M. Jacques GALVANI, adjoint, président. - Nous examinons le projet de délibération DAC 526 : convention d'autorisation d'occupation temporaire d'espace du Musée de l'air et de l'espace au bénéfice de la Ville de Paris, à titre gratuit cette fois-ci.

La parole est à Ariel WEIL, pour le groupe Paris en commun.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - "L'imaginaire, c'est mon refuge, mon palais. L'imaginaire est une promenade à l'intérieur du carré et du rond. Je suis une aveugle, et mes sculptures sont mes yeux. L'imaginaire est l'arc-en-ciel, le bonheur est l'imaginaire".

L'imaginaire existe, chers collègues, Monsieur le Maire, ce sont des mots de Niki de Saint Phalle. Vous allez comprendre pourquoi nous actons, par l'adoption formelle de ce presque dernier projet de délibération du Conseil de Paris, puisqu'on est un peu en avance, je peux prendre un peu de temps pour développer ma pensée?

C'est un très beau projet de délibération.

M. Jacques GALVANI, adjoint, président. - Vous avez cinq minutes.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Je vais essayer de les utiliser.

Nous actons la renaissance d'un exceptionnel monument artistique qui participe à la renommée de Paris partout dans le monde. Je parle des 16 statues hommages à Igor Stravinski, créées en 1983 par le couple de Niki de Saint Phalle et de Jean Tinguely. Ces ?uvres machines qui évoquent la vie, "le Rossignol" ou "la Spirale", et qui ont ceci de singulier qu'elles s'intègrent parfaitement dans leur quartier, cet ancien coupe-gorge sombre, cher Eric PLIEZ, et insalubre aussi de Paris, au carrefour du Centre Pompidou, de l'église Saint-Merri, des cafés, des restaurants, qui participent à dessiner le visage de Paris.

C'est même la confrontation assez harmonieuse, très harmonieuse et plutôt rare de plusieurs siècles, du Moyen Âge au XXIe siècle, en passant par la Renaissance pour l'église, sous le regard des fresques de "street art" de OBEY ou d'autres.

C'est la preuve que l'on peut aimer le Vieux Paris, son patrimoine, et accepter la création de chaque époque. C'est cela, Paris.

Par le choix des Parisiens, la fontaine va être restaurée. Ce sont 900.000 euros qui ont été fléchés au budget participatif de 2008 - je ne sais pas si Rachida DATI veut commenter les fonds de la fontaine Stravinsky -, vers le financement des travaux de remise en état des statues.

Un budget complémentaire de la Ville, puisqu?après analyse longue et étude longue des projets, la restauration dans l'état de l'art s'avère bien plus coûteuse que le montant du budget participatif. La Ville complète son propre budget, puisque je rappelle à tout le monde - je vois souvent des commentaires qui prétendent le contraire -, que le budget participatif est un budget de la Ville. Nous complétons ce budget.

Notre Assemblée, je la remercie, vient de voter aujourd'hui ou hier, une rallonge. Je remercie aussi Paul SIMONDON, l'adjoint aux finances, qui va compléter cette somme, pour un projet évalué au total à près de 1,6 million.

Trois ans ont passé depuis le budget participatif, le vote. Il y avait un autre chantier, celui du désamiantage de l?IRCAM, situé pile sous la fontaine, qui a empêché d'avancer avant. Le calendrier est désormais dessiné. Les travaux de l'IRCAM sont achevés et ceux de Stravinsky vont pouvoir débuter. Nous nous en réjouissons.

Je voudrais remercier tout particulièrement Karen TAÏEB, l'adjointe au patrimoine, qui a déployé une énergie constante sur ce sujet pour le faire avancer. Il est complexe, technique, légal. Sur ce sujet, sur cette fontaine et sur d'autres, en particulier à quelques mètres de là, pour la rénovation de la plus ancienne fontaine de Paris, je parle de la fontaine des Innocents bien sûr.

En ce qui concerne Stravinsky, le calendrier prévisionnel, c'est la livraison du chantier au printemps 2023, si nous votons ce projet de délibération.

Je voudrais, pour conclure, saluer la coordination parfaite des parties prenantes, qui permet d'assurer la réussite de cette opération. D'ailleurs, à l'échelle de la coopération, assez rare, qui a donné lieu à l'installation de ces fontaines entre l'Etat, le Centre Pompidou, et la Ville de Paris bien entendu, qui finance entièrement cette opération.

Entièrement, mais avec un mécénat de compétences de plusieurs parties. Et en l'occurrence, c'est l'objet de ce projet de délibération. Le prêt à titre gratuit des espaces du Musée, qui permet d'avoir pour la Ville un espace assez grand pour entreposer et restaurer ces 16 sculptures, qui composent la fontaine.

Je voudrais remercier le Centre Pompidou et son nouveau président qui, à peine nommé, a déjà participé au travail autour de cette restauration, notamment grâce à l'exposition à la Villette, qui va venir, des ?uvres de Jean Tinguely, d'avril à août 2022.

"La Sirène, la Vie, le Renard, le Hérisson, l'Amour, la Mort et le Serpent" vont donc retrouver l'air et l'espace pour une nouvelle peau, et nous réjouir à nouveau au Centre de Paris.

Je vous remercie.

M. Jacques GALVANI, adjoint, président. - Pour vous répondre, je donne la parole à Karen TAÏEB.

Mme Karen TAÏEB, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Merci, cher Ariel, dont je connais le souci du patrimoine et de l'amour de l'art. On partage cela. C'est toujours un plaisir de travailler avec vous, car nous partageons cette même volonté de préserver la beauté de Paris et son histoire.

Oui, il est important de souligner ce qui, à travers ce projet de délibération, pourrait ressembler à la première étape très attendue, il y a eu des retards à cause des travaux de l?IRCAM. Mais, je veux remercier aussi mon collègue Paul SIMONDON pour le budget de cette opération qui sera voté dans la liasse de tous les projets de délibération qui n'ont pas fait l'objet d'intervention. C'est le DFA 62.

Ce projet de délibération c'est en fait l'enclenchement de cette opération de restauration de la fontaine réalisée par Niki de Saint Phalle et Jean Tinguely, cette ?uvre fontaine en hommage au compositeur Igor Stravinsky.

Une opération très attendue, puisqu'il s'agit d'un projet lauréat du budget participatif de 2018. J'associe bien sûr Anouch TORANIAN.

Je veux remercier chaleureusement le Musée de l'air et de l'espace et sa directrice, Anne-Catherine ROBERT-HAUGLUSTAINE, qui a accepté d'accueillir gratuitement les 16 ?uvres le temps de leur restauration, qui s'échelonnera du début 2022 au printemps 2023.

Cette fontaine, qui répond en écho à Beaubourg, qui côtoie l'église Saint-Merri qui date du XVIe siècle, comme les ?uvres des street artistes OBEY, Jef AEROSOL et INVADER, est indissociable de Paris, celui des années 1980, bien sûr, où il était question de mettre en avant l'art contemporain dans l'espace public, mais désormais une ?uvre intemporelle, car patrimoniale.

C'est le patrimoine du XXe siècle, et avec Niki de Saint Phalle, c'est même le "matrimoine".

Dans ce projet de délibération, il est question des 16 célèbres sculptures qui évoquent une composition de l'auteur du sacre du printemps et qui seront acheminées, stockées, mais aussi restaurées au Musée de l'air et de l'espace.

Cette ?uvre très colorée, au fonctionnement aussi sensible que complexe, puisque chacune des sculptures projette de l'eau tout en étant animée par des moteurs avec des mouvements également accompagnés de sons produits par la fontaine, mérite le plus grand soin.

Soumise à des désordres importants depuis plusieurs années, cette fontaine fera l'objet de plusieurs interventions, dont la réfection de l'étanchéité du bassin, la rénovation des installations techniques, le traitement de l'eau, la fontainerie, l'électricité, les automatismes, et la rénovation des 16 sculptures.

Je veux remercier la Direction des Affaires culturelles et plus particulièrement le Service de la conservation des ?uvres d'art religieuses et civiles, la COARC, que tout le monde connaît, qui aura la responsabilité de la restauration des ?uvres. Et bien sûr, "Eau de Paris", pour ce mécénat de compétence, qui aura la charge de tout l'aspect technique de la fontaine, la mission de maîtrise d'?uvre, et co-pilotera le chantier avec la DAC.

Quelques mots en termes de calendrier : le démontage des sculptures se fera en janvier-février 2022. Elles seront transportées au Musée de l'air et de l'espace au Bourget avec le plus grand soin.

Puis, il y aura un temps administratif d'appel d'offres, d'analyse des offres jusqu'en septembre 2022. Durant cette période, les sculptures seront en cours de restauration au Bourget.

En septembre 2022, démarrage des travaux, fontainerie, machinerie, ingénierie, mécanisme, etc.

Une livraison prévue au printemps 2023.

Il s'agit, vous l'aurez compris, d'une restauration d'envergure, qui va beaucoup plus loin que le projet initial du budget participatif, qui souhaitait une remise en eau et une rénovation pour un montant au départ estimé à 100.000 euros. Depuis, il y a eu de nombreuses études, et des budgets augmentés. On était passé à 900.000 euros, mais il a fallu beaucoup plus pour une restauration totale. Le montant s'élève aujourd'hui à un 1,6 million d'euros. On s'en félicite, car c'est une restauration très attendue d'une ?uvre absolument majeure pour notre ville.

J'ajoute, en conclusion, que cette restauration, outre le fait que l'on retrouvera les ?uvres de Niki de Saint Phalle et de Jean Tinguely en beauté et en mouvement, cela permettra une diminution des consommations en eau et en électricité, et une plus grande facilité d'entretien pour la Ville, ce qui était évidemment à souligner. Je vous remercie donc de voter pour ce projet de délibération. Merci.

M. Jacques GALVANI, adjoint, président. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAC 526.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de délibération est donc adopté à l'unanimité. Je vous remercie. (2021, DAC 526).