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relatif au traité de non-prolifération des énergies fossiles et aux objectifs de l’Accord de Paris sur le Climat.


 

M. Ian BROSSAT, adjoint, président. - Nous passons à l?examen de v?ux non rattachés.

Le v?u référencé n° 62 est relatif au traité de non-prolifération des énergies fossiles et aux objectifs de l?Accord de Paris sur le Climat.

La parole est à Mme Chloé SAGASPE, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Chloé SAGASPE. - Merci, Monsieur le Maire.

Si on veut atteindre les objectifs de l?Accord de Paris et limiter le réchauffement à 1,5°C, les énergies fossiles, dont je vous rappelle qu?elles sont la principale cause du dérèglement climatique puisqu?elles sont responsables de 80 % des émissions de dioxyde de carbone, doivent rester dans le sol.

Et force est de constater que les COP s?enchaînent, se suivent et se ressemblent, et que la COP26 vient malheureusement de s?achever sur un échec. Pourquoi un échec ? Face au poids du lobby des énergies fossiles qui, je le rappelle, était surreprésenté à Glasgow, elle disposait en effet de la plus grosse délégation mieux représentée que n?importe quel pays.

J?ai bien écouté hier le Président de la République dans sa déclaration qui n?a pas eu un seul mot pour le climat et qui dans le même temps, en ce moment même, pousse pour l?inclusion du gaz fossile dans la taxonomie européenne qui vise à définir les énergies vertes.

Mais face à l?inaction criminelle des gouvernements, des villes se mobilisent un peu partout dans le monde pour appeler justement à un traité international de non-prolifération des combustibles fossiles. Je prends comme exemple les villes de Sydney, Los Angeles, Bonn ou encore Barcelone. Et sous l?impulsion des écologistes, Poitiers et Bordeaux ont ouvert le bal cette semaine. C?est une première en France puisqu?aucune ville n?avait jusqu?alors rejoint l?initiative. Je regrette d?ailleurs que Lille, pour des considérations purement politiciennes, n?ait pas rejoint le mouvement.

En effet, loin d?être une lubie de khmers verts, c?est une proposition qui est soutenue, mes chers collègues, par 101 lauréats de prix Nobel, plus de 2.500 scientifiques, plus de 950 O.N.G. et plus de 150 parlementaires de 31 pays à travers le monde. Et au moment où nous allons prendre la présidence française de l?Union européenne, notre pays doit donc montrer l?exemple et être fer de lance.

Enfin, permettez-moi, mes chers collègues, de dresser un parallèle historique. Tout comme cela a pu être fait pour le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 1968, il y a cinquante ans maintenant, il est temps d?engager réellement la sortie mondiale des énergies fossiles. Au-delà de la simple adhésion au traité, notre Ville, au travers de ce v?u que je vous invite à voter à l?unanimité, réaffirme son engagement, dont je salue d?ailleurs l?action exemplaire de la Ville de Paris en matière de lutte contre le changement climatique.

Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, président. - Merci, Chloé SAGASPE.

Pour vous répondre, je donne la parole à M. Dan LERT.

M. Dan LERT, adjoint. - Monsieur le Maire, chers collègues.

Merci, Chloé SAGASPE, pour votre intervention et votre v?u. Vous l?avez rappelé, en septembre dernier, 2.500 scientifiques ont appelé dans une lettre ouverte les gouvernements du monde entier à mettre en ?uvre un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

Pour maintenir le réchauffement en dessous de la barre de 1,5°C, conformément à l?Accord de Paris, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent être réduites d?au moins 45 % d?ici à 2030. La combustion de combustibles fossiles est à l?origine de 80 % de ces émissions de carbone. Malgré cela, l?industrie fossile prévoit d?augmenter sa production de 2 % par an.

Si quelques progrès ont été réalisés pour une prise en compte de cet enjeu lors de la COP26, la lutte contre les combustibles fossiles reste le parent pauvre des négociations internationales sur le climat. Nous avons pourtant besoin d?une action concertée à l?échelle mondiale, juste et équitable, tenant compte de la capacité de transition des Etats et de leur dépendance à l?égard des combustibles fossiles.

Ce plaidoyer s?inscrit dans la logique de notre Plan Climat, adopté à l?unanimité du Conseil de Paris en 2018, qui vise la neutralité carbone et la sortie des énergies fossiles d?ici 2050. Plan Climat qui, vous le savez, a été récompensé par le prix de l?O.N.U. pour l?action climatique, félicitant quinze ans d?action pour le climat.

C?est la raison pour laquelle l?Exécutif émet un avis très favorable à ce v?u pour que Paris rejoigne cette initiative mondiale, qui réunit déjà plus de 700 organisations de la société civile, 101 lauréats du prix Nobel, et comme vous l?avez rappelé, les villes de Barcelone, Los Angeles ou Sydney, et en France les villes que vous avez citées, et pour renouveler notre engagement à faire de Paris une ville alimentée à 100 % en énergies renouvelables en 2050.

Sur ce sujet des énergies renouvelables, je vous propose d?amender légèrement le v?u pour remplacer la formulation "en solidarité avec les territoires ruraux" par "en coopération avec les territoires ruraux" qui correspond davantage à notre philosophie partenariale avec ces territoires.

Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, président. - Merci, Dan LERT.

J?imagine que l?amendement est accepté.

Je mets donc aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 62 déposée par le groupe Ecologiste de Paris, amendée par l'Exécutif.

Qui est pour ? Contre ? Abstentions ?

La proposition de v?u amendée est adoptée. (2021, V. 389).

V?u déposé par le groupe Communiste et Citoyen

 

Décembre 2021
Débat
Conseil municipal
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