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2021 "Génération.s" 1 - Débat : La situation des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux à Paris.


 

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous allons donc engager le débat sur la situation des travailleuses sociales et des travailleurs sociaux à Paris, dans le cadre de la niche du groupe "Génération.s".

La Conférence d?organisation a convenu d?un débat organisé sur ce thème.

Je ne peux pas donner la parole à Mme MAQUOI?

Si, elle arrive !

Donc, je donne la parole à Mme MAQUOI, présidente du groupe "Génération.s".

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Madame la Maire.

Chers collègues, notre règlement intérieur permet à chaque groupe d?initier un débat organisé lors du Conseil de Paris.

Les élus "Génération.s"? (inaudible) ? débattre des professions essentielles que sont les assistants et assistantes?

(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la présidence).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Alors, visiblement, le micro marche mal.

Alors, rien ne marche ?

On arrête, il n?y a pas de problème.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci.

Me permets-tu de recommencer, Patrick ?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - C?est moi qui préside, excusez-moi, Madame la Présidente.

En tout cas, nous avons retenu votre proposition, évidemment, que l?on vienne prendre votre place pour avoir un micro ouvert.

De ce fait, évidemment dans le silence retrouvé, je redonne la parole à Nathalie MAQUOI, présidente du groupe "Génération.s", qui va recommencer à zéro, si j?ose dire. Du coup, le compteur est évidemment à zéro lui aussi.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, notre Règlement intérieur permet à chaque groupe d?initier un débat organisé lors du Conseil de Paris.

Les élus "Génération.s" ont donc souhaité vous proposer de prendre une heure pour débattre des professions essentielles que sont les assistants et assistantes sociales, les éducatrices et éducateurs spécialisés, instructeurs et instructrices de dossiers, les agents d?accueil, les agents administratifs des services sociaux.

Pour cela, nous vous avons transmis en amont les éléments que nous avons travaillés - à chaque groupe, majorité comme opposition. Nous avons également souhaité, dans les Conseils d?arrondissement où nous sommes présentes et présents, mener ce débat sous forme de v?ux. Cela a pu en surprendre quelques-uns d?entre vous. Nous sommes convaincus que, dans ce mandat de la proximité, l?avis de l?ensemble des élus d?arrondissement est précieux pour mener les politiques publiques et qu?une question comme celle que nous proposons aujourd?hui mérite bien quelques minutes d?échanges dans un Conseil d?arrondissement en amont du Conseil de Paris. C?est pourquoi d?ailleurs je voudrais remercier Julie CABOT, Pierre-Yvain ARNAUD, Antoine ALIBERT, adjointes et adjoints d?arrondissement en charge des Affaires sociales pour leurs contributions à ce débat.

Posons d?abord quelques constats, produits des échanges avec les professionnels du statut social à Paris.

Dans le contexte de la crise sanitaire et sociale liée à la pandémie de Covid-19 que nous traversons depuis plus d?un an et demi, les difficultés déjà importantes rencontrées par les travailleuses et travailleurs sociaux ont été exacerbées. En effet, le rôle des professionnels du social a été particulièrement crucial durant la crise comme celui de l?ensemble des professions médico-sociales, sans pour autant qu?ils et elles aient été reconnus comme profession essentielle.

Pourtant, dans un moment où l?Etat choisit de dématérialiser l?accès à la majorité des aides rendant plus compliqué le parcours de celles et ceux qui ne sont pas familiers du langage administratif et de l?utilisation d?un site Internet, dans un moment où les aides sociales doivent encore être demandées de façon systématique - on sait à quel point cela compte dans l?explication du non-recours aux droits -, dans ce moment où la précarité est au c?ur du débat quand les prix des matières premières augmentent fortement ces dernières semaines, leur intervention permet d?assurer l?accompagnement quotidien des Parisiennes et Parisiens et participe ainsi de manière déterminante à la réalité du lien social, à la réalité des solidarités. Leur contribution au service public, garant de l?égalité et de la solidarité, est en ce sens essentielle.

Avant toute chose, de la part des élus de la Ville de Paris, un immense merci auprès des 2.000 travailleuses et travailleurs sociaux, agents de la Ville de Paris, pour votre travail mal connu - pour ne pas dire méconnu -, pour être le visage des solidarités, pour être au quotidien en contact avec la diversité des moments difficiles auxquels sont confrontés les Parisiennes et Parisiens.

Marquer la considération que nous portons à ces travailleuses et travailleurs sociaux, mettre en lumière celles et ceux qui sont trop souvent les invisibles de l?action sociale, valoriser vos métiers, contribuer à l?amélioration continue de vos conditions de travail, c?est aussi permettre aux Parisiennes et aux Parisiens de mieux vous identifier, de savoir comment et dans quels cas ils et elles peuvent recourir aux services de la solidarité.

Nombre de Parisiennes et de Parisiens ont basculé dans la pauvreté ces dernières semaines. En décembre 2020, ils étaient près de 70.000 à percevoir le revenu de solidarité active, soit +15 % en un an. Certes, la Ville verse le R.S.A., mais surtout elle accompagne tous les bénéficiaires et c?est une part importante des métiers du social.

A l?image de la crise sanitaire, la crise sociale pourrait être plus durable, compte tenu des choix politiques nationaux. Les outils de redistribution des richesses ne sont pas activés en direction des plus fragiles. Toutes les études le montrent : ces cinq dernières années, celles et ceux qui se sont le plus enrichis dans notre pays appartiennent au 1 % des plus fortunés. Cela est à mettre en regard avec une deuxième information : dans les cinq dernières années, les seuls qui se sont appauvris sont les 5 % les plus pauvres. Le désengagement progressif et continu de l?Etat des politiques sociales et de l?accueil physique dans ses services, évoqué plus haut, se reporte de plus en plus sur les services sociaux de la Ville de Paris.

De nombreuses personnes sollicitent désormais les services publics municipaux - nos espaces parisiens d?insertion, les espaces sociaux de proximité, les permanences sociales d?accueil, les espaces solidarité insertion, les "Paris Adresse" - pour des dispositifs de solidarité relevant des missions nationales de l?Etat comme, par exemple, l?ouverture des droits à la retraite. Vous pouvez imaginer la frustration des travailleuses et travailleurs sociaux confrontés à des demandes qui ne relèvent pas de leurs missions et pour lesquelles leur capacité d?échanges avec la Caisse nationale d?assurance vieillesse n?est pas nécessairement aisée. Vous serez peut-être autant surpris que nous d?apprendre que, pour joindre les services de l?Etat, les agents de la Ville sont souvent contraints de passer par les mêmes standards téléphoniques que ceux des usagers et ne parviennent pas plus qu?eux à joindre la C.N.A.V. Nous vous invitons à faire le test : cela a occupé notre groupe une journée entière, sans succès, pour préparer cette délibération.

S?ajoute une autre difficulté antérieure à la crise : les services sociaux sont soumis à des cadres de travail très contraints et à des conditions de recrutement et de parcours de carrière en manque de visibilité et de reconnaissance. Cela participe à la problématique importante du manque d?effectifs. En effet, à l?échelle nationale, 65.000 postes de travailleuses et travailleurs sociaux sont non pourvus en 2020. A Paris, certains arrondissements connaissent des vacances de poste importantes ou répétées. Par exemple, on compte 25 % de postes vacants dans le 18e arrondissement. Cette insuffisance d?effectifs engendre forcément un accueil ralenti et un suivi des services sociaux fonctionnant à flux tendu. Les conditions des travailleurs sociaux sont donc particulièrement difficiles et très exposées aux crises sociales qui s?accumulent dans le temps.

D?une part, le métier est peu valorisé financièrement. Une travailleuse ou un travailleur social commence en moyenne à 1.400 euros à Paris en début de carrière pour un niveau d?emploi à Bac +3 et une rémunération qui atteint environ 2.400 euros en fin de carrière, après 42 ans d?activité. Si cette rémunération évolue peu, notamment eu égard à l?augmentation du coût de la vie, c?est principalement du fait des choix nationaux de geler les salaires des fonctionnaires depuis plus de dix ans. Là aussi, cela se voit. Or cela a un impact direct sur l?envie de travailler à Paris en raison d?un coût très élevé des loyers et, quand on ne peut pas se loger à Paris, d?une distance entre le domicile et le travail. La quasi-impossibilité de télétravailler, de même que beaucoup de métiers du médico-social, dès lors que le lien social est au c?ur de votre métier, est une contrainte importante. Nous avons ainsi été, nous élus qui siégeons au C.D.E.N., frappés d?apprendre la semaine dernière que la moitié des postes d?infirmiers et d?infirmières dans les établissements scolaires parisiens sont vacants, faute d?un salaire suffisant pour pouvoir les attirer.

D?autre part, les travailleuses sociales et travailleurs sociaux sont confrontés à des situations souvent psychologiquement dures qui rendent difficile une véritable déconnexion après les heures de travail. De plus, ils et elles peuvent se trouver contraints de ne traiter que les situations urgentes, faute de moyens, et de ne pouvoir prendre en charge tous les dossiers. La difficulté du métier est aujourd?hui accentuée par l?effet miroir de ces nouveaux publics alimentant un sentiment d?insécurité sociale. Beaucoup nous l?ont raconté : l?effet miroir, c?est voir, depuis la crise Covid, des personnes qui vous ressemblent venir demander de l?accompagnement. Ils et elles nous disent encore pouvoir ressentir une perte de sens dans leur métier au quotidien, en étant confrontés à des indicateurs quantitatifs de suivi de politique publique, amenant parfois à une boulimie d?évaluations. En tout cas, c?est ainsi qu?ils décrivent le temps passé à remplir des dossiers.

Symboliquement, enfin, durant les confinements et encore maintenant, ces métiers ne sont pas considérés comme essentiels, et donc peu valorisés, par le Gouvernement notamment.

Charge mentale professionnelle, épuisement professionnel, manque de reconnaissance institutionnelle et salariale, travail dans l?urgence permanente, promiscuité des locaux : parfois, les difficultés se cumulent et peuvent expliquer une crise des vocations et démotivation. Les associations et établissements intervenant dans le secteur des éducateurs spécialisés, notamment, enchaînent parfois des "turn-overs" de C.D.D. de manière très importante.

Après ce premier constat, que certains et certaines d?entre vous pourraient souhaiter dans le débat amender ou compléter, j?évoquerai quelques leviers que nous avons identifiés pour contribuer à revaloriser les professions sociales.

Le C.A.S.-V.P. est conscient de ces difficultés et engage avec d?autres partenaires institutionnels et associatifs des mesures pour y répondre. Lors de son dernier conseil d?administration, il annonce mettre en place une meilleure publicité pour le recrutement des contractuels et opérer aussi une simplification des concours. Ces derniers seraient plus fréquents, mieux placés dans le temps, notamment par rapport à la fin des écoles.

Saluons aussi les avancées permises par les projets de délibération que nous allons adopter à ce Conseil et les efforts faits par la Ville visant à supprimer des épreuves écrites d?admissibilité pour le concours d?assistante et assistant social pour les remplacer par une sélection sur dossier, dès lors que les candidats sont titulaires d?un diplôme d?Etat garantissant leur niveau pour s?inscrire au concours.

Aussi, un travail sur les conditions de reprise d?ancienneté pourrait être envisagé pour les travailleurs et travailleuses sociaux qui arrivent à Paris.

La Ville pourrait également déployer une meilleure communication auprès des écoles du médico-social, ainsi que des élèves de Terminale, pour qu?elles s?y engagent. Je pense notamment au Bac professionnel d?accompagnement des soins et des services à la personne.

Dans le même sens, comme elle le fait déjà pour ses fonctionnaires, la Ville de Paris peut réserver des logements sociaux et encourager les réservataires à avoir le même regard sur cette catégorie de personnel.

Et je crois qu?il faut que je m?arrête là?

Ou non ? Ai-je le droit à dix secondes de plus ?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - J?étais prêt à aller jusqu?à trente secondes puisque vous êtes présidente du groupe qui est à l?initiative, mais si vous pouvez vous auto-censurer vous-même, pas de problème !

Mme Nathalie MAQUOI. - Je finis, parce que j?ai oublié de dire deux choses importantes.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Je le sentais.

Mme Nathalie MAQUOI. - D?abord, nous regardons avec attention le travail entamé par Léa FILOCHE, son cabinet et les services de la Ville, pour l?unification et la territorialisation de l?action sociale.

Nous invitons aussi à revaloriser, à la Ville, les carrières et les salaires. Nous sommes parfaitement conscients du coût et du choix, mais ce serait un beau geste et un geste fort de reconnaissance pour ces métiers du lien.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci, Madame la Présidente.

Comme la Conférence d?organisation l?a mis en place, chaque groupe a cinq minutes pour s?exprimer.

C?est Alexis GOVCIYAN qui commence, pour le groupe GIP.

M. Alexis GOVCIYAN. - Merci, Monsieur le Maire.

Madame la Présidente MAQUOI, chers collègues, il est difficile de revenir en cinq minutes sur le fond du sujet tellement il est important et tellement nous aimerions vous accompagner et vous dire ce que nous pouvons avoir comme idées par rapport à vos différentes propositions. Je vais donc forcément survoler, et ce très rapidement, ce que vous venez de dire - peut-être en complétant avec quelques aspects.

Le débat posé par le groupe "Génération.s" est un débat important car il permet de mettre en valeur des travailleurs et des travailleuses dont la place est essentielle dans l?action sociale. Je crois qu?il faut le dire et le réaffirmer. Ces travailleurs contribuent au renouvellement quotidien de la démocratie en aidant de très nombreuses personnes fragiles, en difficulté, à renforcer leur pouvoir d?agir, leur capacité à avoir accès aux droits fondamentaux et progressivement, aussi, à s?émanciper.

Permettez-moi de vous rappeler que, depuis le début de la mandature, en 2017, le Gouvernement s?est aussi mobilisé sur ce sujet - c?est peut-être la partie insuffisante de votre exposé des motifs -, un sujet qui avait été trop souvent et trop longtemps négligé par les pouvoirs publics.

A titre d?exemple, le travail social a été défini très récemment. Sa définition juridique dans le Code de l?action sociale et des familles date en effet de mai 2017. Le Gouvernement s?est par ailleurs appuyé sur le Haut Conseil du travail social, créé en 2016, pour développer une politique de reconnaissance et de valorisation du travail social dont voici les axes principaux : stratégie interministérielle de lutte contre la pauvreté - vous en avez parlé tout à l?heure - et plan de formation des travailleurs sociaux en janvier 2020, conclu par un accord-cadre en décembre 2020, qui prévoit la formation annuelle de plus de 50.000 travailleurs sociaux jusqu?en 2023. Ces mesures sont complétées par des revalorisations salariales, dont les travailleurs sociaux et travailleuses sociales, dans le cadre du Ségur : des hausses de salaire de 183 euros par mois, ce qui représente une hausse de salaire de l?ordre de 10 à 15 %. Enfin, la loi 3DS va offrir des possibilités de logement accrues pour loger des travailleurs clés dans les secteurs immobiliers tendus.

Bien évidemment, ce que je viens d?énumérer est important, mais sans doute également insuffisant par rapport au sujet que vous avez mis en débat, chère présidente. Ces mesures pourront apporter à terme une certaine amélioration des conditions de travail et une meilleure reconnaissance des travailleurs et travailleuses sociaux.

Dans ce cadre, nous partageons les propositions que vous émettez pour unifier et territorialiser davantage l?action sociale parisienne. Nous soutenons l?idée de permanences hors les murs, ainsi que l?idée d?un forum social. Nous aurons vraisemblablement la possibilité d?échanger durant de prochains débats. Je suis persuadé que nous ne manquerons pas d?avoir des discussions en termes de v?ux et de délibérations pour accompagner ce que vous avez initié. Durant ces deux prochains mois, nous aurons des débats sur la manière d?unifier et de territorialiser, mais vous avez déjà abordé la question tout à l?heure.

Il s?agira peut-être aussi de prioriser un pilotage de structures existantes - pilotage que je qualifierais de "rationnel" - plutôt que la création de nouvelles structures qui viendraient s?ajouter à un système déjà suffisamment confus et complexe dans le cadre de l?administration parisienne.

En tous les cas, cela fera partie des débats que nous aurons. Nous accueillons votre débat avec beaucoup d?intérêt et nous serons prêts à vous accompagner.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci, Alexis GOVCIYAN.

Je donne maintenant la parole, pour le groupe MDE, à Séverine de COMPREIGNAC.

Mme Séverine de COMPREIGNAC. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, le sujet que vous avez souhaité porter pour votre niche est important, particulièrement dans la situation que nous traversons : une situation de crise sanitaire inédite avec des conséquences économiques et sociales qui ont été véritablement brutales pour un certain nombre de Parisiens.

Malheureusement, comme d?habitude, votre présentation est terriblement provocante et abusivement politique. On en vient à oublier le véritable sujet : prendre soin de ceux qui prennent soin des autres.

Ceux que vous appelez les invisibles de l?action sociale sont centraux. C?est grâce à leur action que nous pouvons aider, aller chercher ceux de nos citoyens parisiens qui le nécessitent vraiment. Contrairement à ce que vous affirmez tout au long de votre texte de niche - mon collègue vient d?en parler -, le désengagement de l?Etat n?est pas nécessairement en cause, je crois, bien au contraire. Cela s?ajoute au fait que la complexité de plus en plus grande de notre monde est difficilement absorbable par des populations qui sont déjà en difficulté, voire en grande précarité.

C?est là que nous devons plus que jamais aider. Peut-être en commençant par arrêter de rejeter la faute sur les autres, mais juste de contribuer, travailler pour améliorer les choses.

Vous le soulevez très bien, les difficultés de ces travailleurs s?accumulent : salaires peu adaptés à une vie dans la capitale où le coût de la vie est élevé par définition, en tout cas plus qu?ailleurs ; logements difficiles à trouver ou alors loin parce que moins chers, ce qui entraîne évidemment des difficultés de transport. Vous soulignez aussi une nécessité absolue d?un contact en chair et en os, ce qui, malgré la période que nous venons de traverser, interdit tout télétravail.

Pourtant, à écouter Mme HIDALGO depuis deux jours, Paris n?a plus aucun problème grâce à elle, je passe.

Encore une fois, je regrette que votre texte rejette toute faute sur l?Etat. Comme je le soulignais ce matin, lors du débat sur l?économie parisienne, notre pays est fait institutionnellement de telle façon que nous nous devons, tous acteurs que nous sommes, de travailler ensemble au service de nos concitoyens : Etat, Région, Ville, Département, chacun selon sa compétence, chacun selon son niveau, mais ensemble.

Ce n?est pas en tirant à boulets rouges sur l?Etat et ses supposés manquements que le logement et la vie seront moins chers à Paris, que les transports marcheront mieux et seront plus aisés, que les candidats seront plus nombreux pour exercer ce métier difficile. Il me semble que tout cela est de la responsabilité des collectivités locales et non de l?Etat.

Cela étant dit, l?Etat a pris sa part concernant le pouvoir d?achat, en particulier pour ceux qui ont les plus petits salaires : suppression des cotisations maladie et chômage pour les salariés, défiscalisation des heures supplémentaires, augmentation et extension des bénéfices de la prime d?activité, prime exceptionnelle de pouvoir d?achat, sans compter les aides aux familles. Les travailleurs sociaux sont, je crois, vraiment dans la cible qui est aidée à ce titre.

Mais vous avez raison : oui, créons des lieux d?accueil, des cohérences entre les différents services, multiplions les formations pour ces travailleurs sociaux afin qu?ils se sentent mieux armés dans leur capacité à régler les difficultés des populations qu?ils rencontrent. Imaginons une nouvelle forme de communication pour toucher un large public et attirer des vocations. L?idée soulevée de créer des maisons de solidarité est une très belle piste. Faisons-la prospérer, à la condition bien sûr de ne pas empiler et de multiplier encore les structures.

C?est bien là le rôle de notre collectivité : des synergies, de l?imagination et une volonté chaque jour réaffirmée pour aller de l?avant.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup à Séverine de COMPREIGNAC qui s?exprimait pour le groupe MDE.

C?est maintenant le tour du groupe PEC et c?est Gauthier CARON-THIBAULT qui va prendre la parole.

M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers collègues, le travail social est souvent confusément présenté comme un supplément d?âme, une action compassionnelle menée de manière un peu symbolique par une société qui en a les moyens, une simple charité envers les plus vulnérables. Mais rien n?est si faux que cette vision paternaliste, la crise sanitaire que nous traversons l?a bien démontré.

Je remercie le groupe "Génération.s" d?avoir pris l?initiative de ce débat de fond sur la valeur éminente du travail social et la manière dont cette valeur, dont l?expertise et l?engagement des travailleurs sociaux et travailleuses sociales peuvent et doivent être concrètement reconnus à Paris. Pendant la crise, ce sont bien eux, à tous les niveaux de professionnalisation, qui ont permis aux personnes les plus vulnérables de faire face au quotidien et de ne pas perdre les dernières traces d?un lien social dont le confinement nous a rappelé l?importance. Je pense en particulier aux enfants et jeunes placés dont nous avons le devoir d?assurer la protection, ainsi qu?à nos aînés en perte d?autonomie mis à rude épreuve ces derniers mois.

Ce sont encore ces professionnels qui ont permis aux personnes plongées dans la précarité par les restrictions d?activité d?accéder aux droits et de faire face à leurs besoins les plus élémentaires, notamment s?agissant de nombre d?étudiantes et d?étudiants sans autre recours que l?aide alimentaire.

Ces missions ne sont pas en aucun cas secondaires. Ce sont bien au contraire les obligations que nous fixent au premier chef les droits humains, sans lesquels notre corps social n?est qu?un agrégat, sans lesquels la citoyenneté n?est qu?un mot, sans lesquels notre légitimité est creuse, mes chers collègues.

Cela fait des années, depuis bien avant la crise dans notre pays, que les contraintes budgétaires les plus étouffantes ont été appliquées sans méthode aux secteurs sanitaire, médicosocial et social, entraînant des restructurations importantes et des retards dans les renouvellements d?équipement. Pire, les services ont été priés de faire mieux avec moins, comme si la pensée magique ou la méthode Coué pouvait tenir lieu d?investissements stratégiques. Aujourd?hui, les rémunérations de ces métiers en France, comme le constate la Conférence nationale de santé, sont passées sous la moyenne des pays de l?O.C.D.E. et de la moyenne nationale des salaires, tandis que l?évolution des effectifs n?a pas suivi la hausse de l?activité et des charges de travail. Il en est résulté une perte d?attractivité pour les métiers du soin et de l?accompagnement, conduisant notamment au recrutement de personnels n?ayant pas forcément d?appétence pour ces métiers.

La pandémie, la période de confinement ont imposé des changements profonds dans des manières de faire. Les services à Paris, dans toute leur diversité, ont largement su s?adapter rapidement et efficacement, démontrant à la fois la force et l?effet protecteur que peut incarner notre service public parisien. Mais ces réorganisations imposées dans l?urgence, nous devons aussi nous en saisir dans le cadre de la démarche de concertation engagée depuis le début de la mandature pour repenser l?organisation et le fonctionnement des services sociaux de la Ville autour des objectifs suivants.

Tout d?abord, l?unification de nos administrations sociales, pour mieux articuler compétences municipales et départementales et assurer la continuité de l?accompagnement sans rupture de parcours pour les Parisiennes et les Parisiens. Enfin, la territorialisation de notre action, pour aller vers les Parisiennes et les Parisiens les plus éloignés des services sociaux à l?échelle de leur quartier et développer une action sociale de proximité à l?échelle de l?arrondissement s?inscrivant dans le Pacte parisien de proximité.

Ce projet, baptisé le "Paris de l?action sociale", s?inscrit dans la continuité du "Nouveau Paris Solidaire" mené lors de la précédente mandature et qui avait déjà permis d?unifier les services sociaux à l?échelle des arrondissements.

Puisque notre débat aujourd?hui nous permet d?évoquer des pistes pour alimenter cette réflexion, je souhaiterais proposer trois grandes pistes de travail qui me semblent essentielles.

La première est la plus évidente : la rémunération du travail social est aujourd?hui sans commune mesure avec son utilité sociale. Il est inadmissible que les travailleurs sociaux et les travailleuses sociales soient les grands oubliés des primes, et ce d?autant plus que la situation était déjà préoccupante avant la crise. Je salue à cet égard la revalorisation très récente des salaires de la branche à domicile, et notre choix de l?accompagner.

Plus largement, la deuxième est que les structures sociales que nous finançons sont nombreuses et que l?innovation sociale est riche à Paris. Le revers de la médaille est que, souvent, ces structures ne se connaissent pas et ne font pas se rencontrer leurs expertises et leurs publics. Au titre du soutien que nous leur apportons, nous devons favoriser les synergies positives, et donc créer un commun social.

Enfin, je voudrais attirer votre attention sur les usages du numérique qui peuvent être faits dans l?action sociale. Le numérique ne doit pas servir à supprimer de l?humain, qui est le c?ur même du social, et ne doit donc pas être perçu comme une façon de remplacer ou dupliquer. En revanche, il peut être une aide inestimable pour l?action sociale s?il est pensé pour induire de l?humain, c?est-à-dire pour créer de l?emploi, comme des facilitateurs, des chargés d?insertion numérique pour concevoir des parcours attentionnés en repérant des publics fragiles, en proposant des rappels et aides plus ou moins automatisées en fonction de l?expérience nécessaire de l?usager, en rapprochant les services sociaux des personnes qui n?y viendraient pas à cause de distances, horaires, rapport temps passé à attendre par rapport à l?importance de l?information trouvée, ou bien pour diversifier les actions d?accompagnement en complément de la présence du travailleur social ou de la travailleuse sociale.

Mes chers collègues, les travailleurs sociaux comme les autres professionnels de l?aide à autrui sont confrontés à de nouvelles interrogations sur le sens de leurs engagements. Ces constats n?empêchent pas de souligner les ressources internes du travail social et de l?intervention sociale. Ce dont les travailleurs sociaux ont besoin, c?est à la fois de revalorisation individuelle, de revalorisation des missions pour lesquelles ils et elles travaillent, mais également de la revalorisation de la confiance que la société leur fait.

Car c?est ainsi que le travail social ne sera pas charité?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci.

M. Gauthier CARON-THIBAULT. - ? mais bien cohésion.

Comme nous le rappelle Jane Addams, Prix Nobel de la paix en 1931 et considérée comme la fondatrice du travail social : "Le bien que nous nous garantissons est précaire et incertain jusqu?à ce qu?il soit garanti pour nous tous et incorporé dans notre vie commune".

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup.

Vous avez établi un étalon à 5 minutes 50. Ce ne peut être que le temps maximum que je vais donner au binôme du groupe Changer Paris : Hélène JACQUEMONT, puis François-Marie DIDIER.

Mme Hélène JACQUEMONT. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, je vous remercie d?avoir choisi la situation des travailleurs sociaux pour ce débat organisé. Il est primordial de réaffirmer notre considération pour cette profession. Elle est nécessaire et méritée. C?est aussi l?occasion, à l?issue d?une crise sanitaire qui a durement dégradé les conditions de travail, de les remercier pour leur engagement sans faille aux côtés des Parisiens les plus démunis.

Ce soutien est important quand on sait les difficultés auquel ces 3.000 travailleurs font face chaque jour en France. Déjà avant la crise sanitaire, ils nous faisaient part de la souffrance au travail.

A ceci, trois causes.

D?abord, une crise de sens, un sentiment d?éloignement avec les valeurs du métier. Bon nombre de professionnels nous font part de leur malaise très fort entre le travail demandé et les valeurs au nom desquelles ils se sont engagés dans leur métier. Car on ne devient pas travailleur social par hasard. Il faut donner aux travailleurs sociaux les moyens d?exercer leur travail correctement.

Deuxièmement, un sentiment d?isolement, notamment dû au manque d?interactions entre les professionnels, mais aussi accentué par une réalité organique. Le champ social est largement divisé entre la protection de l?enfance, les personnes âgées, l?insertion et le handicap, auxquels il faut ajouter la segmentation entre secteur public, secteur privé et secteur associatif. Le dialogue entre les professionnels de ces différents secteurs demeure difficile.

Par ailleurs, la file active des situations individuelles ne cesse de s?alourdir. Il faut ajouter que le niveau décroissant d?informations sur les droits des personnes accueillies est important. Cela s?explique par la complexité des dispositifs sociaux en France et du recours aux droits. On le constate aisément à la vue du millefeuille d?aides légales et extralégales qui s?est construit au fil des années, tant au niveau de la municipalité de Paris que du Département, bien que le "Paris de l?action sociale", comme vous l?avez rappelé, ait pour ambition de simplifier ce millefeuille.

Il faut tout de même souligner que cette errance est encore renforcée par le manque d?actualisation des informations portées sur le site "Paris.fr", et cela est beaucoup plus choquant. Par exemple, trouvez-vous normal que, lorsqu?on ouvre la page "Paris Pass Seniors", on trouve la mention : "Téléservice momentanément indisponible dans le cadre de l?épidémie Covid-19" ? C?était hier. Cherchez l?erreur ! Trouvez-vous normal que, lorsqu?on appelle le service polyvalent de proximité, le téléphone sonne indéfiniment dans le vide sans aucun message sur le répondeur téléphonique qui vous informe : "Nous vous mettons en attente" ? Cela n?a pas empêché un certain nombre de services polyvalents de secteur, dans les sections locales d?arrondissement, d?obtenir le label QualiPARIS. Ce ne sont que deux exemples ; je pourrais en trouver bien d?autres.

D?après l?étude de l?APUR, 63 % des professionnels du secteur social déclarent que les publics ne sont pas assez ou pas du tout informés sur leurs droits.

Il est nécessaire d?encourager l?évolution de ces métiers pour les rendre plus attractifs, plus faciles à vivre pour leur redonner du sens. C?est ce à quoi la digitalisation doit aider. Elle doit être au service des professionnels pour leur faire gagner du temps sur le travail administratif et pour que ce temps puisse être consacré aux relations humaines, avec les bénéficiaires mais aussi avec les professionnels.

Les axes d?amélioration sont nombreux, pas forcément coûteux. Ils pourraient faciliter la vie des usagers et, de fait, améliorer significativement la vie au travail des travailleurs sociaux. Quand sera-t-il possible de prendre rendez-vous en ligne avec un travailleur social sur le modèle Doctolib, sans être obligé de se présenter physiquement à la mairie ? Quand sera-t-il possible d?effectuer des démarches en ligne pour les usagers qui n?ont pas besoin ou ne souhaitent pas un accompagnement global ? Quand sera-t-il possible de trouver facilement les adresses mails des partenaires publics et des services polyvalents de secteur du C.A.S.-V.P. pour éviter la fatigue et l?attente des personnes vulnérables à l?accueil physique ?

Nous sommes convaincus que la qualité de vie au travail des travailleurs sociaux dépend aussi de la qualité de service aux usagers dans une logique gagnant-gagnant. Cela passera notamment par une meilleure communication et qualité de l?information divulguée sur Internet, mais aussi par la transformation digitale des structures de la Ville qui accueillent ces professionnels du social.

Il est aussi nécessaire de répondre concrètement aux besoins de reconnaissance exprimés par les travailleurs sociaux. Ces métiers sont exercés à 97 % par des femmes. A travers la considération que nous leur apportons, c?est aussi la question de la condition féminine que nous posons.

Je vous remercie.

(Mme Carine ROLLAND, adjointe, remplace M. Patrick BLOCHE au fauteuil de la présidence).

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame JACQUEMONT.

La parole est à M. François-Marie DIDIER, pour une durée de deux minutes maximum.

M. François-Marie DIDIER. - Merci, Madame la Maire.

Chers collègues, je m?inscris évidemment dans la suite de l?intervention d?Hélène JACQUEMONT et me réjouis de ce débat que nous avons déjà pu avoir dans cet hémicycle, à un échelon plus local, concernant la situation des travailleurs sociaux du service social de proximité du 20e arrondissement.

Nous nous étions étonnés, au mois de mars dernier, d?un v?u dans lequel le maire du 20e semblait découvrir la situation dramatique du service social de proximité de l?arrondissement. Si cette prise de conscience était bien tardive, cela avait toutefois été l?occasion de rappeler nos inquiétudes déjà maintes fois exprimées, avec 12 postes vacants et 2 départs annoncés, la gestion de la file active de personnes accueillies ne pouvant se faire sans une grosse pression exercée et supportée par les équipes et une certaine souffrance au travail.

Cette situation était d?autant plus inquiétante que nous connaissons les difficultés de notre arrondissement, plus particulièrement en ce moment où nous devons faire face aux conséquences socio-économiques de la crise sanitaire. Vous le savez, le social est une politique locale à part entière. Elle ne peut se faire sans un lien de proximité. Plus nous attendons, plus la situation s?aggrave et le travail se fait plus dur pour nos agents.

Je profite donc de ce débat pour m?adresser à vous, Monsieur le Maire du 20e, et savoir quelles actions ont été mises en place depuis le mois de mars dernier, du moins mises en ?uvre pour faciliter le travail des professionnels du service social de proximité du 20e. Combien de recrutements ont pu être effectués ? Finalement, avoir un cas pratique.

Je souhaiterais donc vous entendre sur ce sujet pour que vous apportiez une réponse concrète à ces questions importantes tant pour notre arrondissement que pour l?image renvoyée par notre Ville quant à la considération apportée au travail social.

Je vous remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur DIDIER.

La parole est désormais à M. Nour DURAND-RAUCHER, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. Nour DURAND-RAUCHER. - Merci, Madame la Maire.

Chers collègues, je remercie évidemment Nathalie MAQUOI et le groupe "Génération.s" de mettre en avant le travail social, en particulier les travailleuses et travailleurs sociaux.

Je ne vais pas m?étendre ; elle a déjà dit l?essentiel. Comme cela a été présenté, ces métiers souffrent depuis des années d?une trop faible rémunération, de manque de moyens, et le besoin de reconnaissance de ces professionnels est légitime. Personne ne discutera de l?utilité des missions, du besoin d?accompagnement social des personnes précaires ou dépendantes, de la nécessité d?un suivi de qualité dans les centres communaux d?action sociale, les foyers de l?aide sociale à l?enfance ou encore dans les établissements d?hébergement pour personnes âgées dépendantes.

Pourtant, à l?échelle nationale, 65.000 postes sont non pourvus en 2020. Non, Madame de COMPREIGNAC, ce n?est pas qu?un problème parisien. Le manque de moyens et de reconnaissance est global. Leurs conditions de travail ont clairement empiré ces trente dernières années. La qualification nécessaire pour exercer la plupart de ces métiers a augmenté, mais les salaires ont largement régressé, à pouvoir d?achat constant. Mais si ce n?était que cela ! Ils et elles sont aussi confrontés au contrôle bureaucratique. Nous parlons là de personnels qualifiés pour des missions spécifiques, sociales, obligés de rendre compte.

Les problématiques sont spécifiques à chacun. Nous ne sommes pas des statistiques, mais des individus. Je m?étonne toujours que notre société, dite individualiste, invisibilise les individus à travers la mécanisation des suivis. Il faudrait que chaque personne dans sa catégorie soit suivie avec le même temps, comme s?il était histoire de rendement, au-delà même du temps d?échanger, de prendre le temps de suivre chaque dossier quand c?est nécessaire. Or nous savons ici toutes et tous, je l?espère, qu?un accompagnement de qualité prend souvent du temps.

Nous avons besoin de plus de monde, plus de travailleurs sociaux et de travailleuses sociales.

Les institutions ont besoin de se coordonner. Souvent, les travailleurs sociaux et travailleuses sociales sont obligés de se retrouver à animer des dispositifs et à se renseigner par eux-mêmes par manque de coordination des acteurs. La connaissance des professionnels des différents dispositifs est parfois elle-même incomplète. La continuité du travail social est essentielle.

Une pure vision comptable du coût de la prise en charge provoque l?usure et le découragement du professionnel parce que son engagement déontologique et éthique est dévalué et devient un simple facteur de coûts. Ainsi, il est terriblement difficile d?effectuer ces métiers pendant des années avec la même qualité. Nous assistons largement à l?épuisement de personnes qui ont envie de faire ces métiers, qui sont souvent des métiers de vocation.

Alors, bien sûr, je les remercie. Nous les remercions tous. Leur métier est formidable. La plupart d?entre elles et eux font cela avec un engagement nécessaire et admirable, mais ce n?est pas comme ce que nous avons fait il y a maintenant un an et demi pour les soignants : des applaudissements ne suffiront pas. Bravo à eux, mais devons reconnaître leurs problématiques !

L?intensité de l?engagement que permet le suivi n?empêche pas l?épuisement de structures complètes qui deviennent défaillantes. Le cadre entier est à revoir, toute l?action sociale est à repenser. Ce ne sont pas des travailleurs sociaux indépendants qu?il faudrait responsabiliser ou culpabiliser, mais bien l?ensemble des services.

Je fais tout à fait confiance à la Ville et à Mme FILOCHE pour améliorer la situation, mais nous savons aussi que le travail sera long, que la Ville qui est à la fois Ville et Département ne peut pas, seule, y faire face. Nous suivrons donc évidemment ce qui sera fait. Nous reviendrons certainement dans ce Conseil sur ce qui est fait.

Je tiens à remercier encore une fois les acteurs et actrices qui font un travail formidable et qui ne sont malheureusement pas reconnus, pas payés assez, et dans un cadre trop difficile. Ce n?est pas qu?eux qui en pâtissent, mais aussi les usagers qui ont besoin de ce service.

Merci.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur DURAND-RAUCHER.

La parole est désormais à Camille NAGET, pour le groupe Communiste et Citoyen.

Mme Camille NAGET. - Merci, Madame la Maire.

Chers collègues, le groupe "Génération.s" a choisi de dédier sa proposition de délibération de groupe à la situation des travailleurs et des travailleuses sociales.

Merci de nous permettre de mettre en lumière ces professionnels, chevilles ouvrières de nos politiques publiques de lutte contre la précarité et la pauvreté.

Ils, et surtout elles - comme dans beaucoup de professions qui touchent à l?action sociale, ces métiers sont en effet très féminisés -, sont en souffrance. Ces souffrances sont liées à la fois à leurs conditions de travail, au contexte politique et économique national accentué par la crise du Covid.

Assistants et assistantes sociaux, éducateurs et éducatrices spécialisés, instructeurs et instructrices de dossier, agentes et agents d?accueil, agentes et agents administratifs des services sociaux, elles et ils font un travail indispensable, mais trop souvent invisibilisé, voire stigmatisé à l?image des publics qu?elles et ils accompagnent. Cette stigmatisation, par exemple, c?est un Président de la République en exercice se mettant en scène pour dénoncer un "pognon de dingue" dépensé dans les minima sociaux. On se souvient aussi d?un ancien Président de la République, de la décennie précédente, qui avait à c?ur de dénoncer le soi-disant assistanat. Il ne ciblait pas, je vous rassure, les bénéficiaires du bouclier fiscal qui ont reçu des millions d?euros de cadeau sans même avoir à remplir un Cerfa.

Entretenir l?idée qu?il y aurait cette France qui se lève tôt et celles et ceux qui profitent, c?est mépriser nos concitoyennes et concitoyens les plus fragiles et mépriser les travailleuses et travailleurs sociaux qui se démènent au quotidien, dans la diversité de leur métier, pour tenter de limiter les effets catastrophiques des politiques d?austérité ultralibérales.

Pour agir, et pour agir efficacement, il faut des moyens, et surtout des moyens humains. Les difficultés des travailleuses et travailleurs sociaux sont des difficultés salariales, des difficultés de reconnaissance, des difficultés de conditions de travail, ce qui fait que ces filières sont de plus en plus en tension. On y manque de candidates et de candidats et les postes vacants se multiplient. Les chiffres rappelés dans la délibération et par Nathalie MAQUOI tout à l?heure sont effrayants : 65.000 postes non pourvus en France et jusqu?à 25 % de vacances dans certains arrondissements parisiens - je pense en premier lieu aux 18e, 19e et 20e arrondissements. Ces vacances de poste entraînent parfois un service dégradé, mais bien trop souvent une surcharge de travail pour celles et ceux qui restent, en raison de l?engagement de ces professionnels.

Nous le savons, à Paris, des postes sont ouverts, mais non pourvus, et ce pour plusieurs raisons : d?une part, et cela a été dit largement, le manque de valorisation des filières - pas seulement un manque symbolique, mais aussi un manque pécuniaire. Ce sont des métiers difficiles, mal ou peu reconnus et, par-dessus tout, mal rémunérés.

Il est urgent que le Gouvernement prenne la mesure de la désertion du métier de travailleuses et de travailleurs sociaux.

Nous comprenons bien la tentation d?agir sur ces questions comme sur les questions de santé. De la même manière que l?on théorisait tranquillement, dans les années 1970, que moins de médecins entraînerait une réduction des dépenses de santé - combler le fameux trou de la Sécurité sociale, dont on paye les conséquences aujourd?hui ! - certains adeptes de la réduction de la dépense publique pourraient être tentés de se dire que moins de travailleuses et de travailleurs sociaux réduirait les dépenses de l?action sociale. Comme pour la santé, c?est absolument faux et contraire à tout bon sens. Il faut donc en urgence une revalorisation des filières métiers à l?échelle nationale.

Il faut aussi renforcer les formations. Avec le groupe Communiste, nous étions fortement intervenus contre la fermeture programmée par l?académie de Paris et la Région de l?Ecole du travail social au lycée Rabelais, dans le 18e arrondissement. Alors que nous manquons de ces travailleurs, et pas seulement à Paris d?ailleurs, fermer une formation serait une hérésie ! Il faut au contraire renforcer ces formations, agir sur l?orientation et valoriser ces métiers auprès des jeunes.

Enfin, à Paris, notre Ville s?engage dans la construction du "Paris de l?action sociale", une grande réforme de fusion du C.A.S.-V.P. et de la DASES qui permettra de renforcer et d?améliorer l?accueil des usagers et des usagères dans les arrondissements, un peu sur le modèle des maisons départementales des solidarités. Le groupe Communiste s?inscrit pleinement dans ce projet car, si notre action sociale est ambitieuse, il est vrai qu?elle est parfois peu lisible, et donc moins accessible pour des publics déjà fragilisés. Nous serons donc très attentifs sur le fait que cette fusion se fasse à postes équivalents, dans le respect de la diversité de tous les métiers de l?action sociale?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Je vous invite à conclure, Madame NAGET.

Mme Camille NAGET. - ? et sans dématérialisation. Nous le savons, la dématérialisation, ce n?est pas rendre un meilleur accès ; c?est le rendre plus difficile.

Encore merci au groupe "Génération.s" et aux travailleuses et travailleurs sociaux.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci.

La parole est désormais à Mme Danielle SIMONNET, pour deux minutes.

Mme Danielle SIMONNET. - Merci.

Ecoutez, je remercie également le groupe "Génération.s" pour permettre d?échanger sur ce sujet, même si je suis toujours un peu dubitative. Nous allons débattre, mais sur quoi cela va-t-il déboucher ?

J?espère qu?au prochain Conseil de Paris il y aura, soit par une initiative du groupe "Génération.s", soit en lien avec l?Exécutif, un débouché concret, c?est-à-dire des décisions prises pour améliorer concrètement la situation des travailleurs sociaux. Sinon, on se paye de mots. Si nous débattons, c?est bien pour changer le réel !

Oui, les services sociaux de proximité à Paris sont généralistes et se retrouvent à devoir prendre en compte énormément de problématiques : logement, hébergement, protection de l?enfance, vieillissement, précarité, addictions, accès aux droits, insertion professionnelle, et j?en passe. Il est donc très difficile pour ces travailleurs sociaux de répondre aux besoins, face à une demande qui augmente et des propositions de résolution de situation pas du tout à la hauteur, notamment sur la problématique du logement.

Vous avez aussi un afflux d?autres services - C.A.F., C.N.A.F., C.P.A.M., et j?en passe - du fait de la numérisation. Nous voyons bien comment les services de l?Etat se déchargent bien souvent, après avoir numérisé leurs services, sur les travailleurs sociaux généralistes de territoire.

Il y a aussi d?autres problématiques : une injonction aux statistiques. Il faut sans cesse qu?ils justifient leur activité sur différents logiciels. Depuis qu?ils sont réintégrés par le C.A.S.-V.P., la charge de travail qu?on leur demande derrière leur ordinateur a augmenté. Cela les met aussi dans une situation de souffrance au travail, du fait de problématiques de management du C.A.S.-V.P. avec des procédures standardisées, avec une exigence de quantification en permanence de leur activité.

Il y a un problème de dialogue interne à la Ville et avec les travailleurs sociaux. De ce fait, de tous ces facteurs-là, vous avez beaucoup de départs, beaucoup de "turn-over", des concours sous-dimensionnés, des recours à des contrats précaires, des professionnels insuffisamment accueillis et insuffisamment formés.

Ils ont été oubliés pendant le confinement. Maintenant, il faut donc à la fois augmenter véritablement les effectifs, ce qui veut dire qu?il faut qu?il y ait une traduction dans le prochain budget et un véritable dialogue redonnant tout son sens au travail social, et que la Ville de Paris et la direction du C.A.S.-V.P. soient enfin en capacité d?écouter les travailleurs sociaux, de le co-redéfinir et de cesser toutes leurs procédures standardisées.

Désolée, j?ai dépassé mon temps de parole.

Je vous en remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci à vous.

Pour vous répondre, je donne la parole à Mme Léa FILOCHE.

Mme Léa FILOCHE, adjointe. - Merci, merci beaucoup.

Il sera difficile de répondre en trois minutes car je partage mon temps de parole avec mon collègue Antoine GUILLOU. Nous nous sommes répartis les cinq minutes.

J?essaierai d?être concise et je serai désolée de ne pas pouvoir répondre à tous.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Disons trois minutes pour l?une et cinq minutes pour l?autre.

Mme Léa FILOCHE, adjointe. - Très bien, merci beaucoup.

Effectivement, ce n?est qu?un début de débat. Je remercie beaucoup les élus du groupe "Génération.s" d?avoir posé le débat ici comme dans les arrondissements. Il est suffisamment rare que nous parlions des métiers du lien et de l?action sociale pour que nous puissions prendre le temps d?échanger.

La partie "constat" nous réunit, je crois, tous ici dans cet hémicycle. Le constat est quand même globalement partagé : il y a un manque de reconnaissance à la fois salariale et institutionnelle. Il faut que nous puissions trouver les moyens d?agir tant d?un point de vue des dispositifs existant à la Ville, mais aussi de pouvoir continuer à interpeller les pouvoirs publics.

Vous l?avez dit, la crise sanitaire est aussi une crise sociale. Les professionnels de l?action sociale, celles et ceux que l?on appelle des métiers du lien, se sont retrouvés en première ligne pour répondre à la détresse des personnes dont l?activité professionnelle s?est éteinte, qui rencontraient des difficultés à payer leur loyer, à se nourrir, à s?acquitter de diverses factures.

Les professionnels ont dû s?adapter à deux phénomènes conjoints : d?abord, une augmentation des besoins des personnes déjà connues des services, qui étaient déjà dans des parcours d?accompagnement et d?insertion et qui ont vu leur situation clairement s?aggraver avec la crise, puis l?arrivée de nouveaux publics. Or on n?accompagne pas de la même façon une personne dont le secteur d?activité traverse une crise - les secteurs du tourisme, de l?événementiel ou de la culture - et une personne étant déjà dans un parcours d?insertion professionnelle.

Ce nouveau contexte est venu s?ajouter à une difficulté que les professionnels du social regrettent très régulièrement - et que je partage : le recul des services publics d?accueil de proximité sur le territoire parisien. Malheureusement, je crois que cela est valable partout ailleurs. Il est aujourd?hui quasiment impossible de rencontrer un travailleur social d?un organisme de l?Etat - nous parlions de la C.N.A.V., mais cela est valable pour nombres d?entre eux - sans prendre de rendez-vous, souvent de manière dématérialisée, ce qui implique non seulement d?avoir accès et de maîtriser l?outil Internet, mais aussi de maîtriser le langage administratif qui va avec. Nous savons que cela crée du non-recours.

Ce recul des services publics est allé de pair avec une dématérialisation à marche forcée de nombre de démarches administratives avec des effets délétères récemment mis en lumière par la Défenseure des droits.

A Paris, le désengagement de l?Etat se traduit par un transfert de charge sur nos professionnels sociaux qui doivent donc aujourd?hui accompagner des Parisiennes et des Parisiens dans des démarches ne relevant pas de leurs compétences, ni de leur formation initiale, ni même de leurs missions originelles. En fait, la dématérialisation ne peut se faire que par un accueil physique inconditionnel, maintenu dans les arrondissements. Il pourra être complété par des dispositifs de dématérialisation éventuels, mais ceux-ci ne peuvent pas les remplacer. D?ailleurs, je trouve assez inquiétante l?absence de parole du Gouvernement au sujet du travail social. Nous avons, semble-t-il, un ministre des Solidarités, mais il se fait globalement assez rare sur ces sujets. Il m?arrive de poser la question pour savoir qui est le ministre des Solidarités : c?est aussi le ministre de la Santé. Il est certainement très occupé, mais il n?a pas considéré les travailleurs sociaux comme des professions prioritaires et essentielles pendant les derniers confinements, ce qui nous a tout de même pas mal compliqué les choses.

Ce manque de reconnaissance et la perte de sens du travail social ne sont pas étrangers?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Nous sommes bien au-delà de trois minutes, Madame FILOCHE.

Mme Léa FILOCHE, adjointe. - J?ai entendu que vous me donniez cinq minutes.

D?accord, je vais donc très vite conclure : nous travaillons beaucoup à unifier l?administration sociale, historiquement divisée entre le C.A.S.-V.P. et la DASES, j?y reviendrai, et je vous assure que cela permettra aussi de répondre à un certain nombre de ces enjeux.

Pour terminer, je retiens aussi la proposition d?organiser un forum pour valoriser ces métiers. Il serait d?ailleurs intéressant que nous puissions l?organiser avec deux employeurs institutionnels, mais aussi avec les écoles dans le travail social qui doivent largement participer à tout cela.

Je vous remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, Madame FILOCHE.

Monsieur GUILLOU ?

M. Antoine GUILLOU, adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je vais essayer de compléter très brièvement ce qu?a très bien dit ma collègue Léa FILOCHE. Je remercie pour ma part le groupe "Génération.s" d?avoir inscrit ce thème si important à l?ordre du jour de nos débats : la situation des travailleurs sociaux.

Je compléterai les quelques éléments portés à l?attention de notre Conseil en ce qui concerne notamment la rémunération des travailleurs sociaux de la Ville de Paris. Effectivement, si la grille nationale indiciaire, citée dans le document du groupe "Génération.s", est évidemment trop faible, la Ville de Paris a justement souhaité revaloriser fortement les rémunérations des travailleurs sociaux. Cela m?a conduit à signer il y a quelques mois un protocole d?accord avec quatre organisations syndicales pour revaloriser la partie des rémunérations incombant à la Ville, c?est-à-dire la partie indemnitaire. Ce protocole sur trois ans faisait suite à un protocole déjà adopté pour les années 2017 à 2019. Avec ce nouveau protocole, nous couvrons la période jusqu?en 2022.

Aujourd?hui, un assistant socio-éducatif en entrée de corps, en début de carrière, perçoit un salaire de 1.900 euros nets à la Ville ; en fin de carrière, il peut percevoir un salaire allant jusqu?à 3.000 euros nets. Pour les conseillers socio-éducatifs, le début de carrière est à 2.400 euros nets à la Ville ; en fin de carrière, nous sommes à 3.500 euros nets. Ce sont donc des rémunérations déjà significativement revalorisées par rapport à la grille nationale et que nous avons aussi à faire connaître et à promouvoir.

Cela m?amène aux actions que nous menons en matière de recrutement. Là aussi, nous cherchons à faciliter l?accès à la Ville, à nos métiers, à nos postes sur des métiers aussi importants. Pour cela, nous simplifions les épreuves de concours - un projet de délibération est d?ailleurs soumis à ce Conseil sur ce sujet. Nous allons aussi adapter le calendrier des concours pour le rendre plus compatible et davantage lié avec les calendriers de sortie d?école des jeunes étudiants, des jeunes professionnels susceptibles d?intégrer la Ville de Paris.

Enfin, sur le logement, vous savez que la Ville de Paris réserve un quota de 25 % de logements sociaux à ses agents. Nous invitons évidemment l?ensemble des réservataires de logements sociaux à adopter la même politique en faveur des travailleurs essentiels de notre ville, en particulier l?ensemble des maires d?arrondissement qui ont eux aussi un rôle important à jouer dans cette politique.

Je vous remercie encore pour ce débat et je serai ravi que nous continuions à échanger sur ces travailleurs essentiels pour le fonctionnement de notre ville.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur GUILLOU.

Pour clore, la parole est à Mme MAQUOI, pour deux minutes.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci.

En style télégraphique, d?abord, Madame de COMPREIGNAC, oui, faisons ensemble Etat et Ville. En fait, je mentionnais deux choses : tout n?est pas de la faute de l?État, mais c?est tout de même le Gouvernement qui a choisi de numériser les services et de dématérialiser, et donc d?enlever de l?accueil physique obligeant les personnes. C?est aussi le Gouvernement qui gèle le point d?indice des fonctionnaires. Sur ce sujet, ce sont des faits.

Ensuite, oui, pour une série de propositions que je retiens des différents intervenants : les questions de coordination du travail social, les questions aussi de meilleure visibilité sur le site Internet, de souligner aussi que nous parlons essentiellement de femmes qui sont au travail, les bonnes nouvelles annoncées à la fois sur les rémunérations et leurs augmentations. Je pense que tout cela sera à dire au Forum social qui sera organisé. Il faudra peut-être le mettre en gros afin que cela se sache, puisque cela ne se sait pas.

Dernier mot, si vous me le permettez, puisque je suis aussi élue du 20e : nous avions posé le débat en Conseil d?arrondissement du 20e, la dernière fois. Antoine ALIBERT avait très longuement échangé. Je crois qu?Éric PLIEZ est aussi très attaché aux services sociaux. Oui, cela a avancé depuis mars dernier. De mémoire, mais Antoine ALIBERT vous le dira mieux que moi, il ne reste plus que trois postes vacants dans le 20e. Un travail a été fait. Du coup, je souligne ce travail.

Et oui, et ce sera ma conclusion, l?accompagnement dans le travail social de qualité demande du temps et il faut pouvoir l?offrir.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, Madame MAQUOI.

M. Éric PLIEZ, maire du 20e arrondissement. - Si vous le permettez, Madame la Présidente, puisque j?ai été interpellé. Même si je n?ai pas droit à la parole et que je n?ai pas le droit de répondre dans ce genre de débat, je ne vais donc pas répondre, mais les postes vacants ont effectivement été réglés. Je vous rassure, le travail de mon adjoint Antoine ALIBERT fait que tout avance bien dans le dialogue social. Je pense que votre représentante du comité local du C.A.S.-V.P., Mme JASSIN, doit vous faire des rapports réguliers sur l?évolution de la situation.

Merci.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur le Maire du 20e arrondissement. Vous aviez effectivement le droit à l?inscription, puisque votre arrondissement a été mentionné.

Merci à toutes et tous. Nous en avons terminé avec ce débat sur la situation des travailleurs sociaux et travailleuses sociales porté par le groupe "Génération.s".

S?agissant d?un débat, pas de vote.

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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