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5 - 2000, DAC 98 - Communication de M. le Maire de Paris relative au cinéma et au théâtre à Paris


M. LE MAIRE DE PARIS. - Nous passons � la communication sur le cin�ma et le th��tre.
Depuis le d�but de la mandature, avec mon adjoint H�l�ne MAC� de L�PINAY, j'ai voulu sans cesse que Paris soit pour les Parisiens, pour leurs millions de visiteurs et pour les artistes, un des hauts lieux de l'innovation et de la d�couverte culturelles.
Il s'agit d'abord pour moi de multiplier pour tous les moyens d'acc�s � la culture. Cela, nous l'avons fait en ouvrant de nouvelles biblioth�ques, notamment � Montparnasse et la Goutte d'Or, et en augmentant leurs cr�dits d'acquisition.
Nous l'avons fait en multipliant les op�rations d'invitation du public, et notamment des jeunes, qu'il s'agisse du th��tre, du cin�ma ou encore des mus�es qui, depuis ce mois, sont gratuits chaque dimanche matin.
Il s'agit ensuite de favoriser constamment la pr�sentation de nouvelles formes, de nouvelles expressions, de nouveaux champs de la culture. Cela, nous l'avons fait, d'une mani�re qui a �t� unanimement salu�e, � travers des manifestations comme "les champs de la sculpture", ou comme l'exposition "Ousmane Sow". Je citerai aussi le succ�s immense rencontr� par les expositions du mus�e d'Art Moderne, qu'il s'agisse de "Rothko" ou du "Fauvisme". Je citerai aussi, bien s�r, les chefs-d'?uvre musicaux donn�s par le Ch�telet depuis sa r�ouverture.
Naturellement, dans cette mission, la Ville s'appuie sur sa Direction des Affaires culturelles et sur toutes les institutions qu'elle s'est donn�e, qu'il s'agisse du Ch�telet, du Th��tre de la Ville, du Forum des images, de la Maison europ�enne de la photographie, et de tous ses th��tres, toutes ses biblioth�ques, tous ses mus�es, qui forment un r�seau culturel pr�sent dans chaque quartier de Paris.
Cependant, toute cette vie culturelle repose en m�me temps, pour une part essentielle, sur les entreprises culturelles priv�es pr�sentes � Paris. A mes yeux, il est du devoir de la Ville d'aider ces entreprises, en inventant sans cesse avec elles de nouvelles formes de partenariat.
C'est ce que nous avons fait r�cemment avec les librairies de nos quartiers. Elles sont nos partenaires pour l'op�ration "Paris vous invite � la lecture", gr�ce � laquelle 30.000 �l�ves de CE1 ont re�u et vont recevoir chaque ann�e 100 F de "ch�ques-lire".
Pr�s de 200 libraires ont �galement �t� nos partenaires pour l'op�ration "Paris et ses libraires vous invitent au salon du Livre", op�ration qui leur a permis d'offrir � leurs clients une invitation au Salon du Livre pour tout achat de livre.
Inventer, innover, c'est ce que nous allons faire aussi avec les th��tres priv�s et avec les cin�mas d'art et d'essai gr�ce aux mesures nouvelles qui vous sont pr�sent�es aujourd'hui.
Paris accompagne et soutient depuis fort longtemps l'activit� du th��tre priv�. Notre ville agit aussi en faveur du cin�ma d'art et d'essai, conform�ment aux possibilit�s que lui laisse la loi.
Ce soutien se traduit financi�rement par une enveloppe de 200 millions de francs environ vot�e par votre Assembl�e, sans y inclure les aides indirecte et notamment les aides fiscales.
C'est ainsi qu'en exon�rant totalement de la taxe professionnelle ces entreprises de spectacle, nous avons adopt� � Paris une fiscalit� locale qui leur est particuli�rement favorable.
Dans le m�me temps, je ne peux que le regretter, le Gouvernement les soumettait � de nouveaux imp�ts, sans que certains y trouvent � redire, et ce silence ne qualifie personne pour, une fois de plus, d�nigrer l'effort de la Ville.
A travers la nouvelle op�ration "100.000 jeunes au th��tre" actuellement en cours, en partenariat avec l'Association de soutien aux th��tres priv�s, la Ville a �galement port� sa contribution au Fonds de soutien aux th��tres priv�s - contribution qui atteint d�sormais 22,5 millions de francs - � parit� avec celle de l'Etat.
J'ai souhait� aller plus loin dans deux directions principales. Il s'agit d'abord d'aider nos salles priv�es � s'adapter aux nouvelles normes de s�curit� et am�liorer l'accueil du public.
A cette fin, d�s le budget modificatif, sera garantie une enveloppe de subvention aux travaux qui pourra atteindre - en ann�e pleine - 3 millions de francs, et qui sera distribu�e sur des crit�res pr�cis. Dans cette enveloppe, 500.000 F seront r�serv�s aux petites salles qui ne b�n�ficient d'aucune subvention.
Il s'agit ensuite d'approfondir l'aide de la Ville � la cr�ation, particuli�rement en direction des tr�s jeunes compagnies souhaitant cr�er � Paris le spectacle d'un auteur vivant. Une enveloppe de 500.000 F y sera consacr�e d�s cette ann�e.
En ce qui concerne le cin�ma, j'ai souhait�, cette ann�e encore, maintenir le soutien de la Ville au Festival du Film de Paris, qui commence ce soir, ainsi qu'� l'op�ration "18 heures - 18 francs" qui aura lieu cette ann�e du 19 au 25 avril. Mais j'ai tenu en m�me temps � renforcer et diversifier notre action, en la recentrant sur les cin�mas d'art et d'essai et de proximit�.
Nos salles d'art et d'essai, nos salles de quartier sont une richesse culturelle unique.
Le sauvetage du Champollion nous montre bien � quel point l'action de la Ville est dans ce domaine l�gitime, n�cessaire et efficace.
De m�me, nous nous sommes pleinement impliqu�s dans le dossier du cin�ma La Pagode et nous ferons tout pour que ce dernier cin�ma du 7e arrondissement puisse rouvrir.
Les mesures que je souhaite vous pr�senter s'inscrivent dans cette inflexion nouvelle. En premier lieu, d�s cette ann�e, sera garantie une enveloppe d'un million et demi de francs pour l'aide aux salles.
En second lieu, j'ai souhait� mettre en place, entre la Ville et les salles d'art et d'essai, un nouveau partenariat pour stimuler la fr�quentation du public. C'est ainsi que l'op�ration "Ao�t au cin�" sera �tendue et commencera d�s le 15 juillet.
Les exploitants enrichiront cette manifestation en organisant des animations culturelles avec le soutien de la Ville.
En outre, d�s le mois d'octobre, une op�ration in�dite sera lanc�e par la Ville et l'Association fran�aise des cin�mas d'art et d'essai. Il s'agira d'une grande semaine du cin�ma d'art et d'essai avec une recherche particuli�re dans la programmation, avec des d�bats, des rencontres, des conf�rences, pour un tarif unique ramen� � 20 F, pour toutes les s�ances et tous les publics. D�s cette ann�e 4 millions de francs seront consacr�s � ces op�rations nouvelles en direction du public.
Naturellement, ces efforts nouveaux de la Ville doivent venir s'ajouter aux aides publiques qui existent d�j�. Ils ne doivent se traduire par aucun d�sengagement, bien au contraire. Cela doit �tre clair pour tout le monde et particuli�rement pour l'Etat.
C'est pourquoi j'ai pris soin de proposer au Centre national de la Cin�matographie de passer avec la Ville une convention visant � toujours mieux coordonner l'action de l'Etat et de la Municipalit� en faveur du cin�ma. Dans le m�me esprit, je souhaite tr�s ardemment pouvoir soumettre tr�s prochainement � notre Conseil une d�lib�ration renouvelant la concession � l'Etat du Th��tre du Rond-Point, o� doit s'installer Francis HUSTER. J'ai accept�, pour favoriser ce renouvellement, que la Ville renonce � toute redevance du minist�re de la Culture et de la Communication.
Je suis s�r que vous appr�cieriez ce point, Monsieur DELANO�. Et j'attends naturellement avec empressement la r�ponse du ministre, � qui j'ai �crit comme � Francis HUSTER.
Oui, Mesdames, Messieurs, mes chers coll�gues, Paris aime la culture, Paris aide ceux qui cr�ent et cela m�rite d'�tre reconnu. Et nous le faisons parce qu'� nos yeux, au-del� des rendez-vous mondains, au-del� du bruit et des effets de mode, la culture est une dimension essentielle et quotidienne de la vie des Parisiens et des Parisiennes. Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
La parole est � M. POZZO DI BORGO.
M. Yves POZZO DI BORGO. - Monsieur le Maire, les d�cisions que vous annoncez concernant la fiscalit� et le catalogue des mesures qui l'accompagnent montrent l'attention de l'�quipe municipale pour le cin�ma et pour le th��tre.
Dans votre communication, Monsieur le Maire, vous auriez pu aussi rappeler le r�le de nos conservatoires municipaux dans l'enseignement du m�tier d'acteur, l'action de nos centres d'animation culturelle, les activit�s de la maison du geste et de l'image, les ateliers d'aides � l'action th��trale et j'en oublie certainement...
Tout cela pour montrer que l'effort de la Municipalit� de Paris est tout � fait exceptionnel en ce qui concerne les entreprises de spectacle et notamment celles du th��tre.
Cette politique est un param�tre important du r�le de la capitale culturelle europ�enne que nous souhaitons faire jouer � notre ville.
Cette politique est d'autant plus n�cessaire que la fr�quentation th��trale a subi de plein fouet la concurrence du cin�ma et de la t�l�vision.
Elle essuie actuellement celle de l'Internet et chez les plus jeunes, celle des jeux vid�o.
Comme la cr�ation th��trale est un �l�ment essentiel de notre patrimoine culturel, elle ne peut donc dispara�tre.
C'est � juste titre que la Ville de Paris fait beaucoup pour elle.
Mais le faisons-nous bien ?
Lorsque des personnalit�s du monde de la sc�ne sont consult�es, certaines d'entre elles estiment que Paris qui se veut capitale europ�enne en ce domaine est en �tat de provincialisation.
Il n'y aurait pas, d'apr�s eux, de soutien aux troupes manquantes. Il existent, bien s�r, disent-elles un catalogue important de mesures mais il semble que cette distribution de cr�dits soit trop souvent r�active.
D'autres se plaignent du manque de transparence et ont l'impression d'un �parpillement des subventions et d'un saupoudrage qui peut sembler inefficace.
D'aucuns affirment que la politique de la Ville est insuffisamment novatrice parce qu'elle ne soutient pas l'ensemble des projets qui font la vie th��trale � Paris et insuffisamment conservatrice parce qu'elle n'aide pas assez le th��tre priv�.
Je ne partage pas enti�rement cet avis.
Mais il est vrai, la plupart ne voient pas derri�re cette distribution de cr�dits importants l'expression d'une politique. Ils ne distinguent pas de ligne esth�tique th��trale ou pour parler plus s�rieusement, ils ne sentent pas de politique dans les r�pertoires propos�s et soutenus.
Ces critiques des professionnels du th��tre, peut-�tre injustes et excessives, rejoignent en partie celles de mes coll�gues du groupe U.D.F. qui sont souvent intervenus pour critiquer le manque de lignes directrices dans l'attribution des subventions aux activit�s th��trales. Ils se sont plaints du saupoudrage qui pr�valait � leurs yeux.
La cr�ation �tant un sujet d�licat et l'expression d'une r�alit� tr�s complexe. Elle porte en germe des ferments de pol�miques forts. Je vais essayer d'en parler avec humilit�.
Un fait tout d'abord, le th��tre national est d'abord parisien ; 75 % des th��tres de notre pays sont dans notre ville. Sur les 47 th��tres priv�s que comptent la France, 46 sont � Paris.
Cette constatation entra�ne une �vidence : la d�fense et le d�veloppement du th��tre fran�ais ne peut �tre que la cons�quence d'un travail conjoint de la Ville et de l'Etat, quelles que soient leurs couleurs politiques respectives.
Il ne peut y avoir une action parall�le qui s'ignore entre ces deux intervenants. Il faut une synergie, ce qui ne semble pas �tre le cas actuellement, en dehors de l'action en commun que nous avons au sein de "l'association de soutien au th��tre priv�".
La concertation existe de fa�on informelle par le biais des fonctionnaires, mais aucune structure de dialogue et de r�flexion n'existe.
Il est donc plus que n�cessaire et urgent qu'une commission de concertation, d'�valuation et d'attribution de subventions soit formalis�e et mise en place.
Elle pourrait �tre compos�e de repr�sentants de l'Etat par le biais de la DRAC, de repr�sentants de la Ville, �lus et fonctionnaires, de propri�taires de salles priv�es et de directeurs de salles publiques, de metteurs en sc�ne, de critiques th��traux et des personnalit�s ext�rieures et pourquoi pas des usagers.
Cette diversit� serait le gage d'une confrontation d'opinions. Elle permettrait � cette commission de s'interroger sur la d�finition de lignes esth�tiques th��trale et sur l'opportunit� de subventions � accorder aux diff�rents �tablissements dont les �tablissements municipaux.
Elle pourrait �valuer les prises de risques n�cessaires qu'impose toute cr�ation contemporaine.
Avec la participation des repr�sentants de l'Etat, cette action s'inscrirait dans une politique plus g�n�rale du d�veloppement du th��tre fran�ais, qui serait ainsi d'autant plus fort pour affirmer son image europ�enne.
La commission pourrait aussi prendre en compte les petits th��tres que l'on appelle les petits lieux. Je vous rappelle qu'ils repr�sentent 50 % des th��tres parisiens.
C'est eux l'avenir de notre cr�ation th��trale. Ces petits lieux comme l'Akt�on th��tre, le Lavoir moderne parisien, l'Alambic studio th��tre ; l'association Confluences et d'autres ne font pas partie du fonds de solidarit� des th��tres. Il est donc n�cessaire qu'on les aide et c'est dans leur cas que le saupoudrage si fortement critiqu� pourrait intervenir de fa�on intelligente.
Les dix aides de 50.000 F chacune que vous d�bloquez pour les jeunes cr�ateurs ne doivent �tre que les pr�mices d'une politique plus ambitieuse.
Cette commission pourrait �tre �galement � la base d'une action � l'�gard des plus jeunes.
Il y a, bien s�r, l'excellente op�ration "100.000 Places Jeunes", pour faire conna�tre et appr�cier cette forme d'expression artistique aux jeunes qui n'y sont pas familiaris�s -� ce propos, les mairies d'arrondissement ne seraient-elles pas le lieu idoine pour distribuer les passes pour les diff�rentes offres culturelles (18 heures - 18 F, Ao�t au Cin�, Prenez une place, venez � deux). Ce serait un bon moyen de d�velopper la d�mocratie locale.
Mais la commission pourrait d�ployer son action � l'�gard des jeunes en liant chaque subvention qu'elle proposerait d'attribuer � une mission p�dagogique en milieu scolaire et universitaire.
Un label pourrait m�me �tre accord� � certaines compagnies qui s'impliqueraient fortement dans ces missions.
Et �videmment chacune de ces d�cisions devrait �tre soumise au Conseil de Paris. Et comme une subvention implique une v�rification, pourquoi ne pas charger notre Inspection g�n�rale des services de contr�ler l'utilisation de ces cr�dits. Les �lus pourraient pour une fois voir ce qu'elle produit !
La cr�ation de cette commission serait le signe, Monsieur le Maire, que vous souhaitez que votre action en faveur du th��tre soit plus lisible.
Cette commission pourrait d'ailleurs voir ses attributions �tendues. Elle pourrait, par exemple, pousser � r�habiliter les s�ances de th��tre � 18 heures.
Elle pourrait aussi avoir un r�le de veille et ainsi attirer l'attention de la Municipalit� sur la n�cessit� de sauver le 21, rue Blanche, si�ge l�gendaire de l'ancienne Ecole nationale Sup�rieur des Arts et Techniques du Th��tre (l'ENSATT) maintenant � Lyon.
La cr�ation de cette commission ainsi compos�e serait le signe que vous souhaitez une concertation plus forte avec l'Etat pour que le th��tre fran�ais soit digne de sa r�putation.
Le renouvellement de la concession du Th��tre du Rond-Point qui arrive � �ch�ance sera le signe de cette politique plus cons�quente. Ce lieu est un des plus beaux th��tres de la Ville. La d�cision que vous avez prise va dans le bon sens.
La r�ponse � cette question est un test pour notre majorit� municipale.
Voil�, Monsieur le Maire, j'aurais aim� parler du cin�ma mais le temps accord� ne le permet pas. Et pour ce qui concerne le th��tre je dirai qu'avec pas grand chose, la mise en place d'une commission, nous pouvons transformer une politique de bonne volont� en une grande politique du th��tre plus lisible pour les amateurs de cet art si fascinant.
M. LE MAIRE DE PARIS. - On ne peut pas dire que c'est une petite politique, nous disons que pour le th��tre c'est une grande politique. On peut bien entendu toujours consid�rer que c'est insuffisant, nous mettons des cr�dits importants, nous avons remont� la subvention � ce que souhaitaient les responsables du th��tre � 22,5 millions c'est-�-dire la part de l'Etat.
Je l'ai impos�e. On peut toujours am�liorer, je ne peux que me r�jouir des mesures en mati�re de taxation que nous avons prises sur le th��tre et le cin�ma ind�pendant, le cin�ma d'art et d'essai.
Il y a aussi ce que nous faisons pour les jeunes : dans les mesures r�centes qui ont �t� prises notamment pour les jeunes qui peuvent les lundi, mardi, mercredi et jeudi, aller au th��tre � 70 F. Tout cela va dans le bon sens. On ne peut que se r�jouir de ce qui peut �tre am�lior�.
Pour le th��tre du Rond-Point, nous voulons le maintien de sa finalit�, cela va de soi. J'ai d'ailleurs dit tout � l'heure que la Ville �tait pr�te � renoncer � demander � l'Etat - c'est un geste que l'on peut d'ailleurs discuter - certaines choses.
Toutes les mesures doivent aller dans le sens du maintien. C'est d'ailleurs ce que j'ai �crit � Mme TRAUTMANN et � M. HUSTER.
Madame MOREAU, vous avez la parole.
Mme Gis�le MOREAU. - Votre communication, Monsieur le Maire, salue la diversit� et la richesse de la vie culturelle de notre Capitale. Elle souligne aussi les limites auxquelles se heurtent tant les professionnels que le public.
Face aux d�fis auxquels la vie culturelle de la Capitale est confront�e, je dirai que l'aide consentie pour le cin�ma, le th��tre, est tout de m�me modeste : 200 millions de francs sur un budget global de 30 milliards de francs.
Une bonne vingtaine de mesures sont envisag�s, cela fait peu pour chacune. Il y a, c'est �vident, de bonnes id�es mais je dirai, comme souvent, qu'elles sont mises en oeuvre � doses hom�opathiques.
A propos de d�fis, j'en ai relev� trois dont deux sont d'ailleurs soulign�s dans votre communication pour lesquels les moyens de faire une action de bien plus grande ampleur seraient n�cessaires.
Premier d�fi : parvenir � enrayer les difficult�s qui ont d�j� fait renoncer tant de professionnels du cin�ma ou du th��tre et qui risquent de faire plonger ceux qui, contre vents et mar�es, se battent pour subsister.
Deuxi�me d�fi : favoriser la participation d'un public aux ressources modestes qui ne peut, faute de moyens, aller autant au spectacle qu'il le voudrait.
Troisi�me d�fi : aider � conqu�rir de nouveaux publics pour le th��tre ou le cin�ma alors que tant de parisiens, jeunes ou moins jeunes, se trouvent, et pas seulement pour des raisons financi�res, pratiquement exclus de la prodigieuse vie culturelle parisienne.
S'agissant du th��tre, dix mesures sont envisag�es. Il est assez difficile de s'y retrouver pour les sommes effectivement d�bloqu�es. Des subventions de 1998, de 1999, voire m�me de 1991 sont �voqu�es et les chiffres pour l'an 2000 ne figurent pas toujours.
Les op�rations "100.000 places jeunes" et "prenez une place, venez � deux" sont appr�ci�es et montrent combien le prix des places est un obstacle. Elles sont cependant limit�es dans le temps : trois jours dans l'ann�e pour "deux places pour une". C'est quand m�me restreint.
Ne peut-on envisager une plus grande extension de ces deux mesures qui rencontrent un vif succ�s ?
Il en est de m�me pour celles qui concernent le cin�ma, "Ao�t au cin�" et "18 heures-18 francs".
Par ailleurs, je voudrais noter la faiblesse de l'aide en faveur des jeunes compagnies : 50.000 F maximum pour chaque projet, pour un total de 50 millions. Faiblesse aussi de l'aide pour les travaux, en dehors du "Th��tre 14" et du "Th��tre du Chaudron". 3 millions de francs pour les autres th��tres, c'est assez peu.
Concernant le cin�ma et particuli�rement les cin�mas ind�pendants d'art et d'essai, l� nous sommes dans une situation qui a d�pass� la c�te d'alerte. Des dizaines et des dizaines de salles ont disparu au cours des derni�res d�cennies. Nous sommes pass�s des cin�mas de quartiers aux quartiers de cin�mas, avec 4 secteurs qui r�alisent les 3/4 des entr�es avec les quartiers de l'Est, (sauf le 13e), et du nord de Paris, largement d�pourvus de salles de cin�ma alors qu'il s'agit des arrondissements parmi les plus peupl�s et encore, les plus populaires.
GAUMONT et UGC assurent pr�s de 90 % de la diffusion des films, avec les cons�quences qui en r�sultent pour la diversit� de l'offre cin�ma, fran�aise et europ�enne.
Les cin�mas ind�pendants et particuli�rement ceux qui ne comptent qu'un seul �cran se d�battent dans d'�normes difficult�s. Les gestionnaires parviennent tout juste � se tenir la t�te hors de l'eau. Le moindre impr�vu et cela peut �tre la catastrophe. L'exon�ration de la taxe professionnelle pour les salles r�alisant moins de 2.000 entr�es hebdomadaires et l'aide � la r�novation des salles de la part de la Ville sont pr�cieuses mais ne repr�sentent dans le premier cas que 4,5 millions et 1,5 million dans le second cas.
Est-ce que cela peut suffire � pr�server les quelques salles ind�pendantes qui restent ?
Je propose que la Ville se donne le mot d'ordre : plus une seule salle de cin�ma ind�pendant ne doit fermer � Paris.
Une attention vigilante doit �tre mise en oeuvre pour pouvoir secourir toute salle en danger.
Des mesures sp�cifiques pourraient peut-�tre aussi �tre envisag�es, soit d'aides suppl�mentaires, soit de promotion. Par exemple, pourquoi pas une semaine parisienne du cin�ma ind�pendant, avec des places � prix r�duit, au-del� de l'op�ration "ao�t au cin�" pour les jeunes ?
S'agissant du Champollion, nous pensons que le classement demand� et le rachat par la Ville devraient se concr�tiser rapidement.
Concernant la Pagode, l'annonce d'une contribution financi�re de la Ville aux travaux de restauration est un point positif mais � quel niveau s'effectuera-t-elle ?
Enfin, la Municipalit� n'a-t-elle pas un r�le plus actif � jouer pour que soit surmont� le diff�rend entre la propri�taire et le gestionnaire de la salle, qui a conduit � la fermeture durant des ann�es de cette seule salle de cin�ma du 7e arrondissement et qui risque d'aboutir � sa disparition ?
Je terminerai sur une question concernant le moratoire de 3 ans pour les multiplex, d�cid� en 1998. Celui-ci doit donc logement prendre fin en 2001. La Municipalit� va-t-elle prolonger au moins jusqu'au mois de mars 2001 ce moratoire ? Je suppose que les candidats � la Mairie de Paris s'engageront dans son prolongement au-del� de ce d�lai ? J'aimerais conna�tre votre position sur ce point, Monsieur le Maire.
Pour conclure, j'�voquerai tr�s rapidement ce troisi�me d�fi qu'est l'aide � la conqu�te de nouveaux publics pour le th��tre et le cin�ma, notamment le cin�ma d'art et essai.
L'A.S.T.P. existait pour le th��tre avec toute une grande partie de ses moyens consacr�s � la garantie des d�ficits. L'op�ration "ao�t au cin�" est int�ressante mais n'y a-t-il pas d'autres initiatives plus permanentes � envisager en liaison avec les �coles, les centres de loisirs, les associations ?
Est-il concevable de continuer � laisser des dizaines de milliers de Parisiens, et de jeunes en particulier, passer compl�tement � c�t� de la richesse culturelle parisienne ? Une r�flexion et une concertation devraient �tre engag�es dans ce sens.
Un dernier mot, non pour exprimer un regret car ceci est toujours vain mais pour formuler un souhait, celui de voire notre Conseil d�battre et d�cider de mesures notamment en faveur des arts plastiques, avec le probl�me des lieux d'accueil et d'expression des cr�ateurs et pour le public, et en faveur de l'activit� musicale de la Ville avec, en particulier, la situation pr�occupante dans laquelle se trouve l'Orchestre de Paris qui, si rien n'est fait, se retrouvera � la rue en 2002.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - La parole est � M. KUBICZ.
M. Richard KUBICZ. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, s'il est un crit�re qui s�pare les m�tropoles prestigieuses des simples grandes villes, c'est bien l'offre culturelle et en particulier le th��tre.
Broadway � New York, Londres et Berlin ont maintenu contre vents et mar�es une cr�ation abondante et qui leur conf�re un prestige constant.
Paris tient plut�t bien son rang. Moins brillante en mati�re de cr�ation mais tr�s g�n�reuse quant � l'offre de spectacles.
Dans une �conomie de services, les spectacles ont une importance consid�rable par leur pouvoir d'attraction touristique bien s�r, mais aussi de la p�riph�rie vers le centre, contribuant ainsi � animer des quartiers excentr�s ou d�serts le soir lorsque les bureaux l'emportent sur les logements.
Une industrie de la cr�ation comme celle du th��tre est par essence fragile. Les grands succ�s populaires c�toient le th��tre d'essai, les grandes salles cohabitent avec les mouchoirs de poche et quelquefois, les premi�res sont vides et les secondes refusent du monde.
C'est pourquoi le r�le de la Ville en tant qu'�l�ment pond�rateur est fondamental. Par son aide � la cr�ation, par l'exon�ration totale de la taxe professionnelle, par les subventions d'�quipement qu'elle accorde aux �tablissements priv�s ou aid�s, la Ville soutient une offre de spectacles extr�mement riche et qui l'honore.
Nous sommes beaucoup � penser que les 4.323.000 F d�pens�s pour inviter les Parisiens au th��tre, dans le cadre du programme "prenez une place, venez � deux" sont de l'argent intelligemment d�pens�.
Les Oscars ont r�compens�, cette nuit, "American Beauty", le premier film d'un auteur de th��tre britannique. Dans cette r�compense, c'est � l'�cole anglaise du sc�nario qu'on rend hommage.
D�j� dans les ann�es 30, les grands auteurs du th��tre anglais �taient invit�s � Hollywood. La cr�ation th��trale est, par essence, essentielle � la vitalit� de l'industrie du th��tre et du cin�ma. C'est pourquoi l'action de la Ville qui accueille les trois quarts des th��tres fran�ais doit mettre l'accent sur le d�veloppement de jeunes talents, sur la cr�ation contemporaine, sur l'aide � la premi�re pi�ce, bref sur tout ce qui permet d'alimenter un flux constant de projets irriguant �ventuellement le cin�ma fran�ais.
A cet �gard, l'action de la Ville et de votre adjointe H�l�ne MAC� de L�PINAY nous appara�t charg�e d'engagement et de projets prometteurs. Les actions et projets d�crits dans le document que vous nous avez communiqu� nous apparaissent �galement adapt�s au d�fi que vous nous avez d�crit.
Paris n'a sans doute pas � rougir face � la diversit� de l'offre londonienne ou berlinoise, c'est beaucoup et nous vous remercions pour cette vigilance.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Paris-Libert�s" et "Rassemblement pour Paris").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur KUBICZ.
La parole est � M. BISE.
M. Alain BISE. - A titre pr�liminaire, je voudrais tout d'abord vous remercier, Monsieur le Maire, au nom du groupe "Rassemblement pour Paris", de la communication que vous venez de faire � notre Assembl�e, relative aux actions conduites par la Municipalit� en faveur du cin�ma et en faveur du th��tre, domaines importants s'il en est des interventions culturelles de la Ville.
Dans un avis adopt� par le Conseil �conomique et social sur le probl�me du d�veloppement des activit�s th��trales, Pierre DUX, � l'�poque rapporteur de la session du cadre de vie, �crivait que "de tous les arts, le th��tre est celui dont l'influence est la plus assur�e parce qu'il est directement perceptible et qu'il est collectif".
Paris, capitale de la France, se devait donc d'avoir une ambition culturelle, notamment dans le domaine des arts vivants. C'est ce qui a �t� mis en ?uvre depuis une vingtaine d'ann�es au cours des mandatures qui se sont succ�d�es, avec la remarquable particularit�, je voudrais le signaler avec force, de favoriser et de d�velopper tout � la fois une politique culturelle de prestige et de haut niveau mais �galement des actions de proximit� et d'accessibilit� au plus grand nombre.
Aujourd'hui, l'expos� de votre communication, Monsieur le Maire, confirme votre volont� d'avoir poursuivi et amplifi�, depuis le d�but de cette mandature, cette m�me politique en faveur du th��tre et en faveur du cin�ma.
Ce constat s'impose et ne saurait s�rieusement �tre d�ni�. Je pense d'ailleurs que les pr�c�dents orateurs que nous avons entendus ont fait des observations dans ce m�me sens, c'est un constat qui s'impose.
Les interventions de la Ville en faveur du th��tre sont multiples et diversifi�es tant dans le secteur municipal que dans le secteur priv�.
Je rappellerai que le secteur municipal comprend des �tablissements institutionnels de prestige pour lesquels les moyens, tant en �quipement qu'en fonctionnement, ont �t� d�velopp�s au cours des diff�rentes ann�es, mais �galement des th��tres dits d'arrondissement, r�partis principalement dans les arrondissements p�riph�riques, lesquels participent de plus en plus � l'activit� th��trale parisienne.
Egalement dans le secteur priv�, les interventions de la Ville se manifestent de fa�on significative par des actions directes mais �galement par des actions indirectes.
C'est, en premier lieu, la participation de la Ville au fonds de soutien aux th��tres priv�s, cela a d�j� �t� �voqu� tout � l'heure, fonds sans lequel les quelque 51 salles de th��tres priv�s � Paris ne seraient plus aujourd'hui.
L'effort significatif de la Ville pour parvenir � la parit� de financement avec l'Etat est tout � fait remarquable, vous l'avez rappel�, Monsieur le Maire. Mais c'est �galement l'aide � la cr�ation et l'aide aux compagnies th��trales qui montent des spectacles � Paris, aide qui contribue bien �videmment � la richesse et � la diversit� des manifestations th��trales dans notre Capitale.
Mais, au-del� de ces actions directes, il faut tenir compte d'autres mesures importantes qui sont bien souvent innovantes.
C'est l'action en faveur du public : cr��e en 1990, l'op�ration "la Mairie de Paris vous invite au th��tre" permet d'enregistrer une forte fr�quentation du public et mobilise chaque ann�e l'ensemble des th��tres de la Capitale.
C'est l'op�ration "100.000 places dans les th��tres priv�s parisiens", lanc�e � votre initiative, Monsieur le Maire, et destin�e � favoriser l'acc�s des jeunes aux spectacles pr�sent�s par les th��tres priv�s, op�ration qui conna�t un v�ritable succ�s aupr�s des jeunes Parisiens de moins de 26 ans.
Mais ce sont aussi les aides � l'�quipement des th��tres parisiens, id�e innovatrice depuis quelques ann�es qui a permis l'attribution de subventions d'�quipements pour la pr�servation des th��tres priv�s, lesquels constituent des �l�ments importants du patrimoine architectural parisien.
C'est ainsi qu'entre 1995 et 1999, des subventions importantes d'�quipement ont �t� allou�es et il en sera de m�me dans le courant de la pr�sente ann�e.
Enfin, Monsieur le Maire, votre d�cision d'appliquer aux entreprises de spectacles le taux maximum d'exon�ration de la taxe professionnelle pr�vu par la loi de finances pour 1999. Cette d�cision d'exon�ration � 100 % de la taxe professionnelle constitue, de la part de notre Municipalit�, une v�ritable avanc�e, une avanc�e majeure et importante dans le soutien au secteur culturel et nul ne saurait s�rieusement aujourd'hui vouloir le contester.
En faveur du cin�ma, puisque votre communication porte �galement sur les actions de la Ville en faveur du cin�ma, les interventions de la Ville sont plus r�centes mais elles existent et elles se sont d�velopp�es. Il s'agit d'un secteur traditionnellement important � Paris, secteur qui a connu dans les ann�es pass�es une importante baisse de fr�quentation et malheureusement la fermeture d'un grand nombre de salles.
C'est ainsi que d�s 1989 a �t� initi�e par la Ville la premi�re op�ration "18 heures - 18 F" destin�e pendant une semaine � favoriser l'acc�s du public dans les salles de cin�ma parisiennes. Le principe de cette op�ration s'est renouvel� chaque ann�e et a �t� renforc� et �largi.
Mais c'est �galement l'op�ration "Ao�t au cin�ma � Paris", lanc�e � l'initiative de notre Municipalit� en 1994 et r�it�r�e chaque ann�e.
En cr�ant cette manifestation, la Ville a permis de proposer principalement aux jeunes d'acc�der au cin�ma � des conditions tarifaires exceptionnelles et en les incitant � d�couvrir des films d'art et d'essai.
C'est aussi, depuis 1991, l'action en faveur des exploitations ind�pendantes par des aides � l'�quipement pour le cin�ma, destin�es � soutenir les salles qui, par leur localisation ou leurs programmes - de qualit� d'ailleurs - permettent � Paris de rester encore aujourd'hui la Capitale du cin�ma.
Ces aides se sont d�velopp�es et sont pr�vues �galement au budget 2000, je n'entrerai pas dans le d�tail. Vous avez notamment cit�, Monsieur le Maire, la protection du Champollion, et l'intervention qui pourrait �tre envisag�e de la part de la Ville pour sauver la salle "La Pagode".
Enfin, toujours pour le cin�ma, je voudrais citer, pour ce qui concerne une v�ritable action directe de la Ville, le Forum des images qui, il faut le rappeler, est unique au monde et dont les locaux ont �t� �tendus en 1998, qui constitue une v�ritable institution du cin�ma � Paris. Je crois qu'il fallait le souligner.
C'est dire, mes chers coll�gues, que les secteurs du th��tre et du cin�ma � Paris offrent une v�ritable richesse culturelle, au concours de laquelle notre municipalit� participe activement et remplit ainsi une double mission : mission de service public et mission de soutien au secteur priv� que nous avons toujours voulu doser savamment et tent� d'�quilibrer au maximum.
Avant de conclure cependant, je voudrais rappeler l'extr�me fragilit� de l'�quilibre budg�taire de toute entreprise � caract�re culturel ; par cons�quent le souci permanent qui doit �tre le n�tre dans nos choix budg�taires en ce domaine.
En un mot, toujours veiller au juste arbitrage entre �conomie et d�penses. Je fais explicitement allusion � la d�cision budg�taire de d�cembre dernier qui, dans un souci d'�conomie, a diminu� de 2 % l'ensemble des subventions attribu�es aux associations.
Certaines de ces associations, comme vous le savez, g�rent des �quipements culturels financ�s principalement par la Ville, dans le cadre de la politique culturelle de prestige qui est la n�tre, mais �galement politique de proximit� mise en oeuvre par la Municipalit� depuis de nombreuses ann�es.
Je veux parler des institutions comme le Th��tre du Ch�telet ou le Th��tre de la Ville, mais �galement des th��tres d'arrondissement qui contribuent � une richesse th��trale dans Paris, lesquelles institutions prennent, Monsieur le Maire, des engagements artistiques sur plusieurs ann�es, vous le savez, et ont d� �galement faire face, cette ann�e, � la mise en oeuvre de la l�gislation sur les 35 heures et vont devoir faire face � la modification des r�gles fiscales applicables aux associations.
Je veux dire par l� qu'une revalorisation du montant de certaines subventions sera donc probablement n�cessaire � l'occasion du vote du budget modificatif qui interviendra dans quelques mois et je souhaite v�ritablement qu'un consensus au sein de la majorit� puisse intervenir et permette certaines revalorisations qui ne manqueront pas, vous le savez, d'�tre n�cessaires.
Aujourd'hui, plus qu'hier, toute politique culturelle doit avoir une importance particuli�re. Telle est, je le sais, votre d�termination, Monsieur le Maire, et le groupe "Rassemblement pour Paris" y adh�re pleinement.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur BISE de votre bonne intervention.
La parole est � Mme Soizik MOREAU.
Mme Soizik MOREAU. - Merci, Monsieur le Maire.
Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, vous venez de nous livrer un catalogue de mesures qui, mises bout � bout, ne font pas une politique ni un programme suffisants.
Impossible de ne pas trouver sympathiques, prises isol�ment, la plupart de vos d�cisions pour garantir diversit� et richesse de l'offre culturelle � Paris. Cependant, il faut remettre � chaque fois les points en perspective.
Prenons le cin�ma.
Mes coll�gues ont �voqu� certaines carences, je n'y reviendrai pas, mais pour ma part je dirai que si sauver le Champollion et la Pagode, deux cin�mas chers au c?ur des Parisiens de toutes les g�n�rations, c'est tr�s bien (et le Mouvement des citoyens ne peut qu'approuver), dans le m�me temps comment m�conna�tre la tendance profonde du moment ? Depuis le milieu des ann�es 90, la France, et Paris en particulier, voient prolif�rer des complexes cin�matographiques de taille g�ante. Les multiplexes ont fait leur apparition � Bercy, dans le quartier des Halles, place d'Italie, etc.
Les cons�quences du ph�nom�ne sont simples, souvent redoutables : mainmise de quelques multinationales de l'industrie des loisirs et situation des cin�mas de quartier devenue la lutte du pot de terre contre le pot de fer.
Cette tendance n'est d'ailleurs qu'un aspect de la politique d'urbanisme sp�culatif qui remonte aux mandatures pr�c�dentes et dont la v�tre est �videmment l'h�riti�re.
Depuis 1975, Paris a perdu 180.000 habitants, le tissu culturel des quartiers en g�n�ral en souffre �videmment.
Par ailleurs, vous ne nous dites rien de la cr�ation, pourtant n�cessaire, d'un fonds de soutien municipal � la cr�ation audiovisuelle.
En ce qui concerne le th��tre, je distinguerai les questions des lieux, de la cr�ation, du public.
La r�novation des th��tres 14, Jean-Marie Serrault et Sylvia Monfort, ne saurait faire oublier d'autres aspects de la politique de la Ville, comme le traitement de cette fameuse salle de la Ga�t� lyrique par exemple : 20 ans de d�sh�rence et un projet avort� � la fin des ann�es 80. N'est-il pas temps que les �lus parisiens disposent des �tudes de faisabilit� concernant la r�novation de cette salle ? Je propose que son avenir fasse l'objet d'un d�bat d�mocratique, au lieu d'�tre livr� � une sorte d'opacit� bien difficile � percer.
Ce que vous appelez l'am�nagement culturel de proximit�, souvent int�ressant, reste cependant en de�� des objectifs annonc�s pour garantir l'acc�s � la culture pour tous.
A c�t� des th��tres municipaux aux programmes ambitieux (d'aucuns diront �litistes, mais certainement pas moi, je ne conteste en aucun cas la l�gitimit� de tels programmes), il est n�cessaire de pallier la carence en �quipements de quartiers.
Des petites salles, qui ont fait la preuve de leur qualit� par des programmations int�ressantes, souvent innovantes, ne re�oivent aucune aide. Elles font pourtant beaucoup pour la diffusion de la culture. Vous annoncez que vous allez d�sormais les soutenir. Nous verrons si vous aidez ces petits th��tres qui, en m�me temps, favorisent nombre d'artistes, favorisent leur emploi, qu'il s'agisse des musiciens, des gens de th��tre, des chanteurs, des techniciens du spectacle.
Maintenant, en ce qui concerne l'aide � la cr�ation en faveur des compagnies de th��tre, comment ne pas relever l'inad�quation des crit�res d'attribution de l'aide aux projets ? Je crois que maintenant tout le Conseil de Paris sait que c'est mon dada...
L'exploitation pendant un minimum de 25 repr�sentations cr�e un ticket d'entr�e trop �lev� pour une petite compagnie. Il exclut de la m�me fa�on toute forme de spectacle itin�rant.
Enfin, les op�rations tarifaires mentionn�es dans votre communication, pour sympathiques qu'elles soient, ne sauraient remplacer une politique d'ensemble visant � d�mocratiser davantage l'acc�s aux oeuvres de l'esprit. Les baisses de prix consenties sous certaines conditions d'�ge ou de calendrier ont le plus souvent un caract�re temporaire, souvent insuffisant pour amener au th��tre de fa�on durable des publics qui ne sont pas familiers de cette forme d'expression.
Voil� les quelques remarques que j'avais � faire.
Je vous remercie, Monsieur le Maire.
(Applaudissements sur les bancs du groupe du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.
Monsieur RIOU, vous avez la parole.
M. Alain RIOU. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, sur votre communication relative au cin�ma et au th��tre, vous tentez de vous racheter dans le domaine culturel, dont le moins que l'on puisse dire est qu'il n'appara�t pas comme une de vos priorit�s politiques.
Votre pr�sentation de l'enveloppe globale de 200 millions de francs est notoirement insuffisante...
M. LE MAIRE DE PARIS. - C'est vous qui le dites ! C'est une affirmation.
M. Alain RIOU. - C'est vrai, je dis les choses, effectivement.
Votre pr�sentation de l'enveloppe globale de 200 millions de francs est notoirement insuffisante pour une Ville comme Paris.
Le budget culturel est tr�s marginal par rapport au budget global de la Ville ; c'est d'ailleurs sans doute le budget le plus faible en pourcentage de toutes les grandes villes fran�aises. Les moyens financiers consacr�s au cin�ma et au th��tre sont marginaux au regard du budget culturel global. Votre communication porte donc, malheureusement, sur le marginal du marginal !
Le r�le de la Ville dans le domaine du cin�ma et du th��tre m�rite beaucoup plus et beaucoup mieux.
Sur le d�tail, je voudrais faire quelques observations.
Sur la Scala tout d'abord, le Syndicat des r�alisateurs, s'il avait �t� aid� par la Mairie de Paris, se proposait d'acheter ce lieu. Vous n'avez pas boug�. C'est une secte qui s'y est install�e. Mais rien n'est fini. Si votre volont� est de ne pas autoriser les permis de d�molir et de construire sur ce lieu, il est possible qu'un rachat intervienne et, dans ce cas, le probl�me de la r�utilisation culturelle avec notre aide publique se reposera.
Sur le Berry-Z�bre, � Belleville, vous n'avez rien fait durant des ann�es alors que la Ville aurait pu racheter ce lieu et le faire animer. Dans ce quartier populaire de Paris, � l'intersection de quatre arrondissements, vous avez marqu� votre m�pris pour les attentes des habitants. Vous vous manifestez toujours par l'absence d'intervention ou par des demi-mesures. Vous pr�f�rez laisser se d�ployer les multiplexes que de vous pencher sur le tissu d�licat et fragile de certains arrondissements.
Des petits th��tres risquent de dispara�tre � Paris cette ann�e, par exemple le Th��tre des Songes dans le 20e arrondissement. S'il n'est pas aid�, notamment par la Ville, d�s le premier semestre 2000, il est menac� de ne pas passer l'�t�, et il y en a d'autres qui sont dans ce cas.
Face au r�le essentiel de l'Etat � Paris en mati�re de th��tre (mais l'Etat ne peut pas tout faire), vous �tes en de�� de votre simple devoir.
Cette m�me observation peut �tre faite concernant l'aide aux cin�mas d'art et d'essai. Ce qu'on leur propose est d�risoire, on ne peut m�me pas appeler cela une politique. Le Paris qui cr�e et qui bouge ne vous int�resse manifestement pas.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - C'est votre affirmation, bien s�r, l'effort que nous faisons pour le cin�ma d'art et d'essais a �t� reconnu comme tel par ses repr�sentants. Vous voyez que votre intervention est quand m�me sujette � caution.
En ce qui concerne l'Etat, je me permets de vous renvoyer � Pleyel, l� on voit bien ce que fait l'Etat en mati�re culturelle. Nous aurons l'occasion d'en reparler.
Madame CHABAUD, vous avez la parole.
Mme Jeanne CHABAUD. - Monsieur le Maire, je vous remercie de bien vouloir me donner la parole.
Je vous prie de m'excuser d'intervenir dans ce d�bat sur un projet ponctuel, il s'agit d'un probl�me d'urgence concernant des cin�mas de quartier, du 15e arrondissement.
Je veux parler tout d'abord de l'U.G.C. qui se situe rue de la Convention, o� un permis de construire a d�j� �t� d�pos� pour la construction d'un immeuble de 5 � 6 �tages de logements et en rez-de-chauss�e 1.100 m�tres carr�s de grande surface. M. Ren� GALY-DEJEAN, Maire du 15e, a �mis un avis r�serv� sur ce programme. D'autre part la soci�t� Gaumont projette de d�poser un permis de construire qui se situe presque en face de l'U.G.C., dans la rue Alain Chartier, place de la Convention.
Les salles sont neuves, elles ont �t� r�nov�es il y a deux ou trois ans et de plus, lors de la construction du multiplex d'Aqua Boulevard, auxquels les �lus du 15e arrondissement n'�taient pas favorables, les responsables de la soci�t� Gaumont s'�taient engag�s � ne pas fermer les salles du 15e arrondissement et M. Ren� GALY-DEJEAN normalement s'opposera � ce permis de construire.
Je voulais vous le signaler ainsi qu'� l'adjoint, mon coll�gue Jean CH�RIOUX, et nos �lus du 15e ici pr�sents, sont tout � fait contre le d�part de ces cin�mas.
M. CH�RIOUX. - Absolument !
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci bien. Tout le monde s'est exprim�, je donne donc la parole... ah ! Monsieur BLOCHE.
M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire. Je suis d�sol� de mon l�ger retard qui m'am�ne effectivement � avoir comme on dit pass� mon tour.
Monsieur le Maire, le groupe socialiste et apparent�s a pris connaissance de votre communication sur le cin�ma et le th��tre. Malgr� le travail souvent tr�s productif que je suis amen� au nom du groupe et avec beaucoup de mes coll�gues � concr�tiser avec votre adjointe � la Culture, Mme MAC� de L�PINAY, et la Direction des Affaires culturelles, dont je tiens � saluer � la fois le travail et la comp�tence, j'ai quelques difficult�s � ne pas avoir une vision critique sur cette communication.
En effet, aucune ligne directrice de la politique municipale en mati�re de th��tre et de cin�ma, aucune politique globale, ne se d�gage v�ritablement. Vous insistez surtout sur un soutien financier qui se r�v�le d'ailleurs, j'y reviendrai, notoirement insuffisant. Il s'agit visiblement plut�t pour vous d'annoncer un catalogue de mesures limit�es, constitu�es principalement d'un saupoudrage budg�taire extr�mement modeste et de quelques initiatives municipales aux vertus, je le crains, �ph�m�res.
Je commencerai par les th��tres municipaux d'arrondissement. Votre pr�d�cesseur avait promis un th��tre par arrondissement. Dix ans apr�s nous n'en sommes toujours qu'� 6 sur 20. Aucune politique coh�rente sur Paris ne leur est v�ritablement propos�e. La plupart du temps ils sont livr�s � eux-m�mes, c'est-�-dire aux lois de l'offre et de la demande.
Il n'existe pas non plus de r�flexion commune sur la programmation, les publics � toucher, l'aide � la cr�ation pour les compagnies parisiennes et les jeunes compagnies, ou encore les liens avec les quartiers et les parisiens.
En raison du manque de moyens - 3 millions de francs par an en moyenne par th��tre - pour assurer la gestion quotidienne des charges et la production, ils sont souvent oblig�s de travailler avec des bouts de ficelle. Certains sont m�me oblig�s de r�duire leur programmation � la moiti� de la saison avec des saisons qui commencent parfois en d�cembre ou janvier et qui se terminent en mai. On assiste de fait au d�veloppement d'une logique pas satisfaisante, telle que la location des salles de th��tre, des lieux de spectacle � Paris, pour permettre aux directions de ces th��tres de tenter d'�quilibrer les charges.
On peut s'�tonner que, dans cette communication, il n'y ait aucune indication, aucune ligne, sur le Th��tre de la Ville et des Abbesses o� pourtant se jouent beaucoup de pi�ces de th��tre, ou encore sur le Th��tre du Ch�telet, m�me si effectivement sa programmation est principalement musicale. Faut-il qu'� la prochaine s�ance du Conseil de Paris nous ayons une communication sur la danse et sur la musique ? Cela nous permettrait de voir les cons�quences, pour ces deux grandes institutions culturelles de la Capitale, des mesures budg�taires qui ont �t� malheureusement prises en fin d'ann�e derni�re. De m�me, il n'a pas un mot sur la Ga�t� Lyrique qui pourrait pourtant �tre restitu�e au th��tre puisqu'une salle symphonique n'y rentrera pas.
En mati�re de th��tre priv�, vous vous honorez d'avoir aid� � hauteur de 5 millions de francs les cr�dits d'�quipement de 22 th��tres priv�s sur cinq ans. Peut-on vraiment s'enorgueillir d'avoir aid� � l'�quipement de 22 salles � hauteur de 45.000 F par an ? Si l'on rapporte cette aide aux 140 salles parisiennes cela repr�sente une moyenne de 7.000 F chacune.
Pour l'avenir, vous vous engagez, � un an de la fin de la mandature, � accorder 3 millions de francs par an pour l'�quipement des 140 salles parisiennes, soit 21.000 F par salle. Il faut pr�ciser qu'avec un budget culture d'un peu plus de 700 millions de francs par an, si l'on s'en tient strictement au budget de la Direction des Affaires culturelles, soit un peu plus de 2 % du budget global, les moyens d'action restent forc�ment extr�mement limit�s.
J'ai not� que vous engagez des travaux au Th��tre du Chaudron pour un montant de 1.750.000 F pour la fin de l'ann�e. Je me r�jouis au passage que les Ateliers du Chaudron, qui n'ont pas de rapport direct aujourd'hui avec le Th��tre du Chaudron, sinon une proximit� g�ographique et une occupation commune d'un lieu il y a peu, soient aujourd'hui relog�s dans le 11e arrondissement. L'inauguration a d'ailleurs eu lieu lundi dernier.
Je note �galement qu'une aide exceptionnelle de 10 millions de francs � r�partir sur 2000 et 2001 (dans le cadre de la convention U3M pass�e avec l'Etat) est accord�e au th��tre de la Cit� universitaire, dont je salue l'excellent travail et la grande qualit� de la programmation. Je tenais � saluer ce double effort.
En ce qui concerne les aides fiscales, il faudrait peut-�tre rappeler que les aides et mesures fiscales accord�es sont � mettre au cr�dit du Gouvernement JOSPIN, j'�voque ici l'exon�ration de la taxe professionnelle sur les spectacles par la loi de finance 1999 et 2000. Vous savez que les �lus socialistes et apparent�s de la Capitale ont �t� tr�s mobilis�s d�s juillet 1999 sur cette question.
En mati�re de politique des publics, il s'agit l� encore de saupoudrage sans v�ritable r�flexion sur la mani�re dont doit �tre conduite une politique culturelle vers "les publics". Certes, des subventions sont accord�es � des th��tres tourn�s vers les jeunes publics, certes il y a une op�ration "100.000 places jeunes" avec tout de m�me des places � 70 F, certes il y a les op�rations "prenez une place venez � deux" ou "18 heures - 18 F", mais cette addition de mesures ne constitue pas v�ritablement une politique.
Rappelons aussi que les op�rations "invitations" pour le th��tre, le cin�ma ou la musique se sont jusqu'� l'ann�e derni�re d�roul�es � travers l'association para-municipale "Les Invitations de Paris". Il a fallu l'intervention ferme et r�p�t�e des �lus socialistes et apparent�s pour que la situation soit r�gularis�e par une reprise de ces op�rations en gestion directe par la Ville.
Je souhaiterais rappeler ce que j'ai d�j� dit � cette tribune : une politique tarifaire ne fait pas une politique culturelle et nous aurions tort de consid�rer les Parisiens uniquement comme des consommateurs culturels.
Par ailleurs, les aides aux projets de la Ville de Paris sont faibles par rapport � celles d'autres grandes villes ou d'autres d�partements. La dotation de 500.000 F pour "la mise en ?uvre d'une politique dynamique de soutien aux jeunes cr�ateurs" annonc�e appara�t extr�mement modeste au regard des besoins sur Paris.
Cependant, les besoins des compagnies de th��tre ne sont pas uniquement financiers. Le milieu du spectacle vivant, dans toute sa diversit�, r�clame principalement sur Paris des espaces pour jouer et des lieux pour r�p�ter. Sur ce plan, l'offre municipale est quasi nulle.
C'est une demande que nous vous faisons d�j� depuis plusieurs ann�es. Il est � regretter qu'� Paris la notion de r�sidence pour les compagnies th��trales ou pour les compagnies chor�graphiques n'ait pas de r�alit�.
Surtout, comme pour toutes les attributions de subventions, c'est l'obscurit� qui r�gne sur les crit�res de s�lection des projets et d'attribution des subventions.
Le groupe socialiste souhaite donc r�p�ter son exigence de transparence en ce domaine : sur la totalit� des demandes de subventions faites aupr�s de la Mairie de Paris, sur les choix de s�lection, et enfin sur l'instance habilit�e � choisir (comit�s ou commissions compos�es d'�lus de la majorit� et de l'opposition, de personnes qualifi�es de la profession, de l'administration municipale en association pour assurer une coh�rence g�n�rale, et de la D.R.A.C.)
En mati�re de cin�ma, je me permettrai de commencer en �voquant le d�veloppement des multiplexes.
En effet, la principale aide que la Mairie de Paris a apport�e en mati�re de cin�ma ces derni�res ann�es a �t� de favoriser l'implantation de multiplexes dans la capitale. Qu'il s'agisse des U.G.C. Cin�-Cit� aux Halles et � Bercy ou du multiplexe Gaumont � l'Aquaboulevard, la Ville de Paris a activement, voire directement, particip� � leur implantation.
La mani�re dont ont �t� choisies les implantations, la mani�re dont s'est assur� ce d�veloppement mettent en p�ril des zones cin�matographiques tr�s pr�cises. Avant mon intervention, il a d�j� �t� �voqu� les cons�quences du multiplexe de l'Aquaboulevard sur les cin�mas du 15e et notamment celui de Beaugrenelle.
Je souhaiterais rappeler que toutes les demandes de cr�ation de multiplexes � Paris depuis 1993 ont fait l'objet de votre part, ou celle de votre repr�sentant, d'une autorisation d'implantation en commission d�partementale d'�quipement cin�matographique syst�matiquement et sans �tats d'�me, je le regrette.
Les �lus socialistes et apparent�s ont toujours consid�r� que les multiplexes pouvaient repr�senter une menace pour les salles ind�pendantes ou d'arts et d'essais parisiennes. Les chiffres publi�s ces deux derni�res ann�es nous donnent h�las raison. Car si les multiplexes am�nent une plus grande fr�quentation des salles de cin�ma, elles se font, h�las, uniquement en faveur du cin�ma am�ricain.
Dans un souci de coh�rence, nous avons demand�, en juin 1997, � Mme la Ministre de la Culture qu'un recours soit form� aupr�s de la Commission nationale afin qu'une r�gulation se fasse sur Paris. Suite � cette intervention, la Commission nationale a commenc� � �tablir une jurisprudence � laquelle le Maire ne peut d�sormais que se r�f�rer.
Les 1,5 million de francs que vous promettez pour le cin�ma ind�pendant risque de n'�tre qu'une goutte d'eau par rapport aux besoins des petits salles oblig�es de se mettre au niveau de confort et de s�curit� exig� aujourd'hui, et donc n�cessaire � leur survie.
Je me f�licite n�anmoins que le Champo soit en voie d'�tre sauv� gr�ce � la r�ponse favorable de l'Etat pour engager la proc�dure de classement. Je me f�licite que vous vous soyez engag� sur ce cin�ma qui se situe dans votre arrondissement. On aimerait autant d'�nergie municipale mobilis�e sur d'autres lieux culturels menac�s dans d'autres arrondissements, parfois dans des immeubles municipaux comme les Trois Baudets.
Sur la Pagode, il est heureux que vous vous int�ressiez � ce lieu. Rappelons que mes coll�gues Bertrand DELANO� et Alain MORELL vous avaient sollicit� sur ce sujet l'�t� dernier. Ils n'ont jamais re�u de r�ponse � leur courrier. Ils indiquaient entre autres que dans un double souci de maintien des salles de cin�ma de proximit� sur Paris et de pr�servation d'un �l�ment extr�mement original du patrimoine parisien, ils souhaitaient que la Municipalit� se saisisse de ce dossier. La Ville de Paris n'est jamais intervenue sur ce dossier jusqu'� pr�sent alors qu'elle en a la possibilit� gr�ce aux aides qu'elle peut accorder � la modernisation des salles. La Municipalit� doit avec les autres partenaires (Gaumont, SCI Foch-Dauphine, Minist�re de la Culture, Conseil r�gional Ile-de-France) trouver les voies du dialogue et les moyens financiers qui permettront de sauver cette salle.
Je terminerai sur le Forum des Images. C'est incontestablement une r�ussite. Je voudrais finir mon intervention sur une note positive. Il faut � cet �gard f�liciter Michel REILHAC et toute son �quipe du travail formidable qu'ils r�alisent pour cette structure � la pointe de l'innovation, par une programmation et une production de films � la fois originale, libre et ind�pendante. On peut tout de m�me regretter l'insuffisance des moyens de production. On pourrait sans conteste doubler le budget de co-production qui ne s'�l�ve aujourd'hui qu'� 1 million de francs.
La proposition d'une avenue du cin�ma dans cette partie des Halles n'est pas une mauvaise id�e. N�anmoins, la Mairie de Paris ne peut se permettre de faire l'�conomie d'une r�flexion urbanistique sur l'ensemble du quartier des Halles.
Voil�, Monsieur le Maire, les principales observations que nous voulions faire � la lecture de votre communication. Nous souhaiterions avoir � l'avenir une communication plus globale sur la culture. J'ai d�j� �voqu� le fait que votre communication ne traite pas de la musique et la danse, de la globalit� du spectacle.
Il reste n�anmoins deux questions qui n'apparaissent pas dans votre communication et qui sont les deux questions fondamentales � mon avis visant toute politique culturelle men�e dans la Capitale :
Paris est-elle aujourd'hui la capitale culturelle qu'elle a �t� hier ? Elle est actuellement fortement concurrenc�e par de grandes m�tropoles : Londres, Berlin, Milan et Barcelone pour �voquer une ville du sud de l'Europe. Je crains que nous nous soyons endormis sur nos lauriers, que nous ayons privil�gi� avant tout la diffusion culturelle au d�triment de la cr�ation et, de ce fait je me permettrai de vous poser une deuxi�me et derni�re question : quelle est aujourd'hui la place de l'artiste dans une ville comme Paris ?
M. LE MAIRE DE PARIS. - Ma communication se limitait aux th��tres et au cin�ma pour les mesures nouvelles annonc�es en faisant le point g�n�ral, mais je ne vois que des avantages � ce qu'il y ait une communication et un d�bat sur la politique culturelle de la Ville qui montrera que, pour nous, c'est une priorit� et que Paris reste une grande capitale culturelle. Nous la mettons au point.
Madame MAC� de L�PINAY, vous avez la parole.
Mme H�l�ne MAC� de L�PINAY, adjoint, au nom de la 4e Commission. - Merci Monsieur le Maire.
Je veux rebondir sur la derni�re phrase de M. BLOCHE parce qu'il est de bon ton � Paris singuli�rement, et en France en g�n�ral, de d�nigrer ce qui est fait et de dire que nous ne sommes plus ce que nous aurions �t�, etc...
Il suffit de voyager pour voir que Paris reste un phare culturel quoi qu'on en dise ici, et il me semble que ce n'est pas le moment de se lamenter, mais de continuer � faire bien ce que nous faisons.
Je vais r�pondre aux intervenants les uns apr�s les autres en essayant de ne pas faire trop de redites, mais la richesse des interventions est tr�s grande, et je tiens � r�pondre � chacun d'entre vous, mes chers coll�gues.
Je veux d'abord remercier M. POZZO DI BORGO qui a soulign� la qualit� de la politique culturelle de la Ville dans les secteurs que nous abordons aujourd'hui auxquels il a rappel� que nous consacrons 200 millions de francs.
Cependant, il d�plore une certaine provincialisation. Je rappelle que nous avons des institutions tels que Th��tre de la Ville ou le Forum des images qui ne semblent pas tout � fait provinciales, et d'ailleurs ce n'est peut-�tre pas une insulte que de parler de "provincial".
Les aides aux lieux et � la cr�ation vous semblent opaques. Des crit�res pr�cis r�glementent l'octroi de subventions comme je le rappellerai � d'autres coll�gues qui ont eu la m�me r�flexion.
Je vous rappelle que les demandes de subvention qui arrivent � l'adjoint charg� des Affaires culturelles font l'objet d'une instruction approfondie par la Direction des Affaires culturelles, qu'elles me sont soumises, puis soumises � l'adjoint charg� des Finances puis examin�es en 4e Commission et enfin au Conseil de Paris. Tout cela ne me semble pas �tre tout � fait opaque !
Vous souhaiteriez une politique plus novatrice. Ce n'est pas en diminuant chaque ann�e, comme vous semblez le souhaiter souvent, les cr�dits allou�s aux subventions qu'il est possible d'augmenter sans cesse le nombre des projets soutenus. La baisse de 2 % de cette ann�e est, par ailleurs, assez catastrophique pour un certain nombre de nos institutions et j'y reviendrai aussi tout � l'heure.
Vous proposez de cr�er une commission de consultation d'attribution des subventions. Il me semble que cette commission serait assez inadapt�e et difficile � mettre en place.
Par ailleurs, il ne me para�t pas souhaitable d'int�grer l'Etat ou les repr�sentants du th��tre priv�.
Concernant l'Etat, la Ville, comme toutes les autres communes de France, a, de par la constitution, la facult� de s'administrer librement et je ne vois pas pourquoi nous devrions soumettre nos choix � des repr�sentants de l'Etat.
Quant au fait de se prononcer sur les lignes esth�tiques th��trales, je ne peux qu'�tre contre. Cela me para�t tr�s dangereux. Des pr�c�dents en France ou � l'�tranger en ont �t� des preuves affligeantes. Je suis �tonn�e qu'un lib�ral comme vous se fasse le chantre de ce genre de crit�res. Pour ma part, je suis une tenante de la diversit� de l'offre.
Vous �voquez des passes pour les op�rations culturelles qui pourraient �tre distribu�s par les mairies d'arrondissement. C'est, en effet, une bonne id�e que nous avons d�j� mise en place pour "Ao�t au Cin�" parce que les jeunes peuvent retirer la carte "Ao�t au Cin�" dans les mairies d'arrondissement.
Enfin, vous appr�ciez la cr�ation d'une ligne de cr�dit pour les jeunes compagnies et vous souhaitez que l'octroi des subventions soit li� � une action p�dagogique sp�cifique. Je ne peux partager ce point parce que si nous donnons une subvention, c'est pour aider les jeunes compagnies � cr�er. On ne peut pas en plus leur demander de faire des actions qui gr�veraient la subvention d'une charge suppl�mentaire.
Vous soulignez la n�cessit� de sauver le 21 rue Blanche. Je peux vous dire que je pense que la Ville est en train d'aboutir dans ses n�gociations avec le Rectorat et qu'une solution devrait �tre prochainement annonc�e.
Quant au th��tre du Rond-Point, il n'est pas repris par la Ville, mais le Maire a insist� l�-dessus, il va �tre conc�d� � l'Etat sans redevance, comme il vient de vous le dire, et non subventionn�.
Il va �tre confi� � Francis HUSTER. Il restera, bien s�r, un haut lieu du th��tre parisien.
Monsieur POZZO DI BORGO, j'ai beaucoup appr�ci� les id�es que vous avez d�velopp�es, mais j'avoue que je les ai trouv�es un peu dirigistes et je compte sur le groupe U.D.F. pour voter toutes les subventions que je rapporterai � l'avenir.
Je tiens � remercier Mme MOREAU des propos qu'elle a tenus, qui sont tr�s encourageants. Elle consid�re que les sommes que nous consacrons au th��tre et au cin�ma sont modestes, elle sont quand m�me importantes.
Elle souligne que nous avons de bonnes id�es ; je l'en remercie.
Elle parle de la politique en faveur des jeunes en soulignant que "100.000 places pour les jeunes" dans le th��tre priv� est une bonne chose, ainsi que "Prenez une place, venez � deux".
Ces op�rations se font en lien avec le th��tre priv� et nous ne pouvons pas non plus d�s�quilibrer l'�conomie de ces th��tres, mais je rappelle que nos th��tres d'arrondissement ont des politiques tarifaires en faveur des jeunes tout � fait exceptionnelles.
Je rappelle aussi que cette ann�e, "Ao�t au Cin�" sera prolong�e de 15 jours. Cela me semble �tre une bonne op�ration en faveur des jeunes.
Concernant la faiblesse des cr�dits pour les jeunes compagnies ou pour l'�quipement des th��tres, je peux vous dire que ce sont des mesures que nous mettons en place et qu'il est bien �vident que nous verrons comment cela se passera.
Mme MOREAU qui est tr�s attach�e au cin�ma rappelle l'exon�ration de la taxe professionnelle en soulignant que c'est une bonne mesure. Elle aide � la r�novation des salles, qu'elle approuve.
Elle souhaite que plus une salle de cin�ma ne disparaisse dans Paris ; je partage son point de vue et je vous rappelle qu'� la demande du Maire de Paris, la commission r�gionale du patrimoine et de sites vient de donner un avis favorable � l'inscription du Champollion sur l'inventaire suppl�mentaire des monuments historiques. C'est une bonne mesure.
Mais pour ce qui concerne la Pagode, Madame MOREAU, la Ville est tr�s pr�sente dans les n�gociations qui se d�roulent entre la propri�taire et l'exploitant. Malheureusement, et j'y reviendrai aussi, nous n'avons pas tous les outils n�cessaires pour faire face � ces difficult�s. Paris s'enorgueillit d'avoir une tr�s grande richesse de programmation dans un tr�s grand nombre de salles et nous pouvons dire que Paris est toujours la capitale du cin�ma.
Il est vrai que nous rencontrons des difficult�s li�es tout simplement � l'�volution des modes de vie, au prix du foncier.
Enfin, il y a beaucoup de choses qui entrent en ligne de compte, mais vous savez que le Maire est tr�s attach� � ce que Paris reste cette ville formidable du cin�ma.
Concernant la nouvelle op�ration avec les ind�pendants, Mme MOREAU, vous avez souhait� qu'elle se fasse. Le Maire l'a dit, votre voeu est exauc� puisqu'� l'automne, nous m�nerons une grande op�ration avec les cin�mas ind�pendants. M. Le Maire donnera la teneur de cette op�ration assez rapidement.
Concernant le moratoire sur les multiplexes, vous souhaitez qu'il soit prolong�. Je m'associe � votre voeu et la chose va �tre examin�e.
En soulignant les op�rations que nous menons en direction des jeunes, Madame MOREAU, vous avez souhait� que nous en fassions plus et vous avez regrett� qu'elles ne soient pas assez abondantes.
Je veux seulement vous rappeler que la Direction des Affaires culturelles n'est pas la seule Direction � mener des op�rations culturelles en direction des jeunes. La Direction des Affaires scolaires, vous le savez, est un tr�s grand op�rateur en mati�re culturelle ainsi que la Direction de la Jeunesse et des Sports.
L'une comme l'autre consacrent beaucoup de moyens � la diffusion de la culture aupr�s des jeunes publics.
Richard KUBICZ a soulign� la g�n�rosit� de l'offre de spectacles de notre Ville. Il a soulign� aussi les incitations � la fr�quentation que nous faisions.
Je ne peux que le remercier des qualificatifs �logieux qu'il a employ�s. Effectivement les op�rations d'incitation � la fr�quentation remportent dans Paris un grand succ�s.
Il a souhait� que nous puissions aider des jeunes cr�ateurs � monter leur premi�re pi�ce. C'est exactement le sens de la mesure que le Maire a annonc�e aujourd'hui, cette enveloppe de 500.000 F destin�e � de jeunes compagnies. C'est bien dans ce sens que nous souhaitons aller, et vous avez parl�, Monsieur KUBICZ, de la vitalit� du th��tre anglais et du th��tre londonien en particulier.
Je peux vous dire que la Ville de Paris le reconna�t tout � fait puisque se d�roule actuellement notre saison anglaise o� nous mettons en avant principalement la vitalit� de ce th��tre extr�mement cr�atif.
J'esp�re que gr�ce � ces aides � la jeune cr�ation, la Ville de Paris pourra rivaliser avec Londres tr�s bient�t.
En tout cas, Richard KUBICZ, je vous remercie beaucoup du soutien que vous m'avez apport�.
Alain BISE a soulign� l'effort de la Ville pour r�partir l'offre culturelle sur l'ensemble du territoire en particulier avec les cr�ations des th��tres d'arrondissement, et il a aussi soulign� l'importance de notre contribution au fonds de soutien au th��tre priv�, dont le Maire a tenu � ce qu'elle soit � parit� avec celle de l'Etat.
Il a soulign� l'effort en direction du jeune public, des cr�dits destin�s � la r�novation des salles et il a soulign� l'importance de l'exon�ration � 100 % de la taxe professionnelle.
Je le remercie d'avoir mis en exergue ces mesures si importantes.
Pour le cin�ma, il a rappel� les op�rations d'incitation � la fr�quentation du public et le r�le formidable que joue, � Paris, le Forum des images.
Je tiens � le remercier du soutien constant qu'il m'apporte, en particulier dans le domaine du th��tre qu'il conna�t tr�s bien. Je tiens � dire que pour lui, il est facile d'en parler parce que c'est un grand connaisseur, et qu'il fr�quente �norm�ment de salles de spectacles. Par cons�quent, il sait de quoi il parle.
Je le remercie enfin d'avoir soulign� la difficult� dans laquelle plusieurs de nos institutions se trouvent � la suite de la baisse de 2 % du montant des subventions au budget 2000. Je compte sur son appui pour convaincre nos coll�gues qui ne le seraient pas encore d'appuyer, au budget modificatif, l'abondement des subventions que nous pourrons proposer.
Mme MOREAU consid�re que votre communication, Monsieur le Maire, ne constitue pas une politique. C'est d'ailleurs le cas de M. BLOCHE aussi. Toute communication de ce genre ne peut avoir l'air effectivement que d'un catalogue tant il est difficile d'exposer une politique en quelques minutes.
Pour le cin�ma, Madame MOREAU, la Ville va jusqu'au bout de ce que lui permet la loi. Je rappelle que le Maire avait adopt� un moratoire sur l'installation des multiplexes et que nous ne pouvons aider les salles que dans le cadre de la loi "SUEUR".
Nous ne pouvons pas faire autre chose que ce que la loi nous permet, malheureusement.
Pour le th��tre, vous l'avez soulign�, le seuil de 25 repr�sentations pour l'obtention d'une subvention �tait trop strict et c'est pourquoi le Maire a annonc� cette aide pour les jeunes compagnies. Le crit�re des 25 repr�sentations ne sera pas appliqu� dans le cas des jeunes compagnies.
Je remercie Mme MOREAU, par ailleurs, des compliments qu'elle nous a faits.
M. RIOU consid�re que nous n'avons pas de politique, que la Ville devrait racheter toutes les salles qui sont en difficult�. De toute fa�on, il n'est pas l� pour �couter la r�ponse. Ses affirmations �taient si n�gatives sur notre politique que je crois que nous pouvons ne pas nous attarder plus longtemps sur son intervention.
Je rappelle simplement que la Ville soutient, autant qu'elle le peut, le repreneur du Berry-Z�bre dans la mise en place de ce qu'il souhaite faire dans ce lieu.
Mme CHABAUD est intervenue pour nous parler des salles de cin�ma du 15e arrondissement qui la pr�occupent. En tant que responsable de la culture et en tant qu'�lue du 15e, je suis, comme vous, tout � fait �mue de l'�ventuelle disparition des salles du carrefour de la Convention.
Pour les salles U.G.C., il est exact qu'un permis de d�molir a �t� d�pos� le 4 f�vrier, et qu'un permis de construire a aussi �t� d�pos� le 4 f�vrier, qui pr�voit des habitations, un magasin et un parking. Il n'est plus question de salles de cin�ma.
La C.D.U.C. a �t� saisie et je compte, nous comptons tous effectivement sur la d�termination de M. GALY-DEJEAN, le Maire du 15e, pour se battre autant que possible contre ce projet qui ferait dispara�tre des salles auxquelles les habitants du 15e sont extr�mement attach�s.
On nous dit qu'il y a une menace sur les salles Gaumont. Il est exact que les dirigeants de Gaumont s'�taient engag�s, au moment de la cr�ation des salles de l'Aquaboulevard, � maintenir les salles de la Convention.
Malheureusement, on ne peut pas faire cr�dit apparemment, mais pour l'instant, les choses ne sont pas faites. En tout cas, je veux dire que ces probl�mes de disparition de salles de cin�ma ne sont pas seulement du ressort de la Ville. Je pense qu'il serait important que l'Etat r�fl�chisse � des mesures de protection des salles de cin�ma ressemblant � celles de l'Ordonnance de 1945 qui prot�ge les salles de concert et de th��tre.
Pour ma part, c'est un souhait que je forme, tant il est vrai qu'il est triste de voir dispara�tre ces salles de cin�ma auxquelles les quartiers sont attach�s.
M. BLOCHE souligne qu'il n'y a pas de politique coh�rente. Je lui fais la m�me remarque qu'� Mme MOREAU. Cependant, � l'entendre, les critiques ne sont pas si lourdes.
Pour ce qui concerne le th��tre, il est certain qu'apr�s avoir �quip� certains des arrondissements p�riph�riques, nous avons eu aussi le souci de maintenir l'�quilibre entre th��tres publics et th��tres priv�s. On ne peut pas ind�finiment, Monsieur BLOCHE, multiplier les salles de th��tre � Paris.
Je pense que M. BLOCHE pour ce qui concerne l'attribution des subventions, et les liens que nous avons avec le milieu culturel, ne conna�t pas assez finement le travail quotidien des membres de la Direction des Affaires culturelles � qui je tiens � rendre hommage.
Tous les bureaux, et singuli�rement celui du th��tre, du cin�ma et de la danse sont en rapport quotidien avec les acteurs parisiens du th��tre, � leur �coute et � leur disposition.
Je tiens encore une fois � remercier les fonctionnaires de tout ce qu'ils font.
Je veux rappeler � M. BLOCHE que si la Ville a d�cid� d'appliquer au maximum l'exon�ration de la taxe professionnelle comme le lui permet la loi de finances, c'est vraiment par une volont� du Maire. Il n'y �tait pas contraint et il a choisi express�ment pour favoriser les entreprises culturelles de les exon�rer de la taxe professionnelle.
Monsieur BLOCHE, vos critiques sur la politique tarifaire, je les re�ois mais on sait qu'une politique tarifaire est une politique incitative et que c'est quand m�me un moyen de cr�er le public de demain. Je pense que c'est un des soucis de tous les acteurs de la politique culturelle, qu'ils soient du spectacle vivant ou des salles d'art et d'essai pour le cin�ma.
Je tiens � dire qu'on ne peut pas, d'un revers de main, balayer cette politique tarifaire.
Vous avez soulign� qu'il manquait de lieux de r�p�tition et de cr�ation � Paris. Nous le savons, c'est un de nos soucis et c'est d'ailleurs pourquoi la Direction des Affaires culturelles, en liaison avec l'A.P.U.R., �tudie de fa�on extr�mement pr�cise la cr�ation de lieux d'expression, de r�p�tition et de cr�ation dans l'ancien immeuble des Pompes fun�bres, 104, rue d'Aubervilliers.
Je pense que nous avons l� l'opportunit� de cr�er, dans quelques ann�es, un formidable lieu de culture et, pour ma part, j'appuie de toutes mes forces ce projet que je suis de fa�on tr�s pr�cise.
M. BLOCHE a parl� de l'opacit� des crit�res de s�lection. Je les rappelle � chaque Commission et � chaque Conseil. Ils sont disponibles pour tous, mes chers coll�gues, et je suis �tonn�e qu'on s'en �tonne encore.
M. BLOCHE a parl� aussi des multiplexes. Je les ai �voqu�s longuement.
Quant � l'�quipement des petites salles, vous avez dit qu'on ne faisait pas assez. Je voulais vous dire que nous examinons toutes les demandes qui nous sont transmises. On peut toujours penser qu'il n'y a pas assez mais, pour l'instant, le budget pr�vu nous permet de r�pondre aux demandes administrativement recevables.
Pour ce qui concerne la Pagode, et contrairement � ce que vous dites, la Ville, je l'ai d�j� dit tout � l'heure, est toujours extr�mement pr�sente.
Enfin je veux vous remercier, Monsieur BLOCHE, pour les f�licitations que vous avez adress�es au Forum des images. C'est effectivement un haut lieu de la culture parisienne qui, de plus, fait des jaloux dans le monde entier puisque, vous le savez, l'�quipe du Forum des images est appel�e en consultation dans beaucoup de pays.
Mes chers coll�gues, je suis heureuse que tout le monde, sur tous les bancs, accorde une importance primordiale � la politique culturelle. J'esp�re donc que chacun d'entre vous aura � c?ur de voter les mesures qu'avec l'adjoint aux Finances, je pr�senterai au budget modificatif et au budget primitif de 2001.
Et pour rassurer M. BLOCHE, comme le Maire l'a dit, je tiens � pr�ciser qu'une communication sur la politique culturelle en g�n�ral sera propos�e au Conseil de Paris assez prochainement.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris", "Paris-Libert�s" et "U.D.F. et Mod�r�s").
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame MAC� de L�PINAY, de cet expos� clair et complet.
La communication est termin�e.

Mars 2000
Débat
Conseil municipal
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