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2021 DASES 289 - Subvention de fonctionnement à deux associations : "Citizen Care" (22.400 euros) et "Emmaüs Solidarité" (39.767 euros) et convention correspondante.


 

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Nous examinons maintenant le projet de délibération DASES 289 : subvention de fonctionnement à "Citizen Care" et "Emmaüs Solidarité" et convention correspondante.

La parole est à Ariel WEIL, qui est en Webex.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Merci.

Effectivement, je suis en Webex et j?en profite pour dire rapidement que j?ai entendu, hier, certains ou certaines ironiser, du côté droit de l?hémicycle, sur la présence ou non en masse de nos Conseillers de Paris. Je rappelle qu?un certain nombre d?entre nous sont à distance pour des raisons qui ne sont pas des raisons de confort personnel mais de protection de l?ensemble de la communauté. En l?occurrence, j?ai un cas positif dans mon équipe et je voudrais remercier la Ville d?avoir permis cette possibilité exceptionnelle d?être à distance. Encore une fois, il s?agit de protéger le groupe et non pas d?un confort personnel. Je crois qu?il est bien de le souligner.

C?est une forme de solidarité, d?ailleurs, et nous allons parler d?une autre forme de solidarité avec ce projet de délibération sur lequel je voulais intervenir pour simplement donner une perspective locale.

Léa FILOCHE l?a très bien dit, offrir aux plus vulnérables la possibilité de passer une nuit au chaud, de partager un repas, d?être épaulé dans une démarche administrative, c?est quelque chose qui devrait relever d?une évidence mais qui, en réalité, nécessite, au c?ur de l?hiver dans lequel nous sommes à présent et en pleine crise qui est à la fois une crise sanitaire et une crise sociale, vous le savez, depuis le début, des efforts de mobilisation à tous les échelons de l?action publique.

Je voudrais donc partager avec vous la vision de maire et de territoire sur un sujet qui m?occupait, comme beaucoup d?autres parmi vous, bien avant mon engagement politique. C?est le cas de nombreuses Parisiennes et de nombreux Parisiens, et merci à Mélody TONOLLI de l?avoir rappelé à l?instant.

Le Centre de Paris a toujours été au rendez-vous de cette solidarité avec les plus démunis, pour des raisons à la fois historiques et volontaristes. Il y a 20 ans, 20 ans tout juste car c?est l?anniversaire cette année, sous la mandature de Dominique BERTINOTTI, le 4e arrondissement était devenu le premier quartier de Paris à mettre en ?uvre un plan spécifique local d?aide aux sans-abri en période hivernale, sous l?impulsion, d?ailleurs, de la Croix-Rouge - il faudrait les saluer au passage - par des distributions de repas, le bénévolat des riverains, le lien avec les associations, en sachant que le maire du 1er arrondissement lui avait emboîté le pas une ou deux années après, car il y a des sujets sur lesquels, heureusement, les enjeux humains l?emportent sur le reste.

L?an dernier, et c?est ce que ce projet de délibération consacre en subventionnant a posteriori "Emmaüs Solidarité", dont je rappelle que c?est l?opérateur qui a ses quartiers au Centre de Paris, rue des Bourdonnais, avec lequel nous avons le plaisir de travailler depuis très longtemps et très efficacement, et je salue au passage Bruno MOREL, son directeur général, nous avions pu ouvrir au sein de l?ex-mairie du 4e arrondissement une distribution de petits-déjeuners pour les sans-abri du quartier. Du 17 novembre au 31 mars, c?étaient chaque jour plus de 80 hommes et femmes qui avaient pu bénéficier d?un repas, d?un lien avec les travailleurs sociaux et d?une orientation vers les hébergements, car c?est tout ce travail-là, et pas simplement la distribution de nourriture, qui s?active à ce moment-là.

A l?activation, précisément, du plan Grand Froid par l?Etat, ce même lieu avait été converti, le soir, en halte pour offrir le repos à quelques-uns de ses bénéficiaires - en halte de nuit. Nous avions même pu innover en créant les premiers abris individuels grâce au concours bénévole de l?agence de design "Cent Degrés" qui avait travaillé avec nous et "Emmaüs Solidarité".

Cet hiver encore, et Léa commençait à l?expliquer tout à l?heure, nous nous mobilisons jusqu?au c?ur de nos quartiers avec Léa FILOCHE et Antoine GUILLOU, adjoints respectivement aux Solidarités et aux Ressources humaines. Et grâce à la mobilisation des associations de terrain comme "Emmaüs Solidarité", comme "La Chorba", nous serons cette année encore en mesure d?offrir un accompagnement global aux personnes à la rue.

Je voudrais citer les petits-déjeuners à l?Académie du Climat, donc à l?ancienne mairie du 4e arrondissement, au sein d?institutions culturelles du c?ur de Paris comme la "Gaîté Lyrique" et, pour cette année et pour la première fois, avec un réseau de plusieurs associations, de plusieurs institutions culturelles - je pense aussi au Forum des images, etc. - qui vont à tour de rôle proposer non seulement un accueil mais aussi une médiation culturelle. Je pense évidemment à l?accueil de jour du Carreau du Temple qui va devenir permanent et aux dîners à la cantine de l?Hôtel de Ville qui, pour la deuxième année, s?ouvre. Je voudrais souligner à quel point cela n?aurait rien eu d?évident sans l?ensemble des initiatives privées ou portées par des paroisses notamment religieuses.

Paris Centre a toujours attiré les plus démunis ; il convient donc qu?il reste un territoire où règne en maîtresse la solidarité. C?est évidemment notre fierté.

Je voudrais également dire à quel point ces dispositifs ultra-locaux, qui sont construits avec les maires, qui sont des experts, et les élus locaux qui sont experts de leur territoire, permettent de parcourir ce dernier kilomètre de la solidarité. Et cette coordination avec les élus d?arrondissement est absolument indispensable à la réussite et à la lisibilité des dispositifs déployés, je le rappelle.

Il est aussi évidemment?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Merci? Monsieur le Maire.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - ? crucial que chaque échelon sache y prendre part, et je voudrais simplement ajouter qu?on comprend qu?il y a des circonstances exceptionnelles, des mesures exceptionnelles?

Pardon, je rajoute le petit temps d?explication que j?avais donné sur la?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Oui, merci?

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - ? connexion à distance, si, Madame la Présidente, vous me le permettez.

Je voudrais dire que le?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Alors, Monsieur le Maire, je vous invite à aller néanmoins vers votre conclusion.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Voilà? Même si la Ville?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Merci.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - ? en a financé une grande partie, mais nous regrettons quand même qu?à l?approche de l?hiver?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - D?accord?

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - ? alors que les températures chutent, qu?il ait été tranché?

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire. Nous sommes là à 5 minutes 28, je pense que nous avons compris la substance de vos propos et nous vous en remercions. Je sens que vous auriez pu parler encore longtemps et le projet de délibération le mérite. Néanmoins, nous allons nous arrêter là. Merci à vous.

Léa FILOCHE pour vous répondre.

Mme Léa FILOCHE, adjointe. - Merci, Madame la Maire, merci, Monsieur le Maire de Paris Centre, cher Ariel, chers collègues.

Je vous remercie pour cette intervention qui rappelle les besoins croissants constatés par les associations de terrain mais aussi par les riverains, les bénévoles, qu?ils nous remontent ces derniers mois.

Vous l?avez évoqué, nous avons déjà partagé ce constat au sein de cet hémicycle, la crise sanitaire a agi véritablement comme un accélérateur de la précarisation déjà existante. Plusieurs exemples illustrent ce constat : le retour aux aides exceptionnelles du Centre d?action sociale de la Ville de Paris, la mobilisation sans précédent de l?aide alimentaire, les besoins croissants en matière d?hygiène et de soins, le nombre toujours élevé de personnes sans-abri malgré l?augmentation du nombre de places d?hébergement et de mise à l?abri au cours de l?année.

Concernant l?aide alimentaire, les témoignages des acteurs de terrain s?accordent sur le caractère sans précédent de l?insécurité alimentaire à laquelle est confrontée une grande partie des ménages parisiens. La crise a été un révélateur puissant de cette réalité, toutes les associations d?aide alimentaire parisiennes ont constaté une hausse de cette précarité alimentaire depuis la crise sanitaire avec l?apparition de nouveaux publics.

La crise sanitaire a également accentué d?autres facteurs de vulnérabilité, notamment l?accès à l?hygiène. Selon le baromètre "hygiène et précarité en France" de mars 2021, les personnes à la rue mais aussi les personnes accueillies sont les plus touchées par cette précarité. Plus de la moitié d?entre eux n?a pas accès à des sanitaires ni aux produits d?hygiène de base. Cette situation s?est, elle aussi, aggravée depuis mars 2020 et a conduit 81 % d?entre eux à devoir compter sur des structures caritatives pour se procurer des produits d?hygiène.

Le projet de délibération soumis à votre vote aujourd?hui vous propose d?accorder un soutien à deux associations, "Citizen Care" et "Emmaüs Solidarité", qui interviennent pour répondre justement à ces besoins.

L?action menée par "Emmaüs Solidarité" a permis la distribution de 9.769 petits-déjeuners tous les jours de la semaine à 397 personnes différentes, du 17 novembre 2020 et au 31 mars 2020, au sein de l?ancienne mairie du 4e arrondissement. Cette action entre dans nos objectifs de proposer des repas à plusieurs moments de la journée et, surtout, a permis de désengorger les structures et dispositifs classiques qui étaient complètement saturés.

Le travail effectué par l?association "Citizen Care" a également été très précieux dans cette séquence pour redonner de la dignité aux hommes, aux femmes et aux enfants en grande précarité. Depuis mars 2020, l?association a constitué 13.054 kits pour les hommes, femmes et enfants principalement à la rue ainsi que, pendant le confinement, pour les étudiants boursiers de la Cité universitaire de Paris. Ces kits ont été donnés aux associations parisiennes, qui se chargent de les distribuer à leurs publics à la rue ou en grande précarité. 41 associations ont pu être bénéficiaires de ces kits, dont plusieurs ont été constitués avec les bénévoles de la Fabrique de la Solidarité.

Pour soutenir ces initiatives proposant une aide aux Parisiennes et aux Parisiens en grande difficulté, je vous invite donc, chers collègues, à voter ce projet de délibération. Effectivement, je relaierai le mot de M. le Maire qui est de travailler très en lien avec chacun des maires d?arrondissement et avec les équipes d?arrondissement de façon à être le plus collés possible à la réalité de terrain et aux besoins que nous constatons toutes et tous.

Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, Madame FILOCHE.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DASES 289.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DASES 289).

V?u déposé par le groupe Paris en

 

Décembre 2021
Débat
Conseil municipal
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