient être égaux pour tout le monde.

J?avais déjà dit en juillet 2021, et encore je ne m?étais pas trompé, que la faiblesse de vos idées politiques dans l?opinion vous avait amené à financer des associations pour pouvoir les faire porter. On arrive au mois de février et vos idées politiques dans l?opinion sont encore plus faibles que jamais. Les sondages le démontrent allègrement. En conséquence de quoi, je souhaite savoir si vous avez vu le directeur de cette association, si vous avez souhaité nous proposer de l?auditionner en commission, si vous avez vérifié que la charte des engagements réciproques avait été signée par cette association.

Quand un élu accepte de passer du temps à travailler sur la masse des projets de délibération qui nous sont envoyés à chaque Conseil de Paris et à déceler des choses sur lesquelles on peut ne pas être d?accord, puisque toute la litanie produite par l?"Accueil Laghouat", pour nous, va à l?encontre des principes républicains. On sait que vous êtes très conciliants avec l?effritement des valeurs républicaines, et ceci en est l?illustration. Je souhaite que l?on ne considère pas que les efforts qui sont faits par certaines personnes qui souhaitent s?intégrer en France, ne soient pas mis à niveau, ne soient pas égaux avec celles qui ne souhaitent pas s?intégrer. C?est un point très fort. Nous y sommes vigilants.

En conséquence de quoi, je vous demanderai immédiatement de retirer l?article 1 de ce projet de délibération, de procéder à ce que nous vous avons demandé depuis le mois de juillet 2021 : auditionner le directeur, connaître les productions actuelles de cette association. A ce moment-là, nous reviendrons sur notre vote. Mais, en l?état, évidemment, je vous demande un vote dissocié sur l?article 1, et nous voterons contre. Par ailleurs, mes collègues et amis du 17e arrondissement me demandent un vote dissocié sur l?article 25, et ce sera donc une abstention. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Rudolph GRANIER.

Il est bien noté une demande - elle est de droit - de vote dissocié sur les articles 1 et 25 de ce projet de délibération.

La parole est à Mme Anne-Claire BOUX, pour répondre aux oratrices et orateurs.

Mme Anne-Claire BOUX, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, je voudrais d?abord vous remercier, notamment la partie gauche de l?hémicycle, pour vos interventions et le soutien que vous apportez à ces associations. Dans le cadre de ma délégation, je constate tous les jours le rôle essentiel que jouent ces associations dans les quartiers populaires. Elles ?uvrent en particulier, et vous l?avez rappelé à juste titre, à l?égalité des droits et à la mixité sociale, et participent à la création d?un lien social fort et à la création du vivre ensemble, comme l?a souligné ma collègue Geneviève GARRIGOS.

Vous avez aussi, mes chers collègues - Maya AKKARI et Nour DURAND-RAUCHER - souligné l?impact à long terme que doivent avoir ces associations pour permettre d?améliorer durablement le cadre de vie du quotidien des habitantes et des habitants des quartiers populaires. Il est donc nécessaire de leur assurer de la visibilité sur leurs projets. Sans cela, il leur est impossible d?inscrire leurs actions dans la durée. C?est bien pour cela que nous mettons en place ces conventions pluriannuelles d?objectifs, qui répondent à cette volonté, qui permettent aux associations d?inscrire leurs actions sur trois ans.

Ce n?est pas parce que nous faisons des conventions pluriannuelles d?objectifs sur trois ans que nous n?assurons aucun suivi. Chaque association - et j?ai l?occasion de le rappeler à chaque fois que nous avons un échange, Monsieur Rudolph GRANIER - rend un bilan annuel. Chaque année, vous êtes amené à revalider ces subventions malgré la convention pluriannuelle d?objectifs. A la fin de ces trois ans, un comité de pilotage est mené en présence des élus "politique d?arrondissement" de la Ville, dont je salue le travail de proximité au jour le jour. Ces associations sont donc suivies. En 2021, ce sont plus de 1 million d?euros de crédits du service de la "politique de la ville" qui ont permis de financer 158 conventions pluriannuelles d?objectifs pour ces associations, dans l?ensemble des quartiers populaires parisiens.

Par ce projet de délibération, nous vous proposons de soutenir aujourd?hui 42 associations pour la réalisation de 120 actions dans les quartiers populaires, notamment en faveur de l?égalité des droits, de l?intégration - comme cela a été souligné à plusieurs reprises - de l?autonomie, de l?éducation et de l?emploi, comme l?a souligné Geneviève GARRIGOS.

Je tiens aussi à souligner notre action conjointe avec vous, mon cher collègue Patrick BLOCHE, sur la question des cités éducatives. Cela a été évoqué précédemment par Maya AKKARI et vous-même. C?est une belle réussite aujourd?hui que d?avoir réussi à faire labelliser ces deux nouvelles cités éducatives dans le 14e arrondissement et dans le 18e arrondissement, qui viennent compléter celles du 19e arrondissement et du 20e arrondissement, qui ont fait leurs preuves. Cela montre bien que lorsque l?on donne les clés aux associations, on construit des projets qui répondent aux besoins des habitantes et des habitants. Car ces cités éducatives, ce ne sont pas des dispositifs descendants. Ce sont des dispositifs construits par les acteurs de ces quartiers populaires, qui se mettent en réseau et construisent ces actions qui sont essentielles pour l?éducation, pour que chacun et chacune puisse s?émanciper.

Pour revenir à votre intervention, Monsieur Rudolph GRANIER, je déplore le fait que vous critiquiez à répétition ces associations au lieu de saluer leur travail essentiel. Pour ce qui concerne l?"Accueil Laghouat", nous avons déjà eu l?occasion d?échanger et à chaque fois de vous rappeler que la liberté d?expression des associations est essentielle pour faire vivre notre démocratie, et que nous soutenons l?"Accueil Laghouat" sur les projets qu?il réalise. Ces projets, vous les connaissez : la domiciliation des personnes sans-abri pour leur permettre l?accès aux droits essentiels, l?apprentissage du français, des permanences d?écrivains publics. C?est bien pour ces actions que nous soutenons l?"Accueil Laghouat". Je vous invite à venir les rencontrer si vous le souhaitez, puisque depuis? Si vous me permettez de finir. Je ne vous ai pas coupé. Je vous invite à venir les rencontrer. D?ailleurs, c?est bizarre parce que vous n?intervenez qu?en Conseil de Paris. Jamais, en dehors du Conseil de Paris, je ne reçois la moindre sollicitation. Mais, par contre, pour faire le spectacle en Conseil de Paris, il n?y a pas de souci. Pour conclure, nous soutenons en effet l?"Accueil Laghouat" puisqu?il s?inscrit dans les orientations de la Ville, qui ne fait pas de distinction selon les papiers des personnes et s?inscrit dans une logique d?inconditionnalité. Avec mon collègue Ian BROSSAT, la Ville porte une logique d?accompagnement et d?hébergement volontariste pour lutter contre le "sans-abrisme" des personnes exilées. Cet accompagnement est global. La halte humanitaire située dans les locaux de la mairie du 1er arrondissement en témoigne. Nous finançons également de nombreuses actions visant l?autonomie des personnes, notamment par l?apprentissage du français, en lien avec mon collègue Jean-Luc ROMERO-MICHEL. Plus largement, la Ville est membre de l?Association Nationale des Villes et Territoires Accueillants, association créée par le parlementaire européen Damien CARÊME, que je tiens à saluer ici.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci de conclure.

Mme Anne-Claire BOUX, adjointe. - Je conclus. En cette période troublée, marquée par la dégradation des conditions d?accueil, la stigmatisation croissante des personnes d?origine étrangère, la banalisation médiatique du discours raciste et xénophobe, notamment à l?encontre des quartiers populaires, l?action de ces associations est plus que nécessaire pour une République unie, solidaire et fraternelle.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup.

Nous passons au vote, avec une demande de vote dissocié.

Je mets tout d?abord aux voix, à main levée, l?article 1, qui concerne la subvention à l?association "Accueil Laghouat", du projet de délibération DDCT 2.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

L?article 1 est adopté.

Je mets maintenant aux voix, à main levée, l?article 25, qui concerne l?association "Extramuros", du projet de délibération DDCT 2.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

L?article 25 est adopté.

Je mets donc aux voix, à main levée, le projet de délibération DDCT 2 dans son ensemble.

Qui est pour ?

Contre ?

Le projet de délibération est adopté. (2022, DDCT 2).

 

Février 2022
Débat
Conseil municipal
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