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2021 DGRI 41 - Conditions d’accueil de la résidente ICORN de la Ville de Paris. - Convention pluriannuelle tripartite 2021-2022 avec la Fondation Cité internationale des arts (CIA) et subvention (2.600 euros).


 

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération DGRI 41 : conditions d?accueil de la résidente ICORN de la Ville de Paris et convention pluriannuelle tripartite 2021-2022 avec la Fondation Cité internationale des arts et une subvention de 2.600 euros.

De nouveau, la parole est à Geneviève GARRIGOS, pour cinq minutes.

Mme Geneviève GARRIGOS. - Monsieur le Maire, mes chers collègues, depuis sa création il y a quinze ans, le réseau international ICORN recueille, protège et accompagne des femmes et des hommes persécutés et empêchés d?exercer leur activité artistique dans leur pays d?origine.

Fidèle à sa tradition de ville refuge, Paris accueillera cette année sa sixième résidente, Mme Jannatun Nayeem PRITY, écrivaine, artiste et activiste originaire du Bangladesh. La Ville de Paris s?engage à offrir à cette jeune écrivaine un havre de paix et de sécurité, où elle pourra vivre et travailler sans craindre d?être censurée, voire réduite au silence.

Nous pouvons aujourd?hui accueillir cette artiste à Paris grâce à la mobilisation à nos côtés de la Cité internationale des arts que je tiens à remercier. A l?instar de ses prédécesseurs, Jannatun Nayeem PRITY sera hébergée au sein de l?un de ces 325 ateliers logements aux côtés d?artistes du monde entier exerçant dans leur discipline.

Avec l?Atelier des artistes en exil ou encore la Maison des journalistes, la Cité internationale des arts figure parmi ces nombreuses structures parisiennes engagées pour la protection de celles et ceux qui sont contraints de fuir leur pays pour pouvoir continuer à exercer leur art.

Fidèle à sa volonté d?être toujours aux côtés de celles et ceux qui défendent la liberté et les droits humains, Paris a fait le choix de rejoindre le réseau des villes ICORN dès 2015. C?est de fait un honneur et une tradition pour notre ville d?offrir aux artistes du monde entier la possibilité de travailler. Milan KUNDERA, Pablo Picasso, Marjane SATRAPI, Angel Parra, pour n?en citer que quelques-uns, toutes et tous ont contribué à l?essor culturel de la France.

Nous le savons, les écrivains, les journalistes et les artistes sont en première ligne lorsque des régimes autoritaires ou des groupes répressifs mettent un frein à la liberté d?expression. Les artistes sont des cibles lorsqu?ils relayent des idées et des critiques qui souvent défient les normes et les conceptions sociales existantes. Cela peut les exposer à la censure, aux persécutions, à l?emprisonnement ou à la mort. En 2021, 215 artistes et 353 journalistes ont été emprisonnés dans le monde, 17 artistes et 37 journalistes ont été assassinés pour avoir exercé leur activité et exprimé leurs droits à vivre en liberté.

Jannatun Nayeem PRITY est une jeune écrivaine bangladaise qui a déjà écrit de nombreux romans, notamment des récits sur la guerre, et dont le travail a été récompensé par l?Unicef en 2017. En 2018, elle donnait une interview dans le "Daily Observer", l?un des plus grands quotidiens du Bangladesh et indiquait : "Je fais l?objet de beaucoup de pressions et de menaces. Mais en tant qu?écrivaine, ceux qui essaient de vous faire peur, ce sont en fait ceux qui ont peur de vous. Et c?est bien pour cela que je ne les laisserai jamais m?empêcher de faire mon travail. Je ne les crains pas, ce sont eux qui ont peur de moi." C?est une très belle raison pour laquelle nous pouvons être très fiers de l?accueillir à Paris. Merci beaucoup.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, chère collègue.

La parole est à M. Christophe GIRARD, pour cinq minutes.

M. Christophe GIRARD. - Merci, Monsieur l?adjoint à la Maire.

Mes chers collègues, Geneviève GARRIGOS a fait une présentation très complète sur l?ICORN, ce réseau international des villes refuges qui a été créé en 2006 en Norvège et qui bénéficie d?un studio à la Cité internationale des arts. Et lorsque Geneviève GARRIGOS a mentionné la jeune femme bengali qui vient d?être choisie par le jury, cela m?a rappelé, en discutant tout à l?heure avec Bénédicte ALLIOT, l?excellente directrice de la Cité internationale des arts, que quand Bertrand DELANOË était Maire de Paris, avec Anne HIDALGO et Pierre SCHAPIRA, nous avions accueilli le prix Sakharov et Simone de Beauvoir, la femme de lettres bengali Taslima NASRIN. Donc c?est une deuxième femme bengali que le prix ICORN a choisie aujourd?hui et qui sera en effet accueillie.

Mon intervention n?était pas simplement pour faire un point d?histoire, mais c?était juste pour vous demander d?envisager un effort sérieux pour que la modeste subvention de 2.600 euros soit augmentée sérieusement en 2022.

En effet, accueillir, c?est le rôle de ce processus et évidemment c?est sauver une vie de femmes et d?hommes qui sont exilés, réfugiés et dans un très grand danger. Cependant, accueillir c?est bien, c?est nécessaire, mais ce n?est pas suffisant. Car toute femme ou tout homme, toute personne qui arrive d?un pays où elle a été maltraitée, où elle a été en danger de mort est très traumatisée et a donc besoin d?être accompagnée.

C?est un v?u que je formule auprès de M. NGATCHA, avec le soutien de Mme GARRIGOS je pense, qui connaît bien le sujet, pour que la subvention de 2.600 euros, qui est extrêmement modeste, puisse connaître un essor important pour permettre en effet à ces femmes et à ces hommes exilés, réfugiés, d?être accompagnés et pas seulement accueillis dans un studio de la Cité internationale des arts.

Je vous remercie.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci.

Pour répondre, je donne la parole à M. Arnaud NGATCHA.

M. Arnaud NGATCHA, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Madame la Conseillère de Paris, chère Geneviève, Monsieur le Conseiller de Paris, cher Christophe, tout d?abord je vous remercie vivement pour votre intervention sur ce projet de délibération qui permet de mettre en exergue les moyens mis en place par la Ville de Paris, afin d?assurer l?expression de la liberté artistique. Je voudrais associer d?ailleurs ma collègue Carine ROLLAND, avec qui je travaille notamment sur ce point.

Tout a été dit de façon très complète, notamment par Geneviève GARRIGOS et par vous, cher Christophe, sur le dispositif et évidemment sur l?histoire qui lie la Ville de Paris à ce réseau, donc je ne vais pas revenir dessus.

Je vais revenir sur la question que vous m?avez posée et qui est le montant. J?entends ce que vous m?avez dit et je regarderai cela avec attention. Merci beaucoup.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DGRI 41.

Qui est pour ?

Qui est contre ? Qui s?abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DGRI 41).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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