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3 - Aide exceptionnelle en faveur des populations sinistrées du Mozambique et de Madagascar


M. LE MAIRE DE PARIS. - Messieurs, chers coll�gues, une tradition jamais d�mentie veut que la Capitale se mobilise lorsque surviennent des catastrophes humanitaires, quelle que soit leur nature. Ce fut le cas aussi bien pour le Cambodge, la Bosnie, que pour les victimes du cyclone Mitch et tout r�cemment encore pour le conflit au Kosovo, les s�ismes survenus en Turquie ou pour les d�partements sinistr�s par la mar�e noire sur les c�tes fran�aises.
La Ville de Paris se devait de manifester sa solidarit� envers les populations sinistr�es de la R�publique du Mozambique et de Madagascar.
C'est dans cet esprit qu'� ma demande Roger ROMANI a r�uni l'ensemble des Pr�sidents de groupe afin d'examiner avec eux les modalit�s du soutien que la Ville entend apporter aux milliers de victimes qui tentent de survivre dans ces deux pays.
Je vous propose de voter une subvention exceptionnelle de 1 million de francs en faveur de cette cause.
Compte tenu des informations qui nous ont �t� fournies par le quai d'Orsay, je sugg�re que cette aide soit r�partie entre les trois organisations non gouvernementales pr�sentes sur place, soit :
- 250.000 F au profit d'Action contre la faim pour contribuer � son programme d'urgence en mati�re de r�habilitation de points d'eau et d'aide alimentaire ;
- 250.000 F au b�n�fice d'Handicap international, au titre de son programme d'aide � la r�installation des familles et d'appui au red�marrage �conomique dans un contexte o� la pr�sence de nombreuses mines pose des probl�mes consid�rables ;
- enfin 500.000 F en faveur de M�decins du monde, seule O.N.G. fran�aise pr�sente � Madagascar, parall�lement � son action au Mozambique, ax�e sur l'acc�s aux soins des populations d�plac�es.
Il �tait indispensable que la Ville t�moigne de son engagement constant en faveur des populations en grande d�tresse.
Je ne doute pas que le projet de d�lib�ration qui vous est soumis recueillera une adh�sion unanime.
Qui souhaite prendre la parole ?
M. MALBERG a la parole.
M. Henri MALBERG. - Monsieur le Maire, Mesdames, Messieurs, nous avions attir� l'attention, il y a un mois, sur la situation au Mozambique et nous prenons acte, au groupe communiste, avec beaucoup de satisfaction, de votre d�cision d'aide humanitaire aux populations du Mozambique et de Madagascar.
Ces deux Etats, qui comptent parmi les pays les plus pauvres de la plan�te, viennent d'�tre tr�s gravement touch�s par les intemp�ries.
Dans la R�publique du Mozambique, on d�nombre des centaines de morts, des centaines de milliers de personnes d�plac�es, des routes et des ponts emport�s par la violence des flots, des milliers d'hectares agricoles immerg�s. Et � Madagascar, c'est �galement par centaines que l'on compte les disparus.
Pour ces deux Etats si pauvres, ces catastrophes naturelles repr�sentent un co�t �conomique et humain qui peut mettre un terme � leur d�veloppement, qui �tait d�j� si difficile. Aujourd'hui, alors que les �l�ments semblent calm�s, il y a des risques d'�pid�mies de chol�ra, de typho�de. Et des milliers de mines anti-personnelles refont surface.
C'est donc � l'honneur de notre Ville de r�pondre � l'appel au secours lanc� par ces pays et c'est une marque de fid�lit� � sa tradition de solidarit�.
Me permettrez-vous, Monsieur le Maire, de vous faire � cette occasion une proposition ?
La Ville de Paris a de nombreux liens de coop�ration avec des capitales de pays d�velopp�s. Ne faut-il pas, au travers de cette action d'urgence humanitaire, tisser des liens d'amiti� et de coop�ration � plus long terme et trouver des formes de relations et de jumelages avec des pays pauvres de la plan�te ? Je crois que ce serait conforme � la tradition parisienne et � l'espoir de beaucoup de Parisiens. Pourquoi ne pas �tudier donc un jumelage entre notre Ville, Maputo et Antananarivo ?
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Mme CAPELLE a la parole.
Mme Liliane CAPELLE. - Merci, Monsieur le Maire.
A la suite de M. MALBERG, je voudrais me f�liciter de voir inscrite � notre ordre du jour l'aide en faveur des populations sinistr�es du Mozambique.
D�s le 2 mars dernier, le Pr�sident du groupe du Mouvement des citoyens, M. Georges SARRE, vous appelait en effet, Monsieur le Maire, par courrier, � prendre en la mati�re des initiatives concr�tes afin d'assurer que notre Capitale prenne, comme elle en a l'habitude, pleinement sa part, � sa mesure, des efforts nationaux et internationaux d'aide d'urgence, d'ordre mat�riel et financier, consentis au Mozambique comme aux autres pays sinistr�s d'Afrique australe.
La situation �tait alors critique. Du fait des pluies diluviennes qui s'abattaient sans tr�ve sur ce pays depuis le d�but f�vrier, pr�s d'un million de personnes se trouvaient sans abri, 350.000 n�cessitant par ailleurs des soins d'urgence. Dans le m�me temps, l'�vacuation d'environ 100.000 personnes encore coinc�es (on ne peut pas dire autrement) au milieu des terres inond�es restait tr�s partielle, faute de moyens de sauvetage suffisants, l'aide internationale tardant � se mobiliser.
Aujourd'hui, un certain nombre de pays, dont la France, se sont mobilis�s, mais la situation sur place reste pr�occupante. Le 22 mars dernier, le Ministre mozambicain des Affaires �trang�res lan�ait ainsi un nouvel appel � l'aide financi�re internationale rendu n�cessaire par - je le cite - "la dramatique d�t�rioration de la situation provoqu�e par les cons�quences des cyclones" de la fin f�vrier, dans un pays d�j� fortement affect� par les inondations. Dans le m�me temps, le programme alimentaire mondial de l'O.N.U. lan�ait un appel international pour recevoir de nouveaux moyens a�riens afin de transporter des vivres au Mozambique.
Dans ce contexte, les �lus du groupe du Mouvement des citoyens soutiennent pleinement l'attribution d'une subvention de 1 million de francs aux populations sinistr�es du Mozambique, par laquelle notre Capitale manifeste clairement, comme lors du cyclone Mitch en Am�rique centrale, sa d�termination � participer � l'indispensable mobilisation internationale. J'ajoute qu'il conviendrait certainement de r�fl�chir d�s maintenant � l'envoi ult�rieur sur place d'une mission d'identification des besoins d'urgence des populations, sur le mod�le de celle qui s'�tait rendue au Honduras et au Nicaragua en d�cembre 1998 et qui avait conduit � la formulation, par l'Ing�nieur en chef de la Ville, de "propositions d'appui possibles de la Mairie de Paris" � l'aide internationale.
Je vous remercie.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur DELANO�, vous avez la parole.
M. Bertrand DELANO�. - Monsieur le Maire, tr�s bri�vement, je n'ai pas beaucoup de commentaires � ajouter � ce que vous avez dit tous les trois.
Il est tr�s bien que Paris manifeste sa solidarit� pour les raisons que vous avez �voqu�es tous les trois, que nous le fassions ensemble et que le Conseil de Paris sache, dans ce genre de circonstance, comme il l'a fait souvent dans le pass� et comme je souhaite qu'il le fasse souvent dans l'avenir, manifester les valeurs de Paris.
Les valeurs de Paris, c'est la solidarit� internationale, c'est notre capacit� ensemble, quand des pays dont nous sommes proches souffrent, � traduire notre aide dans des actes et je me r�jouis qu'aujourd'hui, une fois de plus, dans ces circonstances difficiles, nous sachions le faire intelligemment et efficacement.
(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste, communiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE MAIRE DE PARIS. - Monsieur GALLAND, vous avez la parole.
M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, encore plus bri�vement, il s'agit � l'�vidence d'un drame �pouvantable, dans un pays pauvre, pour lequel la solidarit� s'impose et nous sommes �videmment totalement solidaires.
Une seule observation, Monsieur le Maire : faut-il de l'argent ? Faut-il des moyens ?
En la circonstance, nous partageons le choix que vous avez fait, mais nous vous rappelons que nous avions demand� - car c'est probablement en un an la dixi�me fois que nous sommes amen�s � vouloir aider des populations ou des pays en difficult� - nous avions demand� la cr�ation de ce que l'on pourrait appeler la F.A.M.I.R.S. (Force d'action municipale d'intervention rapide) qui peut �tre utile, dans un certain nombre de cas, pour mettre � disposition des moyens op�rationnels de la Ville, dans une situation particuli�re.
Monsieur le Maire, en tous cas l'accord du groupe U.D.F., avec une suggestion sur cette situation dramatique au Mozambique.
M. LE MAIRE DE PARIS. - Merci.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration C 1 relatif � cette subvention exceptionnelle.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, C 1).

Mars 2000
Débat
Conseil municipal
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