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2021 SG 57 - Convention de coopération entre la Ville de Paris et la Ville de Pantin pour l’amélioration de la gestion de l’espace public.


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération SG 57 relatif à une convention de coopération entre la Ville de Paris et la Ville de Pantin pour l'amélioration de la gestion de l'espace public. La parole est à la Présidente Fatoumata KONÉ.

Mme Fatoumata KONÉ. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, si j'inclus la présentation du v?u de ce matin sur la consommation de crack au square de la Villette, il s'agit de la quatrième intervention que je fais aujourd'hui, en lien avec le quartier de la porte de la Villette. C'est dire à quel point ce quartier nous tient à c?ur en tant qu?écologistes, mais aussi à quel point il y a urgence de procéder à son réaménagement.

Ce projet de délibération présente donc une convention de coopération entre la Ville de Paris et la Ville de Pantin, dans l'objectif d'améliorer la gestion de l'espace public dans le secteur de la porte de la Villette, situé au carrefour du 19e arrondissement, de Pantin et d'Aubervilliers.

Le secteur a très longtemps été délaissé par les collectivités qui l'entourent, notamment en matière de gestion urbanistique, gestion routière, ou encore au niveau de la gestion de la propreté, sans doute notamment à cause des problématiques des compétences difficiles à définir.

Pour reprendre l'exemple de la halle Magenta évoquée il y a quelques minutes, celle-ci appartient et est gérée par la Ville de Pantin, mais se situe sur le territoire parisien. Dans ce cas de figure, on peut s'interroger sur le responsable du nettoiement des rues aux alentours.

Evidemment, l'Etat a choisi d'ajouter des problèmes dans ce quartier déjà très délaissé du Nord-Est parisien, en y déménageant consommateurs de crack et dealers dans le square de la Porte de la Villette. Ce qui a bien évidemment accentué la malpropreté et l'insécurité du quartier.

Exilés sur la place Auguste Baron, consommateurs de crack dans le square Forceval Porte de la Villette, il semble que ce secteur soit malheureusement vu par l'Etat comme le déversoir de celles et ceux que l'on ne veut pas voir dans le centre de la ville de Paris.

On comprendra donc toutes et tous les très fortes attentes des riverains sur la réfection du secteur et la requalification des espaces publics.

Par ailleurs, il y a déjà eu plusieurs premiers aménagements. La Ville de Pantin a posé des jardinières éclairages rue Forceval, refait les chaussées rues Forceval et Berthier, et créé le square Anne Franck.

La Ville de Paris a, quant à elle, réaménagé le tunnel Forceval vétuste, plus "insécure" pour se rendre au métro de la Porte de la Villette. Cela, c'était avant qu?il soit muré par la préfecture au moment de l'installation des usagers de crack.

Malgré ces premiers efforts, une coopération pour un réaménagement durable du secteur, pour accélérer l'amélioration du cadre de vie de ce quartier et la mise en place d'un diagnostic partagé intercollectivités pour relever les principaux enjeux de la zone, était vraiment indispensable, en attendant l'évacuation définitive de l'espace occupé par les usagers de crack, et les transformations importantes comme l'aménagement de la Z.A.C. de la porte de la Villette, également évoqué il y a quelques minutes.

La convention présentée aujourd'hui permet de bien délimiter les zones interstitielles entre Paris et Pantin, aujourd'hui délaissées et oubliées par les services publics qui se situent pourtant dans un quartier de "politique de la ville", c'est important également de le rappeler. Une définition des missions de chaque commune sur chacune des trois zones concernées, entre autres en matière de nettoiement ou encore d'entretien d'éclairage public, est donc détaillée dans la convention.

J'ai souhaité valoriser ce projet de délibération, car si les rôles définis par chacune des collectivités sont réellement respectés, cela aura un impact concret sur l'état de ce quartier. Il suffit notamment de s'y aventurer, je dis bien s'y aventurer, car actuellement nul ne peut envisager de s'y promener volontairement, pour constater l'état d'insalubrité de certaines rues. Il y a donc réellement urgence.

Aucun quartier, aucune rue ne devrait être ainsi délaissée par une collectivité, par égard notamment pour ses riverains. Or, cela a trop longtemps duré dans ce quartier de la porte de la Villette, il est temps de réparer cette erreur.

J'espère donc que l'adoption de ce projet de délibération y contribuera réellement et fortement.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Madame la Présidente.

Je donne la parole à Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - J'irai totalement dans le sens de Fatoumata KONÉ. Ce projet de délibération doit être l'occasion de réitérer notre indignation de cette décision prise par le Ministre Gérald DARMANIN, le 24 septembre dernier, où il a été décidé, dans le cadre de l'évacuation des usagers de crack de la rue Riquet, de les installer - installer est un bien grand mot -, au square Forceval, et par la même occasion de condamner temporairement le tunnel via l'intervention de la Préfecture de police. Souvenez-vous des propos du Ministre de l'Intérieur à l'époque, qui prétendait que finalement, il n'y avait pas de riverains, comme si dans ces quartiers populaires on n'y habitait pas. Si, on y habite du côté de Pantin, et du côté de Paris. La situation qui n?était déjà pas simple dans ce quartier, où un renforcement de l'ensemble des politiques publiques était fortement nécessaire, s'est terriblement dégradée depuis.

Ce projet de délibération est important, puisqu'il réaffirme la volonté de coopération entre la Ville de Paris et la Ville de Pantin sur un certain nombre de tâches autour de ce quartier. Sachant que le projet de délibération nous apprend, reprécise, rappelle que le réaménagement complet du tunnel avait été en grande partie réalisé par la Mairie de Paris, en lien avec la Ville de Pantin, sur l'éclairage, les murs, les revêtements du sol. C'était encore en cours. De son côté, la Ville de Pantin avait travaillé au renouvellement de la halle Magenta, et sur ce microquartier, le mur de la honte vient bloquer ce passage. La situation avec les consommateurs de crack est d'abord totalement indigne et extrêmement dangereuse pour les consommateurs eux-mêmes, mais totalement indigne et aussi dangereuse pour l'ensemble des riverains et des personnes amenées à circuler, une situation totalement inacceptable. Il faut bien sûr renforcer les coopérations en matière de nettoiement, d'éclairage public, de sécurité. Il faut surtout que la situation, qui était censée être temporaire, cesse. C'est à l'Etat et à la Ville de Paris de trouver enfin une autre solution que ces scènes à ciel ouvert dans ce campement totalement indigne. Je ne reprends pas le débat d'aujourd'hui, avec le v?u de l'Exécutif sur la situation du crack, qui ne pourra pas répondre entièrement à la situation, loin de là hélas, du jardin Forceval.

Il faut voter ce projet de délibération. Il faut continuer d'interpeller le Gouvernement. Mais, il faut aussi enfin accélérer sur les solutions concrètes, car la situation ne peut plus durer pour l'ensemble des riverains.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci, Danielle SIMONNET.

Je donne la parole au premier adjoint, Emmanuel GRÉGOIRE, pour vous répondre.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint. - Je partage avec les deux intervenantes, Fatoumata KONÉ et Danielle SIMONNET, la préoccupation de la Ville, des riverains, du maire du 19e évidemment, sur la situation du square Forceval. Nous avons eu l'occasion d'y revenir ce matin longuement à l'occasion d'un échange sur la situation du crack à Paris.

Simplement, permettez-moi de revenir plutôt sur le sens de ce projet de délibération. Mme Fatoumata KONÉ en a donné quelques éléments, il s'agit d'une convention de coopération y compris qui vise à répondre aux problèmes de mésusage et de dégradation de l'espace public sur ce secteur, que nous avons construit entre la Ville de Paris et la Ville de Pantin, que je remercie chaleureusement.

Avec quelques objectifs : l'amélioration de la gestion des voies limitrophes, évidemment sous le pilotage de ma voisine et collègue Colombe BROSSEL. Nous avons évidemment prévu le partage des responsabilités de façon plus claire, plus efficace, pour entretenir.

Avec des actions notamment conjointes de la Police municipale et de la DPE, avec des passages beaucoup plus fréquents d'équipages d'intervention, de prévention, et en s'appuyant sur le concours de la Préfecture de police. Il y a également la mise en place de la maraude "Médiation riverains - usagers de drogue" de l'unité d'assistance aux sans-abri qui est rattachée à la Police municipale de Paris, et qui sillonne avec une attention toute particulière ce quartier, secteur Cariou-Porte de la Villette, avec trois maraudes par jour. Et puis, des interventions auprès d'établissements de proximité, que ce soit l'établissement public de la Villette, que ce soit un partenaire privé important du secteur, GL Events, qui exploite des structures sur des emprises S.N.C.F.

L'objectif de ce projet de délibération, vous le comprenez, c'est d'améliorer les doctrines d'intervention, les modes de gestion, le partage entre la Ville de Paris et la commune de Pantin, au bénéfice des habitantes et des habitants de ces quartiers, ils en ont besoin et le méritent. Essayons de le mettre en ?uvre.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci, Monsieur le premier adjoint.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération SG 57.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, SG 57).

 

Décembre 2021
Débat
Conseil municipal
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