retour Retour

2021 DEVE 129 - Subvention (40.000 euros) à l’association "Bio Consom'acteurs" pour le projet "Des cantines scolaires bas carbonne avec climat cantines".


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération DEVE 129. C'est une subvention à l'association "Bio Consom'acteurs" pour le projet des cantines scolaires bas carbone avec Climat Cantines.

La parole est à Chloé SAGASPE.

Mme Chloé SAGASPE. - Merci, Monsieur le Maire.

Mme PULVAR vient en partie de répondre sur ce projet de délibération. On le sait, la lutte contre le changement climatique commence dans nos assiettes. Saviez-vous en effet, mes chers collègues, que le quart des émissions des gaz à effet de serre provient directement de notre alimentation ?

Selon l'ADEME, c'est autant que le logement ou le transport. Pourtant, c'est l'un des secteurs où nous pouvons avoir le plus rapidement des baisses d'émissions.

Quel est le levier d'action le plus efficace pour réduire l'impact carbone de nos repas ? Il n'y a pas de bonne ou mauvaise réponse, une multiplicité de facteurs et de possibilités, mais on sait surtout que la réduction de la consommation de viande est l'un des leviers les plus efficaces, même s'il n'est pas le seul.

Selon le réseau Action Climat, un faible mangeur de viande, environ 50 grammes par jour, émet 1,5 fois moins de gaz à effet de serre qu'un gros mangeur de viande à 100 grammes par jour. Un végétarien émet près de 2 fois moins.

Pour assurer une transition alimentaire bonne pour notre santé mais aussi pour la planète, nous devons agir sur plusieurs leviers, et ce, simultanément. Moins de viande, moins d'emballages, moins de gaspillage alimentaire, plus de produits locaux et de qualité, mais aussi travailler sur des techniques de cuisson à basse température ou sur les grammages.

Paris a été pionnière en la matière, puisque sous l'impulsion des écologistes, nous avons expérimenté la démarche Climat Cantines dans les 9e et 10e arrondissements, vous l'avez évoquée, Madame PULVAR, à l'initiative d'ailleurs de ma collègue Léa VASA ici présente, que je tiens ici vivement à saluer et à qui je laisserai le soin de vous faire un bilan plus détaillé du dispositif qu'elle a elle-même lancé dans le 10e.

L'objectif, concrètement, c'est quoi ? Des repas bas carbone, plus durables et équilibrés dans nos cantines. Le retour d'expérience, vous l'avez évoqué, est très positif, puisque les résultats sont très concrets. En un an à peine, les émissions de gaz à effet de serre rejetées par les cantines dans le 10e ont été réduites de 20 % et 30 % en un an et demi. Les résultats sont impressionnants. On passe ainsi de 1.800 grammes de CO2 par repas en 2018, à 1.200 grammes de CO2 par repas en 2020.

Pour mieux comprendre, 600 grammes économisés par repas pour une cantine qui sert, disons 100 repas par jour, c'est l'équivalent d'un tour du monde en avion qui est économisé par an.

Circuits courts, moins de viande, une agriculture locale et des aliments "bio", c'est possible et c'est ce que nous faisons déjà à Paris, notamment dans le 11e arrondissement. Nous pouvons et nous devons aller encore plus loin, parce qu?après les désormais légendaires lentilles "bio" locales du 11e arrondissement, pour paraphraser Patrick BLOCHE, nous souhaiterions à notre tour expérimenter cette démarche dans le 11e arrondissement, pionnière et exemplaire.

J'en profite pour rappeler qu'à ce jour, nous sommes malheureusement le seul arrondissement qui a mis en place un partenariat avec des agricultrices et agriculteurs "bio" en Ile-de-France, pour fournir nos cantines en légumineuses "bio", et proposer ainsi des repas végétariens de qualité aux enfants, tout en réduisant l'empreinte carbone des aliments.

On espère, chère Audrey, que ce type de partenariat très vertueux et innovant puisse se multiplier avec d'autres caisses des écoles, à Paris mais pas seulement.

Je me réjouis de cette subvention attribuée à l'association "Bio Consom'acteurs", dont je salue la directrice, Julie POTIER, et les actions essentielles qu'elle mène pour une alimentation "bio", locale, accessible au plus grand monde. Actions qui lui ont valu pas plus tard que cette semaine, la deuxième place du prix de l'engagement solidaire du 11e, remis dans notre mairie par Dominique KIELEMOËS, ma collègue, Florentin LETISSIER, et le maire du 11e.

J'espère que cette expérimentation fera tache d?huile et entraînera de nouveaux arrondissements dans cette démarche engagée, mais qui devra être à terme, je l'espère, et vous pourrez peut-être nous le confirmer, généralisée à l'ensemble des caisses des écoles parisiennes.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Chloé SAGASPE. Vive le 11e, je suis bien d'accord avec vous. La parole est à Léa VASA.

Mme Léa VASA. - Merci, Monsieur le Maire. Je vous rassure, je ne vais pas me lancer dans un bilan complètement détaillé.

On n'a pas eu l'occasion de célébrer les résultats de cette expérimentation qui a eu lieu dans les 10e et 9e arrondissements, puisque cela s'est terminé en 2019, début 2020, en pleine période électorale.

Or, les résultats sont impressionnants. Je voulais vraiment remercier les deux maires des 9e et 10e arrondissements, mais aussi et surtout les directrices des caisses des écoles et toutes les équipes. C'est vraiment un projet collectif qui implique toute la communauté éducative, au premier rang les cantiniers et cantinières et celles et ceux qui fabriquent les menus.

C'est vraiment cette implication collective qui est intéressante. On commence en partant de leurs valeurs et de leurs envies. Pourquoi font-elles ce métier ? Ce sont principalement des femmes, et c'est principalement pour les enfants. Si l'on avait interrogé les enfants qui étaient ici tout à l'heure, ils nous auraient sûrement dit que la cantine de l'école, c'était déjà très bon.

L'objectif, pour toutes les équipes, c'est que ce soit déjà encore meilleur. Encore meilleur pour le goût, et aussi pour l'environnement, pour le climat, pour les agriculteurs et agricultrices, et tous les travailleurs de l'ensemble de la filière.

Vraiment, l'objectif, ce n'est pas d'être les empêcheurs de tourner en rond, de ne pas manger plus que des légumes à la cantine. L'objectif est d'avoir de bons menus, délicieux et équilibrés, et en même temps bons pour la planète.

Ce que l'on a vu, c'est que ce n'est pas si compliqué, au contraire. En un an, simplement en adaptant les grammages, le principe de l'outil, c'est une base de données dans laquelle sont répertoriés tous les ingrédients, leur impact environnemental et leurs émissions de gaz à effet de serre.

Cet outil se met en appui de l'outil qu'utilisent habituellement les personnes qui font les menus. Grâce à un simple indicateur visuel, elles peuvent voir quelle est l'émission de gaz à effet de serre du plat. Très simplement, elles peuvent adapter les menus comme ceci, et en un an, faire 20 % de réduction de gaz à effet de serre.

Il suffit de rajouter un plat végétarien par semaine, en apprenant comment cuisiner les protéines végétales, et on arrive à faire 30 %. Ces résultats sont vraiment impressionnants. On peut aussi utiliser cet apprentissage pour l'ensemble de la commande publique à Paris. On ne commande pas que de l'alimentaire, mais aussi d'autres produits au quotidien. Simplement de visualiser leur impact peut nous permettre de faire les bons choix très en amont de la commande. Merci beaucoup en tout cas, félicitations et remerciements aux prochains arrondissements qui se lanceront dans la démarche. Cela vaut vraiment la peine. C'est un projet très enthousiasmant pour toutes les équipes. Merci.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Léa VASA.

La parole est à Audrey PULVAR. Madame la Maire, c'est à vous.

Mme Audrey PULVAR, adjointe. - Merci, Chloé SAGASPE et Léa VASA, de mettre en avant ainsi à la fois ce projet Climat Cantines et l'association "Bio Consom'acteurs". C'est un projet que vous connaissez bien, Léa VASA, vous l'avez indiqué vous-même à l'instant, pour l'avoir porté avec Eric ALGRAIN lors de la précédente mandature, dans votre arrondissement, le 10e. Le 10e arrondissement, chère Alexandra CORDEBARD, est particulièrement fier, à raison, de cette expérimentation, dont nous encourageons désormais l'essaimage.

J'ai eu l'occasion de présenter rapidement ce projet, suite à l'intervention d'Alexandra CORDEBARD. Je profite de cette nouvelle prise de parole pour remercier la directrice de la caisse des écoles de cet arrondissement, particulièrement active dans nos travaux de concertation autour du prochain P.A.D., plan alimentation durable, comme dans les Etats généraux de l'agriculture et de l'alimentation durables que nous menons en ce moment.

L'objectif de notre mandature est ambitieux : faire de Paris la capitale du bien manger durable. Et pour être crédible sur le sujet, Paris doit être exemplaire en tant qu?acteur majeur de la restauration collective, avec les 30 millions de repas par an servis dans nos 1.300 établissements.

Nos engagements pour la restauration collective parisienne sont à la hauteur de ces enjeux : 100 % d'alimentation "bio" et/ou durable, dont 50 % d'alimentation locale en 2026, et zéro plastique pour ne citer que ces deux objectifs.

Pour y parvenir, il nous faut à la fois de la détermination, et je pense que vous savez désormais que je n'en manque pas, de la mobilisation, et les gestionnaires parisiens en font la preuve au quotidien. Mais aussi, des outils, des formations et de l'accompagnement. C'est d'ailleurs presque un pacte que nous vous proposerons quand je vous présenterai, en début d'année prochaine, notre plan "Alimentation durable" de la mandature, un pacte entre Paris et ces gestionnaires. Encore quelques éléments, aujourd'hui, l'alimentation compte pour environ un quart des émissions de gaz à effet de serre de Paris. Nous sommes, chacune et chacun d'entre nous, à la fois responsables du problème et porteurs de la solution. C'est à chacune et chacun d'entre nous, à son niveau, de mettre en ?uvre les changements de comportement qui permettront à Paris d'atteindre ses objectifs de neutralité carbone. L'alimentation est un sujet environnemental, donc un sujet d'égalité, puisque le réchauffement climatique amplifie les inégalités, et que lutter contre le réchauffement climatique, c'est d'abord et avant tout lutter contre les inégalités. Nous ne pouvons pas accepter que dans notre ville, si riche et pleine de ressources, ne s'alimentent bien que celles et ceux qui en ont les moyens. Toutes les Parisiennes et tous les Parisiens, quels que soient leurs revenus, leur origine, leur lieu de résidence, veulent le meilleur pour leurs enfants, pour leurs aînés, et pour elles et eux-mêmes. Toutes et tous n'ont pas forcément les moyens financiers d'accéder à une alimentation durable, c'est-à-dire locale, de saison, produite dans des conditions respectant l'environnement et le bien-être animal, et rémunératrices pour l'agriculteur, pour l'éleveuse, ou pour le transformateur. C'est donc à nous, Ville de Paris, puissance publique, de mettre en place les conditions pour que partout sur notre territoire, aujourd'hui, la restauration collective et les commerces solidaires, demain la restauration commerciale et les commerces plus classiques, offrent aux Parisiennes et Parisiens une alimentation de la meilleure qualité qui soit, accessible à toutes et à tous. C'est ce que nous ferons avec cet essaimage des solutions de "Bio Consom'acteurs" et ce programme Climat Cantines. Nous attendons les candidatures des différents gestionnaires, des différentes caisses des écoles. Trois, sinon quatre, pourront bénéficier de ce dispositif et engager de façon très forte et très rapide les actions de baisse des émissions de gaz à effet de serre dues à notre alimentation et à l'agriculture, qui fournit cette alimentation.

Merci à toutes et tous.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DEVE 129.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DEVE 129). Nous avons fini avec les dossiers de la 8e Commission.

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
retour Retour