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relatif au déploiement de la vidéo-protection dans le 17e.


 

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Nous examinons maintenant le v?u référencé n° 40 relatif au déploiement de la vidéo-protection dans le 17e arrondissement.

La parole est à Mme Hélène JACQUEMONT, du groupe Changer Paris, pour deux minutes.

Mme Hélène JACQUEMONT. - Merci, Madame la Maire. Merci, chers collègues.

J?ai l?honneur de présenter ce v?u au nom du maire du 17e arrondissement, Geoffroy BOULARD. Je souhaite évidemment y associer mon collègue, Frédéric PÉCHENARD. Sans reprendre le débat que nous venons d?avoir sur la télésurveillance, nous demandons à M. le Préfet de police les résultats des études d?installation des caméras de vidéo-protection menées sur les sites prioritaires du 17e arrondissement. Nous demandons également qu?un plan de vidéo-protection couvrant tous les quartiers du 17e arrondissement soit financé et mis en ?uvre en concertation avec la Préfecture de police, la Ville de Paris et la mairie du 17e arrondissement.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Pour vous répondre, je donne la parole à M. Nicolas NORDMAN.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint. - Tout comme j?ai donné un avis favorable sur le v?u précédent, je donnerai également pour celui-ci un avis favorable au nom de l?Exécutif. Je ne souhaite pas être trop long sur le sujet, ni répondre aux questions qui ont été posées par un certain nombre de collègues sur la vidéo-protection. Je crois qu?il ne faut pas, en la matière, de débat théorique ou théologique, mais plutôt faire preuve d?un très grand pragmatisme. La vidéo-protection n?est en aucune manière une solution miracle contre la délinquance. Elle permet toutefois, dans un certain nombre de situations, d?élucider notamment un certain nombre de faits délictueux et de progresser dans des enquêtes. Elle a aussi parfois un rôle dissuasif. Et donc, de ce point de vue, je crois qu?il faut rester extrêmement pragmatique sur le sujet.

Evidemment, il ne s?agit pas d?opposer la question de la vidéosurveillance ou vidéo-protection à celle de la présence humaine. Bien entendu, la présence humaine est absolument nécessaire. Il faut davantage de policiers dans l?espace public. D?ailleurs, je me félicite - j?y ai participé ce matin avec un certain nombre de collègues - de l?installation à la Préfecture de police de 318 nouveaux gardiens de la paix sur la circonscription grand-parisienne. Bien entendu, il faut le maintien et le renfort de la police pour pouvoir lutter de manière plus efficace encore contre la violence et la délinquance.

Sur cette question particulière de la vidéo-protection, je pense qu?il faut rester extrêmement pragmatique. Nous engagerons, dans les prochaines semaines, en lien avec la Préfecture de police, un travail sur le sujet pour pouvoir développer, là où c?est utile, l?installation de caméras dans l?espace public.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Monsieur le Représentant du Préfet de police, vous avez la parole.

M. LE REPRÉSENTANT DU PRÉFET DE POLICE. - Merci, Madame la Maire.

Effectivement, je partage le même sentiment sur l?utilité de la vidéo-protection, qui n?est pas une alternative à la présence humaine même si les policiers formés ne peuvent se substituer à des caméras, et l?inverse. C?est la complémentarité des deux qui permet de protéger l?espace public, d?avoir une vigilance sur l?espace public avec des caméras, de déjouer des rixes, de voir ces phénomènes se produire et de pouvoir réagir pour protéger les habitants, et de faciliter le travail d?enquête. Nombre d?enquêtes, en particulier dans les transports mais pas uniquement, sont résolues par l?exploitation de la vidéo qui permet d?identifier les auteurs et de les traduire devant la justice.

S?agissant du 17e arrondissement, il bénéficie déjà d?une couverture importante en caméras, en particulier ses quartiers les plus sensibles. Mais il existe de nombreuses possibilités d?améliorer cette couverture, comme dans tous les autres arrondissements. Monsieur le maire du 17e arrondissement a fait un certain nombre de propositions. Il est normal que des quartiers nouvellement aménagés, comme la Z.A.C. des Batignolles, puissent bénéficier de caméras. D?ailleurs, il y en a quatre en cours de déploiement dans ce secteur.

D?autres emplacements peuvent être étudiés. Les échanges, comme le disait Nicolas NORDMAN, vont se poursuivre dans les prochaines semaines pour s?entendre sur des sites dans chacun des arrondissements, pouvant améliorer la couverture vidéo des arrondissements et tenir compte des opérations nouvelles qui ont pu être menées dans les arrondissements, et regarder les possibilités de financement de l?investissement par le budget municipal avec le soutien de l?Etat, via le fonds interministériel de prévention de la délinquance. Toutes ces choses pourront être approfondies dans les prochaines semaines.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Explication de vote de Mme RÉMY-LELEU.

Mme Raphaëlle RÉMY-LELEU. - Merci, Madame la Maire.

Chers collègues, sur les politiques de sécurité, les écologistes réclament simplement le droit d?être à la fois théorique et pratique, et surtout rationnel. Ce qui est écrit dans ce v?u, à savoir : "considérant que le déploiement conséquent d?un réseau de vidéo-protection constitue une aide considérable aux forces de sécurité dans leurs opérations quotidiennes", c?est simplement faux. Ou alors il va falloir nous produire les études, qu?elles soient anglo-saxonnes, françaises ou, encore une fois, citées dans le rapport de la Cour des comptes de 2011, qui démontrent le contraire. Et ce n?est pas le cas. Vous avez vos totems, à savoir la vidéo-protection. On essaie de vous avertir sur l?inefficacité, voire les dangers de la vidéosurveillance.

Néanmoins, pour présenter un point positif, le premier attendu sur la demande d?une présentation des résultats des études d?installations de caméras de vidéosurveillance, nous paraît intéressant. Sans empiéter sur les compétences du Comité éthique de la vidéosurveillance à Paris, nous aimerions que l?ensemble du territoire parisien puisse bénéficier de ces études pour mieux comprendre qu?elle est aujourd?hui le rôle, le coût et l?efficacité supposée de la vidéosurveillance.

En attendant, nous voterons bien entendu contre ce v?u, qui, par ailleurs, exprime à plein ce que je disais tout à l?heure, à savoir une forme de mise en concurrence un peu opportuniste sur chaque rue, chaque quartier qui voudrait de la vidéosurveillance.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Pas d?autre explication de vote ?

Je mets donc aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 40 déposée par le groupe Changer Paris, assortie d'un avis favorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adoptée. (2021, V. 329).

V?u déposé par le groupe Changer Paris

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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