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2021 DU 89 - Comptes rendus annuel des traités de concession d'aménagement (8e, 12e, 13e, 14e, 17e, 18e et 20e). - Volets financier et environnemental.


 

Mme Olivia POLSKI, adjointe, présidente. - Nous examinons le projet de délibération DU 89. Ce sont les comptes rendus annuels des traités de concession d'aménagement dans les 8e, 12e, 13e, 14e, 17e 18e et 20e.

La parole est à M. Emile MEUNIER pour le groupe Ecologiste de Paris, pour cinq minutes maximum s'il vous plaît.

M. Emile MEUNIER. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers collègues, ce projet de délibération est un compte rendu financier des détails d'une quinzaine de zones d'aménagement concerté.

Je voulais informer le Conseil de Paris que sur trois d'entre elles, il y a eu une évolution. Cela n'apparaît pas dans les documents, puisque c'est n-1, cela parle de l'année 2020. Depuis, il y a eu des évolutions sur trois Z.A.C.

- La gare des mines, où on se dirige vers une dédensification du projet et une augmentation de la surface de pleine terre.

- La Z.A.C. "Rive gauche", puisque vous vous rappelez que l'on a eu un débat et que l'on a voté ici un amendement pour récupérer un terrain qui devait héberger une tour de 100 mètres. Ceci n'étant plus d'actualité, il va falloir retravailler cette Z.A.C.

- Et enfin, la Z.A.C. "Bercy-Charenton" dans le 12e, puisque dans le contrat de majorité, il est dit qu'il y aurait une remise à plat et que le travail est engagé.

C'était pour tenir informé tout le monde.

Alors, j'ai fait une analyse du détail de la programmation de l'ensemble de ces Z.A.C. et je me suis rendu compte qu'il y avait, sur l'ensemble de ces Z.A.C., 1,5 million de mètres carrés de surface de plancher consacrée aux bureaux, alors que dans le même temps, il y avait seulement 500.000 mètres carrés de surface de plancher consacrée au logement social. Et à peine plus de 5 hectares, c'est-à-dire 50.000 mètres carrés de surface consacrée aux espaces verts.

Ce que je veux dire par là, c'est que c'était une autre époque, ces Z.A.C. pour certaines ont été commencées, il y a plus de quinze ans. Avec ces Z.A.C., sur le foncier de la Ville de Paris, sur ce qui nous appartient, à notre sens, nous n'avons pas répondu aux besoins des Parisiennes et Parisiens.

Qu'attendent les Parisiennes et les Parisiens ? Des logements sociaux, des logements abordables. On l'a vu, il y en a trois fois moins que des bureaux.

Qu'attendent les Parisiennes et les Parisiens ? Des espaces verts, des parcs, de la nature. On l'a vu, on a à peine 5 hectares comparés à la surface de plancher de bureaux.

Et les bureaux à Paris, je vous le dis, c'est devenu un problème. Cela peut paraître paradoxal parce qu'on se dit oui, mais les bureaux, c'est de l'activité économique, c'est du travail, c'est de l'emploi. Mais en fait, il faut bien voir qu'à Paris, il y a trop de bureaux. Un million de personnes viennent de la région travailler tous les jours à Paris. Cela crée évidemment des déplacements pendulaires.

Cela crée aussi l'augmentation du prix de l'immobilier, puisque seuls ceux qui ont les moyens viennent habiter à Paris pour être près de ces bureaux, et ceux qui n'ont pas les moyens sont ailleurs et doivent se faire du 45 minutes ou du 1 heure et demie de transport pour venir travailler.

En fait, quand on construit du bureau à Paris, étant donné qu'il y a déjà un surplus, on déséquilibre la métropole et on draine la richesse et l'emploi du reste de la métropole.

Nous, nous disons qu'il faut rééquilibrer les choses, on le dit à l'échelle métropolitaine, on le dit dans nos campagnes électorales, mais force est de constater que Z.A.C. après Z.A.C., projet urbain après projet urbain, on continue à faire du bureau, du bureau, du bureau.

L'autre problème du bureau, c'est qu'aujourd'hui, on n'arrive plus à l'occuper. A Chapelle International, il y a quatre ou cinq ans, on a construit deux tours de 50 mètres, qui sont vides ! On connaît tous autour de nous des gens qui travaillent dans des bureaux, et c'est 1, 2, 3 étages parfois que l'entreprise a faits vides parce qu'avec le travail à domicile, il faut optimiser ces mètres carrés et ces trois étages, on n'arrive pas à les louer derrière.

Et nous continuons, projet après projet, à programmer du bureau. Alors, oui, c'est vrai que la loi de l'offre et de la demande fait que sur un terrain libre, l'investisseur préfère encore acheter du bureau, mais c'est devenu maintenant pas du bureau pour de l'emploi, mais un investissement financier. Il vaut mieux pour l'investisseur acheter sa tour, avec l'augmentation du prix du foncier, 40 % en cinq ans, même si elle est vide, le coût de gardiennage et un peu d'électricité, l'investisseur fait une plus-value.

Je préférerais que ce terrain foncier serve à faire des logements sociaux et des parcs pour rafraîchir Paris.

Le dernier point que j'aimerais évoquer, c'est un argument que j'entends de plus en plus et que je ne comprends pas, voire qui me chagrine, puisque ce sont les promoteurs immobiliers, mais parfois je l'entends dans cette salle : "mais les nouveaux bureaux, cela va permettre de rendre obsolète le parc ancien et on va pouvoir transformer ce parc ancien en logements". Je soutiens que cette affirmation est fausse. Les tours Duo, quel parc de bureaux cela a rendu obsolète ? Quels bureaux on a pu transformer en logements à la suite de cela ? Les deux tours à Chapelle International sont vides. C'était pour vous dire que cet argument ne tient pas la route. Je vous remercie, mes chers collègues.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, présidente. - Je vous remercie;

La parole est à Valérie MONTANDON pour le groupe Changer Paris, pour cinq minutes maximum, merci.

Mme Valérie MONTANDON. - M. Emile MEUNIER a fait référence dans son intervention à la Z.A.C. "Bercy-Charenton". Je suis assez surprise que nous continuions, chaque fois, à arrêter les comptes de la Z.A.C. "Bercy-Charenton" comme si de rien n'était.

Il y a eu en effet une soi-disant remise à plat de ce projet en l'entre-deux tours des municipales, je m'en réjouis, vous savez que l'on combat ce projet depuis très longtemps, mais je trouve anormal que l'on continue à avoir une délibération-cadre, celle qui a été adoptée au Conseil de Paris en 2018, adoptée de justesse, puisque c'était à 5 voix près. Chaque année, on clôture la Z.A.C. avec la même programmation de bureaux, avec la même programmation d'immeubles à grande hauteur. Je rappelle qu'ils sont 6 et que le plus haut culmine à 180 mètres de haut. On arrête les comptes de la même façon.

J'avais déposé, il y a un an, un v?u qui demandait le retrait de la délibération-cadre de 2018 sur "Bercy-Charenton" pour que justement cette délibération arrête de courir, parce que les services continuent à travailler dessus, des études ont lieu, et je trouve que du côté des bancs des écologistes, cela n'a pas l'air de vous déranger, mais je voudrais que l'on acte le principe de sortir cette délibération-cadre une bonne fois pour toutes et que l'on mette justement sur la table le projet de "Bercy-Charenton". Ce serait la moindre des choses.

Cela ne vous dérange pas, mais cela me pose un problème. C'est pour cela que l'on votera contre juste la partie de la Z.A.C. "Bercy-Charenton", pas sur le reste du projet de délibération, puisque plusieurs Z.A.C. sont concernées. Mais sur celle-ci pour marquer le coup, en effet, nous voterons contre. Merci.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, présidente. - Je vous remercie. Pour vous répondre, je donne la parole à M. Emmanuel GRÉGOIRE.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire, merci, Monsieur Emile MEUNIER et Madame Valérie MONTANDON.

Un projet de délibération intéressant, puisque c'est le projet de délibération de compte rendu annuel des traités de concession d'aménagement, sur les volets à la fois financiers et environnementaux.

Je ne vais pas revenir sur le détail de ce projet de délibération, qui est très riche. Peut-être quand même souligner que les aménageurs de la Ville de Paris ont tous signé la charte "Paris action climat", et fin 2020 le pacte "Bois biosourcé" démontrant la traduction concrète d'orientations que nous souhaiterons, vous le savez, mettre en ?uvre dans le cadre de la révision du P.L.U. et la mise en place d'un P.L.U. bioclimatique.

Il y a aussi, je le redis, c'est l'occasion de le mentionner, de très belles réussites d'aménagement. Rappeler que le développement des espaces verts est au c?ur de notre stratégie d'aménagement, 197.000 mètres carrés d'espaces verts ont été livrés dans les opérations d'aménagement entre 2014 et 2020, dont 54.000 mètres carrés pour la seule année 2020, qui est traitée dans ce projet de délibération de compte rendu.

Les bâtiments ont des labels reconnus en matière d'engagement de nos aménageurs pour la construction de bâtiments durables Porte de Vincennes, sur Paris rive gauche, sur Chapelle-Charbon, etc. A la fois également le développement des pistes cyclables et des mobilités douces dans ce cadre. Et des lieux d'expérimentation de l'innovation urbaine, je mentionne le projet pilote de collecte séparative des urines à Saint-Vincent-de-Paul, c'est important, cela fait ricaner, c'est curieux, c'est très important, et des méthodes aussi de pilotage des chantiers très innovantes, notamment sur le projet de Saint-Vincent-de-Paul, la mise en place d'une plateforme de logistique de chantier et logistique de réemploi très ambitieuse.

Sur les deux sujets qui ont été évoqués, on pourrait en parler plus longtemps, mais je me permets quelques éléments.

Monsieur MEUNIER, je ne partage pas du tout votre analyse en matière de bureaux. Je ne dis pas que je ne souhaiterais pas qu'elle soit vraie, mais simplement elle est fausse. Pour une raison très simple : je veux bien que nous jugions en opportunité la qualité des investissements du secteur privé, mais enfin, si des gens investissent encore massivement dans le bureau, c'est malheureusement parce que c'est un actif qui reste très rentable, et tous les indicateurs en dépit de la crise Covid montrent que même s'il y a une forme de rééquilibrage, cela reste une réalité.

Donc la vérité, c'est que lorsque nous voulons dégrader l'offre de bureaux sur les projets urbains, nous devons le faire avec de l'argent public et de la mobilisation d'autres leviers normatifs, que ce soit de la part de la Préfecture de région sur les agréments bureaux, ou de notre part, et ce sera au c?ur du P.L.U. bioclimatique, mais malheureusement, cela reste un actif très attractif.

Et pardon de dire que c'est vrai que le fait de continuer à autoriser des créations de bureaux neuves mieux adaptées y compris aux besoins du monde du travail post-Covid, cela permet de rendre obsolète de l'actif tertiaire, et donc de rééquilibrer la compétitivité d'autres destinations commerciales, artisanales, d'activités, de logement, au détriment des bureaux.

Sur "Bercy-Charenton", je ne vais pas faire de genèse politique électorale, mais j'avais moi-même porté, dans mon programme de premier tour, la révision, la remise à plat de la Z.A.C. "Bercy-Charenton".

Ce n'est pas un accord de second tour, dans l'accord de second tour on tire le meilleur de chacun d'entre nous, mais c'est une ambition politique que je portais, je vous enverrai la documentation, cela vous permettra de voir que la destination finale ressemblera beaucoup à l'ambition que j'avais personnellement, avec l'équipe qui était candidate avec moi, porté sur cette zone d'aménagement.

Bercy, je le redis, on le redit à chaque Conseil de Paris et en particulier à Valérie MONTANDON, et je sais qu'elle suit ce sujet avec beaucoup d'intérêt, nous avons travaillé avec la maire du 12e, Emmanuelle PIERRE-MARIE, à une évolution de la programmation.

Il s'agit évidemment d'un projet de délibération de compte rendu annuel, il n'y a pas la nouvelle programmation, puisque nous ne l'avons pas présentée, nous sommes encore en travail de concertation, d'affinage technique, et j'ai déjà eu l'occasion de dire que nous aurons beaucoup de plaisir, en temps utile avec la maire du 12e, de vous présenter la réorientation de la Z.A.C. "Bercy-Charenton". Je sais votre impatience, elle est aussi la mienne.

Mme Olivia POLSKI, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Il y a un vote disjoint, on peut le sortir ?

Très bien. C'était dans le 12e.

Le DU 89-2°, je fais un premier vote du projet.

Je mets donc aux voix, à main levée, l'article 1 de la section DU 89-2°.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ? Je vous remercie.

L'article 1 de la section DU 89-2° est adopté.

Je mets à présent aux voix, à main levée, le projet de délibération DU 89 dans sa globalité.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Celui-là est donc adopté à l'unanimité.

Maintenant, uniquement sur le tiret que vous avez évoqué.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ? Le projet de délibération dans sa globalité est adopté. (2021, DU 89).

 

Décembre 2021
Débat
Conseil municipal
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