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2021 SG 76 - Transformations olympiques. - Subventions (92.500 euros) et conventions avec 23 associations dans le cadre du dispositif "Paris Sportives".


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération SG 76 relatif aux transformations Olympiques, de l'attribution de subventions et de conventions avec 23 associations dans le cadre du dispositif "Paris Sportives". La parole est au maire du 17e arrondissement, Geoffroy BOULARD.

M. Geoffroy BOULARD, maire du 17e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Le but de ce dispositif "Transformations Olympiques" est d'encourager la pratique sportive des femmes. Le 17e arrondissement est concerné par cette deuxième promotion de conventions et nous découvrons, article 15 de cette convention, l'existence d'une association "Kabubu", association humanitaire qui ?uvre à l'intégration des réfugiés par le sport, que nous ne connaissons absolument pas dans le 17e arrondissement. Ce comité de sélection est exposé en préambule de ce projet de délibération, mais n'a pas été, visiblement, jusqu'à aviser, consulter les maires d?arrondissement. On parle de territorialisation à chaque phrase, à chaque projet de délibération. Visiblement, sur un sujet olympique - et vous connaissez mon engagement sur cette question, cher Pierre RABADAN -, je m'étonne que la mairie n'ait pas été consultée sur le choix de cette association, car nous avons des associations dans le 17e arrondissement qui développent la pratique sportive des femmes et qui ont d'ailleurs beaucoup de sections féminines. Je m'étonne que vous n'ayez pas trouvé une association sportive dans votre comité de sélection et que vous ne l'ayez pas choisie. C'est une méthode très contestable.

Je demande que l'on ait un vote disjoint pour l'article 15. Pour le projet de délibération, nous serons favorables, mais l'article 15 qui concerne cette association dans le 17e arrondissement, nous voterons contre.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci.

La parole est à Boris JAMET-FOURNIER.

M. Boris JAMET-FOURNIER. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Je voudrais dédier mon intervention à Anne-Cécile CIOFANI, élue il y a quelques jours meilleure joueuse du monde de rugby à 7 par World Rugby et le jour de son élection, plutôt le lendemain, pas un centimètre carré de la une de "L'Equipe" ne lui a été consacré, puisque "L'Equipe", la une était consacrée à son camarade masculin qui avait été sacré meilleur joueur du monde, certes, de rugby à 15, donc une discipline un peu plus populaire. Mais c'est vrai qu'on voit là, par cet exemple précis, les inégalités qui règnent encore dans le sport et qu'il faut combattre et que le sport peut permettre de combattre, justement. Je pense donc à Anne-Cécile. Je pense aussi à la Britannique Charlotte Cooper qui, lors des Jeux Olympiques de 1900, avait été la première femme médaillée olympique. Elle avait remporté le tournoi de tennis dames. C'était donc une pionnière il y a plus d'un siècle, alors même que le C.I.O. accordait timidement une place aux femmes dans les épreuves olympiques. Il leur reconnaissait le droit de participer dans 5 épreuves. On avait donc le tennis, le golf, la voile, le croquet et les sports équestres. On avait 22 athlètes féminines pour 975 athlètes masculins. Véritablement, ces femmes, je l'ai dit, étaient des pionnières. C'étaient des modèles féministes de leur époque et, en participant aux Jeux Olympiques, elles ont fait avancer non seulement le sport, mais la société tout entière, en donnant véritablement le droit aux femmes d'exister, d'être visibles et d'être championnes.

On est 120 ans plus tard. Fort heureusement, la parité progresse. Elle a même été quasiment respectée pour les Jeux de Tokyo, puisqu'on avait 48,8 % d'athlètes féminines à Tokyo. C'est un progrès, évidemment, même si vous ne serez pas étonnés d'apprendre ou de confirmer que l'on observe encore aujourd'hui en France une sous-représentation importante des femmes dans le secteur sportif. On compte, par exemple, seulement 37,5 % de femmes parmi les licenciés des clubs sportifs et seulement 23 % de femmes au sein des comités directeurs de ces fédérations. C'est pour cela qu'il faut pousser encore toujours pour cette égalité femmes/hommes dans le sport et c'est l'occasion que nous donnent les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, parce qu'il faut s'intéresser aux athlètes, mais il faut aussi s'intéresser aux femmes sportives et spectatrices du sport, qui s'impliquent dans ce sport, puisque vivre les Jeux ne se résume évidemment pas à y concourir. C'est véritablement l'ambition du Programme Héritage des Jeux 2024.

Dès la phase de candidature, dès maintenant, la Ville de Paris s'est engagée à organiser des Jeux utiles, c'est-à-dire catalyseurs de bonnes pratiques et moteurs de véritables transformations de la société. On peut donc faire bouger les lignes grâce au sport et notamment sur cette question de l'égalité femmes/hommes, que la Ville porte avec beaucoup de résolution et de courage.

Donc, depuis l'année dernière, le dispositif "Paris Sportives" permet, grâce à l'engagement de 34 partenaires, des associations locales, des centres sociaux, des clubs de prévention, il permet de faire du sport de proximité un outil de promotion de l'égalité des genres et de mixité dans la ville. C'est un autre enjeu très important. L'objectif est d'accompagner des clubs et des associations de quartier et de financer l'organisation d'activités sportives régulières pour le public féminin, bien sûr, sur des terrains de sport en accès libre, puisque, vous le savez, ces terrains de sport ont beau être en accès libre, 85 % de leur occupation est le fait d?hommes. Il faut changer cela pour arriver à un meilleur partage de l'espace public par les femmes et les hommes. C'est un enjeu véritablement capital.

On a donc des ateliers de football hebdomadaires dans le 20e pour les jeunes filles de 6 à 14 ans, des séances de sports mixtes, des tournois de basket féminin dans le 15e, des cours collectifs de boxe pour 140 femmes dans le 18e. Cela, c'est ce qu'on a eu, je ne vais pas vous faire la liste de toutes les activités. On a donc 12 projets qui ont déjà été menés avec succès l'année dernière et il est proposé aujourd'hui, avec ce projet de délibération, de les reconduire et d'intégrer d'autres projets de la promotion 2.

Véritablement, avec "Paris Sportives", on saisit ce levier formidable que sont les Jeux Olympiques et Paralympiques pour changer les regards, pour changer les pratiques, pour faire progresser l'égalité. Le sport, c'est résolument un outil d'éducation, de transmission et d'émancipation. C'est ce que permet de montrer ce projet de délibération SG 76 et c'est la raison pour laquelle je vous invite à le voter. Merci beaucoup.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Boris JAMET-FOURNIER. D'expérience, on gagne en popularité quand, à la troisième journée de séance du Conseil de Paris, on ne fait pas forcément ses 5 minutes prévues par le règlement intérieur du Conseil de Paris.

M. Boris JAMET-FOURNIER. - Je suis déjà trop populaire !

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Je sais bien, Boris, mais ce n'était pas à toi que c'était destiné, bien entendu.

La parole est à Pierre RABADAN.

Non, M. RABADAN fait partie des adjoints brefs. Je l'en remercie.

M. Pierre RABADAN, adjoint. - Je ne sais pas comment le prendre.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Au meilleur sens du terme.

M. Pierre RABADAN, adjoint. - C'est une plaisanterie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Non. Avec un ancien international, je ne prends aucun risque.

M. Pierre RABADAN, adjoint. - Le temps passe, alors je vais vite.

Simplement pour remercier de vos interventions.

Cher Boris JAMET-FOURNIER, je ne vais pas reprendre tout ce que vous avez mis en avant et la nécessité de valoriser, évidemment, la performance féminine, que je partage complètement.

Je vais essayer de vous répondre, Monsieur BOULARD, sur vos interrogations. Evidemment, je connais votre engagement sur les sujets olympiques et paralympiques. Je veux juste vous redonner le cadre de cet appel à projets "Paris Sportives", pour qu'on parle bien de la même chose et pour essayer de comprendre ce qui vous pose problème avec "Kabubu", puisque, aujourd'hui, c'est une association avec laquelle on travaille depuis 2017, qui est reconnue aussi par l'Etat, sur laquelle il s'appuie beaucoup pour l'insertion des personnes réfugiées, qui travaille très bien et qui a répondu, pour le coup, j'en viens à votre questionnement, à l'appel à projets que constitue "Paris Sportives". Qu'est-ce que cet appel à projets ? C'est un appel à projets qui doit promouvoir la pratique féminine dans l'espace public. C'est en ce sens, sur un public visé, c'est en ce sens que "Kabubu" a répondu et a absolument coché, comme on dit, toutes les cases de cet appel à projets. C'est en cela et pour cela qu'elle a été désignée.

La question que vous posez est celle des associations du 17e arrondissement, dont vous êtes le maire. Certaines ont répondu, pour ne pas les citer, le "SCUF" et le "centre sportif Pouchet", qui sont deux très belles associations que l'on soutient beaucoup, comme vous le savez, et qui font un travail local tout à fait remarquable. La question est : pourquoi ils n?ont pas été lauréats ? Pour ce qui est du "SCUF", je peux vous le dire, d'abord vous raconter comment se déroule l'appel à projets. C'est donc un co-financement entre "Paris 2024" et la Ville de Paris dans des endroits qui ne sont pas localisés, puisqu'il s'agit de différents terrains d'éducation physique dans l'espace public et non pas dans des équipements sportifs dédiés, justement pour les animer et pour permettre leur féminisation et leur prise de possession par un public féminin.

Le "SCUF", par ailleurs un très beau club qui fait un travail remarquable et omnisport, n'a pas très bien répondu à cet appel à projets. S'ils nous écoutent, et je vous encourage à leur passer le message, qu'ils s'appuient peut-être un peu plus sur les conseillers à la vie sportive d'arrondissement pour pouvoir, l'année prochaine, être lauréats et mieux y répondre. Il manquait notamment de détails dans les publics cibles. Ils n'avaient pas de partenaires sociaux, ce que nous encourageons dans l'appel à projets, et les publics identifiés et la qualité, parce que je l'ai demandé lors du jury, n'étaient pas satisfaisants sur les réponses qu'ils ont apportées. Concernant le "C.S. Pouchet", ils étaient, eux, vraiment très proches d'être lauréats, puisque je crois qu'il a manqué vraiment de deux places dans le classement, mais leur projet n'était pas destiné à être sur les terrains d'éducation physique, qui sont visés par cet appel à projets. C'est pour cela qu'ils n'ont pas été choisis. J'espère qu'ils le seront l'année prochaine.

Nous avons évidemment répondu à l'ensemble des critères qui constituent cet appel à projets, qui est pour 45 % l'impact sociétal et les vertus pédagogiques, pour 45 % les cohérences opérationnelles et les moyens mis en ?uvre, enfin, pour 10 % la qualité des partenariats. Un classement a été fait. Il a été proposé à "Paris 2024" et aux représentants de la Ville de Paris, dont je faisais partie. Nous avons posé des questions. C'était le cas pour les deux associations du 19e, car j'étais aussi surpris qu'elles ne soient pas éligibles et il m'a été répondu "On pourra tout à fait vous fournir le tableau de classement correspondant aux choix qui ont été faits." Voilà ce que je voulais vous dire.

La promotion est vraiment de qualité, pour l'avoir vue sur plusieurs lauréats, je salue "Lady Basket" notamment, le "Tu vis Tu deviens" et le "Racing Multi Athlon", entre autres, qui font un travail remarquable, et l'ensemble des 23 lauréats pour la promotion du sport féminin. Je vous encourage donc à voter ce projet de délibération et je suis disponible, Monsieur BOULARD, si vous avez besoin d'informations complémentaires.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Pierre RABADAN.

Il y a une demande de vote dissocié. Elle est de droit.

Je mets donc d'abord aux voix, à main levée, l'article 15 du projet de délibération SG 76, à la demande du groupe Changer Paris.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

L'article 15 est adopté.

Je mets aux voix, à main levée, l'ensemble du projet de délibération SG 76.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ? Le projet de délibération est adopté. (2021, SG 76).

Je vous remercie.

 

Décembre 2021
Débat
Conseil municipal
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