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2021 DASES 112 - Subventions (24.000 euros) à 5 associations du dispositif prévention du mal-être et écoute psychologique.


 

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint, président. - Nous examinons à présent le projet de délibération DASES 112 relatif à l'attribution d'une subvention de 24.000 euros à 5 associations du dispositif "prévention du mal-être et écoute psychologique".

La parole est à Mme Delphine MALACHARD DES REYSSIERS, pour 5 minutes maximum.

Mme Delphine MALACHARD DES REYSSIERS. - Monsieur le Maire, mes chers collègues, qu'ils soient policiers, enseignants, agriculteurs, infirmiers, étudiants ou adolescents, chaque jour, plusieurs de nos concitoyens choisissent de mettre fin à leurs souffrances. Les causes en sont multiples : mal-être, chômage, divorce, faillite, harcèlement.

La France figure hélas parmi les pays où la part des suicides dans les décès est la plus élevée. Près de 10.000 suicides et 200.000 tentatives par an selon l'Observatoire national du suicide. Les tentatives sont principalement le fait de femmes, spécialement les jeunes de 15 à 20 ans et une des premières causes est l'isolement.

La fermeture des universités pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19 a suscité un malaise croissant des étudiants isolés par les cours en distanciel. Le port du masque obligatoire, les vaccins, les problèmes d'Affelnet, de Parcours Sup, les non-inscriptions en master, les problèmes de logement, et l'absence de perspective pour des milliers d'étudiants ont eu un impact catastrophique.

Détresse psychologique, décrochage scolaire, tentative de suicide, nos jeunes n'ont plus de lien social.

Il faut ajouter à cela la paupérisation de nos étudiants, jamais autant d'entre eux n'auront fait la queue pour une distribution d'aide alimentaire. Des étudiants du 8e se sont ainsi adressés à la mairie pour savoir où se nourrir à bas prix dans l'arrondissement à l'aide de restaurants solidaires notamment.

80 % des jeunes de 15 à 30 ans disent avoir subi des préjudices importants du fait de la crise sanitaire du Covid-19, que ce soit sur le plan de leurs études, de leur emploi ou de leur vie affective.

30 % d'entre eux disent dans l'enquête de la mutuelle des étudiants avoir eu des pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois.

Alors que chaque année environ 10 % des patients ont été admis pour tentative de suicide, un antécédent de TS multiplie par 60 le risque d'un passage à l'acte entraînant la mort dans les cinq ans. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à tenter de mettre fin à leurs jours, mais les hommes sont plus nombreux à en mourir.

Seulement la moitié des personnes déclarant avoir eu des pensées suicidaires au cours de l'année ont eu recours à l'écoute d'une aide "alerte santé publique France". Parmi les personnes ayant effectué une tentative de suicide au cours de leur vie, la moitié seulement déclare avoir été ensuite suivie par un professionnel de santé, d'où l'importance de la détection et de la prévention.

Cette prévention est principalement réalisée via des services téléphoniques ou en ligne sur Internet, par des associations telles que "Suicide écoute", "Phare" pour l'harmonie des relations parents-enfants ou "SOS amitié". L'augmentation des consultations dues à cette pandémie et ses conséquences, comme le taux de suicide en augmentation croissante, ont démontré l'importance de ces associations, parce qu'avant de soigner, il faut savoir écouter et essayer de comprendre la détresse psychologique, il faut aussi former, puis agir.

Les cinq associations dont il est ici question ont pour objet de soutenir à plusieurs niveaux avec des espaces d'accueil et d'écoute pour la prévention du mal-être des Parisiens, avec l'aide de psychothérapeutes, psychologues et bénévoles écoutants. Le suicide est un sujet qui frappe tout le monde, sans condition. Il ne peut qu'interpeller dans cet hémicycle. C'est bien pour cette raison que notre groupe Changer Paris soutient ce projet de délibération sur la prévention du suicide et la formation des accompagnants à Paris.

Je vous remercie.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint, président. - Merci beaucoup.

Pour vous répondre, la parole est à Anne SOUYRIS.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci beaucoup, chère collègue, de cette intervention puisqu?effectivement, elle me permet de vous répondre et en particulier de vous montrer à quel point nous sommes attentifs à cette question à Paris.

Vous savez que nonobstant tous les éléments que vous avez donnés aujourd'hui, est sorti le rapport de la défenseure des droits Claire HÉDON, sur la situation en particulier des enfants. De la dégradation de leur situation psychologique elle dit : "il a été démontré que le premier confinement a conduit à une hausse générale des syndromes dépressifs et même à un doublement chez les 15-24 ans. 10 % d'entre eux présentent un syndrome dépressif en 2019 contre plus de 20 % en 2020".

On sait également par les chiffres qui sont remontés des hôpitaux, qu'il y a eu 40 % de plus de tentatives de suicide chez les jeunes. Il était donc très important que nous ayons une attention particulière à Paris, c'est le cas.

Lors de ce Conseil, nous proposerons au vote de l'Assemblée le soutien de projets portés par une dizaine d?associations pour plus de 70.000 euros, près de 50 % pour des actions de santé mentale au sein de la future maison de la jeunesse, et le reste à des actions de soutien des aidants familiaux, des parents d'enfants malades, de lignes d'écoute.

Ici, votre intervention a porté sur le soutien à hauteur de 24.000 euros pour 5 associations de lignes d'écoute et de prévention. Sachez que nous allons aussi proposer au vote le projet de délibération DASES 259 pour une subvention de 5.000 euros à l'association "Collectif schizophrénie" dans le 13e, pour son excellent site de prévention "Pas à pas, jeune.com", sujet souvent extrêmement tabou, la schizophrénie des jeunes et extrêmement important. C'est un site d'écoute et de dialogue inspiré par et à destination des jeunes pour les soutenir et les aider face à des difficultés psychiques, sans attendre qu'ils ne mettent en péril leur bien-être et leur avenir. Enfin, je souhaite rappeler la mise en place depuis quelques mois de consultations médico-psychologiques pour les 18-30 ans dans les centres de santé de la Ville, que j'ai souhaitées pour répondre d'urgence à l'urgence de la situation. Je vous remercie.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint, président. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DASES 112.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DASES 112).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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