M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Nous passons à l'examen d'un v?u non rattaché, le v?u n° 106 relatif à la mise en place d'une plateforme "Acheter à Paris". Je donne la parole à Mme Barbara GOMES pour 2 minutes.

Mme Barbara GOMES. - Monsieur le Maire, mes chers collègues, l'année dernière, nous avons voté dans cet hémicycle pour la création d'une plateforme "Acheter à Paris". Je sais, c'est un projet ambitieux, transversal, qui implique un travail de rencontres, d'études, d'échanges, qui ne peut pas se réaliser ainsi, en un claquement de doigts. Je sais, mais comme je l'ai dit, cela fait un an que l'on attend cette plateforme. Si elle n'est toujours pas lancée, c'est aussi parce qu'on ne mesure pas encore complètement son utilité. Je vais donc vous dire en quelques mots pourquoi nous avons besoin de la plateforme "Acheter à Paris".

Tout d'abord, la plateforme "Acheter à Paris", c'est un bel outil pour promouvoir le "fabriqué à Paris", par exemple, dans un onglet dédié. Plus globalement, avec la crise sanitaire, l'explosion des achats via Internet et le récent et toxique développement du "quick commerce", dont on a déjà beaucoup parlé, nos commerçantes et nos commerçants sont malmenés. Trop d'entre eux ont dû se tourner vers des entreprises comme "Amazon" pour avoir une visibilité de leurs produits en ligne.

Justement, la plateforme "Acheter à Paris" répond à ce besoin de recenser des produits en ligne, sans recourir forcément à un tiers aux pratiques sociales et écologiques problématiques, parce que, par ailleurs, la plateforme "Acheter à Paris", c'est garantir aussi des livraisons opérées par des entreprises qui respectent le droit social, qui respectent l'environnement, par le recours à des contrats de travail et à des modes de mobilité douce. La plateforme "Acheter à Paris" est alors aussi un outil pouvant favoriser l'E.S.S. "plus plus", disons, et lutter activement contre les problèmes d'"ubérisation" pour les travailleuses et les travailleurs des plateformes, pour ouvrir des perspectives de droit et de respect. Enfin, notamment pour celles et ceux qui souhaiteraient tout simplement aller récupérer leurs colis en boutique, la plateforme "Acheter à Paris" est un moyen pour les Parisiennes et les Parisiens de découvrir ou redécouvrir leurs commerces de proximité et faire vivre nos quartiers. J'exprime alors mon regret que l'on rate un lancement pour Noël 2021. Cela aurait été une merveilleuse opportunité pour nos commerçantes et nos commerçants et une initiative qui aurait sans doute été très appréciée des Parisiennes et des Parisiens. Alors, essayons de ne pas rater le prochain rendez-vous et donnons-nous les moyens de faire vivre la plateforme "Acheter à Paris". Je vous remercie.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Merci, Madame GOMES. Pour vous répondre, M. Florentin LETISSIER.

M. Florentin LETISSIER, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Merci, chère Barbara GOMES, pour votre intervention. J'ai eu l'occasion de vous le dire à plusieurs reprises, je partage vraiment votre volonté sur ce sujet. L'intérêt d'une plateforme "Acheter à Paris" est évidemment très pertinent, surtout si elle est portée par une structure de l'E.S.S., surtout si l'on y met des acteurs aussi, pourquoi pas, de la livraison E.S.S. et il y en a.

Pour autant, vous l'avez dit, une telle plateforme nécessite un travail approfondi, cela nécessite du temps, cela pose de nombreuses questions, qu'elles soient logistiques, qu'elles soient techniques, juridiques, puis aussi un petit sujet budgétaire. Nous avons eu l'occasion d'en parler. Il faut en avoir conscience. On a donc besoin d'un peu plus de temps. D'autant plus que l'on a aussi des choses qui existent. Il y a notamment une initiative qui a été portée par "Les Canaux", avec qui, vous le savez, nous travaillons en lien très étroit, qui a justement développé l'année dernière, en partenariat avec "Dream Act" et "éthi'Kdo", une "marketplace" de produits écoresponsables qui s'appelle #OffronsResponsables. Il y a donc quand même déjà des choses qui existent.

Ce que je vous propose, c'est que l'on parte aussi de l'existant, que l'on regarde comment on peut faire, comment on peut développer ce qui existe et en approfondissant à travers une expérimentation locale, pourquoi pas dans votre arrondissement, dans le 18e arrondissement. C'est l'enjeu des prochains mois. Je suis tout à fait volontaire pour y travailler avec vous, pour que l'on puisse concrétiser cela dans les prochains mois. Je vous remercie en tout cas.

En attendant, je vais quand même donner un vote défavorable, mais sur la volonté, elle est là, bien sûr.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Merci.

Je mets donc aux voix, à main levée, ce v?u n° 106, avec un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le v?u n° 106 est rejeté.