retour Retour

2021 DAE 298 - Association nationale de la Recherche et de la Technologie. - Conventions industrielles de formation par la recherche et contrats de collaboration avec des laboratoires de recherche. 2021 DAE 330 - Association nationale de la Recherche et de la Technologie. - Agrément d'exemption d'expertise scientifique pour la mise en place de conventions industrielles de formation par la recherche (CIFRE).


 

Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Nous allons poursuivre avec deux projets de délibération qui portent sur l?Association nationale de la recherche et de la technologie, le DAE 298 pour les conventions industrielles de formation par la recherche et les contrats de collaboration avec des laboratoires de recherche, et le DAE 330 pour l?agrément d?exemption d?expertise scientifique pour la mise en place de conventions industrielles de formation par la recherche.

Je donne la parole à Emmanuel COBLENCE, pour le groupe PEC, pour cinq minutes.

M. Emmanuel COBLENCE. - Merci, Madame la Maire.

Le dispositif des conventions industrielles de formation par la recherche, C.I.F.R.E., géré par l?Association nationale de la recherche et de la technologie, A.N.R.T., pour le compte du Ministère de l?Enseignement supérieur, de la Recherche et de l?Innovation est un dispositif d?aide permettant le recrutement de doctorants par des entreprises ou des collectivités territoriales durant la réalisation de leur thèse.

Ce dispositif des thèses C.I.F.R.E. est mis en ?uvre à la Ville de Paris depuis 2009 maintenant. Il rend possible des collaborations de long terme entre services de la Ville d?une part, et laboratoires de recherche d?autre part, grâce au recrutement de doctorants dont les travaux de thèse intéressent directement notre collectivité pour un enrichissement mutuel.

Intégrés durant trois ans au sein des services municipaux, ces jeunes chercheurs bénéficient d?un accès privilégié à des données et informations constituant le matériau d?étude de leur thèse. La Ville accède en retour à des travaux scientifiques de pointe porteurs d?éclairage inédits sur ses activités et politiques publiques.

A ce jour, 69 doctorants ont signé un contrat C.I.F.R.E. avec la Ville, dont 27 sont actuellement en poste. Leurs thématiques de recherche concernent de nombreux domaines d?action de la Municipalité. Parmi elles, on peut citer à titre d?exemple la mixité sociale au collège, les nouveaux usages de l?eau pour l?adaptation de la Ville aux changements climatiques ou encore la commande publique comme levier de transition écologique du territoire.

Un objectif de recrutement d?une promotion annuelle de 10 doctorants a été fixé en 2017 par le Secrétariat général de la Ville. La sélection de ces doctorants fait l?objet d?un appel à candidatures annuel piloté par la DAE.

L?appel à candidatures 2021 pour les contrats C.I.F.R.E. à la Ville de Paris a recueilli cette année 115 candidatures éligibles, ramenées ensuite à une présélection de 34 candidatures. Celles-ci ont fait l?objet d?une évaluation scientifique conduite par l?Institut d?études avancées de Paris, I.E.A., qui a sollicité pour chaque projet, et c?est important, plusieurs expertises auprès de chercheurs à la fois compétents et indépendants.

Sur la base de ces expertises, la commission de sélection, réunie le 17 septembre dernier, a procédé au choix des 10 projets jugés prioritaires à l?échelle de la Ville. Parmi les exemples de projets reçus cette année, citons : Justice sociale et politique publique environnementale, en psychologie sociale auprès du Secrétariat général ; la ville refuge au prisme du temporaire, analyse d?une politique d?ouverture des bâtiments publics aux populations exilées de la métropole parisienne, en sociologie urbaine auprès de la DLH.

Encore une fois, mes chers collègues, les thèses C.I.F.R.E. constituent un dispositif très précieux pour notre politique de recherche, une recherche située, une recherche ancrée, enracinée dans les problématiques de notre territoire, et j?espère que nous serons nombreux à voter pour ces conventions.

Je vous remercie.

Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, cher collègue.

Mmes TOUBIANA et BADAT-KARAM, est-ce que je peux vous demander de porter votre masque ? Merci beaucoup.

La parole est à Jérôme GLEIZES, du groupe Ecologiste de Paris.

M. Jérôme GLEIZES. - Merci, Madame la Maire.

Mon prédécesseur a bien expliqué la nature de ce projet de délibération et je vais compléter ce qu?il disait. D?abord parce qu?il y a deux projets de délibération qui sont importants, et notamment le DAE 330 qui marque la reconnaissance de l?A.N.R.T. vis-à-vis du travail de la Ville sur la qualification des dossiers en réduisant les démarches administratives.

Cette reconnaissance est très importante. Ceux qui font de la recherche savent très bien que parfois les accréditations sur les sujets de recherche prennent beaucoup de temps et on va gagner ici du temps, ce qui veut dire qu?on reconnaît la capacité de la Ville à pouvoir évaluer sérieusement les travaux de recherche. C?est très important et on devrait en profiter davantage par rapport à cela.

L?autre élément intéressant dans cette procédure que je voudrais souligner est le fait qu?on n?a pas que des sujets techniques mais aussi beaucoup de sujets de thèses en sciences sociales. Or, souvent les bourses C.I.F.R.E. sont des sujets assez techniques et les sciences sociales sont exclues de ce domaine de financement et de recherche. Aujourd?hui, vu le désengagement de l?Etat vis-à-vis du financement des thèses, la bourse C.I.F.R.E. devient un moyen de financement des thèses de plus en plus recherché par défaut sur les moyens plus classiques de financement des thèses. Le fait de pouvoir ouvrir à des sujets de sciences sociales est très important car dans les domaines où il y a le plus de réductions de financement, ce sont les sciences sociales qui sont les premières victimes.

Cependant, on pourrait regretter qu?on se limite à 10 dossiers par an car on pourrait faire beaucoup plus. On a vu qu?il y a eu 34 dossiers présentés et on en a choisi 10. Il est donc dommage que l?on écarte des dossiers qui auraient mérité d?avoir un financement du fait de cette contrainte de 10. Je pense que la ligne budgétaire consacrée à la bourse C.I.F.R.E. devrait être augmentée. Ce n?est pas grand-chose, c?est 34.000 euros par an consacrés à des bourses et il faut savoir que c?est concrètement un contrat de travail. En plus du travail de thèse, la moitié du temps de travail est à destination des services de la Ville et donc pas lié à la thèse mais à aider les services sur des sujets assez pointus qui peuvent être parfois différents du sujet de thèse.

On devrait profiter de cette manne mais aussi de cette expérience - on parlait de recherche située - parce que c?est bien aussi parfois d?avoir des gens qui n?ont pas le passé des gens qui sont dans les services pour amener des choses nouvelles et pouvoir de ce fait améliorer le travail collectif des services de la Ville.

Je pense qu?il y a une sous-utilisation de ce dispositif et j?espère que nous augmenterons la ligne l?année prochaine. Que l?on se mette même un montant maximum de financement et qu?on aille en fonction des dossiers jusqu?à 10, 20, voire 34 si les 34 dossiers sont de bonne qualité, mais il y a généralement des dossiers qui méritent d?être écartés.

En tout cas, que l?on ne se mette pas une contrainte de 10 parce que de fait, on se retrouve en situation d?écarter des sujets de qualité parce que nous n?avons pas le financement. La Ville dépense de l?argent parfois pour des choses qui lui sont beaucoup moins utiles et là, nous avons la possibilité de financer des thèses.

On a voté hier, par exemple, 60.000 euros pour l?hôtel Pullman pour mettre des fontaines à eau. Là, on a la possibilité de salarier des gens qui ne feront pas leur thèse s?ils n?ont pas cette bourse. On est malheureusement aujourd?hui dans une situation d?une telle difficulté pour les jeunes thésards qu?ils ne peuvent pas faire la thèse. Ils vont à l?A.N.P.E. chercher du travail sans pouvoir faire leur travail de thèse parce qu?ils n?ont pas eu ce financement.

J?espère que l?on va voter à l?unanimité ces deux projets de délibération et qu?on ne sera pas limité l?année prochaine à 10 financements.

Merci de votre attention.

Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, cher collègue.

Pour vous répondre, je donne la parole à Mme Marie-Christine LEMARDELEY, Madame la Maire, pour cinq minutes.

Mme Marie-Christine LEMARDELEY, adjointe. - Je remercie tout d?abord Emmanuel COBLENCE et Jérôme GLEIZES pour leurs interventions qui mettent en valeur ce dispositif en effet très précieux pour la Ville, pour les doctorants aussi mais pour la Ville en particulier, car nous avons le souci permanent d?encourager la recherche et de nouer des liens très forts avec les travaux des chercheuses et des chercheurs qui, je le rappelle, sont indépendants. L?un de nos meilleurs outils pour y parvenir, c?est d?accueillir à la Ville de Paris des doctorantes et des doctorants qui travaillent sur des sujets immédiatement utiles pour notre collectivité.

Comme chaque année, nous avons suivi un processus d?évaluation strict, destiné à nous garantir la qualité scientifique des projets, le niveau des candidats et la pertinence des sujets par rapport aux politiques que nous menons. La centaine de candidatures reçues a été ainsi soumise aux différentes directions, puis évaluée par des experts indépendants sélectionnés par l?Institut d?études avancées de Paris.

Parmi eux, ce sont donc 10 candidates et candidats qui ont été sélectionnés par un jury interne à la Ville qui se fonde sur les critères suivants : note scientifique, degré de priorité selon les directions, nouveauté des sujets par rapport aux années précédentes, intérêt par rapport aux politiques prioritaires de la Ville, par exemple la transition socio-écologique, l?égalité femmes-hommes, et je ne citerai pas d?autres exemples.

Cette année, les candidates et candidats retenus sont 7 femmes et 3 hommes. Ils travailleront sur des sujets aussi essentiels que la flore à Paris, la présence des rats, les inégalités sociales ou encore la paternité dans les P.M.I.

Chaque contrat doctoral durant trois ans, ce sont donc 30 étudiants en doctorat qui travailleront au sein des services de la Ville.

Il y a en effet cette année une nouveauté, comme l?a souligné Jérôme GLEIZES, qui est le fruit de nombreux échanges entre la Ville et l?A.N.R.T. Les projets C.I.F.R.E., que nous sélectionnons rigoureusement grâce à l?expertise technique de l?Institut d?études avancées de Paris qui fait appel à son réseau de chercheurs et de chercheuses, seront automatiquement validés par l?A.N.R.T. Jusqu?à présent, ces projets de thèses étaient soumis à l?examen de cet organisme, ce qui pouvait occasionner des retards du fait du double examen scientifique. Cette nouvelle procédure est donc une reconnaissance officielle du sérieux et de la rigueur du processus que nous avons mis en place.

J?ai une nouvelle sans doute positive à annoncer, mais qui n?est pas encore très précise : nous travaillons avec la nouvelle direction, la D-Tech, pour augmenter le nombre de bourses C.I.F.R.E. qui concerneraient plus directement la transition socio-écologique.

Merci.

Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, chère collègue.

Je mets donc aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 298.

Qui est pour ?

Qui est contre ? Qui s?abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 298).

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 330.

Qui est pour ?

Qui est contre ? Qui s?abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 330).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
retour Retour