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Vœu déposé par le groupe Changer Paris relatif à l’installation de salles de shoot dans le 13e.


 

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Nous en venons désormais au v?u référencé n° 51 relatif à l?installation, je cite : "de salle de shoot" dans le 13e arrondissement.

La parole est à M. Jean-Baptiste OLIVIER, pour le groupe Changer Paris, pour deux minutes.

M. Jean-Baptiste OLIVIER. - Merci, Madame la Maire.

Depuis deux ans, Rachida DATI dénonce la prolifération du crack à Paris et la situation dramatique du Nord-Est parisien où la présence massive de toxicomanes entraîne un climat d?insécurité et une dégradation de l?espace public insupportable pour les riverains.

Mes collègues Rudolph GRANIER, Marie TOUBIANA, Bertil FORT et François-Marie DIDIER se battent dans leurs arrondissements pour que cette triste réalité trouve une solution.

Vous avez ouvert en 2016 une salle de shoot dans le 10e arrondissement : c?est un échec ! Tout le monde constate l?aggravation des problèmes et Anne SOUYRIS, adjointe à la Santé, reconnaît elle-même que la situation autour de cette salle est dramatique. Or vous avez annoncé en septembre que vous souhaitiez ouvrir quatre nouvelles salles de shoot dont une dans une école du 20e, projet fort heureusement abandonné grâce à la mobilisation des habitants inquiets et des élus, comme François-Marie DIDIER.

Je veux revenir sur la publication dans la presse d?une carte évoquant 35 sites que la Mairie de Paris envisagerait de transformer en espaces de consommation pour les toxicomanes, dont quatre dans le 13e arrondissement : le CAARUD de la rue de la Fontaine-à-Mulard, le CSAPA situé dans la même rue et celui rue Richemont, ainsi que le centre médicosocial de l?avenue Edison.

Je demande à travers ce v?u que le Conseil de Paris s?engage à refuser toute implantation de salle de shoot dans le 13e arrondissement et qu?il s?engage également à ce que le CAARUD et les CSAPA poursuivent leur mission de prise en charge des toxicomanes en excluant toute consommation de stupéfiants au sein de leurs murs.

Je vous remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur OLIVIER.

Pour vous répondre, je donne la parole à Mme Anne SOUYRIS.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Je vous remercie beaucoup.

Franchement, le problème de la "fake news", c?est que l?on peut toujours répéter n?importe quoi à l?envi, sans aucune preuve de rien. C?est encore le cas.

Alors, reprenons les choses dans l?ordre - ou dans le désordre, d?ailleurs.

Cette carte, distribuée sur les réseaux sociaux par quelqu?un que je ne nommerai pas, mais qui est de vos rangs, reprend simplement tous les centres de soins et centres d?accueil pour les usagers de drogue en en faisant des endroits où l?on installerait des salles de consommation, dites à tort "salles de shoot". Premier élément complètement faux !

Deuxième élément faux : "C?est un échec". Non, ce n?est pas un échec ! Des études - toutes les études ! - montrent que ce n?est pas?

Toutes les études !

Ecoutez, je vais vous dire une chose : je peux vous donner tous les "abstracts" internationaux et nationaux sur la question. Donnez-moi un seul "abstract", y compris la Mission flash?

Laissez-moi parler !

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - C?est Mme SOUYRIS qui a la parole, s?il vous plaît !

Seule Mme SOUYRIS a la parole.

Poursuivez, Madame SOUYRIS.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Y compris la Mission flash de l?Assemblée nationale, menée d?ailleurs par vos rangs, a montré que ce type d?instance était nécessaire.

Un des derniers éléments faux : non, je n?ai jamais dit que la situation autour était dramatique. Je ne sais pas où vous êtes allé chercher cela ! Ce n?est pas vrai ! Non seulement l?étude de l?Inserm le montre, mais on voit à quel point la situation s?est améliorée. J?ai toujours dit que ce n?était pas parfait, ce qui est différent. Dire que ce n?est pas parfait, ce n?est pas la même chose que dire que c?est dramatique.

Ce qui est dramatique, c?est que l?on ne soit pas encore en mesure de prendre complètement en charge la question de la toxicomanie de rue. Cela, oui, c?est dramatique ! Mais pas la situation autour de cette salle de consommation.

Ce v?u?

S?interdire de mettre un dispositif qui, malheureusement?

Je vais vous le dire : ces salles de consommation sont actuellement le seul élément fonctionnel pour les gens en grande déshérence et pour les grands toxicomanes. Si nous avions d?autres solutions, nous pourrions réfléchir à faire ceci ou cela.

La réalité, c?est que si nous n?offrons pas ce type de soins aux 150 personnes que nous avons actuellement Porte de la Villette?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Je vous invite à conclure, Madame SOUYRIS.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Je conclus, c?est ma dernière phrase.

? nous n?arriverons pas à pouvoir commencer à les mettre dans le soin. C?est la chose importante et la dimension importante à aborder actuellement, mais je suis prête à vous faire visiter la salle de consommation et ses abords quand vous le souhaitez.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame SOUYRIS.

La parole est à Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement, pour une explication de vote.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Chers collègues, chère Anne SOUYRIS, le groupe Paris en commun ne votera pas ce v?u.

D?abord, parce que c?est un tissu de contre-vérités. Par ailleurs, je voudrais vous redire, mes chers collègues, que j?aimerais vous croire quand vous dites que vous voulez lutter contre ce problème de la toxicomanie dans Paris, puisque cela ne concerne pas que le Nord-Est parisien, en nous expliquant qu?il ne faut surtout rien faire.

Avec Anne SOUYRIS et l?ensemble de l?Exécutif parisien, nous avons?

Je sais que vous n?aimez pas laisser parler les femmes, mais j?aimerais finir ma phrase !

Je vais donc finir ma phrase : avec mes collègues, nous avons plutôt l?ambition de développer un programme de prise en charge globale des toxicomanes à Paris pour pouvoir résoudre les problèmes. C?est notre ambition.

Merci beaucoup.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame CORDEBARD.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 51 déposée par le groupe Changer Paris, assortie d'un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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