retour Retour

relatif à un moratoire concernant la numérisation des services publics.


 

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Nous passons à l'examen de v?ux non rattachés.

Le v?u n° 100 est relatif à un moratoire concernant la numérisation des services publics.

La parole est à Mme Barbara GOMES.

Ah bon ? Ce n'est pas ce que j'ai. Raphaëlle PRIMET, alors.

Mme Raphaëlle PRIMET. - Mes chers collègues, il y a quelques semaines, Amélie DE MONTCHALIN s'enorgueillissait que 212 démarches administratives, sur les quelque 250 demandes présentées comme essentielles à la vie quotidienne des Français, soient désormais numérisées. Ce qui m'embête, c'est que, derrière cette annonce se cache une réalité bien moins reluisante : un prétexte à des suppressions de postes. A la S.N.C.F., 5.000 guichetiers ont été licenciés ces dernières années. A la C.A.F., on estime les suppressions de postes entre 1.200 et 2.100. Depuis 2015, ce sont plus de 2.000 fermetures de bureaux de poste, 80.000 emplois supprimés depuis 2012 à La Poste. Autant d'agents et d'experts en relations publiques remplacés par des machines, rendant impossible la résolution humaine des problèmes.

On sait pourtant que, souvent, c'est parler à quelqu'un, avec une personne en vrai, qui aide à trouver des solutions, spécialement lorsqu'elles sont un peu atypiques, hors cadre, mais aussi pour les personnes âgées, les personnes qui ont des difficultés avec la maîtrise de la langue ou les outils informatiques. Numériser, oui, en tant qu'outil supplémentaire, mais pas en prétexte pour fermer les services publics de proximité, si essentiels dans les territoires ruraux et les quartiers populaires. On fragilise encore la vulnérabilité sociale de personnes déjà fragiles. C'est une rupture dans l'égalité républicaine. Nous saluons à ce titre la prise de parole il y a quelques semaines d'Henriette STEINBERG, présidente du Secours populaire, pour faire entendre la parole de ces "sans voix".

Pour le bien de la population, pour un service public accessible à toutes et tous, pour que la population la plus fragile ne le soit pas encore davantage, pour l'égalité républicaine, nous proposons que la Ville de Paris, dans sa transition vers le numérique, continue d'assurer la présence d'agents dans les différents services dont elle a la responsabilité. Nous souhaitons également que l'Etat cesse de se désengager des services publics et qu'il organise des permanences dans les C.A.F., les C.P.A.M., les C.A.S.-V.P., les services publics accueillant les usagers. Je vous remercie.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Merci beaucoup. Pour vous répondre, M. GUILLOU.

M. Antoine GUILLOU, adjoint. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Merci beaucoup, Raphaëlle PRIMET, pour ce v?u qui nous permet de revenir sur le sujet de la numérisation des services publics, que nous évoquions avant la pause.

Sujet sur lequel nous sommes vigilants, je le disais, à la fois pour les services publics de la Ville, bien sûr, à ce que nous puissions à la fois moderniser notre service public - nous avons fait de grands progrès en la matière et nous allons continuer à le faire - tout en maintenant évidemment un accueil physique, ce qui est tout à fait indispensable pour nombre de Parisiennes et de Parisiens qui ne sont pas aussi à l'aise que cela avec les outils numériques.

Votre v?u attire aussi l'attention sur la nécessité pour l'Etat de cesser son désengagement des services publics de proximité au profit d'une stratégie parfois "tout numérique", qui conduit à laisser de côté un certain nombre d'usagers.

Or, ce que nous prônons, c'est effectivement, en la matière, de progresser sur deux jambes : à la fois un service public numérisé, c'est un progrès en matière d'accessibilité pour un certain nombre d'usagères et d'usagers, mais à l'inverse aussi des guichets physiques, qui restent indispensables pour bon nombre de nos concitoyens. Sous réserve que les amendements que je vous ai proposés soient acceptés, je donnerai un avis favorable sur votre v?u.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint, président. - Merci.

Les amendements sont-ils acceptés ? Oui.

Je mets donc aux voix, à main levée, le v?u n° 100 ainsi amendé, avec un avis favorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le v?u amendé est adopté. (2021, V. 357).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
retour Retour