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46 - 2000, DFAE 34 - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer avec la société "Relais-Parking" une convention d'occupation du domaine public


M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DFAE 34 concernant la signature avec la soci�t� "Relais-Parking" d'une convention d'occupation du domaine public.
La parole est � M. LE GARREC.
M. Alain LE GARREC. - Je parle en lieu et place de Mme Mireille FLAM.
Ce projet de d�lib�ration (nous parlons de la d�lib�ration traitant des relais-parkings) propose la mise en place d'un service de voituriers qui auraient � charge de stationner � titre on�reux les v�hicules que leur confieraient les automobilistes propri�taires.
Pour ce faire, 30 kiosques seraient install�s par la soci�t� "Relais-Parking" aux abords des parkings publics ou priv�s situ�s dans les arrondissements centraux et dans les arrondissements de l'Ouest.
Cette op�ration serait exp�rimentale. La convention serait pass�e pour un an et ne co�terait rien � la Ville.
Je voudrais (c'est Mme FLAM qui parle) faire plusieurs observations.
Ce service serait propos� � l'entr�e des parkings dont le taux de remplissage n'est pas satisfaisant. M�me si l'objectif est de lutter contre le stationnement illicite en surface, on sait que l'augmentation de l'offre de stationnement conduit � une augmentation du volume de la circulation automobile. Si l'on remplit les places de parking inoccup�es dans le centre de Paris et autour des grands magasins, cela veut dire que davantage de clients prendront leur voiture pour faire leurs courses, alors que l'objectif est au contraire de r�duire la circulation automobile dans Paris, surtout dans le centre.
La mise en place de ce service est confi�e en exclusivit� � la soci�t� "Relais-Parking". Qui est cette soci�t� ? A-t-elle un savoir-faire en la mati�re ? Comment et par qui a-t-elle �t� s�lectionn�e ? Y a-t-il des entreprises concurrentes ?
Ces questions-l�, je crois, ont d'ailleurs �t� pos�es en 1�re Commission.
A quoi ressembleront les 30 kiosques d�pos�s sur la voie publique ? Dans quels arrondissements seront-ils situ�s ? Seront-ils plac�s sur le trottoir ou sur la chauss�e ?
Toute une s�rie de questions pour lesquelles nous n'avons pas obtenu de r�ponses, qui montrent que ce projet n'est pour le moment qu'une �bauche de projet et qu'il est n�cessaire, avant de prendre une d�cision, de r�aliser une �tude d'impact pour en mesurer les cons�quences.
Cette id�e est peut-�tre une bonne id�e, si elle consiste � faire descendre en sous-sol des voitures qui stationnent en surface, mais d�s lors que ce principe est retenu, il appara�t prioritaire de se donner les moyens de proposer des places en sous-sol aux Parisiens, du moins � ceux qui habitent Paris, qui ont une voiture et ne disposent pas d'un parking pour la stationner.
En effet, de nombreux Parisiens n'ont pas de voiture, alors que les S.E.M. de la Ville disposent de plusieurs milliers de places en sous-sol qui, elles, sont inoccup�es.
Ces parkings ne sont pas utilis�s pour deux raisons principales : la s�curit� n'y est pas assur�e et le prix est trop �lev�.
Dans le 11� arrondissement par exemple, les taux de vacance des parkings vont de 13 � 30 % et les prix de 288 � 756 F par mois. A 288 F, toutes les places sont occup�es, � 756 F, 30 % des places seulement.
Le 11e arrondissement est l'arrondissement le plus dense de Paris, il est le plus marqu� par une forte circulation de transit, l'espace public est le plus souvent occup� surtout par les voitures, celles qui circulent et celles qui stationnent. Donc l'id�e consistant � faire descendre en sous-sol les voitures stationnant en surface nous int�resse, mais la priorit� est d'abord de s'adresser aux Parisiens, � ceux qui r�sident � Paris et qui en ont le plus besoin.
Or, ce projet ne s'adresse pas aux Parisiens, il se limite � un service de voituriers, qui peut �tre utile s'il ne pose pas plus de probl�mes qu'il n'en r�sout. Mais ce projet ne peut �tre accept� en l'�tat, il doit �tre revu et pr�cis�.
En l'�tat actuel du dossier, nous ne prendrons pas part � ce vote.
Je vous remercie.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci. La parole est � M. LEBEL.
M. Fran�ois LEBEL, maire du 8e arrondissement. - C'est avec surprise, une fois de plus, que le maire du 8e a d�couvert ce matin ce projet de d�lib�ration qui concerne en fait tr�s largement son arrondissement puisque les v�hicules dont il est question dans ce projet seront implant�s pour leur majeure partie dans le m�me quartier de la Capitale, c'est-�-dire le quartier des Champs-Elys�es.
Sur le fond, pourquoi ne pas (comme le disait notre coll�gue LE GARREC) g�n�raliser, institutionnaliser les voituriers en les installant officiellement sur la voie publique, prot�g�s des intemp�ries et signal�s aux yeux du public par un �dicule ? A ce propos d'ailleurs, on ne sait pas tout � fait bien si l'architecte des B�timents de France ou les Monuments historiques vont les accepter, mais enfin nous verrons bien.
Bref, voituriers de parcs souterrains, l'id�e en soi n'est pas si mauvaise.
Malheureusement, cette belle id�e nous est soumise comme d'habitude sans concertation et sans consultation pr�alable, semble-t-il, du Pr�fet de police, Pr�fet de police dont l'avis sur la faisabilit� juridique aurait �t� pr�cieux, et je ne parle pas des questions qu'on peut se poser sur les manipulations d'argent auxquelles cette affaire donnera lieu.
C'est pourquoi j'avais envoy� au mois de f�vrier une lettre au Directeur de la Voirie avec une copie au Pr�fet de police. Ni l'un ni l'autre ne m'ont honor� d'une r�ponse, c'est pourquoi je vais �tre amen� � vous lire les termes de cette lettre dans laquelle je disais :
"Vous m'avez fait part d'un projet priv� de voituriers abrit�s sur la voie publique par des kiosques-abris pos�s sur les trottoirs. Cette id�e qui peut sembler au premier abord susceptible d'apporter un service � certains automobilistes me para�t se heurter � quelques obstacles qu'il conviendrait d'aplanir :
1/ le document tel que vous me l'avez soumis se garde bien de pr�ciser que l'implantation de ces kiosques s'accompagne de r�servation de places de stationnement � des emplacements o� le stationnement est interdit et mat�rialis� par arr�t� pr�fectoral et m�me parfois consid�r� comme g�nant. Cette facilit� ne me para�t pas compatible avec l'�tat actuel de la r�glementation.
2/ si la pr�sence de voituriers sur la voie publique est appr�ci�e devant certains �tablissements priv�s comme les restaurants, les cabarets, les magasins de luxe, le statut de ces personnels est loin d'�tre clair et (l� je m'adresse particuli�rement au Pr�fet de police) leur propension � r�genter le stationnement sur la voie publique a provoqu� dans le pass� et continue � provoquer tous les jours, en particulier dans le 8e arrondissement, des d�bordements parfois peu compatibles avec les principes g�n�raux du droit et l'�galit� des citoyens devant la loi et le r�glement.
3/ enfin, les relais-parkings tels que vous les envisagez ne peuvent se concevoir sans une r�mun�ration de l'exploitant. Dans ces conditions, il n'est pas certain que la r�tribution de l'usage de la voie publique, en particulier celle des kiosques, puisse �tre envisag�e sans une proc�dure particuli�re de type appel d'offres, et je ne parle pas � nouveau de l'absence de toute pr�cision donn�e dans la d�lib�ration sur les sommes qui seront per�ues et qui �chappent � tout contr�le de la Ville."
Voil�, Monsieur le Pr�fet de police et Monsieur le Maire de Paris, ce que je souhaitais dire. Malheureusement, je crains que pr�cipitation et bricolage caract�risent ce projet pour l'instant. Je souhaiterais qu'il soit plus concert� dans un avenir proche.
Je vous remercie.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci.
Pour r�pondre aux deux intervenants, la parole est � Jean-Pierre PIERRE-BLOCH.
M. Jean-Pierre PIERRE-BLOCH, adjoint, au nom de la 7e Commission. - Merci, Monsieur le Maire.
Je suis �tonn�... M. LEBEL et M. LE GARREC, m�me combat !
Je suis �tonn� car une fois de plus, quand il y a un projet intelligent, on essaye de d�molir ce projet en disant : la mafia... l'argent... qu'est-ce qui va se passer ?
Ce projet, qui est labellis� "Mission 2000", est vraiment le projet le plus clair que je connaisse. Il y a une soci�t� qui est venue voir la Ville de Paris, et moi en particulier, charg� du commerce et de l'industrie, au sujet de la demande des commer�ants de Paris en g�n�ral concernant les difficult�s que leurs clients rencontrent pour se garer.
Sur ce, cette soci�t� a fait une proposition. Cela aurait pu �tre X ou Y, c'est cette soci�t� qui a fait une proposition � la Ville.
Je l'ai pr�sent�e au Maire et au Secr�taire g�n�ral et on a labellis� "Mission 2000", ce projet qui va �tre exp�riment� pendant un an.
Il y aura grosso modo 30 points sur Paris o� vous aurez des kiosques d'accueil. Les exploitants salarient des jeunes gens qui gareront les voitures. Les clients payeront au kiosque leur redevance de parking plus la somme - je ne l'ai plus en t�te - de X... francs, pour aller garer la voiture. Donc il n'y aura pas de manipulation d'argent, puisqu'ils payeront au kiosque. Ce ne sont pas les chauffeurs qui iront garer les voitures qui percevront l'argent, c'est le kiosque. Il n'y aura donc pas une mafia, comme vous l'avez dit dans la lettre que vous avez envoy�e � M. LAMBOLEY, il n'y aura pas de manipulation d'argent parce que le client viendra, payera avec sa carte bleue ou payera comme il voudra, la seule chose c'est que, s'il est g�n�reux, il donnera un pourboire � la personne qui ira garer sa voiture. Ces voitures iront dans des parkings de Paris. Il n'y aura pas de mafia organis�e sur les parkings puisque ces relais-parkings ont r�serv� dans des parkings parisiens un certain nombre de places. Comme l'a dit Mme FLAM dans le 11e, dans un certain nombre de quartiers, il y a 45 % de places vides, ils iront donc dans des parkings officiels, ils n'iront pas dans des parkings clandestins.
Je sais que votre position fait sourire. L'ensemble des commer�ants du 8e applaudissent � cette initiative par rapport � un certain nombre de rues o� les gens ne viennent plus faire leurs courses du fait que les contraventions sont beaucoup plus ch�res que les courses qu'ils ont � y faire.
Et pour r�pondre � Mme FLAM � travers notre coll�gue du 1er arrondissement, le probl�me de fond est que les gens viennent dans Paris, se garent n'importe comment, d'une fa�on anarchique et risquent la contravention � 250 F, quand ils la payent. Au contraire, et Monsieur LEBEL, je vous r�ponds, la Pr�fecture de police, ainsi que le Directeur de la Voirie et de la Circulation ont trouv� le projet intelligent.
Vous me parlez des b�timents de France par rapport aux kiosques, attendez... ne faisons pas un cirque, regardons ce qui se passe avec les vendeurs dans Paris et les parasols, l� personne ne parle des monuments de France, comme par hasard. Pour ne pas donner l'exemple de la Tour Eiffel ou autre. Soyons s�rieux.
Tout cela est pour moi un combat d'arri�re-garde, cela m'�tonne de votre part, cela ne m'�tonne pas de la gauche.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, cher coll�gue.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DFAE 34.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, DFAE 34).

Mars 2000
Débat
Conseil municipal
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