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2021 DDCT 81 - Approbation de la convention de subvention au titre du dispositif "Conseiller numérique France Service" avec la Caisse des dépôts et consignations.


 

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération DDCT 81. C'est l'approbation de la convention de subvention au titre du dispositif "Conseiller numérique France Service", avec la Caisse des dépôts et consignations.

La parole est à Séverine de COMPREIGNAC? La parole est à Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Je ne vais pas voter contre ce projet de délibération, puisque la Ville va pouvoir recruter 11 conseillers numériques "France Service" par le biais du plan de l'Etat. On ne va pas s'opposer à ce qu'il y ait ces 11 personnes.

Mais je tenais à dire ma réprobation sur la politique globale conduite par le Gouvernement en la matière.

Quel "foutage de gueule" ! On a un Gouvernement qui n'a eu de cesse de profiter de la dématérialisation et d'accélérer la dématérialisation de nombreuses démarches pour pouvoir casser les services publics en présentiel, à tous les niveaux.

Je suis déjà intervenue il y a deux ans sur toute la bataille au niveau des finances publiques par exemple, contre la suppression et la fusion de centres des impôts, que le Gouvernement justifie du fait de la dématérialisation des déclarations.

Pas plus tard qu'hier ou avant-hier, lorsque nous débattions de la situation du surtravail des travailleurs sociaux, du fait de la dématérialisation de services de l'Etat, C.N.A.F., C.A.F., C.P.A.M. et j'en passe, nous savons qu'à chaque fois, cela impacte énormément, parce que toutes celles et tous ceux qui subissent la fracture numérique, cette dématérialisation qui s'accompagne d'une suppression des guichets humains, du service public par l'humain, se retrouvent totalement en situation d'exclusion numérique.

Les 4.000 promesses d'embauche de conseillers numériques "France Service", c'est une goutte d'eau. Le gouvernement se donne un beau rôle, alors qu?il ne cesse de casser nos services publics, et la fracture numérique est bien là dans le pays.

Maintenant, ne parlons plus d'hypocrisie. Tout le monde se souvient d'avoir vu la Maire de Paris en campagne présidentielle découvrir dans ses déplacements, que pour acheter un billet de train, là aussi la S.N.C.F. fermait nombre de guichets, et que l'on était face à des machines. Tout d'un coup, elle découvrait ce phénomène et s'en insurgeait.

A Paris aussi, on a dématérialisé bon nombre de démarches. Même s'il y a des soutiens à différents dispositifs pour lutter contre la fracture numérique, le compte n'y est pas.

On voit bien d'ailleurs l'affluence dans les mairies d'arrondissement vers les agents et agentes, le nombre d'hommes et de femmes qui ont besoin d'être accompagnés dans ces démarches, et le rôle d'ailleurs essentiel de notre réseau de bibliothèques, par exemple, pour aussi accompagner individuellement dans ces démarches.

Bien sûr, je ne voterai pas contre ce projet de délibération, mais ne sabrons pas le champagne pour ces 11 recrutements. Et ne sabrons pas le champagne pour les 4.000 promesses d'embauche en France dans ce domaine. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Danielle SIMONNET, avec qui nous ne sabrerons pas le champagne. Vous êtes prévenu, Antoine GUILLOU, merci de lui répondre.

Mme Danielle SIMONNET. - Cela fait faire des économies.

M. Antoine GUILLOU, adjoint. - Je n'avais rien au frais, Monsieur le Maire, sinon une réponse pour souligner la vision du service public qui est celle de la Ville de Paris.

Nous aurons l'occasion d'y revenir à travers les v?ux déposés notamment par le groupe Communiste et Citoyen, mais contrairement peut-être à la vision d'un certain nombre de services publics nationaux, qui effectuent leur dématérialisation au détriment de leur présence sur le terrain, de leurs guichets physiques, ce n'est pas la vision de la Ville de Paris.

Nous souhaitons d'une part, bien sûr, moderniser nos services publics et permettre leur accès de manière dématérialisée. C?est un progrès aussi pour un certain nombre d'usagers pour qui se déplacer est un frein à l'accès au service public.

Pour autant, et à l'inverse, nous souhaitons garder des guichets physiques accessibles pour tous les usagers qui, eux, ont besoin d'un appui humain. Notre vision, c'est évidemment au-delà du fait de garder des guichets physiques, c'est aussi d'aider les Parisiennes et Parisiens à pouvoir se familiariser avec les outils numériques, à pouvoir les accompagner dans leurs démarches.

C'est le rôle de ces conseillers numériques, qui sont en train d'arriver dans les mairies d'arrondissement, dans les arrondissements qui comptent des quartiers "politique de la ville".

Ces conseillers auront ce rôle, d'aider les usagers au sein des mairies d'arrondissement, à accéder aux démarches en ligne, mais se déploieront aussi dans d'autres lieux du service public municipal, les bibliothèques, les centres sociaux, et d'autres encore. C'est là un enjeu crucial, que de permettre à l'ensemble des usagers d'avoir accès à cette aide. Nous nous inscrivons dans un dispositif de l'Etat, qui permet à la Ville de bénéficier de co-financements, mais cela s'inscrit tout à fait dans la stratégie globale d'accessibilité au service public que nous portons.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Antoine GUILLOU.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DDCT 81.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DDCT 81).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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