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28 - 2000, DAUC 32 - Secteur du Parc de Passy (16e). - Aménagements de voirie avenues René-Boylesve, Marcel-Proust et voie E/16. - Avis favorable au projet d'aménagement de voirie. - Avis favorable à la mise en oeuvre de la procédure préalable à la Déclaration d'utilité publique de l'opération en vue de l'acquisition de demi-sols de voies privées avenues Marcel-Proust, René-Boylesve et voie E/16


M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant au projet de d�lib�ration DAUC 32 concernant les am�nagements de voirie avenues Ren�-Boylesve, Marcel-Proust et voie E/16.
La parole est � Mme SCHNEITER.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Maire, je ne reviendrai pas sur les p�rip�ties juridiques de l'affaire du parc de Passy qui, dans son principe et dans les faits, est l'un des projets d'urbanisme les plus scandaleux parmi de nombreuses op�rations d'urbanisme men�es � Paris : une r�serve en espaces verts de 21.000 m�tres carr�s transform�e en projet immobilier !
Je m'abstiendrai sur ce projet d'am�nagement de voirie avec l'acquisition de voies priv�es pour les rendre publiques, en notant que le prix envisag� (1 F symbolique) tient plus de la spoliation que de l'expropriation !
La pr�sentation de ce document ne peut �tre dissoci�e de l'ensemble de l'am�nagement. Les concessions accord�es aux riverains pour limiter les nuisances visuelles des nouveaux immeubles, ne peuvent faire oublier qu'il s'agit d'une op�ration inacceptable depuis son origine et dont la presse, depuis 13 ans, a mis en �vidence tous les aspects troublants.
N'oublions quand m�me pas que les habitants du quartier ont d�pos� 11 recours juridiques contre le projet. Pour la seule ann�e 1989, le Tribunal administratif condamnera trois fois la Ville de Paris et annulera toutes les d�lib�rations autorisant ce lourd programme immobilier. La Ville, sur l'injonction du tribunal, sera forc�e, alors, de r�tablir la totalit� de la r�serve pour les espaces verts qu'elle avait supprim�e.
Pas pour longtemps, puisque le 26 avril 1990, le Conseil de Paris votait une nouvelle modification du P.O.S., autorisant � nouveau les projets de construction.
Le projet actuel ne pr�voit plus qu'un jardin de 14.000 m�tres carr�s au lieu des 21.000 m�tres carr�s pr�vus initialement. Il pr�voit surtout, en revanche, plus de 40.000 m�tres carr�s de logements de luxe !
Le rapport du b�ton � la verdure est de 3 pour 1 ! Le jardin ne sera que le fond d'un puits entour� de murailles de b�ton et, pour la majorit� de sa surface, il ne s'agira que d'une couche de terre sur une dalle de parking ! Un jardin public entour� d'immeubles - depuis quelques ann�es, c'est la derni�re mode lanc�e par la Ville de Paris - qui am�ne des probl�mes d'accessibilit� et de s�curit� li�s aux jets d'objets des fen�tres.
Pour pallier cet inconv�nient et sans doute aussi parce que les appartements concern�s se vendront plus cher, la Ville a laiss� les promoteurs cr�er des jardins privatifs sur une largeur de 3 m�tres tout du long des immeubles, ce qui fera 1.550 m�tres carr�s de moins pour le jardin public. Le malheureux jardin sera pass� en 13 ans de 21.000 m�tres carr�s � 14.000 m�tres carr�s, et maintenant � 12.450 m�tres carr�s !
De plus, la fr�n�sie de construire et de b�tonner a provoqu� en 1993 le glissement de terrain de la rue Raynouard qui a failli faire effondrer 5 ou 6 immeubles. Cet acharnement � vouloir sp�culer, � construire, co�te que co�te, sur un terrain inappropri�, obligera alors les promoteurs � effectuer des remblais consid�rables de 100.000 m�tres cubes de terre pour boucher le trou du parking et � d�penser des dizaines de millions pour consolider les immeubles touch�s. La Ville de Paris s'est toujours d�fauss�e de sa responsabilit�. Il e�t �t� plus courageux de revenir au plan initial et de cr�er un vrai grand parc sur l'ensemble en oubliant ce projet monstrueux.
Aujourd'hui, les travaux reprennent � un rythme d'enfer. Le quartier entier est traumatis� par les camions qui d�chargent en pleine nuit, ainsi que par les bulldozers et les engins de chantier qui, par dizaines, d�marrent d�s l'aube pour ne s'arr�ter que bien tard dans la soir�e. Les riverains sont exc�d�s de ces nuisances et, de plus, n'ont aucune garantie que cela ne va pas conduire � un nouveau glissement de terrain, plus catastrophique encore.
Il suffit de se rendre sur le chantier pour constater que la nature, m�me traumatis�e, tente de r�sister. Les sources refont surface et l'on sait que l� o� l'argile a gliss�, elle glissera � nouveau. Cela est inqui�tant, tr�s inqui�tant.
Lorsque le P.O.S. a �t� modifi� en 1998, le commissaire-enqu�teur avait �mis un avis favorable sous deux r�serves, dont une exigeant "une �tude du sous-sol et des dispositions constructives garantissant la stabilit� des immeubles avoisinants et � construire". Pouvez-vous me dire, Monsieur le Maire, quelle �tude - si parfaite soit-elle - peut garantir les immeubles des d�sordres totalement incontr�lables dans ce type de terrain ? Au niveau des 23-25, rue Raynouard, pourtant, des experts ont confirm� que le d�placement de 1 centim�tre des fondations consolid�es par des micro-pieux, pourrait provoquer un effondrement des constructions. Mais cela n'inqui�te ni la Ville de Paris, ni les promoteurs ! Le chantier a repris comme si rien ne s'�tait jamais pass� !
Un dernier point enfin, en pr�sentant leur programme, les �lus du quartier avaient indiqu� qu'un escalier m�canique (ou peut-�tre un ascenseur) serait r�alis� � l'occasion de ces travaux pour faciliter aux personnes �g�es et aux personnes handicap�es la remont�e depuis le niveau du quai jusqu'au niveau de la rue Raynouard et des commerces de la rue de Passy. Ces escaliers sont particuli�rement raides et p�nibles pour les nombreux riverains qui utilisent ce trajet.
Ce projet semble avoir totalement disparu. C'�tait pourtant une petite consolation face aux 40.000 m�tres carr�s de planchers !
Je constate que la Ville de Paris n'a pas eu le courage politique d'am�liorer r�ellement cette op�ration, ce qui est bien regrettable. Je m'abstiendrai sur ce sujet.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci.
La parole est � M. PLASAIT pour vous r�pondre.
M. Bernard PLASAIT, adjoint, au nom de la 3e Commission. - Madame SCHNEITER, je trouve que vous avez un certain talent pour rendre n�gatives des choses qui, pourtant, sont largement positives.
Je voudrais vous r�pondre en quatre points.
D'abord, s'il y a eu des difficult�s g�otechniques sur le chantier du parc de Passy il y a quelques ann�es, ce n'est certainement pas la faute de la Ville. La Ville a au contraire contribu� � am�liorer le projet pour tenir compte de l'avis des experts qui ont travaill� sur ce sujet.
Ensuite, le jardin sera bien de 14.000 m�tres carr�s et non de 12.450 m�tres carr�s. Pr�s d'un hectare et demi de jardin public en plein 16e, au bord de la Seine, je crois que cela fera un beau jardin public. N'oubliez pas que dans les logements il y aura plusieurs �quipements publics int�gr�s en rez-de-chauss�e.
Je ne reviendrai pas sur l'�volution des r�gles d'urbanisme. Je rappelle que le d�bat a eu lieu dans le cadre de la proc�dure de modification du P.O.S., qu'une exposition a �t� pr�sent�e en mairie du 16e en 1998, qu'une enqu�te publique a �t� ensuite organis�e par la Ville pour permettre � chacun de s'exprimer et que le commissaire-enqu�teur a donn� un avis favorable au dossier.
Le Conseil de Paris a approuv� la modification du P.O.S. en d�cembre 1998. Il n'y a donc pas lieu de revenir aujourd'hui sur le contenu du P.O.S. qui a �t� modifi� pour sortir ce dossier de l'orni�re et permettre enfin l'am�nagement de ce terrain et la cr�ation du jardin public.
Enfin, s'agissant de l'id�e d'un escalier m�canique ou d'un ascenseur inclin� qui relierait la rue Rainouart � la rue Marcel-Proust, elle n'est pas abandonn�e mais c'est un projet qui pr�sente des difficult�s � la fois juridiques, techniques et financi�res. Il faut donc l'analyser en d�tail sous tous ses aspects avant de prendre une d�cision �clair�e.
M. Pierre GABORIAU, adjoint, pr�sident. - Merci, cher coll�gue.
Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAUC 32.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2000, DAUC 32).

Mars 2000
Débat
Conseil municipal
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